Seth

Mary se réveilla en sursaut et ne reconnu pas l'endroit où elle se trouvait. Après quelques secondes de confusion, elle réalisa qu’elle se trouvait dans un temple égyptien. Le soleil matinal pénétrait par les larges fenêtres, illuminant le temple de manière magique.

Les murs de la pièce étaient décorés de hiéroglyphes, tandis que des colonnes de pierres se dressaient vers le plafond. Le sol était recouvert d’un fin tapis de chaume. Elle était couchée sur un lit confortable fait de tissus aux couleurs vives. Et le parfum de l’encens flottait encore dans l’air.

- Putain de merde.

- Enfin réveillée.

Une voix d'homme venant du coin de la pièce arrêta brusquement son flot de jurons. Seth se tenait debout dans un coin de la pièce, adossé contre un mur.

- Bien dormi ?

Il demanda, sa voix toujours aussi grave. Malgré son ton impassible, on pouvait entendre une pointe d'ironie dans sa voix. Il se décolla du mur et fit quelques pas dans sa direction, s'immobilisant au bord du lit.

- ...

- Je vais prendre ton silence pour un 'oui'.

Mary tenta de se redresser sur le lit, mais une légère douleur se fit ressentir dans sa poitrine. Elle porta immédiatement la main à la zone douloureuse en grimaçant.

Seth ne tarda pas à remarquer sa douleur et il fronça les sourcils.

- N'essaie pas de te redresser. Tes côtes sont probablement encore endommagées.

Elle lui lança un regard dédaigneux.

- Je sais ce que je fais, merci.

Elle tenta de se redresser une nouvelle fois, mais la douleur la fit se laisser retomber contre les oreillers du lit avec un petit soupir de frustration. Il soupira également, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres.

- Oh, vraiment ?

Il s'installa sur le bord du lit, se rapprochant légèrement d'elle.

- Tes côtes te disent le contraire, apparemment.

- Et en parlant de ça...

Elle porta la main à sa tête, essayant de palper sa tempe douloureuse. Il lui attrapa doucement la main pour l'éloigner de sa tempe.

- Pas touche. Ta tête a été blessée aussi. Tu as besoin de repos.

- Ouais, on verra ça.

Elle retira sa main de celles de Seth et la posa sur les draps, boudeuse comme une petite fille. Il soupira à nouveau, amusé par son attitude boudeuse.

- Tu es aussi têtue qu'une mule, on dirait.

- Et tu es aussi arrogant qu'un coq.

Il éclata de rire en l'entendant. C'était rare qu'il riait aussi facilement et aussi spontanément.

- Un coq, vraiment ? C'est la meilleure chose que tu aies trouvée ?

- A la place, je te comparerais bien à un chien, mais ça serait une insulte pour eux.

Elle le fixa durement, comme pour le défier.

- Ah, vraiment ? Les chiens sont de gentils animaux, tu sais. Ils sont loyaux, affectueux... Contrairement à moi, apparemment.

Elle leva les yeux au ciel, exaspérée.

- Parce que tu penses que tu es loyal et affectueux ? Vraiment ?

Il se pencha vers elle, ses mots quasiment à un murmure.

- Je pense que j'ai été assez loyal et affectueux quand j'ai sauvé ta peau hier soir.

Son regard dur s'adoucit à ses mots. Elle savait pertinemment qu'il avait raison, mais ne voulait pas l'admettre, pas maintenant.

- Je suppose que tu as gagné ce point.

- Tu vois ? Ce n'est pas si dur d'admettre que j'ai raison.

- Pourquoi m'avoir aidée, hier soir ?

Il se redressa un peu en se penchant contre un des poteaux du lit. Ses yeux dorés se plongèrent dans ceux de Mary, sérieux.

- Parce qu'il était hors de question que je te regarde mourir sans rien faire.

- Je m'en serais sortie seule, comme toujours.

Il soupira, toujours incrédule.

- Ah ouais ? Et comment tu comptais t'y prendre avec autant de sang perdu, deux côtes fêlées et un possible traumatisme crânien ?

- Je me débrouille toujours pour m'en tirer.

- Oui, eh bien cette fois-ci, tu n'étais pas en état de te débrouiller toute seule. T'as eu de la chance que je sois sur place pour te sauver.

- Je suis immortelle.

- Peut être bien. Mais cela ne signifie pas que tu es invulnérable. Et puis, tu crois vraiment que je t'aurais laissée là, agonisante sur le sol, sans bouger le petit doigt ? Même une immortelle peut souffrir, tu sais.

Elle détourna le regard, évitant son regard, tout en grommelant.

- J'ai déjà traversé bien pire, tu sais.

Il la regarda avec un sourire narquois.

- Ah oui, vraiment ? Comme quoi ? Dis-moi, quels autres miracles de témérité as-tu accomplis ?

- Je ne vais pas m'amuser à faire un récapitulatif de toutes mes aventures. Dit-elle en croisant les bras, boudeuse.

- Pff.

- Attends... Mais... C'est pas mes vêtements !

Seth remarqua son regard et suivit ses yeux. Il haussa les épaules en réponse.

- Je t’ai changée de vêtements pendant que tu dormais. Les tiens étaient couverts de sang et déchirés.

Elle écarquilla les yeux en réalisant ce qu'il venait de dire et se redressa dans le lit.

- Attends, tu m'as déshabillée pendant que je dormais ?

Il éclata de rire à sa réaction.

- Pitié, calme-toi. J'ai juste changé tes vêtements, je t'ai touchée à aucun moment inapproprié.

- Tu es sûr de ne t'être pas permis de me faire des trucs louches en douce ?

Il leva les yeux au ciel, exaspéré par sa suspicion.

- Sérieusement ? Je te sauve la vie et la première chose à laquelle tu penses c'est à me soupçonner de t'avoir touché dans ton sommeil ?

- Les hommes ont de nombreux vices.

Il soupira, agacé par sa réponse.

- Ouais, eh bien je suis peut être pas le meilleur spécimen d'homme, mais je t'assure que je ne suis pas un pervers.

Elle le regarda un moment, comme si elle essayait de lire dans ses pensées, avant de finalement soupirer et se laisser retomber contre l'oreiller.

- Très bien, je veux bien te croire... pour l'instant.

- C'est tout ? Juste pour l'instant ? Je ne mérite pas un 'merci' pour t'avoir sauvé la vie ?

Elle haussa les épaules, encore boudeuse.

- Peut-être. Mais t'as quand même vu mon corps nu, alors c'est moins évident.

Il roula des yeux en soupirant.

- Et dire que j'ai sauvé la vie d'une telle ingrate...

Elle le regarda d'un air narquois.

- Si j'étais toi, je fermerais ma gueule s'il veux pas une nouvelle cicatrice sur le visage.

Il quitta la pièce en disant.

- Et puis. Ce sont mes servantes qui se sont occupées de toi. Pas moi.

- Pfff, comme si ça enlevait tout doute.

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