41
Avant tout, je tiens à préciser qu'il y a une petite scène de violence explicite qui pourrait heurter la sensibilité de certains (C'est pas non plus hardcore d'après moi, mais on sait jamais)
Ensuite, j'aimerais vous dire que je suis hyper reconnaissante de tous vos commentaires et l'amour que vous portez à ce projet, je ne m'attendais pas à ce qu'il plaise vraiment, alors sachez que vous m'avez donné la motivation de le finir, et je vous en remercie, en espérant qu'il trouve peut-être un jour sa place en librairie : )
- Maly 🤍
𝓢ohane
❦
« Take an angel by the wings,
time to tell her everything,
ask her for the strength to stay »
- sia
Avant
J'ai fait un cauchemar. J'ai rêvé que j'étais emprisonné avec une personne dont je n'arrive plus à me souvenir. Elle représentait tout pour moi, et je ne pouvais ni lui parler, ni la toucher et encore moins la sauver. Il aurait fallu que je voie son visage, que je la reconnaisse, pour hurler son prénom et la prévenir. Mais ça ne s'est pas produit, alors je me suis réveillé, rassuré de savoir que maman est toujours à côté de moi.
En temps normal, elle aurait déjà rejoint papa à cette heure-là, il faut croire qu'elle s'est endormie. Son pouls est stable, alors je ne m'inquiète pas plus que ça. Je l'observe dormir sans la réveiller, malgré l'angoisse de mon cauchemar.
Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, mais au vu du noir complet qui sévit dehors, il doit être assez tard pour que tout le palais dorme. Je suis sûr que papa va m'en vouloir demain matin s'il se réveille sans maman à ses côtés, mais je ne peux me résoudre à la sortir de son sommeil paisible. Ses épaules sont recouvertes par ses longues ondulations blondes et je ne vois aucun intérêt à la secouer. Pourquoi le ferais-je alors que ses lèvres sont presque incurvées de bonheur ? Elle doit être en plein rêve, un rêve dont même ses pommettes rosées me dissuadent de l'ôter.
Derrière la porte de ma chambre, je discerne des bruits anormaux, des murmures inaudibles. Je décide de croire qu'il s'agit de mon esprit et que mon anxiété veut me faire du mal, alors je me rallonge auprès de maman. Cependant, moins de cinq minutes plus tard, ces murmures deviennent des phrases perceptibles, des ordres donnés à voix haute. Il ne devrait pas y avoir le moindre soldat de ce côté du palais. Ma chambre est éloignée des autres, papa s'est assuré que je sois placé dans un lieu où personne ne pourrait venir.
Il ne devrait y avoir personne devant ma porte, à moins que papa ait envoyé des gardes chercher maman.
Lorsque le premier coup résonne, mon cœur s'arrête. Ce n'est pas normal. Des hommes sont en train de fracasser ma porte de l'extérieur. Je me redresse vivement, prêt à alerter maman, quand je comprends qu'ils ont réussi à entrer. L'entrée n'est pas brisée, il n'y a que la poignée qui l'est, et ça ne les empêche pas de barricader la seule autre issue de la pièce.
J'ai peur.
Une dizaine d'hommes s'avancent vers nous alors que maman dort encore. Ils sont vêtus de tuniques blanches, pourtant je reconnais les visages de la majorité d'entre eux. Ce sont des individus qui se baladaient dans le palais hier encore, des hommes que j'ai croisés, que j'ai fui, que j'ai entendu murmurer dans les coins les plus sombres des couloirs isolés.
Maintenant, ils sont face à moi et il n'y a pas que la couleur de leurs tenues qui a changé. Je dépose ma main sur l'épaule chaude de maman et elle ouvre les yeux sur le coup, comme si son subconscient lui avait hurlé de revenir parmi nous. Par ailleurs, une voix dans ma tête ne cesse de répéter en boucle le même mot.
