Bonus #2

           

                       Même si Hercule a rapidement adopté Harry, je sens bien qu'il a besoin d'un animal à lui aussi. C'est pour ça que j'ai décidé de l'emmener aujourd'hui dans un refuge pour animaux blessés. Je ne lui ai rien dit, je veux que ce soit une surprise. Mais, je sais déjà qu'il va adorer cette idée. Il a besoin d'une personne à câliner pendant que je ne suis pas là, et je pense qu'un chien lui fera très plaisir.

Pendant le trajet, il essaie de me questionner, mais je ne lui dis rien. Je me contente de lui sourire et secouer la tête. Pour une fois que c'est mon tour de lui faire une surprise, je compte bien en profiter un maximum. Il lève les yeux au ciel, incapable de cacher son sourire lui aussi. Ma main se pose sur sa cuisse et il vient presque automatiquement la recouvrir de la sienne.

Il pleut aujourd'hui, je porte un sweat qui appartient à Harry et remonte la capuche sur ma tête lorsque nous sortons du véhicule. J'ai fais exprès de me garer un peu plus loin, pour ne pas qu'il voit l'enseigne du chenil. Je noue nos doigts ensemble et le regarde mettre également sa capuche sur ses boucles.

– Ferme les yeux, maintenant.

– Lou, il soupire faussement exaspéré et secoue la tête, dans quoi tu m'embarques encore ?

– Ne dis pas quelque chose que tu pourrais regretter mon cœur.

– Ok, je joue le jeu.

Harry lève ses mains en signe de défaite et de paix, puis ferme les paupières. J'en profite pour déposer un baiser sur ses lèvres, hissé sur la pointe de mes pieds. Il fait semblant de râler, mais son sourire trahi son air boudeur. Toujours main dans la main, je le guide le long de la rue. Je me retourne parfois vers lui pour vérifier qu'il ne triche pas en ouvrant un œil, je veux que ce soit une surprise totale.

Mais, il obéit et garde ses yeux fermés jusqu'à ce que nous arrivions devant la porte du chenil. Une maison, couleur crème et grise, qui a été réhabilitée pour accueillir les animaux blessés ou abandonnés.

– D'accord, tu peux regarder Haz.

Sans attendre, ses paupières s'ouvrent et laissent apparaître ses belles prunelles émeraudes émerveillées. Son sourire s'étend sur ses lèvres rosées, la pluie lui tombe sur le nez et le bas du visage, tandis qu'il regarde l'enseigne. Je sens ses doigts se resserrer autour des miens, puis il se tourne vers moi.

– Est-ce que c'est ce que je pense ?

Sa voix est excitée, enjouée, comme celle d'un enfant le matin de Noël. Et c'est ce que j'aime voir. Ce que je voudrais voir tous les jours, les étoiles dans ses yeux, un sourire si éblouissant qu'il dessine ses belles fossettes. Son air heureux.

– Ça dépend, je rétorque en faisant mine de réfléchir pour le taquiner, à quoi tu penses ?

– On va adopter un animal ?

– Oui, et ce sera le tien. Tu pourras le choisir.

– Vraiment ?

– J'ai l'air de blaguer ?

Et j'oublie de respirer quand il prend mon visage entre ses mains et capture mes lèvres dans un baiser enivré. Je sens son sourire contre ma bouche, alors que ma main libre glisse dans ses boucles, un peu plus longues qu'il y a quelques mois. Elles descendent maintenant sur sa nuque, et c'est un endroit que j'aime toujours autant embrasser. Parce que ça le fait frissonner. Parce qu'il murmure toujours mon prénom ensuite, en soupirant.

Nous nous séparons finalement, il me remercie plusieurs fois et je pose un dernier baiser sur son menton, puis nous entrons. La femme à l'entrée, derrière le bureau, se lève et nous accueille. L'endroit est chaleureux, vivant et ressemble à une petite maison. Elle se présente, et je reconnais la personne que j'ai eu au téléphone il y a quelques jours déjà, pour obtenir quelques détails sur son centre d'adoption et la manière dont elle fonctionnait.

C'est une femme très aimable et souriante, elle nous fait visiter les locaux. Et c'est vraiment comme une maison, mais pour les animaux. Il y en a quelques uns dans une sorte de salon, des chiens, des chats, qui ont l'air de bien s'accorder. Des salles de jeux, une petite cuisine, même un jardin extérieur où plusieurs animaux gambadent et se courent après. Un grand espace vert. Un homme s'approche et la propriétaire nous le présente, son mari, qui l'aide à prendre soin des animaux. Il est vétérinaire et ce n'est pas surprenant, il n'est difficile de voir que ces petites bêtes l'adorent, et inversement.

