Chapitre 19 - Maëlys
PDV MAËLYS
Parfait. En plus de ne voir que le tiers de la salle que nous traversons, nous sommes en train de nous faire attaquer par...
Louisa : Un poulet géant !!
Un poulet géant... Génial. Je crois que si je m'en sors vivante, je pourrais écrire un livre qui me servirait d'aller simple à l'hôpital psychiatrique le plus proche.
Moi : Il n'y a que Thomas qui l'a vu ?
Thomas : Apparemment.
Je soupire.
Moi : Bien, Thomas je t'assigne à la tâche de surveiller ce fameux poulet géant, ok ?
Un sourire naît sur le visage et je ne peux pas m'empêcher de le trouver trop craquant d'un coup.
Louisa : Heu... Maë, ravale le filet de bave qui coule sur le bord de ta bouche et indique nous le chemin !
Je me sens honteuse et par réflexe, je passe une main sur le contour de ma bouche, ce qui déclare l'hilarité de mes deux compagnons de route. De mieux en mieux...
Thomas : ATTENTION !
Louisa : AAAH ! OÙ ÇA? IL EST OÙ CE FOUTU POULET ?! ...
Thomas : Non, je déconnais, c'était une blague...
Louisa : VIENS LÀ SALE POULET GÉANT INVISIBLE QUE JE TE FASSE AU BARBECUE, CROIS MOI TU VAS PASSER UN SALE QUART D'HEURE !
Moi : Louisa !!! Stop ! C'était une blague !
Ma sœur se stoppe dans ses paroles, la bouche à moitié entrouverte. Ses épaules s'affaissent et elle remet droit passe une main sur son T-shirt.
Louisa : Ça va, je savais, je faisais exprès !
Je lève les yeux au ciel.
Moi : Bon,on peut reprendre notre route ? Mettez-vous derrière moi que je vous montre le chemin et Thomas n'oublie pas ta mission !
Louisa : En gros, moi, je sers à rien, c'est ça ?
Je n'ose pas acquiescer et, de toute façon, Thomas le fait pour moi, avec un sourire moqueur.
Thomas : Carrément, Minimoys.
Louisa : Mais arrêtez de m'appeler comme ça !
Louisa pousse alors Thomas, qui trébuche. Je pousse un cri et me précipite à sa rescousse, tandis que je vois son corps tomber dans le vide. Je le rattrape in extremis par le col de son T-shirt et le tire de toutes mes forces. Louisa reste tétanisée à côté de moi, toute envie de rigoler perdue. Quand enfin, Thomas retrouve son équilibre sur la passerelle, il semble complètement déboussolé, comme perdu.
Moi : Bon, ça suffit maintenant ! Vous allez arrêter de jouer aux gamins ! C'est nos vies qui sont en jeu là ! Maintenant, vous allez vous contenter de me suivre sans mot ok ? Je veux juste entendre les mouches voler !
Thomas : À ce que je sache, il n'y a pas de mouches ici...
Moi : Ferme-la !
Je repars sur le chemin à la fois énervée et épouvantée. On est passé à deux doigts de la catastrophe. S'il était tombé... Je n'ose même pas imaginer. Qu'est-ce qu'on aurait bien pu dire à ses potes quand (si) on les retrouvera ? Que leur meilleur ami est - comment dire ? - tomber dans un précipice parce que Louisa s'est énervée contre lui ?
Je me concentre sur le chemin dessiné devant moi, mais je ne peux empêcher mes pensées de dériver sur Nathan. Où est-il ? Que fait-il ? Est-il seulement en vie ? Tant de questions qui me broient l'esprit, si bien que je finis par les repousser au fin fond de mon cerveau. On a assez de problèmes comme ça !
Thomas : POULET GEANT !
Je me ratatine sur le sol, effrayée. Mon rythme cardiaque augmente précipitamment. Soudain, j'entends un rire derrière moi. Quand je me redresse, je vois Thomas s'esclaffer. Je deviens rouge de colère.
Thomas : Vous auriez vu vos têtes ! C'était à mourir de rire !
Je sens que je vais le frapper. Ma main s'élève dans le ciel et viens s'éclater contre la joue de Thomas. Sa tête fait un drôle de mouvement et il se retrouve comme un con avec la joue toute rouge. Je le regarde dans les yeux, bouillonnante.
Moi : On t'a déjà dit que tu étais complètement con ?! Non ? Bah c'est fait !
Thomas ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais je le coupe aussitôt en repartant sur le chemin, aussitôt suivie par Louisa.
Quelques minutes passent dans un silence absolu. On n'entend même pas les mouches voler. Thomas a bien tenté de me dire que c'était une blague, qu'il n'avait pas rigolé depuis qu'il était enfermé dans ce manoir, etc. Mais je ne l'ai pas écouté. Qu'il parle, je ne l'écouterai plus ! Louisa, elle, reste totalement muette, ce qui est assez surprenant chez elle. Je suppose qu'elle est morte de peur, comme tout le monde dans cette salle. Sauf Thomas qui lui semble tout prendre à la légère.
Je regarde devant moi. Le chemin prend fin dans un dizaine de mètres.
Thomas : MAËLYS, ATTENTION DEVANT TOI !
Moi : Haha, très drôle Thomas, c'est bon on a compris que tu étais un gros gamin qui...
Thomas : MAË, JE NE RIGOLE PAS, TU...
Je m'apprête à répliquer, quand je me sens tomber à la renverse. Le pied que je viens de poser ne s'est pas posé sur une surface dure, mais dans du vide. Mon corps bascule en avant et je tombe...
•••
Écrit par LetTheMagicHappen
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