15
𝓢ohane
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Les heures sont comptées.
À présent, chaque minute qui s'écoule signifie qu'une de moins me sépare de l'échéance ; du duel que je dois mener contre Aimé. Et même si je sais comment il se finira, même si je sais exactement ce que je dois faire, je ne peux m'empêcher d'angoisser.
Et si je n'étais pas à la hauteur ?
Et si je flanchais avant la fin ?
J'ai redoublé d'effort ces quinze derniers jours. J'ai repris les entraînements, réappris à arpenter la forêt de fond en comble. Je n'ai vu personne, à part Casey, de temps à autre, quand j'allais manger dans l'arrière-cuisine. Mais bon, ce n'est pas comme si je lui faisais la discussion. Je n'arrive même plus à le regarder dans les yeux, comme si je n'avais plus la moindre motivation, plus le moindre intérêt à entretenir des liens sociaux. Déjà que j'avais du mal à créer des affinités avec les autres, maintenant, ce n'est même plus une éventualité.
Je préfère être seul, au moins je ne déçois personne.
Je ne blesse personne.
Depuis que je suis rentré, je n'ai été bon qu'à ça ; faire du mal à Aimé, briser tout espoir chez Ares, dévoiler une facette exécrable de ma personnalité à Casey...
Aimé a passé son temps à me chercher, je le sais parce qu'il n'a fait que roder devant ma chambre et dans chacune des salles du palais. Il n'est venu que deux fois en forêt, et les deux fois, je l'observais de haut, assis dans un arbre.
Comme aujourd'hui.
En deux semaines, pas une fois il n'a touché une épée ou ne s'est entraîné et je le regarde lorgner mon arme plantée dans le sol, alors que mon dos est appuyé contre le tronc d'arbre, quelques mètres au-dessus de lui. Il s'accroupit auprès de mon épée, laissant son index glisser contre le manche incrusté de rubis.
Dans une heure, nous nous retrouverons face à face, dans une arène, compte-t-il se battre ? A-t-il pour objectif de m'achever ?
Je m'accroche d'une main à la branche où je suis installé, avant de laisser mes pieds rejoindre le sol. Aimé sent ma présence dans son dos et fait volte-face. Ses lèvres sont scellées, raides. Il n'est pas dans son élément. Cette forêt, je la connais par cœur. Chaque sapin, chaque clairière, chaque racine m'est familier. Les sentiers cachés sous l'épais tapis de feuilles, les fougères qui longent les troncs, jusqu'aux baies sauvages qui parsèment les fourrés. Ici, je respire. Aimé, lui, est étranger à cet endroit. Il se tient droit, tendu, comme si le moindre craquement de branche ou le vol d'un oiseau pouvait le surprendre.
Cette forêt, c'est mon refuge, mon royaume.
Si je voulais le mettre en difficulté, je le pourrais, sans faire d'effort.
Derrière lui se dresse une remise en bois où sont entreposées des armes de secours, rarement utilisées par le palais. Elles sont censées rester là pour les urgences, mais les chasseurs locaux les empruntent sans demander la permission de la couronne. Je ramasse mon épée et lui passe devant, rejoignant la remise en espérant qu'il me suive. À l'entrée, je tends une main devant moi pour lui indiquer de me devancer et il s'exécute, pénétrant dans la pièce comme un enfant curieux.
Le nez levé vers les épées cloîtrées au mur par un lien en daim, il s'approche sans le moindre bruit et en saisit une. Puis, le bras tendu, il presse le tranchant de la lame sous mon menton, son poignet sur mon épaule.
— C'est ce que tu veux ?
Je l'imite, imposant mon arme sous sa mâchoire, impassible. Nos bras se frôlent. Le reste de nos corps est libre, mais aucun de nous deux ne s'en sert pour soumettre l'autre. Tout ce qui importe, ce sont nos yeux verrouillés, nos mains éprises d'épées menaçantes qui s'inclinent et croissent le long de nos joues. Je profite de notre proximité pour presser ma paume sur son torse et le faire reculer. Quand nos mains armées se rejoignent, je fais pivoter mon poignet jusqu'à ce que ma lame s'enroule autour de la sienne. Son articulation se tord et il lâche prise à contrecœur, laissant son épée s'écraser au sol.
— Pas toi ? soufflé-je.
Il secoue la tête et ses boucles suivent le mouvement, effleurant son front à mesure qu'il baisse les yeux au sol. Lorsqu'il entend mon épée résonner à côté de la sienne, il rive son attention sur moi. Je saisis l'opportunité pour pivoter et glisser ma main autour de son poignet encore tendu, même s'il n'émet aucune résistance. De ma main libre, j'encadre son coude, afin de plier son bras dans son dos. Il ne bouge pas, ne se débat pas. Il se restreint à mon emprise sans dire un mot. Je ne vois pas son visage, mais j'ai de plus en plus de mal à supporter son air triste, alors je me réfugie dans son dos, les mains agrippées à son bras.