Nous faisons donc le tour, Harry s'accroupit souvent pour caresser chiens et chats, il prend le temps de les connaître. Plusieurs d'entre eux ont une patte en moins, un problème physique, une maladie handicapante.

– Lou...

La voix d'Harry me fait tourner la tête du chat que j'étais en train de caresser, roulé sur son dos et ronronnant. Je me redresse et m'avance vers mon petit ami, il vient directement prendre ma main dans la sienne et serre mes doigts. Il s'accroupit, je suis son mouvement et son regard.

Mes yeux tombent sur un chiot calme et timide, un petit beagle qui doit à peine avoir un an. Et à qui il manque un œil, à la place c'est une petite ligne serrée. Son seul œil nous regarde, craintif et doux à la fois. Étendu sur son ventre, devant une belle niche et son menton reposant sur ses petites pattes avant.

– Oh, c'est notre jolie petite Marza, intervient la femme qui vient de nous rejoindre, elle a quatorze mois. Nous l'avons trouvé dans la rue il y a cinq mois, mais nous n'avons jamais pu savoir si elle est née comme ça ou si elle a eu un accident. Elle était très fragile, maigre et renfermée. Je pense... je pense qu'elle se faisait battre et qu'elle a du vivre des moments difficiles là-dehors.

Harry tend lentement sa main libre vers elle, près de son museau. Marza renifle de loin, hésite, mais finit par approcher sa tête et lécher le bout de ses doigts. Un sourire apparaît sur mes lèvres, et Harry tourne son regard vers moi. J'y vois des étoiles briller, et avant même qu'il ne parle je sais déjà ce qu'il va me dire.

– C'est elle, Louis...

– Je l'ai deviné.

Je n'ai pas besoin de plus réfléchir pour voir que c'est un véritable coup de foudre entre eux. Marza reste sur ses gardes mais avance vers Harry et se laisse aller à ses caresses. Elle reste calme, sage et bien dressée. Je laisse Harry s'amuser et créer des liens avec elle pendant plusieurs minutes, en attendant je discute avec le couple, ils me racontent l'histoire du refuge. Et je trouve cela admirable. Il y a des tas d'animaux qui traînent dans les rues, qui sont maltraités, battus, traités comme des objets. Ici, ils peuvent trouver un peu d'amour et je pense que ce n'est pas encore assez répandu. Parce qu'un animal est un être vivant aussi, qui mérite de l'amour et de l'attention et du temps. Je sais qu'Harry lui donnera tout ça, et bien plus encore.

Harry revient vers nous, je glisse ma main dans son dos. Marza le regarde et nous suit à l'intérieur. Nous devons signer des papiers et payer la participation d'adoption. Je me suis déjà renseigné sur les justificatifs à fournier et les frais, je voulais que tout soit en ordre et clair lorsque nous aurons fait notre choix.

Le couple prend bien le temps de nous informer sur la manière dont prendre soin du chiot, la nourriture, le lavage, les promenades, etc... Harry écoute attentivement en hochant la tête, il pose plusieurs questions. Je dois dire que ça m'aide bien également, même si j'ai un chat depuis quelques années, ce n'est pas du tout pareil qu'un chien. L'homme nous invite vivement à revenir le voir si jamais Marza tombe malade.

Nous les remercions, le sourire d'Harry ne quitte plus ses lèvres depuis que nous sommes entrés. Plus encore depuis qu'il a posé les yeux sur notre nouvelle petite chienne.

Une fois que tout est réglé, nous emmenons Marza avec nous. Harry lui met son nouveau collier autour du cou, un que nous venons d'acheter, ainsi que les croquettes, deux gamelles et un petit panier. A bout de laisse, Marza s'assoit au sol en attendant que je remplisse le coffre de ses affaires. Harry la met finalement sur ses genoux à l'avant, une petite serviette en dessous d'elle, au cas où elle serait stressée et ferait ses besoins sur lui.

Mais Harry caresse sa tête, son dos, lui murmure des choses. Je souris, tend ma main pour caresser derrière son oreille à un feu rouge. Marza s'est bien détendue depuis tout à l'heure, même si elle tremble encore un peu et regarde autour d'elle parce qu'elle découvre un nouveau monde.