Danger
Danger
Danger
Danger
Danger
Danger
Elle se redresse sur un coude, les yeux luisants sous les reflets du feu. Ses longues mèches blondes suivent les courbes de son corps et dissimulent les parties de son buste que ses vêtements de nuit révèlent. Elle est couverte par un haut à bretelles fines, et même s'il n'y a rien de très apparent, le fait qu'elle ne soit pas plus couverte que ça me met mal à l'aise. Je ne sais pas pourquoi. À vrai dire, je devrais m'inquiéter des épées, des harpons et des dagues que les soldats tiennent entre leurs mains. Pourtant, il n'y a que les regards avides qui glissent contre la peau de ma mère qui me dérangent.
J'ai envie de la protéger, de me mettre devant elle et de lui dire que tout va bien se passer, mais je suis paralysé. Un des hommes, dont le crâne est orné de longues tresses noires, s'avance vers nous et s'accroupit à notre niveau. Son index longe le bras nu de ma mère et s'empare d'une de ses boucles, qu'il enroule autour de son doigt.
— Bonsoir, ma reine.
Il continue sa route et descend ses doigts jusque sur le ventre de ma mère, appuyant dessus plus qu'il ne le faut.
— Vous êtes anxieuse ? s'amuse-t-il. Vous avez de bonnes raisons de l'être.
Mon sang fulmine sous ma peau. J'ai beau être aussi fou de rage que possible, je ne pourrai pas venir à bout de onze hommes armés. Je parviendrais peut-être à en achever trois, quatre tout au plus et avec un peu de chance, en blesser assez pour qu'ils battent en retraite. Mais jamais je ne pourrai achever autant d'hommes majeurs à moi seul. Alors je ne sais pas quoi faire, je crains de les énerver encore plus si je tente quoique ce soit, cependant je ne peux pas regarder ma mère souffrir sous mes yeux sans rien faire.
— Vous allez mourir ma chère, ajoute-t-il en caressant sa joue.
Dans son regard, il n'y a pas une once de compassion. Pas la moindre trace de regret, d'humanité, un quelconque sentiment qui le dissuaderait de mettre ses mots à exécution. Les hommes qui l'accompagnent tiennent leurs armes fermement et restent devant la porte, alignés telle une horde de soldats qui obstruerait l'accès à notre survie.
— Ça ne sert à rien de regarder par-là mon garçon, personne ne viendra. Crois-moi, le reste du palais est bien assez occupé pour oublier votre existence le temps d'une nuit.
Qu'est-ce qu'il veut dire ?
Il interpelle un de ses camarades, qui le rejoint, armé d'un harpon dans chaque main. Celui-ci les rengaine dans sa ceinture et s'accroupit à ses côtés.
— Aide-moi à l'attacher, ordonne-t-il en saisissant les épaules de maman.
— Et le gamin ?
Sans même m'accorder l'ombre d'un regard, l'homme aux tresses secoue la tête.
— Il est insignifiant, on n'a pas le temps.
Ma mère ne se débat pas, elle semble s'être résignée à son sort. Mon cœur tambourine, j'ai peur de ce qu'ils comptent lui faire, même si leurs intentions sont claires. Ils lui lient les poignets dans le dos, serrant les cordes jusqu'à ce que son sang ne puisse plus circuler. Les larmes me montent aux yeux, d'autant plus lorsque deux autres de nos assaillants les rejoignent pour la maîtriser. Ont-ils besoin d'être autant ? Elle n'émet aucune résistance, ils n'ont en aucun cas besoin d'être quatre autour d'elle, ça l'étouffe. Son regard croise le mien, il est empli de larmes mais traduit un faux-sourire. Elle peut sourire autant qu'elle veut, rien ne pourra me réconforter ou me faire croire que tout va bien se passer.
En cet instant, maman a encore plus peur que moi, je peux le sentir sans même la toucher. Si elle refuse de le rendre apparent, c'est juste pour ne pas que je panique, moi aussi.
Ma vue devient trouble. J'ouvre mes mains, fixant les lignes gravées au creux de mes paumes, mais je n'ai plus l'impression qu'elles m'appartiennent. J'ai beau les retourner et les presser, elles me sont étrangères.
