Chapitre quatorze :
Nous n'avons pas encore abordé le sujet du baiser avec Harry. Je ne sais pas si nous devons réellement le faire, mais j'ai des questions qui me tournent dans la tête et besoin de réponse. Savoir si c'était sérieux ou simplement sous l'impulsion du moment, si c'était l'histoire d'une seule et unique fois... Cependant, nous n'avons pas eu le temps. En rentrant de la plage, nous sommes directement allés nous coucher. Il m'a sourit en me souhaitant bonne nuit et je l'ai regardé un peu trop longtemps pour que ce soit innocent. Le lendemain, après la visite à l'hôpital et avoir joué avec mon frère dans sa chambre, Harry est rentré chez lui. J'ai compris qu'il avait certainement des choses à faire et que, malgré mon désir, je ne pouvais pas le retenir indéfiniment ici. Il m'a demandé par message, avant de partir, si ça ne me dérangeait vraiment pas de prendre le train. J'ai dû lui répéter au moins dix fois que ce n'était pas grave.
Ma famille semble, eux aussi, s'être attaché à lui. Ernest lui a fait jurer de revenir le voir bientôt pour jouer avec lui, il a encore toute une chambre à lui montrer. Maman l'a remercié plusieurs fois pour m'avoir conduit en urgence et l'invite à passer pour un repas rapidement. Je l'ai raccompagné jusqu'à sa voiture garée dans la rue. Je l'ai remercié pour tout ce qu'il a fait pour moi et j'ai bien cru que nous allions parler du baiser. Nous nous sommes regardés pendant plusieurs secondes sans rien dire. Puis, il m'a simplement embrassé la joue, sourit et il a pris la route.
Ernest est sortit deux jours après, je suis resté un de plus pour m'assurer de son état et de celui de tout le monde. Puis, j'ai pris le train et je suis retourné mon appartement. J'ai passé une journée avec Zayn où je lui ai presque tout raconté. Je ne préfère pas encore lui parler du baiser, pas avant que je ne sois certain de ce qu'il signifiait pour Harry comme pour moi. Pourtant, il a senti que je lui cachais quelque chose, mais il n'a pas insisté.
Ma routine a repris son cours. La librairie, le café, les après-midi avec Zayn, les sorties au skate-parc, les soirées entre amis, les coups de fil à ma famille. Tout ça pendant presque une semaine. Je n'ai pas énormément eu de nouvelles d'Harry. Quelques messages échangés, comme avant. J'avoue que ça m'a fait peur et j'ai eu l'impression qu'il prenait ses distances. J'ai eu le moral bas durant deux jours. Jusqu'à ce qu'il m'envoie un message, Lundi matin.
D'Harry à Louis :
Bonjour, ça te dirait qu'on se voit ? Je crois que tu me dois un restaurant, si je me souviens bien.
Un sourire est apparu sur mon visage, tandis que je me préparais pour cette nouvelle journée. Je savais qu'il me taquinait et j'étais soulagé de constater qu'il voulait encore me voir. Ma réponse ne s'est pas faite attendre. Je lui ai proposé Mercredi soir, à vingt heures, à un restaurant où Zayn a déjà été avec sa petite amie.
Mercredi est vite arrivé, je ne tenais plus en place. Il est dix-huit heures et je sors de la douche, frais et revigoré. J'enfile d'abord un sous-vêtement et regarde les différentes tenues qui s'offrent à moi. Je ne sais pas réellement quoi porter et je n'y ai pas non plus réfléchis. Il ne faut pas que ce soit des vêtements que je porte tous les jours, ni trop quelque chose de trop sophistiqué. Je dois faire simple et habillé. Justement alors que j'ai besoin d'aide, la sonnerie de mon appartement résonne entre les murs. J'ouvre la porte sur Zayn dont les sourcils se haussent en me voyant simplement vêtu d'un caleçon.
– Lou, il est presque dix-huit heures trente, qu'est-ce que tu fais encore en sous-vêtements, ou déjà ?
– Tu tombes bien, tu vas m'aider à choisir ma tenue.
– Ta tenue ?
Je vois son air à la fois étonné et amusé. Il ne s'attendait certainement pas à ce que je lui demande de l'aide pour mon rendez-vous de ce soir. En réalité, je ne sais pas si s'en est réellement un. J'aime le croire. Il me suit dans ma chambre et regarde les différents vêtements sur mon lit. Evidemment, il me demande des explications. Je suis bien obligé de lui dire où je me rends et il ne peut cacher sa surprise.
