Chapitre sept :
Je suis tiré de mon sommeil par des petits rires près de mon oreille et des doigts qui me touchent les joues. Après avoir poussé un petit grognement, j'ouvre difficilement les paupières et un sourire apparaît sur mes lèvres quand je vois Ernest et Doris dans mon lit. Contre moi. Mon frère passe ses doigts dans mes cheveux et sa jumelle s'allonge sur mon ventre.
– Quel réveil, bande de petits diablotins !
– Mais non, on t'a réveillé parce qu'on a fait des pancakes avec maman pour le petit-déjeuner. Il faut que tu viennes goûter !
– Oui, laisses moi émerger deux secondes.
Un rire s'échappe de mes lèvres alors qu'Ernest se met debout dans le lit et sautille un peu dessus. Doris reste calme et regarde son frère qui confond visiblement le matelas avec un trampoline. Je me redresse finalement après m'être étiré et pousse le léger drap qui recouvre mon corps.
Ils ne m'attendent pas et descendent en cuisine, impatients de me montrer tout cela. Avant de descendre, je regarde mon téléphone et vois un message d'Harry. Je clique dessus sans attendre, mon coeur bat étrangement vite.
D'Harry à Louis :
Ça me ferait plaisir de te voir, oui. Dis moi quel endroit te conviendrait.
Un nouveau sourire béat apparaît sur mes lèvres, je laisse mon téléphone là et descends au salon. Tout le monde est déjà debout, ils m'attendent pour entamer le repas apparemment. Je fais le tour pour dire bonjour à mes soeurs et ma mère, Félicité m'adresse un sourire que je lui rends directement.
On mange les pancakes avec différentes garnitures, ils sont excellents et je crois qu'à la fin je vais digérer pendant trois jours. Ou repartir avec cinq kilos en plus. Maman nous informe qu'elle va en ville faire quelques courses cette après-midi. Charlotte va voir Tom chez lui et Félicité doit garder des enfants en bas de la rue. Je me propose pour garder les jumeaux aussi et les occuper avec des jeux ou autre. Cette idée ravie les deux crapules qui font déjà des plans pour leur après-midi avec moi.
Les filles débarrassent la table et je monte traîner un peu dans le lit. J'en profite pour répondre au message d'Harry avant de reprendre mon roman. Je réfléchis quelques secondes à une sortie, ce serait bien qu'on parle d'autres choses que de lectures ou de littérature, qu'on ne se voit pas encore dans le même endroit. Ou sinon il va rapidement se lasser. Pour les rendez-vous, je ne suis pas très original et quand je lui propose mon idée, je me rends compte que c'est tout à fait minable. Mais trop tard, j'ai envoyé le message.
De Louis à Harry :
En fait, en ce moment il y a une adaptation cinématographique d'un roman que j'aimerais bien aller voir au cinéma. Si ça te tente, on peut se faire ça et ensuite un café ? Je crois que le film ne dure pas longtemps.
Je soupire et essaie de penser à autre chose en reprenant ma lecture. Je parcours deux pages quand mon portable vibre à côté de ma main. Sans attendre, je dépose mon livre et vais lire la réponse.
D'Harry à Louis :
Parfait, je sais de quel livre tu parles. Je l'ai adoré. J'espère que l'adaptation sera à la hauteur.
A bientôt.
Bientôt. J'ai soudainement extrêmement hâte de rentrer à l'appartement. D'aller au cinéma avec lui. Je pense que c'est endroit qui peut lui plaire. On a pas besoin de parler, mais on s'amuse quand même en partageant une sortie.
Je passe la matinée à ranger la chambre et me préparer, j'aide maman à faire à manger et je me retrouve seul avec les jumeaux vers quatorze heures trente. Ils demandent d'abord à ce qu'on fasse de la pâte à modeler. Puis les activités se suivent. Ils dessinent en regardant un dessin animé, ils font de la peinture et je suis obligé d'aller les débarbouiller car ils sont couverts de gouache. On prend un goûter à trois, des crêpes avec du chocolat. Ils s'amusent dans le trampoline au jardin pendant que je débarrasse tout et range un peu la maison. Je les adore, j'adore les enfants en général, j'en ai gardé plusieurs pendant mon adolescence pour me faire un peu d'argent de poches, mais ils sont tellement capricieux et débordants d'énergie. J'ai parfois du mal à suivre. Et, l'air de rien, cette après-midi m'a épuisé.
Ernest et Doris dévastent tout, même s'ils viennent ensuite m'aider à ranger la plupart des jouets et feutres qui traînent au salon. Ils vont se laver les mains et jouer dans leur petite cabane au fond du jardin. Je me pose dans le siège à bascule avec un livre, savoure quelques pages lorsque mon portable vibre. Un message de Zayn pour me demander comment je vais. On échange quelques formalités.
De Louis à Zayn :
Je rentre sûrement en début de semaine prochaine, ça va me faire bizarre sans toute la famille autour de moi...
De Zayn à Louis :
T'inquiètes pas, je suis là, je suis ta famille aussi. Puis on doit se faire une soirée, j'ai des trucs à te raconter. On se voit dès que tu rentres, je viens te chercher à la gare ?
Je me mords la lèvre, les pouces suspendus au-dessus du clavier. Je ne sais pas si c'est mal ou égoïste, mais j'ai d'abord envie de voir Harry. De passer un moment avec lui. Même si Zayn est mon meilleur ami, quasiment un frère pour moi, même si on est très proches, même si on s'est tout de suite liés d'amitié, j'ai besoin de sortir avec Harry.
De Louis à Zayn :
Je te redis ça, j'ai peut-être quelque chose de prévu.