L'homme brun aux harpons qui s'est chargé d'attacher ma mère est désormais juste devant moi, même s'il ne me prête aucune attention. Il maintient son menton entre ses doigts sales, et lui sourit. Son effronterie me met hors de moi, je pourrais l'égorger pour le simple fait qu'il ait osé poser ses mains sur elle.
— C'est du gâchis de tuer une telle beauté, admet-il. On pourrait en faire quelque chose.
Un rire malsain lui échappe alors qu'il examine les traits du visage de maman avec attention, fasciné par sa fameuse beauté. Je n'ai plus envie qu'il la touche, je n'ai plus envie qu'elle se sente menacée, qu'elle s'oblige à sourire pour moi, qu'ils lui fassent peur.
Je m'empare du harpon engainé dans la ceinture de l'homme face à moi et lui tranche la gorge d'un geste net. Sans hésitation, ni scrupule. Du sang coule le long de son cou, accompagné d'un silence brutal. Tous les regards se posent sur moi, comme si j'étais porteur d'un virus incurable. Je ne parviens pas à reprendre ma respiration, enragé par tous ces hommes qui nous dominent de par leur effectif. Au-delà du fait que je porte le sang de ma première victime, rien que l'image de sa trachée fendue me donne la nausée.
Je profite de leur état pour attaquer les trois soldats qui entourent ma mère, si tant est qu'on puisse les considérer comme tel, alors qu'ils s'en prennent à une femme non-armée et son enfant de neuf ans. L'un d'entre eux se retrouve avec le ventre transpercé, l'autre ne peut contenir le sang qui s'échappe de sa jugulaire et le dernier saisit mon poignet avant que je ne l'atteigne. C'est lui, l'homme aux tresses, celui dont le regard ne reflète pas la moindre trace d'humanité. Celui qui est désormais certain de m'ôter la vie ce soir, à moi ou à ma mère.
Il envoie son genou dans mon estomac et la douleur me fait lâcher le harpon sur le coup tandis que je me replie sur moi-même, le souffle court.
— Je dois admettre que tu es plus téméraire que prévu. Un gamin qui tue trois soldats entrainés, ce n'est pas rien.
Il l'admet d'un ton acéré, ça lui brûle la gorge de reconnaître qu'il a été devancé par un enfant. Il peut être blessé dans son égo, à l'heure actuelle, c'est lui qui possède tous les pouvoirs.
Il peut faire de nous ce qu'il veut.
J'arrache mon bras de sa poigne et l'écrase dans ses côtes. Ce que je fais ne sert plus à rien, je ne parviendrai pas à nous sauver, mais je refuse de me soumettre. Il serre les dents pour contrer la douleur, sans manquer de m'attraper par la gorge.
— Tu sais quoi ? Tu veux nous montrer combien tu es fort ? Je vais t'offrir l'opportunité parfaite mon grand, crache-t-il.
À peine quelques secondes plus tard, ma tête résonne contre le mur avant qu'un liquide chaud ne glisse de mon front à mon menton. La douleur physique n'est rien, je ne la sens plus, tout ce qui importe, c'est l'inquiétude qui jaillit malgré tout sur le visage de ma mère.
— Ne lui faites pas de mal, supplie-t-elle.
Elle n'a pas parlé depuis le début des hostilités et la seule fois où elle prend la parole, c'est pour supplier de me laisser sauf.
— Ne vous en faites pas ma reine, à lui on ne lui fera rien, répond l'homme tressé, d'un rictus mauvais. Ce n'est même pas l'héritier de toute façon.
Mon cœur se serre. Il ordonne à ses hommes de mettre ma mère sur ses genoux et de lui baisser la tête, réduite à l'image d'une simple esclave dans ce qui s'avère être ses derniers instants de vie. Cependant, ses épaules demeurent aussi droite que lorsqu'elle était assise sur le trône aux côtés de mon père. Elle garde sa dignité même en ces circonstances et si elle est aussi docile, c'est parce que je suis là. Elle ne veut pas que je subisse les conséquences d'une quelconque révolte de sa part, pourtant, c'est l'inverse qui est sur le point de se produire. Je ne sais pas encore pourquoi le soldat m'a affirmé que j'aurais l'occasion de montrer ma force et je n'ai aucune envie de le savoir.