C'est moi qui lui fais du mal.
Obligé de mordre mes lèvres pour qu'elles arrêtent de trembler, je morfonds mon front entre ses omoplates, sans pour autant relâcher mon emprise. Mon nez effleure le tissu de son haut, empreint de son odeur musquée, tandis que mes paupières gonflent de larmes chaudes.
Je sens sa nuque se tordre et la tiédeur de son regard longer mon épaule. Sa main libre trouve refuge à la base de ma colonne vertébrale, mais avant de m'effondrer en larmes entre ses bras, je prends mes distances. Je n'attends pas qu'il me fasse face pour dissimuler mon visage transcendé de nostalgie.
— On n'en a pas fini, soldat, déclare-t-il.
— Continue tout seul, moi j'en ai fini.
Je ramasse l'épée que j'ai abîmée sur la longueur, après avoir désarmé Aimé, pendant qu'il me suit de près lorsque je m'approche de celles qui sont accrochées au mur pour la remettre à sa place.
— Faut savoir, tu me provoques et tu prends la fuite ?
— Je ne t'ai pas provoqué, je t'ai demandé si tu voulais te battre, tu m'as répondu que non.
Je grimace et, même dos à lui, ma voix me fait défaut et craque au moindre de mes mots. Il ne me laissera jamais seul s'il sait qu'il a une chance de m'atteindre.
Je tire sur la lanière qui retient les armes, détournant mon attention de la direction où Aimé apparaît.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? s'irrite-t-il tout en retenant d'une main les armes, pour ne pas qu'elles me tombent dessus.
Je ne sais même pas s'il a conscience qu'il me protège, j'ai l'impression qu'il agit par réflexe, sans réfléchir. Il en est de même quand je lui tourne le dos et que sa main couvre le coin du meuble que je manque de me prendre en pleine arcade.
— Tu es ailleurs, qu'est-ce que t'as ? Ça ne te ressemble pas d'être distrait.
— Qu'est-ce que tu sais de ce qui me ressemble ou non. Tu ne me connais pas, murmuré-je.
— Tu pourras le répéter autant que tu veux pour essayer de t'en persuader. Mais Sohane, je sais que tu me tournes le dos parce que tu retiens tes larmes, je sais que tu ne veux pas que je t'approche parce que tu trembles. Je sais que tu penses que la seule solution qui s'offre à toi, c'est de garder tes distances pour que je ne puisse plus te faire de mal.
Mes mains sont moites, cherchant en vain du réconfort au fond de mes poches.
— Ai-je tort ? murmuré-je.
Dis-moi que oui.
Dis-moi que tu ne veux plus jamais me faire de mal. Que je ne commettrais pas la pire erreur de ma vie, si je décidais de te remettre à nouveau mon cœur entre les mains.
— Si tu poses la question, c'est que tu sais déjà que la réponse est oui.
Je l'entends soupirer, et après de longues minutes d'hésitation, tiraillé entre l'idée de me retourner ou de fuir encore une fois, je finis par lui faire face. Mais il n'est plus là. Il est parti, et je comprends. Après tout, je lui demande de m'affronter dans un duel qui signifie que je le veux mort.
Mais il n'est pas question que de ça, il ne prend pas en compte le fait que le conseil est un problème dans l'équation. Qu'il nous manipule, aussi bien lui que moi.
Ils sont tous persuadés d'avoir quelque chose à gagner de ce combat.
Le conseil veut plus de pouvoir, ça a toujours été le cas. Mon retour ne les effraie pas le moins du monde, je n'ai jamais été une menace pour ce pays. J'ai toujours été un soldat incompétent et insignifiant. L'enfant de la lignée royale qui ruine la descendance par son immaturité. Ils ne soumettraient pas un duel qui comporte de tels enjeux s'ils n'étaient pas assurés d'obtenir plus de pouvoir. Ce qui est sûr, c'est que la vie d'Aimé leur importe peu. Je les ai entendus parler dans les couloirs, je les ai suivis jusque dans les salles désertes dans lesquelles ils s'enferment pendant des heures. Ils pensent qu'il est inapte à gouverner, qu'il ne mérite pas la couronne.
Trop jeune, trop déboussolé, trop impulsif.
Ça m'énerve qu'ils parlent de lui ainsi.
Je ne sais pas encore ce qu'ils prévoient, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ne savent rien de ce que je compte faire.
Quant à mon père, il me veut mort, depuis toujours. Si je n'avais pas accepté ce duel, dont il croit que je ne sortirai pas vivant, il m'aurait assiégé d'attaques imprévues jusqu'à ce que je succombe, une bonne fois pour toutes. Il agit toujours dans l'ombre, aussi mesquin et vicieux qu'un serpent.