Sa réponse ne tarde pas et comme d'habitude, il sait me faire rire.
De Zayn à Louis :
Plutôt quelque chose de prévu avec quelqu'un, non ? Tu as intérêt à me donner des détails !
Il me connaît presque par coeur, et je sais qu'il n'est pas vexé. Au contraire, sa curiosité est piquée à vif et j'aurais certainement le droit à des tas de questions quand on va se revoir. Même si je ne sais pas encore de quelle manière aborder la présence d'Harry dans ma vie. Si ce sera passager ou constant. On va sans aucun doute apprendre à se connaître plus encore, au-delà de nos goûts littéraires, et vu la façon dont il m'a fait sentir la première fois, je n'ai pas tellement envie de le voir disparaître de ma vie.
Bizarrement, je me suis attaché à nos échanges, bien qu'ils soient courts et irréguliers. Et il m'intrigue, j'ai envie d'en savoir plus sur lui, sur sa vie, son passé, ses passions, ses rêves, ses projets, ses goûts... Ça ne fait pas longtemps qu'on se côtoie, mais parfois il suffit de quelques minutes.
Les jumeaux s'interrompent dans ma lecture et me demandent si on peut aller regarder un film dans mon lit sur l'ordinateur. Je leur dit d'aller choisir le dvd et vais préparer l'ordinateur de maman ainsi que le lit. Ils arrivent avec un film Disney que je lance sans attendre. Je m'allonge au milieu, l'ordinateur au bout de nos pieds, surélevé pour qu'on puisse bien voir sans se tordre le cou. Ils se collent contre moi, leurs têtes posées sur mon torse ou mon ventre.
Je crois que je suis peut-être vingt minutes du dessin animé et je m'endors. Emmitouflé sous la couverture et réchauffé par les corps de mon frère et ma soeur.
Une certaine routine s'installe ici, je suis déjà resté dix jours et même si je ne veux pas rentrer, je dois y penser. Parce que j'ai tout de même envie de retrouver mon appartement, mes amis et Harry. Je lui ai promis un cinéma, c'est la moindre des choses. Et je ne cache pas que je suis très impatient aussi.
J'ai réservé un billet de train pour rentrer demain midi, ma famille est triste, mais je reviendrais les voir avant la reprise des cours pour moi comme pour eux. Peut-être même que je viendrais avec Zayn, s'il est prêt à supporter les jumeaux.
On passe la dernière soirée tous ensemble, devant la télévision. J'envoie tout de même un message à mon meilleur ami pour le prévenir de mon retour et je vais dans la conversation avec Harry.
De Louis à Harry :
Je rentre demain midi, ça te dit qu'on se voit ensuite ? Je vais regarder les heures pour les séances, et je te tiens au courant.
C'est peut-être précipité et je n'ai pas envie qu'il croit que je presse les choses. Je regarde Ernest allongé sur mes genoux et Doris étendue sur le tapis devant l'émission. Ma mère boit tranquillement son thé en discutant avec mes soeurs. Mon téléphone vibre quelques secondes plus tard entre mes doigts.
D'Harry à Louis :
Avec plaisir. J'ai relu le livre cette semaine pour me souvenir un peu de l'histoire.
Son message me fait sourire. Je me rends sur le site du cinéma pour regarder les horaires et je pense que quinze heures cinq est une bonne heure. Je lui envoie ma réponse afin de lui proposer de se retrouver un peu avant le temps d'acheter les places, il me confirme. Je suis heureux.
Après le repas et la douche, je vais fumer une cigarette dans le jardin. Une mauvaise habitude. Félicité ne tarde pas à me rejoindre, elle s'assoit à côté de moi sur le siège à bascule et j'évite d'envoyer la fumée vers elle.
– Je n'ai pas eu le temps de t'en parler avant, mais j'ai vu Elyn cette après-midi...
Je l'écoute plus attentivement, mon regarde tournée vers elle. Son visage s'empourprent un peu, mais je pense que c'est une bonne nouvelle parce que ses yeux brillent et un léger sourire gêné se dessine sur ses lèvres.
– Comme tu m'as conseillé, je lui ai parlé de mes sentiments et de mon attirance et... Elle m'a dit qu'elle ressentait pareille. J'étais tellement soulagée, je ne savais pas quoi lui dire parce que je ne m'y attendais pas, j'étais gênée aussi... Puis elle a fait le premier pas. Pour m'embrasser, tu sais.
Elle rougit plus encore et je ne peux m'empêcher de sourire, fier d'elle et content que tout se soit bien passé pour elle. Une peine de coeur fait toujours souffrir et je refuse de voir mes soeurs ou frères dans un tel état. Alors même si c'est une fille, je n'hésiterais pas à lui faire comprendre qu'elle doit traiter Félicité comme une princesse.
– C'est tout nouveau, mais voilà... Ce n'était qu'un baiser. On va se revoir bientôt, je ne sais pas si on est ensemble, on doit encore en parler...
– Vous avez le temps d'en discuter, maintenant que les bases sont posées.
– Oui, grâce à toi. Merci Lou.
J'écrase ma cigarette et elle me prend dans ses bras, je la serre contre moi et elle embrasse ma joue. Félicité a toujours été un peu timide et sur la réserve, je suis touché qu'elle me montre des marques d'affections ainsi. Même si je n'ai jamais douté de l'amour qu'elle porte à la famille.
– Tu es le meilleur grand frère.
– Je fais de mon mieux.
– On a de la chance de t'avoir.
Ses compliments me vont droit au coeur, je l'enlace encore quelques secondes et elle reste à mes côtés. Je lui demande de me parler d'Elyn, et quand elle l'évoque, tout son visage scintille.
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