Deux jours plus tard...

Pdv Tsunade :

Je suis allongée dans mon lit en train de regarder le plafond, bercée par la boîte à musique de Jiraya. J'avais dit que je ne voulais plus voir quelque chose qui me le rappelle mais je n'ai pu me résoudre à la jeter. Je n'ai plus aucune motivation... Je sais que je devrais manger mais hier j'ai essayé et j'ai vomi tout mon petit déjeuner une heure plus tard... Heureusement que je prends souvent des pilules énergétiques sinon je ne tiendrai plus debout... C'est Shizune qui m'a forcé à en prendre quand j'ai failli faire un malaise en pleine réunion. En parlant de réunion, je viens de me rappeler que c'était le conseil des Kages... Il faudrait que je parte dans moins d'une heure si je veux espérer arriver à l'heure. Je n'ai vraiment pas envie d'y aller... J'aurais bien demandé à Shizune d'aller seule mais ce serait très irrespectueux.

Je me lève avec le peu d'énergie que j'ai et je me prépare rapidement. Je prends des pilules d'énergie en me promettant de manger demain et je sors de ma maison. Je rejoins Shizune et quelques ninjas qui m'attendaient déjà et nous nous mettons en route dans le silence. Je vois bien dans leur regard qu'ils s'inquiètent pour moi mais je les ignore. Je dois avoir une sale tête... Mais mon apparence est loin d'être la première de mes préoccupations.

Ninja 1 : Combien de temps dure le trajet ?

Shizune : Environ quatre heures.

Ninja 2 : Nous aurions dû prendre plus de ninjas pour votre escorte Maître Tsunade... Qui sait ce qui pourrait nous tomber dessus pendant le trajet...

Shizune : Elle a préféré laisser le plus de ninjas possible au village au cas où le Raikage tenterait de nous attaquer pendant qu'on est au conseil.

Ninja 3 : Je croyais qu'il n'était pas au courant de ce conseil.

Shizune : Normalement non.

Je les écoute parler distraitement avant de me perdre dans mes pensées. Je marche machinalement sans me rendre compte du temps qui passe. Peut-être que ça fait une heure, ou trois heures que nous marchons ? Je n'en sais rien. Il faut que je me prépare à faire face aux autres, ils ne doivent pas savoir la situation. Même si je sais que ce ne sont pas des ennemis et que nous allons bientôt être alliés je ne veux pas qu'on me prenne en pitié. Je n'ai pas besoin d'aide. Enfin, c'est ce que j'essaie de me dire pour me persuader.

En réalité, j'ai grandement besoin d'aide. J'ai besoin de quelqu'un à qui je pourrais tout raconter sans peur de me faire juger, quelqu'un sur qui je pourrais compter. J'ai pensé à Shizune, mais elle doit déjà gérer le village à ma place je ne veux pas lui rajouter des problèmes. Je n'ai besoin que d'une chose, de l'amour. J'essaie de faire taire les sentiments que j'avais pour Jiraya car je sais que c'est impossible même si c'est dur. Je me persuade que je ne l'aimais qu'en ami pour moins souffrir. J'ai déjà aimé deux personnes, et ces deux personnes sont mortes. Est-ce que je suis maudite, ou est-ce un simple hasard, je ne sais pas. Serais-je capable d'aimer à nouveau ? Je ne sais pas non plus. Beaucoup de choses que j'ignore.

Shizune : ...ade... Maître Tsunade ? Tout va bien ?

Tsunade : Hm ? Oui, ça va.

Shizune : Je disais que nous étions arrivés.

Effectivement je vois le grand bâtiment où les Kages se réunissent habituellement se dessiner devant nous. Nous entrons et nous voyons Mei et Gaara assis à leur place. Je me mets entre eux tandis que mes gardes restent derrière moi.

Gaara : Bonjour Tsunade.

Tsunade : Bonjour Gaara.