– Tu as un rencard et tu ne me tiens même pas au courant ?
– Zayn, ce n'est pas... Comme ça. Enfin, je ne sais pas vraiment. C'est... Je lui avais promis un restaurant et tu m'as conseillé plusieurs fois celui-là, alors...
– Oui, pour un rendez-vous de couple.
Un soupir s'échappe d'entre mes lèvres et je passe une main dans mes cheveux pas encore coiffés. Je ne sais pas sur quel pied danser. Je ne pouvais pas inviter Harry dans un fast-food ou dans un restaurant très chic. Il fallait que je trouve un juste milieu et j'ai déjà regardé les menus et les plats au choix sur la carte, cela semblait être un juste milieu à mes yeux.
Mon meilleur ami sourit, installé sur mon lit, et s'amuse à me regarder faire des vas et viens dans ma chambre. Il glisse ses doigts sur une chemise en lin bleu ciel posée sur mes couvertures et secoue la tête.
– Je ne peux pas décommander, la réservation est pour ce soir... Et je n'ai pas d'autres options, je ne vais pas l'emmener manger un hamburger bas de gamme et des frites quand même...
– Louis... Louis, c'est parfait crois-moi. Calme toi, il va adorer j'en suis certain. C'est un très bon choix. Maintenant, tu vas me laisser t'aider à choisir ta tenue. Va te préparer et je m'occupe de ça, d'accord ?
– Oui, oui excuse moi. Merci Zayn, tu es le meilleur.
Ma remarque lui fait lever les yeux au ciel et il pose brièvement sa main sur mon épaule avant de me pousser dans la salle de bains. Je prends mon temps pour raser ma barbe de quelques jours, mettre mes cheveux à peu près en ordre, brosser mes dents, me mettre une touche de parfum. Lorsque je ressors une quinzaine de minutes plus tard, Zayn semble m'avoir trouvé une tenue. Il se tient debout, en train de fumer à la fenêtre de ma chambre et attend sans doute mon retour.
Il tourne son regard vers moi quand je fais mon apparition dans la pièce et je pose les yeux sur les vêtements disposés sur mon lit. Une chemise grise, assez cintrée, un jean noir également et des petites chaussures qui suivent avec mon haut. Selon Zayn, la couleur de ma chemise met en valeur mes yeux, je lui fais confiance et enfile ma tenue. Il m'aide à plier parfaitement mes manches un peu au-dessus de mes poignets et me conduit jusqu'au miroir de ma chambre. En effet, je dois dire que cet ensemble me met à mon avantage. Mon meilleur ami lisse les épaules de ma chemise fraîchement repassée par ses soins et il me sourit dans le reflet.
– S'il ne tombe pas totalement sous ton charme ce soir, c'est qu'il est aveugle ton Roméo.
– Arrête.
Je lui donne un coup de coude et secoue la tête, essayant de cacher mon rougissement dans un sourire. Mais Zayn me connaît mieux que personne, il sait ce que je ne lui dis pas explicitement et il ne se cache pas pour me le faire savoir.
– Sérieusement Louis, si ce n'était pas aussi important pour toi, tu ne m'aurais appelé à l'aide.
– Tu es tombé au bon moment, ne prends pas tes rêves pour la réalité.
– Parce que tu ne m'aurais pas demandé de venir sinon ?
– Probablement pas.
Zayn sait que je plaisante, il hausse un sourcil et se retient de me jeter un coussin au visage pour ne pas froisser ma tenue. Mais je vois que ça le démange et je m'en amuse. Finalement, il reste jusqu'à ce que je parte, je lui offre un verre de bière, bien que je décide de ne rien prendre. Je dois encore conduire jusqu'au restaurant. Je remercie mon meilleur ami, il me serre dans ses bras en faisant attention à ne pas défaire ma chemise. Il me souhaite bonne chance et me fait promettre de tout lui raconter en détail, même s'il sait déjà qu'il sera le premier au courant.
