Chapitre n°4
-Je suis là, dis-je en fermant la porte et en enlevant mon sac.
-Bienvenue petit ange, comment as-tu passée ta journée?
Si seulement tu savais! Si je pouvais te le dire, chère maman...
-Bien! Comme d'habitude! Regarde, je t'ai apportée une tarte au citron, lui répondis-je, en essayant de dissimuler ma profonde tristesse. Je vais aller préparer le dîner.
-Oh merci ma puce! Met-la dans le réfrigérateur, nous la partagerons ensemble après.
Je me rendis à la cuisine, et ne pris même pas la peine d'enlever mes vêtements. Je sortis le paquet de poisson du frigo puis, je mis du riz dans l'eau bouillante. Maintenant, je n'avais qu'à préparer une petite sauce avec des légumes sautés. Pour cela il me fallait peler quelques oignons. La maison était calme. Je pelais et je refaisais le scénario de tout ce qui c'était passé cette journée: le matin avec ma mère, le couteau dans le dos de Gabrielle, la candeur de Mr. Lucas et sa bonté paternel. Tout cela me faisait beaucoup de peine, je sentais que j'étais pauvre, sans force, vulnérable.
J'avais besoin de plus d'encouragement, une source de soutien moral, mais je savais aussi que seule moi-même, pourrai-je me l'offrir. Ça se passait toujours comme ça. Je m'y étais habituée à force. Je ne faisais pas attention aux larmes qui coulaient lentement sur mon visage, ni à ma mère qui était debout sur le seuil de la porte.
-Aria?
Je ne me retournais pas de peur qu'elle voie mes larmes. Je les essuyai et essaya de cacher la boule présente dans ma gorge, puis je lui répondis:
-Oui maman? Quelque chose ne va pas?
Ma mère franchit le seuil de la cuisine et vint me rejoindre.
-Tu pleures Aria?
-Non maman, j'ai juste pelé des oignons. Je mentais à ma mère mais elle ne fit pas attention et prit mon visage dans ses paumes, puis elle me dit:
-Aria, je suis ta mère. Je peux le sentir, quand tu pleures et quand tu ris. Aria, mon ange, qu'est ce qui ne va pas ? Raconte-moi.
J'en avais marre de mentir et de montrer que j'étais heureuse et que je ne manquai de rien. J'en avais marre de tout cacher. Pour la première fois, je décidai d'ouvrir mon cœur à ma pauvre mère:
-Tu as raison maman, rien ne vas plus. Je suis tannée de mentir. Tannée de vivre dans ce monde cruel et injuste. On vous méprise parce que vous êtes différents. On vous repousse, parce que vous êtes heureux...ou vous essayez de l'être. On profite de votre bonté et de votre timidité pour vous poignarder dans le dos. Jamais, au grand jamais, je n'ai cru que les mots pouvaient blesser si horriblement. Des blessures profondes. Leurs cicatrices resteront là pour toujours.
On essaie de vous détruire et de tuer votre sourire à chaque fois que vous essayer de vous relevez de votre chute. On vous regarde de haut, si haut que personne ne remarque votre tristesse, ni entends vos pleurs. Nous vivons dans un monde cruel, où chaque personne doit dénicher sa propre place pour pouvoir vivre.
Mais moi, il semble que je ne la trouverais jamais.
Je suis seule et triste. Je suis perdue, je ne sais où aller ni quoi faire, ni comment trouver ma place. Je sens que... je sens que j'ai été privée de mon enfance.
Pourquoi cela arrive t-il seulement à nous, quand est-ce que nous serions heureux à nouveau? À chaque endroit où je mets le pied, je sens l'insécurité et le danger. J'ai peur de ce grand monde. Il y a beaucoup trop de choses si effrayantes...que...que... Des fois je désire juste mourir et ne plus les voir.
Je pleurai de si chaudes larmes que mes yeux en étaient rougis. Ma mère, était toujours là debout à me regarder. Les larmes coulaient silencieusement sur son visage. Jamais, elle n'a cru qu'un jour, elle entendrait une telle déclaration de la bouche de sa pauvre et unique fille. Brave guerrière.
Et pourtant...
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Fin du chapitre N°4 !! j'espère qu'il vous a bien plu !!! n'hésitez pas à voter et me donner vos avis !!! je compte sur vous !! :)
N.B: Ce chapitre a été réécrit et corrigé en collaboration avec la gentille @ednasjb016 !! Merci infiniment !! :)
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