Aimé est aveuglé par la douleur, il ne voit pas le piège qui s'érige autour de nous et qui se resserre à mesure que les jours passent. Il n'est pas uniquement question de nos sentiments, tout le pays, tout le palais est contre nous, et je n'attends qu'une chose : qu'ils osent s'en prendre à nous.
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Un intendant noue les liens qui strient mes avant-bras et lorsqu'il referme le plastron qui encage mon torse, je manque d'oxygène. Il me lance un regard chargé de pitié, comme s'il avait la conviction qu'il me voyait pour la dernière fois. Je déteste attiser la pitié.
Dans l'ombre du souterrain où je me trouve, en dessous de l'arène et des gradins, mon cœur palpite. Je n'ai plus le droit à l'erreur. Derrière moi s'étendent les longs tunnels en pierre qui facilitent l'accès aux soldats et aux animaux. Devant moi se dresse une grille en fer, qui me sépare de l'arène drapée de sable, et d'Aimé.
J'entends les cris de la foule, ils s'époumonent comme des sauvages. Ça fait tellement de temps qu'ils n'ont pas vu d'hommes se déchirer la chair et s'arracher les tripes qu'ils se rongent les ongles. D'ici, tous les bruits sont couverts d'un voile drastique. Ils me parviennent et s'arrêtent à l'entrée de la bulle qui m'entoure. J'ai l'impression que mes tympans me lâchent, pourtant je saisis un fragment de la voix d'Ares depuis les tréfonds du tunnel. Je fronce les sourcils, dubitatif. Je me retrouve proche de lui avant même de prendre conscience d'avoir marché. Je ne le vois pas, il faudrait que je m'enfonce davantage dans ce couloir sombre, mais c'est inutile. J'ai juste besoin de l'entendre.
— Pourquoi leur infliger ça ? N'ont-ils pas déjà assez souffert ? Si j'avais su... j'aurais pris sur moi, je serais venu à la réunion... se révolte-t-il.
Sa voix se brise, il est à bout de nerfs, à bout de souffle.
— Une seule voix à l'encontre de leur affront n'aurait pas suffi, lui répond un homme d'un timbre qui m'est familier.
Il s'agit du haut-gradé du conseil qui a émis l'idée de ce duel entre moi et Aimé.
— Quand bien même, je ne... balbutie Ares.
— Remettez-vous en question une décision prise par le conseil et validée par le roi lui-même ? Savez-vous que c'est passible de peine de mort ?
— Ah oui, j'oubliais qu'avoir un avis divergent était un crime irréfutable, crache-t-il.
— Modérez vos paroles, seigneur Gahéris. Ce n'est pas parce que Rufus vous soutient que vous êtes exempt de reproches. Il n'est plus roi et, désormais, il a encore moins d'influence que nous.
Ares tique, puis reprend un peu plus bas :
— Juste... pourquoi ? Qu'attendez-vous d'eux ? Qu'avez-vous à y gagner de détruire le règne de votre roi, ou de le remplacer par un autre ?
Son interlocuteur souffle un bref rire haché de frustration.
— Aimé est devenu instable. Autrefois, il se battait pour son pays, mais après la disparition de Sohane, sa soif de vengeance est morte avec lui. Il a perdu toute autorité et tout esprit critique. Sohane est son point faible ; il ne s'aventurera pas à lui faire du mal. Quant à Sohane, vous l'avez vu : il est consumé par la vengeance. S'il venait à tuer Aimé, le peuple ne l'accueillerait pas à bras ouverts.
Ils pensent que je suis le point faible d'Aimé ?
— Vous vous attendez à ce que Sohane tue Aimé et prenne sa place sur le trône, tout en sachant qu'il serait accueilli par des remontrances ?
— Exactement, confirme l'homme du conseil. Cet enfant n'a jamais su gérer la pression de l'opinion publique. Son père le lui a toujours dit : il n'a rien d'un grand homme et se fera dévorer à peine arrivé au sommet. Et à ce moment-là, je serai là pour le guider, prêt à lui souffler ce qu'il doit faire, sans jamais endosser la responsabilité des décisions prises.
C'est donc cela.
Ils me voient comme le point vulnérable de l'histoire, convaincus qu'ils réaliseront leurs ambitions en m'exploitant, moi et toutes les faiblesses qui me constituent. C'est hilarant. Même après avoir disparu pendant deux ans, ils ne peuvent pas s'empêcher de me mépriser.
— Ça n'a aucun sens. Pourquoi me dire tout ça ? s'exaspère Ares.
— Pourquoi pas ?
Je hais l'arrogance qui émane de sa voix.
— Vous pensez que je ne leur répéterai pas ? Ce sont mes enfants dont il s'agit.