La route n'a pas été trop longue, à peine dix minutes en voiture. Je me gare et j'arrive environ cinq minutes en avance. Comme j'ai le temps, je m'allume une cigarette et me dirige devant l'enseigne. Harry ne pourra pas me manquer. Je profite de ce moment pour envoyer un message à Zayn et l'informer que je suis arrivé. Par la même occasion, je demande des nouvelles d'Ernest à ma mère, et elle me répond presque aussi vite qu'il va aussi bien qu'avant. L'accident n'a pas l'air d'avoir changé quoi que ce soit dans sa vie, il reste le même petit garçon énergique et joueur que j'ai toujours connu.
Tandis que je porte la fin de ma cigarette à mes lèvres, je suis interrompu dans mes gestes par une voix. Sa voix, rauque et douce à la fois, qui murmure :
– Bonsoir Louis.
Je relève les yeux de mon téléphone et reste quelques secondes ébahi, incapable de répondre quoi que ce soit ou faire un geste vers lui. Harry est tout simplement... A couper le souffle. Sa tenue n'a pourtant rien d'extravagant. Une chemise rosée en satin, un jean noir serré et des bottines. Les manches s'arrêtent un peu au-dessus de ses coudes et laissent apparaître des tatouages sur sa peau délicate et soyeuse. Je remarque également une teinte rosée sur ses ongles qui rappelle la couleur de son haut. Il est élégant et je ne peux pas ôter mes yeux de lui, de son visage juvénile et serein.
Finalement, je trouve le courage de manifester ma présence avec lui. Je souris, écrase ma cigarette et jette mon mégot à la poubelle.
– Bonsoir Harry.
Ma voix est un peu enrouée à cause de la cigarette et un sourire étend ses lèvres, dévoile sa fossette. Il sort son portable de sa poche et pianote quelques secondes sur son portable. J'en profite pour l'observer. Ses boucles un peu en désordres, une mèche retombe légèrement devant son front et je me mords la lèvre pour ne pas passer mes doigts dedans et l'embrasser. Mon portable vibre entre mes doigts et me sort de ma rêverie.
D'Harry à Louis :
Tu es très beau.
Son message me fait rougir comme jamais, j'ose à peine relever mes yeux du téléphone. Mais, je suis tout de même soulagé et amusé à la fois de constater la couleur rosée sur ses joues et son regard brillant. Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus gêné, mais nous nous adressons mutuellement un sourire.
– Toi aussi Harry, tu es... je me racle la gorge pour me donner du courage. Tu es magnifique.
L'air est soudainement très pesant, presque étouffant alors que son regard sur moi se fait plus intense encore. Je ne sais pas où j'ai trouvé la force de lui dire ce que je pensais, mais je suis fier de l'avoir fait. Son sourire s'agrandit encore et me fait fondre. Mais avant que ça ne devienne plus insupportable de résister à l'appel de ses lèvres, je lui propose de rentrer pour aller manger. Il me suit à l'intérieur sans hésiter. Je donne mon nom à l'hôtesse qui hoche la tête en souriant et nous demande de la suivre.
Nous parcourons une grande salle, il y a un peu de monde mais ce n'est pas plein non plus. Un léger fond de musique empli l'air, les tables sont dressés, la lumière se diffuse par les rayons du soleil couchant dehors et des lustres au plafond. La femme nous montre une table de deux, contre un mur et au fond d'une autre salle. C'est grand, la décoration est épurée et je crois que c'est un parfait mélange. Ni trop peu, ni pas assez. Nous nous asseyons face à face et la serveuse nous tend chacun une carte, puis nous laisse nous décider.
Je propose à Harry que nous partagions une bouteille de vin rouge, il accepte et je le laisse choisir celle qu'il veut parmi la sélection. Il y a du choix et pour tous les goûts, je fais part de mon hésitation à Harry entre un salade thaï ou des pâtes au pesto. Il hausse les épaules et me propose de prendre les deux et partager, il rajoute également le nom d'un plat végétarien qui me semble délicieux. Je passe la commande pour nous deux en demandant une assiette de ces trois plats et la bouteille de vin qu'Harry a choisit.
La conversation se fait naturellement. Je commence par lui donner des nouvelles d'Ernest et j'enchaîne sur des sujets. Ainsi, nous partageons nos plats au milieu de la table et je goûte un peu à tout. Harry me fait découvrir un plat végétarien que j'apprécie énormément et nous dégustons le vin comme si c'était la première fois que nous en goûtions. Harry n'a pas sorti une seule fois son téléphone, ses réponses se faisaient par signe de tête ou petites phrases. Il m'a posé quelques questions et je suis soulagé que notre baiser n'ait rien changé à notre proximité.