Tout ce que je veux, c'est qu'ils laissent ma mère tranquille.
Mon corps est saisi de part et d'autre, compressé entre les mains ignobles d'inconnus. Il n'y a rien que je puisse faire et le fait d'être aussi impuissant me rend malade. Je suis toujours aussi faible, toujours aussi inutile. Je me débats en vain, car plus je m'oppose, moins je parviens à effectuer le moindre geste.
— Il faut en finir, déclare un des soldats chargé de surveiller la porte. Ils ne vont plus tarder.
— J'y viens, le rassure son camarade en essuyant la lame saillante de son épée à l'aide d'un morceau de tissu blanc.
L'épée est ornée de rubis rouges, ancrés autour de la poignée. Ils scintillent si fort que l'espace d'une seconde, je me visualise allongé dans l'herbe aux côtés de maman, à regarder les étoiles briller. Est-ce quelque chose que nous pourrons faire demain ?
Les larmes commencent à se manifester, sûrement parce que je prends conscience qu'il y a peu de chances pour qu'on s'en sorte. Elle comme moi. Mais je me fiche de mourir ici tant que maman survit, j'ai juste besoin de la savoir heureuse, même si je ne suis plus là pour le voir. Même les mots ne suffisent plus, j'étouffe au milieu de sanglots et d'adrénaline néfaste. S'il existe un dieu, quel qu'il soit, je prie pour qu'il nous épargne, qu'il nous bénisse d'un miracle. Et s'il n'y a que le hasard, dans ce cas faites qu'Arès enfonce la porte de ma chambre d'une seconde à l'autre. Même mon père, je me contenterais de lui s'il pouvait changer quelque chose au cours de la situation, même si je recevais tous les blâmes.
— Tiens, gamin, annonce le soldat aux tresses en me tendant son épée.
Je ne bouge pas, incapable de m'emparer de l'arme qu'il me tend, alors que je pourrais en faire usage pour tous les assassiner avant qu'ils ne fassent du mal à ma mère. Il s'irrite d'impatience et me l'enfonce dans la main. Je scrute chaque pierre ressortie qui s'imprègne dans ma paume, conscient que quoiqu'il advienne, je ne pourrai jamais oublier la sensation procurée par le fait de tenir l'arme qui servira à mettre fin à la vie de ma maman.
— Tu en as déjà utilisé, pas vrai ?
Un sanglot s'échappe de ma gorge J'ai peur de ce qu'il attend de moi. Je le redoute plus que tout, à tel point que je ferme les yeux pour ne pas le savoir.
— Ton papa t'a appris à t'en servir ? Il t'a montré comment il l'enfonçait dans le corps de nos frères, de nos sœurs... de notre princesse ?
Le souvenir d'Isayah qui me fait part de la maltraitance subie par le peuple Vylnesien, retenu captif ici-même, me revient en tête. Je ne peux rien voir d'autre que les flammes lancées sur des innocents, rien entendre d'autre que leurs hurlements de détresse.
Alors je réalise que le moment est venu pour eux de se venger et de prendre tout ce qu'ils ont à prendre. L'injustice fait que la victime des atrocités commises n'est pas mon père, mais ma mère, et moi par défaut. Celle qui n'a rien à voir avec les souffrances du peuple du sud, celle qui, toute sa vie, a tenté de répandre le bien autour d'elle et qui a essayé de convaincre mon père d'arrêter son martyre.
Mon cœur est en peine.
— Laisse-moi te montrer ce que ça fait dans l'autre sens.