Mei : Ma chère Tsunade comme ça faisait longtemps ! Tu vas bien ?

Tsunade : Oui... et toi ?

Mei : Ça va !

Elle me m'observe fixement et je me demande si elle est au courant.

Mei : Nous devrions parler plus souvent, à chaque fois qu'on s'écrit une lettre c'est parce que la fin du monde est proche !

Elle rigole et j'esquisse un sourire.

Tsunade : Tu as raison, pardonne moi. J'essaierai d'y penser.

Mei : Je le ferai aussi. C'est juste qu'en ce moment j'ai des problèmes avec les oiseaux messagers... Enfin bref.

Tsunade : Onoki n'est pas là ?

Gaara : Pas encore.

Mei : Si ça se trouve il s'est arrêté sur le chemin car son dos s'est bloqué... Il faudrait qu'il pense à prendre sa retraite.

Tsunade : C'est vrai qu'il n'est plus tout jeune...

Nous discutons un peu en attendant le Tsuchikage, qui ne tarde pas à arriver. Il s'assied en grommelant et tourne la tête vers nous.

Onoki : Alors Tsunade, tu nous as réuni pour qu'on signe une alliance c'est bien ça ?

Tsunade : Exact.

Mei : Alors qu'est-ce qu'on attend ?

Onoki : Patience Mei. Je voudrais d'abord savoir quelque chose.

Mei : Quoi donc ?

Onoki : Même si on signe l'alliance comment pourrons nous arrivons à temps si l'un de nous se fait attaquer ?

Mei : C'est simple nous n'avons qu'à nous installer dans le pays qui a le plus de chance de se faire attaquer.

Onoki : Ce ne serait pas pratique, et nous ne sommes pas sûrs qu'il y aura assez de place.

Gaara : À ce moment là autant attaquer le Raikage directement.

Mei : Non ! Nous serions alors responsables de beaucoup de morts !

Onoki : Le Raikage va nous attaquer de toute façon ce n'est qu'une question de temps. Alors autant que ce soit nous qui ayons l'avantage !

Gaara : Nous pourrions juste tuer le Raikage ?

Mei : Ses ninjas voudraient se venger, on en reviendrait au même.

Onoki : Nous le tuons ainsi que quelques ninjas de son village et nous mettons le bazar, assez pour effrayer les ninjas de Kumo pour qu'ils ne tentent pas de nous attaquer.

Mei : Mais imaginez juste que le Raikage n'ait jamais eu l'intention de nous attaquer ?

Gaara : Au dernier conseil il nous a clairement fait comprendre qu'il souhaitait être le seul Kage régnant.

Onoki : Oui.

Mei : Très bien, donc c'est à nous de l'attaquer en premier ? Je ne trouve pas ça très loyal, mais ça éviterait beaucoup de morts... Qu'est-ce que tu en penses Tsunade ? Tu n'as pas encore exprimé ton avis.

J'avoue que j'étais totalement ailleurs et que j'ai écouté à moitié la conversation...

Tsunade : Je suis d'accord, on doit l'attaquer en premier sinon c'est lui qui le fera.

Mei : Bien, quand passerons nous à l'attaque ? Dans cinq jours ?

Onoki : Ça me paraît long, le Raikage a tout le temps d'attaquer.

À ce moment-là Shizune se racle la gorge comme si elle voulait parler.

Shizune : Puis-je me permettre de dire quelque chose ?

Tsunade : Vas-y.

Shizune : Nos espions à Kumo sont rentrés hier soir, et ils ont dit que pour l'instant c'était un peu la pagaille dans le village. Certains ninjas je sont pas d'accord avec le Raikage ce qui retarde leur attaque. Apparemment ils avaient prévu d'attaquer Konoha, mais ça ne se passe pas comme prévu et ils vont sûrement mettre au moins une semaine à s'organiser.

Tsunade : Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ?

