PDV SHAWN

J'ai un peu honte de m'être effondré sur Elliane comme ça mais j'avoue que ça m'a fait du bien. Quand Mél et La sont arrivées, je me suis précipité vers elles... et je me suis pris un mur. J'ai clairement entendu Elliane retenir un rire derrière moi avant de venir m'aider à me relever.

Les mains tendues devant moi, je tente de me rapprocher de nouveau des filles mais je rencontre une paroi, invisible mais bien présente. Les filles de l'autre côté nous parlent mais je n'entends pas ce qu'elles disent. J'essaye de faire des gestes pour leur dire que je ne comprends rien et elles me répondent en faisant une multitude de grands gestes à leur tour. Je ne comprends toujours rien.

Soudain, entre mon visage et celui de filles, la paroi invisible devient blanche et des mots s'inscrivent sur la surface :

Vous ne pouvez que me deviner et vous ne pouvez qu'avancer vers moi. Quand vous arrivez, je ne suis plus là, car à chaque pas avancé, je recule d'autant. Si vous devinez mon identité, alors le chemin continue.

Moi : C'est l'énigme qu'on a trouvé sur le journal de Madison, la première fois qu'on s'est rencontrés.

Elliane : Je sais. Je m'en souviens.

Moi : Des idées?

Elliane : Pas pour l'instant mais ça va venir. Il faut juste reformuler l'énigme...

Moi : Reformuler l'énigme ? C'est-à-dire?

Elliane : "Vous ne pouvez que me deviner et vous ne pouvez qu'avancer vers moi" signifie que ce que l'on cherche n'est pas quelque que chose de matériel et qu'on ne peut jamais l'atteindre. Ce serait quelque chose de plutôt abstrait, et aussi qu'on ne saura jamais ce que c'est réellement, même si on peut l'imaginer.
La partie "Quand vous arrivez, je ne suis plus là, car à chaque pas avancé, je recule d'autant" est plus compliquée. On cherche quelque chose qui recule quand on touche au but, qui est déjà passé quand on est arrivés...

Elle garde le silence, plongée dans ses pensées. J'avoue que je suis aussi perdu qu'elle. J'ai l'impression que mon cerveau se transforme en compote. Je réfléchis mais rien. Le vide. Le néant. Quoique...

Moi : Attends, on récapitule. On cherche quelque chose d'abstrait qui avance de sorte qu'on ne puisse jamais l'atteindre et qu'on peut imaginer. C'est bien ça ?

Elle paraît un peu perplexe à ma soudaine intervention.

Elliane : Oui, oui c'est ça.

Moi : Alors... j'ai peut-être une idée.

Elliane : Et qu'est-ce que t'attends pour la dire ? L'arrivée du Père Noël ?

Moi : Ha. Ha. Ha. Tu vois comme je ris ?

Elliane : Oui je vois bien, maintenant ris moins et parle plus. Pour des choses intéressantes, comme la réponse, de préférence.

Je lâche un soupir. Je dois m'habituer au sarcasme.

Moi : L'avenir.

Comme pour répondre à mes paroles, la blancheur du mur qui m'empêchait de voir mes amies s'estompe. Le mur est toujours présent mais une porte est apparue sur notre droite et une deuxième aussi juste à côté mais de l'autre côté du mur. D'un regard, on réussit à se mettre d'accord et nous franchissons les portes. Nous entrons dans la nouvelle salle et les deux filles arrivent par une porte en face de nous.

Prudemment cette fois, je m'approche d'elles. À mon grand soulagement, il n'y a pas de mur et je peux les serrer dans mes bras.

Moi : Qu'est-ce qui vous est arrivé?

Mélanie : On a dû répondre à une énigme chacune notre tour, et... et... et ils nous menaçaient de tuer l'autre si on échouait.

Mélanie fond en larmes dans mes bras. Je la serre contre moi en lui murmurant des mots rassurant et je vois Elliane se diriger vers La, sans doute pour lui raconter ce qui s'est passé de notre côté. Et en effet, une fois Mél calmée, Lara confirme mes pensées.

Lara : Alors vous avez dû vivre vos cauchemars ?

Elliane : Euh... ouais.

Lara : Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?

Je me renferme un peu. Elliane me lance un regard et semble comprendre.

Elliane : Je crois qu'il vaudrait mieux ne pas en parler.

Je lui lance un sourire pour la remercier qu'elle semble comprendre puisqu'elle hoche la tête.

Je ne me sens pas prêt à parler d'Aiden maintenant, même si je sais que finalement ce n'était pas de ma faute. Ça reste un sujet sensible et je préfère que ça reste un secret pour le moment.

Je prends plus de temps pour observer la pièce et je réalise que les murs sont arrondis, sauf pour une partie qui est une baie vitrée. Je m'approche de celle ci. Elle donne sur une grande pièce, comme un entrepôt. Le sol de celui-ci doit se situer à environ cinq mètres de la baie vitrée.

L'entrepôt est vide, à l'exception d'une grande boîte blanche au centre de celui-ci. Les trois autres filles se sont approchées à leur tour. Je ne sais pas quel sens tout ça a.

Alors que nous contemplons la boîte, un message s'inscrit directement sur le sol, au pied de celle-ci. "Le chemin continue si vous trouvez la réponse à cette question : votre amie est-elle vivante ?"

Ok, je le sens très mal.

Elliane : Quelle amie ? Et où est-ce qu'elle est ?

Apparemment, quelqu'un l'a entendue parce qu'une flèche apparaît juste au dessus du message, pointant directement sur la boite, et sur le côté de celle-ci se dessinent des lettres. Je mets un moment à les déchiffrer mais je finis par y parvenir.

L.B.

Je ne comprends pas mais apparemment Elliane si, parce qu'elle pâlit énormément. J'ai même peut qu'elle tombe dans les pommes.

Moi : Elliane ? Tu sais qui est là dedans ?

Elle murmure un nom, pas assez fort pour que je l'entende.

Moi : Excuse-moi ? Tu peux répéter ?

Elliane : Louisa...

Je sensmon sang se glacer dans mes veines. Louisa, la plus jeune de la bande, est enfermée là-dedans. On doit la sortir de là, et rapidement.

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Écrit par elsago30