Je me débats de toute mon âme, en vain. Je n'ai que neuf ans, mon corps n'est pas assez puissant pour repousser l'emprise d'un homme qui en a le triple. Ses bras encerclent mon corps et ses mains s'ajoutent aux miennes autour de la poignée de l'épée. Il me maintient si fort que je sens les rubis pénétrer mes paumes. J'ai mal de partout, aussi bien de l'extérieur que de l'intérieur. Ma peau me brûle, j'abhorre l'idée de ne plus être maître de mon corps et qu'un individu puisse en faire ce qu'il veut. Il est vital que je m'extirpe de son contrôle, ou je risque de vomir ma bile.
— Sohane, mon ange, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, souffle maman en souriant.
Je secoue la tête sans cesse. Hors de question qu'on me l'enlève. Je refuse que ce soient les derniers mots qu'elle m'adresse, pas aussi tôt, pas ici, pas comme ça. Elle doit me voir grandir, devenir le meilleur soldat du pays, changer le cours de la guerre. Elle doit me soutenir lors de mes chagrins, m'aider à m'endormir, me pousser à devenir la meilleure version de moi-même.
Elle n'a rien fait de mal, si ce n'est épouser l'homme le moins bon qui existe. Elle n'a rien demandé, à part être aimée et entourée pour combler sa solitude. Pourquoi devrait-elle souffrir à la place d'un autre ?
— J'ai besoin de ma mère, je vous en supplie, murmuré-je si bas que l'on pourrait penser que je m'adresse à moi-même. Laissez-la moi...
Je ne fais que retarder le moment crucial, mais je prie pour que ça dure le plus longtemps possible. Rien n'aurait pu me préparer à l'impact de la douleur qui a immergé mon corps lorsque le soldat dans mon dos a poussé mes mains à enfoncer la lame dans la poitrine de ma mère, juste au niveau de son cœur, comme si le mien ne saignait pas déjà. La minute durant laquelle elle expire son dernier souffle est interminable, je ne suis même pas sûr que j'ai vraiment conscience de ce qu'il se passe lorsque mes cordes vocales se déchirent suite au gémissement d'affliction qui s'échappe de ma gorge. Elle a fermé ses paupières au préalable, refusant de voir son fils la poignarder, parce qu'elle l'avait déjà prédit.
Elle avait conscience qu'elle allait mourir de ma main, et elle m'a souri.
— Maman... me lamenté-je, m'étouffant sous mes sanglots. Je ne voulais pas...
Je suis tellement hors de moi qu'il me faut une dizaine de minutes pour réaliser qu'il n'y a plus personne dans la salle. Je suis seul, à genoux, devant le cadavre ensanglanté de ma maman et je cherche une quelconque raison de ne pas m'ouvrir la gorge à mon tour.
Alors j'attends.
J'attends.
J'attends que passe le temps et que les murs cessent de se rapprocher. J'attends que le vent hivernal brise la vitre et m'étouffe dans son étreinte. J'attends que quelque chose de brutal me heurte, me fasse disparaître, interrompe la douleur insupportable qui me tient au cou.
— Maman, reviens s'il te plaît.
Je tiens encore l'épée entre mes mains, même si elles n'ont jamais autant tremblé et que mes larmes dispersent le sang qui recouvre la lame. Mes yeux sont envoûtés par le reflet de mon regard à travers le métal.
Il est vide. Inanimé, mort.
Tout comme moi.
— Je suis désolé. Tellement, tellement désolé.
J'observe mon reflet, et je prends conscience que ce regard n'a rien d'enfantin. Je n'ai jamais eu d'enfance et je n'y aurai jamais droit. Que j'aie cinq ans, dix ou quinze, il n'y a rien de jovial qui m'attend, encore moins maintenant que je n'ai plus de mère.
Maman est morte et a emporté avec elle toute la lumière, tout l'éclat des étoiles qu'on a un jour admiré à deux, me laissant l'ombre d'un monde terni dans lequel je dois errer à la recherche de quelque chose d'inexistant.
Maman est morte et la souffrance est telle que ma tête s'écrase contre le sol.
Je perds connaissance.
❦
Mon chouchou me fait trop de peine.
Petit rappel, la semaine prochaine, vous aurez le dernier chapitre (eh oui déjà 😔)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top