PDV NATHAN

Maëlys : Nath ?

Je tente de calmer ma respiration en vain. Le noir m'encercle et mes forces pour lutter contre cette peur s'amenuisent. J'ai peur du noir et ça, depuis que je suis tout petit. Je redresse jusqu'à ce que mon dos touche le mur, mais je n'arrive toujours pas à respirer correctement. Foutue phobie !

Maëlys : T'as peur du noir ?

Il était tant que tu le comprennes !

Maëlys : Merde... Ok, Nath regarde moi ! Ah merde c'est vrai que tu ne peux pas me voir...

Je ne peux pas m'empêcher de pouffer devant son essai vain de me calmer. Ce rire parvient à me calmer relativement.

Maëlys : C'est un bon début. Si tu rigoles c'est que tu n'es pas mort.

Quel optimisme !

Maëlys : Tiens, prends ma main.

Je sens sa main se poser sur mon corps, sauf que ce n'est pas le bon endroit qu'elle touche. Mais genre, vraiment pas. Maë retire violemment sa main.

Maëlys : C'était quoi ce que j'ai touché ?

Mon calme revient petit à petit devant la maladresse de mon amie.

Moi : Heu... mieux vaut pas que tu le saches !

Elle pousse un gémissement dégoûté, mais réitère son opération. Cette fois, elle vise plus haut et elle me met le doigt dans l'œil. À mon tour, je pousse petit cri et lui saisis la main, pour qu'elle évite de faire d'autres bêtises. Maë me remet debout.

Maëlys : Ok, on va continuer à avancer mais ta main ne lâchera pas la mienne, d'accord ?

J'acquiesce dans le noir même si elle ne peut pas me voir et nous continuons àavancer. Étrangement, avec sa main dans la mienne, j'ai moins peur...

~

Nous rejoignons l'autre groupe sans avoir rien trouvé. Ni porte (celle qu'on a emprunté pour venir a disparu), ni interrupteur, ni rien. La salle est vide, les murs sont vierges.

Elliane : Dîtes moi que vous avez trouvé quelque chose ?

Maëlys : Non et vous ?

Louisa : Non plus.

Un silence s'ensuit.

Elliane : Normalement, c'est là que tu lances une connerie Nath'.

Sauf que je n'ai pas du tout envie de rigoler là. Ma main est toujours dans celle de Maë et je suis content qu'elle ne l'ai pas lâché quand on a rejoint Lia et Minimoys.

Moi : Heu... on va tous mourir ?

Elliane : Très drôle... On refait le même trajet dans le sens inverse, on a forcément loupé quelque chose !

Son côté positif m'impressionne.

Quelques minutes plus tard, on est regroupé autour de la lampe clignotante. On est revenu bredouille. De nouveau à la lumière tamisée de la lampe, Maë me lâche la main. Dommage, j'aimais bien la sensation...

D'ailleurs, cette dernière semble complètement défaite. Elle s'assoit sur le sol, tremblante. Louisa a les yeux baissés sur le sol et même Elliane, dont le regard fait l'aller-retour entre le minuteur et la lampe semble avoir perdu son enthousiasme. Il reste 3 minutes et on ne sais toujours pas où est l'interrupteur. Je commence à penser qu'il n'y en a pas. Peut-être que l'énigme n'a pas de solution.

Je m'assois à mon tour près de Maë et l'entoure de mon bras. Elle m'a réconforté, à mon tour de le faire.

Moi : De toute façon dans Game of Thrones tout le monde va mourir, donc...

Ok, ce n'était peut-être pas la manière la plus fine de commencer, mais bon, il faut un début à tout ! Je vois Maë sourire et ça me fait plaisir.

Bien vite cependant son sourire retombe et son visage dérive près du minuteur. Ma tentative de réconfort est très éphémère et je me sens super coupable.

Maë : 33 G, 14 D

Ok, là, elle dérape complètement.

Maë : 33 G, 14 D !

Elle se relève brusquement et manque de me déboîter l'épaule.

Maë : Lia ! C'est du morse ! La lampe, qui clignote, ça forme un message en morse !

Hein ?! Comment elle sait que c'est du morse elle ?!

Elliane : Mais oui !! Maë tu es un génie !

Si c'était moi, j'aurais répondu "je sais merci", mais Maë est beaucoup plus modeste que moi et elle se contente de sourire.

Elliane : 33 G, 14 D, ça doit indiquer...

Maëlys : Une direction ! 33 pas vers la gauche et 14 vers la droite!

Aussitôt dit, les filles s'empressent de se rendre dans la direction énoncée. Je regarde Louisa et je suis légèrement soulagé quand je me rends compte qu'elle est aussi surprise que moi.

Deux minutes plus tard (le minuteur n'indique plus que vingt-neuf secondes), Maë pousse un cri de joie.

Maëlys : Yes !

Louisa : Vous avez trouvé quelque chose ?

Elliane : Oui ! Un interrupteur... Sur le plancher !

Moi : Vas-y, appuie, il ne reste que dix secondes !

Au même moment, j'entends une détonation et une multitude de lumière blanche s'allume.

La lumière brillera dans l'obscurité.

Les ampoules vissées au plafond tracent un chemin vers... une porte qui vient de se dessiner sur le mur à côté de moi.

Guidant les âmes perdue.

La porte s'ouvre en grinçant.

•••

Écrit par LetTheMagicHappen