Shizune : Et bien je... Enfin vous étiez occupée hier soir... Je ne voulais pas vous déranger...

Effectivement je me souviens qu'hier soir j'ai entendu quelqu'un toquer mais je lui ai dit de revenir plus tard car je ne me sentais vraiment pas d'humeur à recevoir quelqu'un. Je ne savais pas que c'était Shizune, sinon je ne l'aurais pas renvoyée...

Onoki : Donc nous attaquerons dans cinq jours. Quelqu'un a quelque chose à rajouter ?

Nous secouons tous la tête et nous sortons de la salle après nous être dit au revoir. Mei me retient avant que je sorte.

Mei : Attends Tsunade, est-ce que je pourrais te parler s'il te plaît ? Seule à seule.

Tsunade : Oui, si tu veux. Shizune, attends moi dehors avec les autres j'arrive dans pas longtemps.

Shizune : Bien.

Ils sortent et Mei affiche un air soucieux en me regardant.

Mei : Est-ce que ça va ?

Tsunade : Euh oui pourquoi ?

Mei : Tsunade s'il te plaît... Je vois bien que ça ne va pas, on se connait depuis suffisamment longtemps pour que je sache quand tu vas mal. Pendant la réunion tu n'as presque pas parlé, tu avais l'air absente.

Tsunade : ...

Mei : Tu as des cernes comme si tu n'avais pas dormi depuis des semaines et tu es pâle comme la mort ! Dis moi ce qu'il se passe s'il te plaît !

Tsunade : Tu as raison, ça ne va pas. C'est à propos de Jiraya...

Mei : Jiraya ? Ton ami ?

Tsunade : Oui, et bien il est mort...

Mei affiche un air choqué et ouvre la bouche pour dire quelque chose mais se ravise.

Mei : Je... J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire... Je suis vraiment désolée pour toi...

Tsunade : Je tenais beaucoup à lui, c'était le seul proche qu'il me restait... Je... Je suis perdue depuis qu'il n'est plus là...

Je renifle et essaie de retenir mes larmes en vain. Un moment je craque et je m'écroule à genoux en pleurant. J'ai besoin d'évacuer toute cette pression et même si Mei me voit, tant pis. Elle se met elle aussi à genoux et me frotte le dos pour me consoler.

Mei : Je comprends, c'est très dur de perdre quelqu'un, on pense qu'on n'arrivera pas à se relever... Mais ça va aller, je te le promets... Bien sûr je ne dis pas que ce n'est rien et que tu dois faire comme si il ne s'était rien passé, mais si nous restons coincé dans le passé nous ne pouvons avancer et nous ne pouvons profiter de la beauté des moments présents... Quand ça ne va pas on voit le négatif partout alors que le positif nous entoure. Ça va être dur au début, mais tu es forte et je sais que tu arriveras à te relever. Rappelle toi que tu n'es pas seule Tsunade, d'accord ? Si tu veux je te t'aiderai.

Tsunade : Merci... Merci beaucoup... Je ne savais pas que tu étais philosophe...

Mei : Aha je m'entraîne à mes heures perdues !

J'esquisse un sourire à travers mes larmes et Mei reprend avec un air sérieux.

Mei : Plus sérieusement, si tu as besoin je suis là d'accord ? Quand l'histoire avec le Raikage sera terminée on pourra se prendre un verre dans un bar, qu'est-ce que tu en dis ?

Tsunade : Avec plaisir...

J'essuie mes larmes et elle me prend dans ses bras. Je ferme les yeux en me clamant. Je suis tellement bien... En fait j'avais juste besoin d'un câlin pour aller un peu mieux. Ou alors j'avais juste besoin de Mei, qui sait. Je l'aime vraiment, je sais que je peux compter sur elle. J'ai de la chance l'avoir. Elle a raison, je ne suis pas seule, et je dois accepter de recevoir de l'aide.

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J'espère que ça vous a plu, à demain !