Chapitre 15 : irresponsable
Chasseur arriva, Féline dans les bras, exténué, au désert du Manial. Le soir commençait à tomber. Ce dernier était en phase intermédiaire, couvert de plumes, imposant, ses ailes déployées autour de lui. Les habitants arrivèrent en courant pour voir ce qui s'était passé. Le voyant, tous eurent un moment de recul. Féline n'était, par ailleurs, pas couverte de ses draps colorés.
-C'est un monstre ! Cria un homme.
-Il faut l'abattre ! Cria une femme.
-Oui ! On ne veut pas de monstre par chez nous !
-Tuons le !
Et tous les habitants jetèrent des insultes, déclaraient qu'ils aillaient le tuer. Féline et Chasseur ne bougèrent pas jusqu'à ce qu'un homme prît une faux et s'approcha de lui en la levant sur son épaule. Il la redescendit pour blesser Chasseur qui ne réagit pas tant il était épuisé lorsque Féline sortit son épée et bloqua l'outil hors de danger. Elle repoussa ensuite l'adversaire un peu plus loin et rangea son épée, toujours droite, fière, sûre.
-Arrêtez, ce sont nos amis !
Une petite voix venait de sortir de la cohue, une petite voix de femme. Petite, faible, mais déterminée. Féline vit alors apparaître Flamme.
-Flamme ! Fais donc entendre raison à tes voisins !
-Venez chez moi.
Féline commença à suivre la renarde, mais les habitants l'en empêchèrent.
-Vous n'irez nul part, mademoiselle.
-Et pourquoi donc ?
-Parce que vous êtes une voleuse.
Il sortit une affiche, Le Chat Noir, 1 000 000 €, mort ou vif.
-Je veux mon million et je suis sûr que tout le village le veut. Alors, à tout ceux qui m'aideront à capturer la voleuse, j'offre dix mille euros sur le million que je vais recevoir. Alors, qui est avec moi ?
Toutes les mains se levèrent.
-Tu vois, Chat Noir, pour une fois, tu es perdante... Tu es venue pour nous piller, c'est ça ?
-Non. Je suis venue chasser votre « Maître » qui assèche votre rivière et vous maltraite. Mais puisque vous ne voulez pas de mes services, alors je m'en vais. Au revoir !
Elle commença à partir.
-A... attendez ! Vous... vous dites que vous pouvez chasser le Maître ? Mais on ne peut rien faire contre le Maître !
-Vous ne pouvez rien faire. Moi, je peux. Alors, vous me laissez le chasser votre Maître ?
-Oui... oui...
-Et bien laissez nous.
Elle esquissa un geste vers Chasseur, toujours à terre.
-Il est avec moi. Et je veux aller chez elle.
Elle désigna Flamme et l'habitant la laissa seule avec ses deux amis.
-Venez chez moi, dit Flamme. Ton ami a besoin de se reposer.
Les deux femmes aidèrent Chasseur à se relever et se dirigèrent vers la petite maison de la renarde. Flamme allongea Chasseur sur un lit. Elle s'assit ensuite à table, en face de Féline et celle-ci prit la parole :
-Écoutes, Flamme... Si je suis venue ici, c'est parce que tu es l'objet d'une prophétie.
-Une prophétie ?
-Oui. Hitsück est le gardien des prophéties. Chasseur est l'oiseau Rokh qui a permis de les débloquer, et nous avons pour devoir d'aider les gens à les accomplir. Et la première parle de toi. C'est pour ça que je suis venue.
Flamme ne répondit rien. Elle acquiesça lentement, avant de reprendre :
-Et... Que dit cette prophétie ?
-Les Feux Ardents du vaste désert, devront leur village protéger, d'un puissant Maître d'une tyrannie affamée, pour sauver les habitants et la rivière.
-C'est très poétique.
-Il n'y a aucun doute, c'est toi. Et nous devons t'aider à libérer ton village de ton Maître.
-Très bien. Quand faisons nous ça ?
-Eh bien... il faudrait savoir comment est la maison du Maître.
-Je n'en sais rien.
-Ah... et bien alors, à tâtons. Nous allons attendre que Chasseur s'en remette et y aller.
-Mais... comment allons-nous battre le Maître ?
