Je ressens ce besoin viscéral
D'étaler ma peine et ma rage
Écrire pour pleurer m'est vital
Quand je sens en moi gronder l'orage

La peur au ventre
La rage au coeur
Le cri du silence
Les échos des pleurs

Ce soir, un drame s'est joué
La vie s'est échappée
De ses corps ouvriers
Que la mort a balayés

Ce soir, ce train brûlé
Sur mes collègues a dévalé
A toute vitesse il a fauché
Plusieurs vies il a brisées

Ce soir, un accompagnateur
Ce soir, un conducteur
Ce soir, des voyageurs
A l'hôpital, ils sont transportés

La peur de retravailler
Dans cette constante insécurité
Imposée par une coupe de budget financier
Imposée par un gouvernement empoisonné

Ce soir, des collègues sont morts
Un attelage s'est brisé
Les politiques n'auront aucun remord
Pourquoi du peuple se soucier

Ce soir mon coeur est partagé
Je suis haineuse et peinée
Je pense aux ouvriers décédés
A mon collègue opéré.