– J'espère qu'elle va bien s'entendre avec Hercule.

– Il n'est pas méchant, je réponds en souriant, c'est surtout un gros fainéant. Il dort toute la journée et demande des caresses, je n'ai jamais eu de problèmes.

– Oui, mais il n'a jamais vécu avec un chien, si ?

Je secoue la tête, Harry baisse les yeux vers Marza tandis que nous nous garons devant la maison. Mais avant de sortir, je pose une main sur la cuisse d'Harry, me penche pour embrasser le coin de sa bouche.

– Tout se passera bien mon amour, je le rassure, ils auront besoin d'un petit temps d'adaptation. Mais, nous serons là pour les surveiller et les aider.

– Je sais. Merci Louis, tu es formidable.

– Si ça te rend heureux, alors je le suis aussi.

– Je t'aime.

– Tu ne m'apprends rien.

Cette fois, c'est à son tour de me voler un baiser. Je lui souffle ces deux mots en retour, il me sourit et continue de m'embrasser. Marza bouge sur ses genoux et nous interrompt, je ris et caresse sa patte.

– Allez ma belle, prête à découvrir ta nouvelle maison ?

Le sourire qui illumine le visage d'Harry suite à mes mots vaut tout l'or du monde. Nous sortons tous les trois, Marza semble hésitante. Harry lui laisse le temps de renifler le jardin devant l'immeuble où nous avons emménagé il y a maintenant trois mois. Notre appartement se situe au deuxième étage, je porte les affaires du coffre jusqu'à l'ascenseur et il faut quelques minutes en plus pour faire entrer le chien avec nous.

Elle ne résiste pas trop pour entrer dans l'appartement, je passe avant avec les affaires, après un aller-retour. Harry tient la laisse de Marza d'une main et son panier de l'autre. Je m'avance, guette Hercule qui est confortablement allongé dans le canapé. Sur sa petite couverture.

Hary ferme la porte, je dépose les sacs sur la table de la cuisine et surveille le chat. Il regarde Marza arriver dans le salon, mais ne bouge pas. Il retourne même dans son sommeil à peine une minute plus tard. Marza, quant à elle, ne l'a même pas remarqué.

Elle fait le tour de l'appartement, prend ses marques, Harry pose son panier près du canapé et s'assoit dedans, l'observant renifler tous les coins de notre chez nous. Hercule miaule, se redresse et s'avance vers lui pour réclamer des caresses. Je termine de ranger les affaires du chien, lave ses gamelles et en remplit une d'eau, que je pose à l'entrée de la cuisine. Je fais pareil pour le chat avec ses croquettes.

Lorsque je reviens, Hercule descend du canapé et s'avance vers son bol, il s'étire, arque son dos et fixe Marza un instant qui boit. Ils se tournent autour, se chamaillent un peu pour s'amuser, mais rien de grave. Je m'assois à côté d'Harry et pose mon menton contre son épaule, mes bras passés autour de son corps.

– Je t'avais dit qu'ils allaient bien s'entendre.

– Ils viennent seulement de se rencontrer, il y a à peine deux secondes, pouffe Harry.

– Crois moi, s'ils se détestaient, ils seraient déjà en train de se battre et de sortir les griffes. Il y aura toujours des petits conflits, mais aussi et surtout des bons moments, Haz. C'est comme les enfants.

A mes mots, il tourne sa tête vers moi et sourit jusqu'à allumer des étoiles dans ses yeux. Marza s'allonge à nos pieds, sur le tapis et je redresse la tête pour mieux regarder Harry. Je glisse ma main sur sa nuque, caresse ses cheveux, mon regard ancré dans le sien.

Ses doigts passent son mon tee-shirt, contre la peau de mon dos, j'en frissonne de partout. Ensuite, c'est son front qui se pose contre le mien et nous fermons tous les deux les yeux. Sa main libre vient chercher la mienne, nos doigts se nouent et il murmure presque contre mes lèvres :

– Nous formons une belle famille, quand même, tu ne trouves pas ?

– Si, très belle.

Je sens le sourire d'Harry, malgré mes paupières closes, et c'est uniquement parce qu'ensuite il m'embrasse. Avec tout son cœur, tout son amour. Ce genre de baiser qui me rappelle constamment que je suis l'être le plus chanceux au monde.

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