Une fois nos plats terminés, je pose mon dos contre la chaise et joue avec un bout de la serviette. Harry boit une gorgée de son dernier verre de vin et je regarde le restaurant qui se vide petit à petit autour de nous. Je ne sais même pas quelle heure il est, mais j'ai passé une des meilleures soirées de ma vie. J'aimerais qu'elle ne se finisse pas tout de suite.
– Est-ce que ça te dirait de venir prendre le dessert chez moi ? Je peux nous faire de la glace et un morceau de brownie qui me reste, et du thé.
Harry me regarde à présent, il affiche un sourire et hoche la tête. Je ne souhaite pas que notre rendez-vous touche à son terme dès notre sortie du restaurant, et je pense que nous serons plus à l'aise chez moi.
– Avec plaisir.
Je lui rends son sourire et nous nous levons pour aller payer au comptoir. Harry me laisse régler l'addition et nous sortons ensemble. Il est venu en bus et ça m'arrange, nous n'aurons pas à faire le trajet séparément. Je l'invite dans ma voiture et lui ouvre la porte passager. Il me remercie et je conduis jusqu'à mon appartement, nous écoutons silencieusement la radio.
Quand nous sommes arrivés, j'ouvre ma porte, le laisse entrer et allume la lumière. Ce n'est pas réellement le désordre, mais je n'ai pas non plus fait un grand rangement. Je lui dit de faire comme chez lui et m'occupe de préparer notre fameux dessert. Je sors deux bols, deux tasses et il me rejoint tandis que je fouille dans le congélateur. Je lui propose plusieurs saveurs et son choix s'arrête sur vanille et coco. Je prends la même chose et nous prépare un thé noir, tout en faisant réchauffer un brownie déjà préparé.
Il m'aide à porter tout ça au salon et me remercie, nous nous mettons devant la télévision. Une émission au hasard, mais en réalité nous nous en lassons vite. Il me demande si je veux bien lui lire quelque chose. Je me lève, la cuillère de glace à la main et la porte à ma bouche tout en allant choisir l'ouvrage dans ma petite bibliothèque au salon. Je reviens dans le canapé, commence à lire entre deux bouchées, puis rapidement je le sens venir contre moi. Sa tête se pose sur mon épaule, sa tasse chaude de thé entre ses mains et je continue ma lecture d'une voix douce.
Au bout d'un moment, je pense qu'il s'est endormi. Son corps est chaud contre le mien, sa respiration est calme et lente. Mais lorsque j'arrête de lire, en plein milieu d'un chapitre, il relève son visage vers moi et me sourit. Harry se redresse finalement, sa tasse vide. J'aimerais le retenir et lui dire de rester là jusqu'à ce que je termine ma lecture. Qu'il reste cent, deux cent ou cinq-cent pages, peu importe, c'est un prétexte pour sentir son corps contre le mien.
– Il se fait tard...
Je hoche la tête, parce que je comprends qu'il veut rentrer chez lui. Je lève les yeux vers l'horloge du salon et il presque vingt trois heures trente. Je me lève et il fait de même afin de m'aider à débarrasser, je ferais la vaisselle demain matin. A la place, je le raccompagne jusqu'à la porte. Déçu de devoir, déjà, lui dire au revoir. J'ouvre la porte, il me remercie encore pour le restaurant et la soirée, je lui souris en haussant les épaules. Après tout ce qu'il a fait pour moi, c'était la moindre des choses.
– Tu voudras bien... Continuer la lecture, une autre fois ?
C'est une promesse de se revoir, je ne peux qu'accepter vivement. Je lui adresse un sourire en lui donnant une réponse positive. Peut-être qu'à présent je devrais embrasser sa joue ou tenter d'enfin aborder le sujet de notre baiser. L'un comme l'autre, je crois que nous avons peur de nous lancer dessus, de ce que cette discussion pourrait donner. Mais j'en ai besoin, nous en avons besoin, pour avancer.
Alors que je cherche mes mots, une manière délicate de lancer la conversation, il sort son portable de sa poche. Son regard lâche le mien, ses joues semblent prendre des couleurs rosées, je le laisse faire et sors mon téléphone qui ne tarde pas à vibrer. Peut-être qu'il m'invite à parler du baiser ainsi, il se sentirait certainement plus à l'aise ainsi que de le faire à voix haute. Ou alors, il me souhaite une bonne nuit.
