Chapitre 2

Après sa défenestration depuis l'étage supérieur de la dépendance du palais et son atterrissage forcé sur un type plutôt balaise, dont les yeux verts reflétèrent d'abord l'incompréhension puis la colère quand Amé'Lyia lui plaqua sa lame sur la gorge, le temps- très court moins d'une seconde- de prendre connaissance de ce qui se passait autour d'elle.

Amé'Lyia se releva vivement malgré la douleur due à la chute et aux nombreuses plaies qui recouvraient son corps meurtri. La fugitive fonça parmi la foule affolée tout en descendant la grande artère à la recherche d'un moyen de fuir ses tortionnaires ou, plus immédiatement trouver un endroit calme pour faire le point sur son évasion.

Habituée à l'exposition de son corps nu, la fugitive revit ses priorités et comprit qu'elle devait avant tout trouver de quoi se couvrir et passer inaperçue.

Dans la petite rue qu'Amé'Lyia remontait en direction du Nord-Ouest, si son sens de l'orientation ne la trompait pas, la fugitive remarqua que la voie était une des nombreuses rues marchandes du centre-ville : des magasins de vêtements exposaient dans la rue une grande variété de vêtements : robes, pantalons, tuniques, manteaux ...

Amé'Lyia saisit un long manteau à capuche marron, l'enfila à la hâte et releva la capuche pour cacher son visage tuméfié, tout en continuant sa progression pieds nus et s'éloigner du lieu de son larcin passé inaperçu jusque-là.

Très vite la petite ruelle fut coupée par des gardes impériaux qui l'encerclèrent.

Amé'Lyia abaissa sa capuche et se campa solidement sur ses jambes, en fixant les six hommes devant elle, puis elle tourna légèrement la tête pour compter ceux derrière elle : quatre. Tous étaient armés de fusils à plasma.

La fugitive sourit aux gardes et se déplaça légèrement pour leur faire face aux trois quarts, afin d'être idéalement placée.

— Reste où tu es ! gronda l'un des gardes. T'as foutu un beau bordel au palais, alors tu vas déguster ma belle !

— Et si tu m'arrêtais histoire qu'on entre dans le vif du sujet, lui répondit-elle.

— Gardez-la en joue, ordonna-t-il en s'approchant de la fugitive.

Alors qu'il rangeait son arme pour l'attraper, Amé'Lyia profita de son trop-plein d'assurance pour lui décocher un coup de boule dans le nez. Rapidement elle lui arracha son arme et se servit de lui comme bouclier, pour se protéger des tirs.

Amé'Lyia répliqua en laissant le cadavre s'effondrer. La fugitive tua quatre gardes impériaux et blessa grièvement les deux autres.

Quant aux gardes qui étaient postés à l'arrière, ils s'étaient écartés pour éviter les tirs croisés, mais ils tentaient de se rapprocher pour attaquer.

Amé'Lyia esquiva des tirs de plasma en se cachant dans l'embrasure d'une porte, mais elle fut touchée à l'épaule par un résidu de tir. La fugitive profita d'une brève accalmie pour sortir de sa cachette en hurlant sa rage tout en tirant.

Ses tirs firent mouche, Amé'Lyia tua trois gardes d'une décharge plasmique en pleine tête et flanqua un coup de crosse dans la gorge du dernier garde, puis continua sa course.

La jeune femme avait passé une grande partie de sa vie en captivité, derrière les murs du palais de l'empereur Zane. Elle avait malheureusement compris depuis longtemps que les hommes de cette planète aimaient -plus que tout- leurs armes à feu.

Le peu qu'elle se rappelait sur sa planète natale, c'était que les femmes préféraient -et de loin- les combats au sabre. C'était malheureusement à cause de ça que l'adolescente qu'elle était alors, avait été capturée dix ans plus tôt.

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