-Et bien... Je sais très bien me battre et Chasseur a une force surhumaine. Ensuite, je ne sais pas quelles sont tes qualités.
-Bah... je sais pas non plus... Je sais soigner, mais je ne sais absolument pas me battre...
-C'est pas grave. On est là pour t'aider.
-En revanche, je peux... non, je ne devrais pas vous le dire...
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Je peux... faire apparaître du feu...
-Quoi ?!
-Vous allez me prendre pour un monstre...
-Non... Moi, je peux faire apparaître de l'eau, ou de la neige, de la glace ! Et Chasseur du vent !
-Hein ? On a dit mon nom ? Grommela celui-ci.
-Flamme peut faire apparaître du feu !
-Je vais me rendormir, ça vaut mieux.
-Bonne nuit.
Elle se retourna vers Flamme.
-C'est super, dit-elle. Tu vas pouvoir nous aider ! Nous irons dès demain.
Flamme partagea en trois son maigre repas. Comme il n'y avait dans la maison qu'un lit, les deux femmes y laissèrent Chasseur qui dormait déjà et dormirent à même le sol. Le lendemain matin, elles avaient mal au dos et avaient très faim. Flamme partagea en trois son maigre déjeuner et les trois amis partirent vers la maison du Maître.
Ils s'arrêtèrent devant l'immense palissade.
-Comment va-t-on faire pour passer ? Demanda Flamme.
Pour toute réponse, Chasseur étendit ses ailes. Flamme n'eut pas à répondre. Chasseur saisit les deux femmes et s'envola par dessus la palissade. Il était en phase intermédiaire. Couvert de plumes brunes. Les trois amis se retrouvèrent dans un jardin verdoyant, où des petits arbustes dodus étaient rangés, régulièrement espacés. Flamme se courba et caressa l'herbe du bout de ses doigt.
-Il doit falloir énormément d'eau dans un désert pareil pour faire pousser autant d'herbe et d'arbustes... déclara Féline. C'est très cruel de faire ça. C'est homme est complètement irresponsable !
-Qui est irresponsable ? Demanda une voix masculine qui venait de derrière eux.
Féline, Flamme et Chasseur se retournèrent lentement et virent un homme grand, maigre, d'un air sévère.
-C'est le Maître, murmura Flamme.
Féline n'en revenait pas. Avait-il prévu leur arrivée ?
-Et j'ai même une petite surprise pour vous...
L'homme s'écarta et apparurent une vingtaine d'hommes.
-La police est venue spécialement pour vous. Je les ai prévenus dès que je vous arriver.
-Bonjour, continua un homme avec des cheveux et des yeux bruns. Je suis Jacques Hamilton. Je dirige les unités de police et mène les enquêtes. J'ai tenu à m'occuper personnellement de toi, Chat Noir.
Chasseur observa Féline. Elle se tenait toujours droite, fière, sûre, indifférente à la peur, la haine, la tristesse.
Tous les hommes sortirent leurs armes - des pistolets - et les braquèrent sur les trois amis. Ils s'approchèrent et les saisirent pour les menotter. Flamme et Chasseur ne réagirent pas, essayant de convaincre les policiers de ne pas les emmener. Féline, elle, sortit ses épées et frappa tous ceux qui s'en prenaient à elle. Elle mit ainsi une dizaine d'hommes à terre, lorsqu'elle sentit un objet froid contre sa tempe. C'était un homme qui avait braqué son arme contre sa tête. Féline resta calme, sa respiration ne s'accélérait pas. On avait l'impression qu'elle avait une idée et était tout à fait confiante.
-Tu as perdu, Chat Noir, déclara Hamilton. Emmenez-les.
Alors, un homme saisit ses poignets et voulu y mettre des menottes. Féline fit un mouvement de protestation et l'arme s'enfonça plus profondément sur sa tempe. Elle se fit alors menotter.
On chargea Flamme et Chasseur dans un camion muni de barreaux. Les hommes s'apprêtèrent à charger Féline, lorsque Hamilton déclara :
-Non ! Installez-la à côté de moi.
-Comment ?
-Vous avez très bien entendu. Placez-la à côté de moi.
Et c'est ainsi que les hommes placèrent Féline, bien attachée, dans la voiture, à côté de Jacques Hamilton.
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