Dans la pénombre, je marche encore et encore, criant à m'en déchirer la voix, souffrant le martyre. J'appelle madame la Faucheuse, qu'elle mette fin à ma douleur. 

Dans l'obscurité, je me perds, ma route s'efface, mon esprit trépasse, mon cerveau s'éteint, mon cœur se disloque. Des hurlements bourdonnent dans mes oreilles, des bruits se font entendre sous mes pas. Si je voyais, ne seraient-ce pas des cadavres ?

Dans la nuit, mes démons reviennent, ils me susurrent de doux poèmes, de jolies pensées. Mon monde se rempli de sang, de violence, de destructions, mes rêves se transforment en cauchemar. La vie devient la mort. La douceur devient l'agressivité.

Dans l'ombre, je marche toujours, les démons sont morts, je les ai avalés. Je foule de mes pieds ce monde obscur bourré de charognards. Mon cœur s'alourdit, mes pensées deviennent des actes, les sabres remplaçant mes pupilles engendrent mes remords.

Dans mes visions nocturnes, je tue, je laisse libre cours à mon instinct primaire, je suis madame la Faucheuse, je suis le responsable de ces hurlements, de ces cadavres. Je suis mes démons, je me susurre à moi-même ces atrocités...

Je suis mon cauchemar.