PDV LOUISA

Je suis effondrée dans les bras de Nathan. Un garçon que je ne connais pas derrière moi est en train de hurler à la mort. Je n'ose pas me retourner. Je me sens coupable. J'ai provoqué la mort de ces deux garçons. J'ai provoqué la mort de Noah et Liam. 

Si je n'étais pas arrivée, ils ne seraient sûrement pas sortis de cette salle et ils ne seraient surtout pas fait écrasés par ce foutu plafond. BORDEL ! Je m'en veux tellement. Je n'ose pas me retourner. Je n'ose pas relever la tête. Je ne veux pas affronter le regard de Nath, ni celui que garçon qui l'accompagne. 

Quand je réussi enfin à calmer mes sanglots, je m'écarte légèrement de l'étreinte de Nathan, sans relever la tête. Je sens sous mes doigts l'humidité de son tee-shirt, trempé par mes larmes.

Nathan : Ça va aller ? 

Je ne fais que hocher la tête sachant que ma voix craquerait si j'ouvrais la bouche. Rassuré, Nathan se détourne de moi pour se retourner vers le garçon et l'éloigner du mur avant de le serrer dans ses bras à son tour. 

Ses sanglots sont le seul son à troubler le silence de la pièce. Évitant toujours de regarder les deux garçons, je laisse mon regard glisser sur le reste de la salle.

Des murs gris. Pas de porte. Une tâche rouge qui s'agrandit au pied d'un des murs gris. Une odeur âcre, presque métallique. Il n'y a pas de doute sur sa nature. Du sang s'écoule, sortant directement de sous le mur. Je sais ce qui se trouve derrière et j'en ai la nausée. Je ne les connaissais pas bien mais ils ne méritaient pas un sort comme celui-ci. Personne ne mérite un sort comme celui-ci. 

Je me rends compte après coup que je suis à genoux. J'ai dû me laisser tomber, je ne l'ai même pas réalisé. Je n'ai pas envie de bouger. Je n'ai plus envie de rien faire. Je n'ai plus envie de me battre. Je veux rentrer à la maison.

??? : Le chemin continue si vous répondez à cette simple question, où se trouve la sortie ?

La voix était rocailleuse, sinistre. Elle était arrivée d'un coup, me faisant sursauter. Je ne veux pas répondre à cette énigme. Je ne veux pas recommencer. Pas encore. J'ai peur. Oui, j'ai peur. 

L'ambiance lugubre n'est pas non plus faite pour me rassurer. En sentant du mouvement dans la pièce, je relève la tête. Nathan et l'autre garçon se sont relevés et une porte est apparue sur le mur d'en face.

Nathan : Il faut qu'on sorte rejoindre les autres. Il faut répondre à cette énigme.

Louisa : La porte est là.

J'accompagnais mes paroles en désignant le mur d'un mouvement du bras.

Nathan :  Pourtant moi je la vois ici.

Il désignait un autre mur de la main.

Nathan : Et toi Nolan ?

Alors c'est comme ça qu'il s'appelle... 

Sans un mot, il désigne un troisième mur. Donc il y a trois portes, sur trois murs différents. Tout ce qu'il faut qu'on sache maintenant, c'est laquelle est la vraie.

Je me remets debout. Il est hors de question que je me laisse abattre maintenant. Je dois retrouver ma sœur. Je dois retrouver mes amis. Je dois retrouver ma famille, ma maison, ma vie... Je dois sortir de ce manoir, et la première étape est de sortir de cette pièce. 

De nouveau pleine d'énergie, je me sens étrangement calme. Je me mets à réfléchir, comme les deux autres garçons. Je me rapproche de la seule porte visible à mes yeux et l'inspecte. Elle est en bois foncé, avec une simple poignée ronde et blanche. Et elle est verrouillée. Cela paraissait évident. Les portes sont toujours verrouillées ici. Je me retourne vers les garçons.

Louisa : Toutes vos portes sont verrouillées ?

Nathan : Non, je suis planté devant pour l'admirer.

Louisa : Je prends ça pour un oui.

Nolan : La mienne aussi est verrouillée.

Ce sont les premiers mots qu'il décroche en ma présence. Il est planté devant la tâche de sang et paraît sur le point de vomir. Ses yeux sont toujours rouges et bouffis mais je suppose que je suis dans le même état.

Louisa : Qu'est-ce qu'on fait maintenant?

Nathan : On mange des brownies. Qu'est-ce que j'en sais moi ?

Je soupire. Il ne peut vraiment pas s'empêcher de toujours faire du sarcasme. En désespoir de cause, j'observe le reste de la salle, je scrute le plafond et même le sol. La dernière fois, on a bien trouvé un interrupteur au sol. Mais rien. Rien du tout. Pendant ce temps, Nathan s'est assis au sol et je ne sais comment s'est retrouvé en étoile de mer sur le sol, à contempler le plafond. Nolan s'est approché du quatrième mur, celui sur lequel il n'y a aucune porte. Je ne vois pas la logique. On a trois portes, pourquoi il regarde le seul endroit où il y en a pas ?!

Louisa : Qu'est-ce que tu fais ?

Nolan : Je nage ça se voit pas ?

J'entends un rire derrière moi.

Nathan : C'est moche de voler mes répliques !

J'ai raté un épisode là...

Louisa : Super. Et sans le sarcasme, ça donne quoi ?

Nolan : Honnêtement ? Je sais pas trop, mais j'ai le pressentiment qu'on doit sortir par là.

Génial. Je n'ai aucune autre idée, on va donc devoir suivre la sienne. Notre sortie, donc potentiellement notre survie, est basée sur le pressentiment d'un inconnu.

J'aime ma vie.

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Écrit par elsago30