- Une taupe ? demandais-je en arrêtant de danser la macarena, soudain très sérieuse. 

Son regard coula de ma position élancée (jambes croisées et mains en l'air ... Rien n'y fait, Janette, tu n'arrives pas à le déconcentrer ! Tu va finir par te foutre à poil hein ... Attachez et ligotez la Sexy tout de suite !) au visage impassible de Gaël qui avait tout l'air d'un garde du corps auprès d'une frêle jeune fille. Qui pourrait soupçonner que derrière mon visage d'ange incroyablement mignon se cachait une grosse psychopathe ? Et la modestie ma chère Mana ? Elle est partie au placard ....

-Laissez moi vous éclairer .... commença Mr Laroslav, en prenant la voix d'un conteur.

-Oh là là mon coco, si tu comptes passer la nuit à ouvrir la bouche en buvant du café de temps en temps pour rester éveillé, je t'arrête tout de suite. Ça va m'énerver et on va retrouver tes boyaux étalés partout.

- Je ... bégaya-t-il, surpris par l'image, puis reprit contenance : au moindre mouvement de votre ami, (Et moi je ne compte pas ? Je suis considéré comme une femme à laquelle on n'a pas besoin de faire attention ?!),  je décharge sur vous toutes les armes que vous voyez ici.

Aussitôt qu'il leva une main en l'air, des fusils, des mitraillettes, des grenades, .... sortirent des rangs et se mirent en cercle parfait autour de nous. Les miliciens semblaient complètement absorbés par les ordres de Mr Laroslav, mais cela ne les empêchaient pas pour autant de jeter un regard à l'extérieur où des cris commençaient à se faire entendre un peu partout. Ah bah tiens, quand Papa commence à être autoritaire, les moutons montrent les dents, .... disparue la déconcentration !

- Je vous préviens, on nous a informés de votre constitution peu fragile, (A l'annonce de cette fuite sur notre équipe, je vis Gaël se redresser imperceptiblement. Lui aussi ça le dérangeait le fait d'être trahi sur ce point là ? Ou y avait-il quelque chose de plus ?), tous sont armés pour percer les défenses d'un rhinocéros, endormir un éléphant ou encore chasser le lion ... Mais je ne vais pas m'attarder, j'ai très envie de découvrir les secrets derrière vos capacités extraordinaires, dit-il avec le même sourire que Mr Taranosviska quand il venait torturer des prisonniers sous Ionespel. Une petite pensée pour tout ceux restés entre ses mains là bas ....

- Merci de nous dire ce détail, mais allez-y, continuez, ordonnais-je presque en m'étirant puis en croisant les bras derrière ma tête.

Mr Laroslav ne releva pas mais je vis un rictus s'agiter sur sa lèvre supérieure. Monsieur n'aime pas les ordres ? Intéressant, je me demande combien de temps il peut tenir sans péter les plombs face à quelqu'un qui n'a pas peur de lui .... 

- Votre taupe est venu me trouver, en passant par l'un des repères de ma secte. Déjà, j'avais été surpris que l'on me retrouve si vite, et de cette façon, ce n'était pas une attaque mais il voulait venir discuter. En échange de sa liberté contre son esclavage par votre organisation, de ma protection, il m'aidait à éliminer cette menace qu'est la votre et à accéder au pouvoir ... Je n'y croyais pas, mais les informations que j'ai reçu, et les événements de ce soir m'ont convaincu. Si je n'avais pas été prévenu, je pense que je n'aurais pas été si confiant et si bien préparé pour cette nuit.

Quelqu'un a trop parlé ...

- Comment vous êtes-vous approché sans bruit ? Demanda Gaël, aussi curieux que moi.

- Sans bruit, c'est bien le mot. Vos oreilles d'animaux ne peuvent détecter ....

- Mmmmm ?

- CES CHAUSSONS HYPER DOUX A TÈTE D'OURS ! S'exclama-t-il en sortant des grosses pantoufles de sa poche, très molles, très mignonnes, sûrement qui ne laissaient passer aucun bruit .... et devant lesquelles tous les russes se mirent à fondre comme du chocolat au four. 

- SÉRIEUSEMENT ????? Laissais-je échapper.

- Surprenant, n'est-ce pas ? Je pense en équiper tous les services du KGB, lorsque je serais élu Président, ce sera notre arme secrète ! J'aimerais bien voir ça ! Ça doit donner, mon dieu !

- Nooooooooooon ?!