D'Harry à Louis :
Est-ce que je peux t'embrasser maintenant ?
Et là, il me perd. J'ai du mal à respirer, à relire son message, à réfléchir, à penser correctement. J'avale difficilement ma salive, troublé par sa demande. Pourtant, c'est ce que j'attends depuis notre dernier baiser, c'est à ses lèvres que je pense depuis des jours. Maintenant que je suis devant lui, qu'il me le demande, je suis incapable de réagir et de prendre les choses en main.
C'est presque intimidant en fait, de se retrouver ainsi face à Harry. Je me sens comme un adolescent qui vit son premier baiser. Mais j'aime la sensation qu'il éveille en moi. Je ne peux pas le laisser partir avec l'idée que je ne veux pas goûter encore à ses lèvres. Ce serait la plus grosse erreur de mon existence. Et, je pense que ce n'est plus un secret que nous nous attirons mutuellement. Pourquoi y résister ? Pourquoi tout faire pour rendre les choses difficiles, alors qu'elles pourraient être belles et simples ?
Je puise dans mon courage, relève les yeux vers lui. Mes joues chauffent sous son regard aussi brûlant que le soleil de cette après-midi d'été. Il attend une réaction de ma part. Il veut m'embrasser, mais c'est moi qui fait le premier pas. Harry est certainement trop timide et poli pour faire quelque chose contre mon gré. Je range mon portable dans ma poche, comble l'espace entre nous, pose une main sur sa nuque et l'attire contre moi pour qu'enfin nos bouches se retrouvent.
Sauf que se sont nos nez qui se cognent à la place et nous nous mettons à rire ensemble, en même temps. Un peu gênés, timides et maladroits. Précipités aussi, nous avions tous les deux hâtes de nous retrouver ainsi, plus intimement que les barrières de l'amitié imposent. Je n'ai aucune idée de ce que deviendra notre statut relationnel ensuite, mais je n'y accorde pas la moindre importance. Je me concentre sur le rire d'Harry, ses fossettes, ses yeux fermés. Et je ne peux pas résister plus longtemps, je fonds sur sa bouche. Vraiment sur elle, cette fois.
Il est pris de court, mais mon geste ne lui déplaît pas, car bientôt je sens son sourire s'étendre sur ses lèvres, contre les miennes. Ce baiser là dure plus longtemps que notre précédent. Plus lent, mais sensuel. Sa langue demande l'accès à la mienne, je perds mes moyens et j'ai la tête qui tourne de bonheur. Mes doigts se perdent dans ses boucles, ses mains sont sur mes hanches. Encore une fois, j'oublie de respirer et je retrouve mon souffle difficilement quand nos lèvres se séparent.
Mon nez se frottent lentement à sa joue, où je peux encore deviner son sourire sans même avoir besoin d'ouvrir les paupières. A l'intérieur de ma poitrine, mon coeur bat à tout rompre, je lève la main pour la poser délicatement sur le torse d'Harry. En dessous de son tee-shirt, je peux sentir le même rythme de palpitation. Je souris contre sa joue et nous restons ainsi à nous enlacer quelques précieuses secondes. Finalement, nous nous détachons et il saisit ma main encore posée sur sa poitrine puis la porte à sa bouche. Avec une douceur dont encore jamais personne n'a fait preuve à mon égard, il embrasse mes doigts du bout des lèvres, ses yeux à la recherche des miens.
– Bonne nuit, Louis.
Son murmure m'envoie des frissons partout dans le corps et je parviens à lui souhaiter une bonne soirée en retour, non sans bafouiller. Je peux être très borné et bavard, mais aussi perdre mes moyens devant une personne qui me plaît. Et c'est le cas d'Harry, il me rend fébrile. Cependant, j'apprécie ces facettes endormies qu'il éveille en moi.
Un doux sourire aux lèvres, il s'éloigne et je réalise soudain qu'il est venu à pied. Je m'avance d'un pas dans le couloir où se trouvent les autres appartements et l'appelle. Je lui propose de le raccompagner en voiture, il secoue la tête et me remercie poliment. Après lui avoir renvoyé son sourire, je lui fais un signe de la main qu'il me rend avant de descendre les escaliers. Il disparaît de ma vue et je rentre chez moi avec le coeur léger comme jamais.
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