Chapitre 8

Nuage d'Ecume se réveilla en sursaut. Un cauchemar l'avait effrayée. Elle y avait vu une plume portée par le vent qui volait devait un soleil, quand soudain tout devint sombre et l'astre disparut, laissant la plume seule et perdue. Soudain, un léopard était apparu et s'était jeté sur elle.

L'apprentie blanche se demandait toujours quelle était la signification de ce rêve quand elle se dirigeait vers Nuage de Reflet et Aube d'Argent, qui bavardaient. Elle fit un bond de plusieurs longueurs de queues quand elle vit apparaître dans la clairière Azur, qui rapportait une souris de la chasse. C'était vrai qu'elle n'était pas bien réveillée quand ils l'avaient accueilli, mais au point d'oublier sa présence ! Ce rêve mystérieux avait peut-être plus d'importance qu'elle ne le pensait...

-Bon, maintenant que tout le monde est réveillé, on repart ! On s'arrêtera vers midi pour chasser.

Flamme d'Orage avait surgi de derrière un arbre. Une fois encore, Nuage d'Ecume trouva que le guerrier gris devrait demander l'avis aux autres plutôt que de décider tout seul. Mais elle ne dit rien et, fulminante, elle partit seule et en tête du groupe sans même remarquer le regard noir que Flamme d'Orage lançait a Azur.

Passé sa colère, la jeune apprentie du Clan des Nuages admira les paysages. L'herbe était verdoyante, et quelques ruisseaux sillonnaient les champs. De temps en temps ils croisaient une vache, un cheval ou un mouton (Azur leur avait affirmé que ces bestioles étaient inoffensives mais Nuage d'Ecume les évitait tout de même de plusieurs longueurs de queue à chaque fois qu'elle devait passer à côté de l'un d'eux). Le ciel, dégagé, était d'un bleu magnifique et laissait passer la lumière pure et blanche du soleil. En observant l'astre, son cauchemar de la nuit lui revint et elle se renfrogna. Elle décida donc de ralentir pour laisser le temps aux autres chats de la rattraper afin qu'elle se change les idées.

Midi arriva, et passa. L'après-midi était déjà avancé de plusieurs heures et Flamme d'Orage ne donnait toujours pas l'ordre de s'arrêter pour chasser et manger. Les autres chats se jetaient des regards interrogateurs. Le chat gris avait été le seul à ne pas se mêler à la conversation et il avait marché seul à côté de leur groupe en leur lançant des regards indéchiffrables. Il avait semblé tellement perdu dans ses pensées qu'on aurait dit qu'il avait oublié ce qu'il faisait la...

Aube d'Argent s'arrêta soudain et se tourna vers le guerrier du Clan du Ciel.

-Je pense qu'on devrait s'arrêter, non ? Ecoute le ventre de Nuage de Reflet, il gronde depuis plusieurs heures déjà !

Flamme d'Orage la regarda d'un air interloqué. On aurait dit qu'il se demandait qui ils étaient. Puis il observa les autres chats et son regard croisa celui de Nuage d'Ecume. Ce fut comme s'il se réveillait.

-Euh... Oui oui, Nuage de Reflet et Aube d'Argent, allez chasser par ici, Azur, essaye d'aller vers les montagnes et moi et Nuage d'Ecume on s'occupe de la forêt.

L'apprentie blanche soupira. Pourquoi c'était elle que le guerrier gris avait choisi pour l'accompagner ? Enervée par cette question sans réponse, elle partit d'un pas décidé vers la forêt qui se trouvait un peu plus loin.

-Attend moi Nuage d'Ecume !

Flamme d'Orage la rattrapa. Elle accéléra encore le pas parce qu'elle ne pouvait pas le voir sans avoir envie de lui donner une claque. Le guerrier gris continua :

- Arrête-toi ! Ça pourrait être dangereux pour toi, si tu es seule dans cette forêt !

-Ah oui ? Pardonne-moi, mais je ne suis plus un chaton ! Je peux me débrouiller seule alors arrête de te prendre pour mon père !

- Je ne me prends pas pour ton père, mais pour un chat qui essaye de te protéger ! Aurais-tu oublié quand je t'ai sauvé, pendant l'attaque du chien ?

- Oui, je m'en souviens très bien ! Et je me souviens aussi que tu m'avais envoyé balader quand j'avais essayé de te remercier parce que d'après toi je dois me débrouiller toute seule ! Tu te contredis toi-même, en ce moment même !

Les deux chats se faisaient face, les poils hérissés. Nuage d'Ecume ressentait de la colère, beaucoup de colère, mais elle semblait être apaisée par un sentiment étrange qui se déclenchait à chaque fois qu'elle le regardait. Leurs regards se croisèrent et ils se détournèrent, gênés. Flamme d'Orage s'excusa après quelques secondes de silence.

-Je suis vraiment désolé, je n'aurais jamais dû dire ça... Quand je t'ai dit de te débrouiller seule, je ne pensais pas ce que je disais. En fait, j'ai raconté n'importe quoi parce que j'avais peur à cause des autres qui avaient disparu... Tu peux te défendre assez bien, maintenant que tu es une apprentie, et tu as eu un mentor génial pendant deux lunes (je suis bien placé pour le savoir, c'était le mien avant toi) mais comme je suis le guerrier le plus expérimenté du groupe, je me sens obligé de te protéger même si tu n'en a pas besoin...

Nuage d'Ecume était stupéfaite. Que le guerrier admette ses erreurs était juste incroyable. Il ne le faisait jamais et était de mauvaise foi, d'habitude. Elle se rendait compte maintenant qu'elle aussi avait été exécrable avec lui. Apres avoir soufflé un bon coup, elle prit la parole :

-Je suis désolée moi aussi, j'ai été méchante avec toi, je t'ai souvent reproché des choses alors que je savais qu'au fond tu avais raison. De plus, j'avais le désespoir d'être partie du Clan et je t'ai tout balancé à la truffe alors que tu n'avais rien à voir là dedans.... Je me rends compte maintenant...

Le guerrier gris la regarda, abasourdi.

-Alors... Tu ne m'en veux pas ?

-Bien sûr que non ! Bon, on se la fait, cette partie de chasse ?

☆☆☆☆☆

Après avoir dégusté le fruit de leur chasse (qui avait été fructueuse : chacun ramenait deux proies au moins) ils repartirent dans une atmosphère générale de rigolade. Effectivement, Flamme d'Orage participait enfin aux bavardages, comme si la scène d'excuses avec Nuage d'Ecume l'avait enfin libéré.

Ils marchèrent jusqu'au soir et se couchèrent quand la nuit fut tombée. La montagne était de plus en plus proche. Avant de s'endormir, l'apprentie blanche sentit Flamme d'Orage se coucher contre elle, ce qui eut pour effet de la détendre. Enfin.

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