- Siiiiiiiiiii ! C'est une super idée, n'est-ce pas ? Je pense même déposer la marque Laroslav sur le marché .... Des chaussons en peluche anti-bruit ? Et pourquoi pas un slip à frou frou laser tant qu'on y est ?!

- Très passionnant, pouvons-nous reprendre la conversation ? Demanda l'homme-tigre.

- Tout à fait, d'ailleurs, une fois élu, je pense pouvoir accéder à la requête de ma taupe ... n'est-ce pas, mon cher Gaël ? 

Je me tourna vers le concerné qui vint se placer dans les rangs ennemis avec un sourire victorieux.

- Eh bah, c'est beau tout ça, commentais-je.

- N'est-ce pas ? Dit seulement Gaël pour se justifier. Vouloir être libre est un crime ?

- Même en tuant ses camarades ?

- Ce n'est qu'un détail. 

Un détail ?! Bah dis donc il y va fort !!!

- Qu'est-ce que cela fait de se sentir trahie ? Me demanda l'ex du KGB, très fier de lui.

- A vous de me le dire ... rétorquais-je.

Aussitôt, Gaël sembla se libérer de ses chaines, ses muscles se bandèrent, déchirant son haut, et il n'oublia pas de pousser un hurlement bestial. OH LE BAD BOY, ARRÊTE ! TU VA NOUS FAIRE FONDRE ! QUEL MÂLE ! Eh oh là haut, les poules en manque, on se calme ! Vous voulez aussi vous faire les ongles et jouer les petites cruches ?!! 

Ledit "mâle" se jeta sur les troupes avec la férocité et la brutalité d'un monstre déchaîné, sous les yeux ébahis de Mr Laroslav et ceux des miliciens qui, après quelques secondes de paralysie pendant lesquelles ils perdirent pas mal d'entre eux, se mirent à réagir avec autant d'énergie que leur adversaire. Les balles volèrent, les cris s'élevèrent et une fumée dense envahie la pièce plus trop rectangle (Pour autant dire, avec plus de trous qu'au départ ! Comme le corps de certains OH OH OH !). Je laissa Gaël s'amuser, je le vis même séparer le haut du corps d'un garde du reste ... Attend vas-y prend la pose ! Photo souvenir ! ... avant qu'il ne s'abatte comme un gros balourd sur 3 malheureux qui finirent écrabouillés par sa masse. Je m'inquiéta quelques secondes avant d'entendre un ronflement sonore des plus convaincants, et de voir une énorme fléchette tranquillisante figée dans son derrière. Je rigola sans pouvoir m'arrêter pendant deux longues minutes, ce qui attira l'attention des gardes sur moi, mais lorsqu'ils voulurent tirer, ils ne le pouvaient plus.

- Dommage, mes petits choux à la crème, continuais-je en souriant et en les voyant essayer de bouger désespérément, en vain. Lorsqu'un insecte est pris dans une toile d'araignée, il a beau se débattre, y arrive-t-il ? Je vais vous apprendre quelque chose ... il ne fait que précipiter sa propre mort.

Je croisa les bras devant moi, les mains au niveau de mon visage et lécha avec gourmandise un fil invisible parmi une centaine qui entouraient mes membres de par et d'autre de mon corps. J'en avais placé quelques uns à mon arrivée, et le reste, lorsque je faisais l'idiote. Autant jouer la scène à fond ! OUEEEE VIVE MANA !!! C'est la meilleure ! OUIIIII !

Devant l'horreur qui se dessinait sur le visage de mes prochaines victimes, mes yeux s'écarquillèrent de plaisir, et en gloussant comme une collégienne, je me lança dans une danse de la mort presque jouissante pour moi. A chaque mouvement, un bras tombait, une jambe ne supportait plus l'autre, une tête n'était plus à sa place, tous sectionnés avec efficacité et douleur. Partout ce n'était qu'effusion de sang, de cris et de larmes, puis ... le silence, dérangé de temps en temps par la respiration bruyante de mon acolyte, il n'y avait plus que Mr Laroslav, qui était intact volontairement, et moi, debout. Je lécha mes mains qui avaient fini rouge écarlate lorsque je rétractais mon fil, et fixa le russe qui était paniqué de ne plus maîtriser la situation.

- Vous semblez cependant manquer d'informations ... dis-je en m'avançant vers lui d'une démarche joyeuse de petite fille gâtée.

- Je pensais avoir tout orchestré sans erreur ! Cria-t-il, ne pouvant croire à la situation.

- Et si votre fameuse taupe était la mienne ? Annonçais-je sans expliquer le plan que Gaël et moi avions mis au point pour l'attirer ici, avec les particularités de l'équipe comme appât.