— Sohane n'est pas votre fils, Ares, et réjouissez-vous : vous n'avez pas à porter le poids d'une telle erreur.
Un silence de plomb envahit l'espace. Des mots perlent au bout de langues infâmes, mais rien ne sort. Je retiens mon souffle, prêt à imploser, quand Ares murmure :
— Vous avez raison, je ne suis pas son père, mais si vous le considérez comme une erreur, alors c'est la plus belle des erreurs qui ait fait partie de ma vie.
Je reste là, figé, le cœur battant, en entendant Ares prononcer ces mots. Jamais je n'aurais pensé qu'il tenait tant à moi, que ma présence pouvait signifier quelque chose de précieux pour lui. Une vague de culpabilité m'envahit alors que je repense à mes paroles, pleines de colère et de mépris, qui lui ont fait tant de mal.
J'ai été injuste.
L'homme du conseil étouffe un rire nerveux, avant d'ajouter :
— Enfin, pour répondre à votre question, je me fiche de ce que vous ébruiterez au sujet de ma confidence. Vos mots n'ont plus de valeur ; votre gloire s'est éteinte avec le règne de Rufus. Et puis, Sohane n'est pas une menace, il est trop stupide pour comprendre quoi que ce soit. Allez le prévenir, je vous en prie, se moque-t-il.
Peu importe, je suis bien au fait de ce qui se trame. Ils croient avoir l'avantage, mais ils ignorent que j'ai d'ores et déjà prévu leurs manigances. C'est fort utile d'être méprisé, mes réflexions passent inaperçues et ne sont jamais jugées à leur juste valeur.
— C'est une conspiration à l'encontre du roi et de l'ancien héritier. C'est moi que vous reprenez sur un quelconque crime passible de peine de mort ?
— Une conspiration ? répond-il d'un ton ignare. J'ai présenté au roi une solution pour résoudre le conflit entre les deux prétendants au trône, et il l'a acceptée.
— Et si Aimé tue Sohane ? insiste Ares.
— En éliminant Sohane, il retirerait un concurrent de la scène politique, mais perdrait l'esprit en contrepartie. Vous savez ce qu'est un individu troublé, Ares ? Une proie des plus manipulables.
— Vous croyez avoir tout prévu, n'est-ce pas ? sardonique Ares. Il y a un élément que vous avez négligé.
— Je vous écoute.
— Il m'a fallu du temps pour le comprendre, mais un lien puissant les unit. Ils sont interdépendants, d'une manière difficile à saisir. Vous estimez qu'Aimé est incapable de faire du mal à Sohane, je suis convaincu que Sohane ne pourrait pas blesser Aimé non plus. Ils survivront tous les deux, je n'en ai aucun doute.
— C'est impossible, lorsqu'un combat a lieu dans cette arène, il n'y a que le vainqueur qui en ressort.
J'enfonce sur mon crâne le casque métallique qui me compresse la nuque en faisant demi-tour. J'en ai assez entendu. Au moment où je rejoins les grilles qui se lèveront d'une minute à l'autre, je discerne l'ombre d'un homme, appuyé contre celles-ci. Lorsque mon père avance vers moi, je ne peux retenir un rire froid.
— J'attendais le moment où tu daignerais me parler en face, assené-je.
— Jusqu'ici, ça ne m'aurait rien apporté.
— Évidemment. Et puis-je savoir ce qui a changé ?
— Je ne te reverrai plus.
Il s'approche de moi, trop pour que je ne recule pas d'un pas.
— Tu as déjà peur ? se moque-t-il.
— Je ne suis plus accoutumé à la puanteur que dégage ton corps.
Ses dents crissent derrière ses lèvres, avant qu'il n'esquisse un rictus mauvais, méprisant.
— J'ai une seule chose à te dire : la dernière fois que tu as franchi ces grilles, tu m'as déçu. À l'époque, j'avais encore un mince espoir ; ne recommence pas. Évite le pathos et accepte ta mort dès le premier coup. Tu n'as aucune chance face à lui.
Je n'ai aucune réaction. Ni mon corps, ni mon visage ne cille. Il n'y a plus rien que je puisse lui dire, je ne vois même pas ce que je peux faire pour lui retourner la douleur qu'il m'inflige.
Je me résous à l'idée qu'il se fiche de moi et que ce sera le cas jusqu'à ce que l'un de nous deux rende l'âme.
Il ne m'a jamais aimé.
Il considère que je ne suis bon à rien.
Quoique je fasse, ça n'aura aucune influence sur son état-d'esprit, et même si ça me tue, je dois l'accepter pour avancer.
Je dois arrêter de vouloir son approbation.
Je lui passe devant quand les grilles se lèvent sans lui accorder la moindre attention.
Tu sais ce qu'il te reste à faire, Sohane.
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