« La première raison pour laquelle les hommes servent volontiers, est qu'ils naissent serfs et sont nourris tels. » « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libre. »

Sans réellement en savoir la raison, Timothée avait écrit ces mots de la Boétie sur un post-it jaune vif. Ces écrits avaient un réel sens pour lui, mais après la soirée formidable qu'il avait passé l'autre soir, rien n'allait plus. Libre ou assujetti ? La liberté n'était-elle qu'une illusion ou un territoire à conquérir ?

Et puis finalement, les écrits datant du seizième siècle avaient-ils toujours un sens aujourd'hui ? Ne parlait-il pas juste d'une histoire de tyrannie ? Ou était-ce bien plus que ça comme il s'était laisser croire ?

*

De son côté, Alexandra était-elle aussi perturbée, mais pour elle cette perturbation était dû au comportement de Timothée ces dernières semaines. Il l'a laissait perplexe. Comment un livre pouvait mené à une telle remise en question ? Pas que cela soit mal, mais elle voyait bien que cette quête de liberté prenait déjà des airs disproportionnés. Finalement, elle trouvait que ce désir de liberté lui créait des œillères. Il n'était pas vraiment totalement objectif dans ses propos, c'était trop extrêmes, trop noir. Alors elle se promis d'être la lumière de cet aveuglement. Puis elle en rit, ce désir lui passerait certainement.

Mais dans la tête de Timothée, ce désir ne cessait pas et commençait déjà à le consumer petit à petit.

C'est vrai, tout avait pris une tournure déjà trop sombre pour ses frêles épaules. Mais ça, Timothée ne s'en rendait pas encore compte. A la limite de la folie, rien d'autre ne comptait plus que le désir de goûter à la liberté et le désir qu'elle lui devienne souveraine.