- Non ... ce n'est pas possible ! Je ... je sais ! Il n'est pas le seul, libérez-moi et je vous dirais tout ce que je sais.

- Vu votre état pathétique, il n'y a rien d'autre que vous pourriez m'apprendre sans que j'en doute .... Dis-je en me collant contre son torse.

- Non ! S'il vous plait ! Vous ... tu es une jeune fille, tu ne devrais pas faire ce genre de choses .... non ? Dit-il, la voix tremblotante, en espérant de moi quelque chose qui m'horripilait plus qu'autre chose. 

Ce serait montrer que je suis une faible avec de la pitié ... C'EST TRÈS MAL ME CONNAITRE !

- Oh ! On se tutoie maintenant ! Nous sommes devenu, comment dire ... des amis ?

Je le vis hocher la tête avec hésitation, croyant que je pourrais gracier un "ami" peut-être.

- En tant qu'ami, laisse-moi te dire quelque chose, mon cher ex-agent du KGB : Vous semblez tous penser que je suis inoffensive et que tout réside dans mon rôle de chef, mais seulement, saches juste une chose ... murmurais-je en plaçant mes mains derrière sa nuque, je suis la plus dangereuse ici ... mais chut, c'est un secret !

On entendit un CRAC significatif et Mr Laroslav s'étala sur le sol, sans vie et sans classe, la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau, une fois que je l'eux libéré de mon étreinte.

Je me retourna vers le lourdaud qui dormait paisiblement et, soulevant seulement sa tête, je n'hésita pas à lui balancer un coup de poing à lui faire cracher plusieurs dents après lui avoir retiré la fléchette intéressante. Il se releva quelques minutes après, les yeux dans le vague, et regarda les blessures sur son corps qui disparaissaient déjà, son métabolisme se régénérant bien plus rapidement que la normale.

- Nous ne sommes qu'un simple détail ? Demandais-je, ironique à Gaël.

- Voyons, cela faisait partie de mon rôle, dit-il en haussant les épaules, sans s'excuser bien sûr.

- Heureusement que ton sourire idiot est bien passé, sinon je t'aurais étripé avec lui.

Je pointa du doigt le cadavre avec amusement, puis sentis le reste de l'équipe revenir, une odeur de sang me monta aux narines. Y'en a qui se sont amusé en fait ! J'aurais du aller avec eux en fait ! Y'avait surement plus de monde dehors ! Des cerveaux, des boyaux, c'est rigolo quand ça vole !

- Je pensais que tu aimais les scènes meurtrières bien macabres, commenta Adrien qui était revenu dans mon dos. Mais je vois que c'est une passion en fait !

- Et Mr Laroslav ? Demanda V.

- Il me dégoûte trop pour que je fasse des efforts avec lui, et puis, il m'a mise en colère .... Je me disais que cela ferait plaisir à quelqu'un de pouvoir s'amuser avec un macchabée propre, dis-je en me retournant vers le groupe qui me faisait face.

Je vis quelques sourires parcourir les lèvres de mes psychopathes adorés, puis me tourna vers ce qu'il restait de la porte après le carnage.

- Bon, moi je vous laisse, bonne nuit ! N'oubliez pas de tout nettoyer au fait !

- Tu nous laisses tout le boulot Mana ! Rigola Angélica, elle-même contente de l'issue de cette soirée.

- C'est mon privilège en tant que chef ! Allez, travaillez larbins !

- Tu va nous le payer ... grogna V qui se jeta sur moi.

La bataille amicale qui avait commencé finit de saccager l'endroit en morceaux, et se termina en combat acharné. Gaël, rusé, avait attendu que tout le monde s'épuise et avait assommé ce qui restait encore debout, et s'était proclamé Roi du local secret plus trop secret ! Une alliance avait été ensuite conclu entre moi et Angélica, et, en puisant dans nos réserves, le roi avait été détrôné. Nous avions fini par nous asseoir en haut de la pile de mecs en tant qu'Impératrices Suprêmes.

LES FEMMES POSENT LEUR ****** SUR LA TABLE !

2 heures plus tard (Ils ne s'étaient pas retenus dehors, la rue était tapissée de membres, y'avait même des pieds pendus aux fenêtres !), la nuit se finit tranquillement sur Moscou, mais en observant les étoiles, un mauvais pressentiment me fit frissonner.

Une chose me restait à l'esprit, Mr Laroslav avait bien précisé qu'il y avait une autre taupe que Gaël ... 

Qui ?