(José en média )
Sheila
- C'est qui "elle" ? Dis-je en mimant les guillemets
Il but lentement une gorgée de son café avant de poser son regard sur moi. Il semblait hésiter avant de répondre. D'ailleurs il passe son index sur les contours de la tasse.
- Mon ex-fiancée, José
- Ça n'a pas l'air d'être le sujet le plus passionnant du monde ça lui dis-je en reprenant mon activité
- Non pas du tout
- Pour une fois je vois une autre émotion que la malice sur votre visage dis-je en souriant
Il me lança un regard espiègle. Et se cala dans son siège.
- Vous êtes... surprenante Sheila. Et si on arrêtait de se vouvoyer ?
- Seulement si vous vous présentez je ne tutoie pas les inconnus
- Mais tu montes bien dans les jets des inconnus
- Vous m'y avez contrainte lui rappelai-je
Il sourit. Mais de quoi je ne saurais le dire.
- Je m'appelle Leis
- Leis comment ?
- Leis Sanchez mademoiselle Tanon ça vous va ou faut-il il autre chose ?
Je leva les yeux aux ciels en gloussant. Si on me l'avait dit que je me retrouverait dans cette situation un jour j'en aurais ri certainement.
- Tu as l'air d'en savoir tellement sur moi repris-je en léchant mon doigt sur lequel une noix de mayonnaise avait échoué
Il prit du temps à répondre plus concentré sur ma gestuelle. Ses pupilles se dilataient de plus en plus et son regard s'obscurcit. Que lui arrive-t-il?
- Qu'est ce qui se passe ? Ai-je quelque chose sur le visage ? Demandai-je
- Non rien .. il baissa la tête en déglutissant
Je ne comprends pas ce qui vient de se passer mais j'espère ne rien avoir dit ou fait de mal.
Une demi-heure plus tard il n'avait plus ouvert la bouche et le silence commençait à être pesant. J'avais déjà passé les moindres recoins de l'engin sous le radar de mes yeux. Tout était chic et décoré dans des tons blancs et ocres. Je dois admettre qu'il a du goût. Les sièges sont d'un cuir très souple sans parler de la qualité de la technologie dont tout est équipé. D'ailleurs je suis censée visionner une émission de cuisine ou je sais plus quoi mais mon attention n'a de cesse d'être captivée par ..Leis. Son nom glisse dans ma gorge tel un fondant de chocolat ou une crème onctueuse. De tous les prénoms existant sur terre celui là est le premier qui me marque réellement. Tous les autres me semblent communs et vulgaires.
- Bon allez qu'est ce qui se passe ?
Il posa de nouveau son regard sur moi puis soupira.
- Rien navré
- Ok ok je me demande bien ce qui a bien pu te plonger dans un tel silence
- Merveilleux tu me tutoies enfin
Je souris en toute réponse.
- Qu'est ce que tu peux bien faire dans la vie pour gagner autant lui demandai-je réellement intriguée, je veux dire tout ça c'est très luxueux et ça doit coûter une fortune
- Je gagne bien ma vie c'est vrai je..
Une secousse l'intérrompit. Puis une autre et la voix du pilote s'empara de l'avion nous annonçant qu'on entamerait bientôt l'atterrissage.
- Toi tu restes calme et tu ne fais pas de crises d'accord ? Dit-il d'emblée
- Mais oui je te l'ai dit que ça m'a juste prise de court tout à l'heure
- Ok ..
- J'en découvre des émotions sur ton visage Leis dis-je d'un air de défi
Il rit avant de m'attirer à lui. Il m'installa à sa gauche.
- Comme cela je suis sûr que tout se passera bien
Leis
Elle lève ses jolis yeux au ciel. C'est un geste que je ne supporte pas habituellement mais fait par elle c'est tellement beau. D'autant plus qu'elle possède des iris extraordinaires d'un dégradé de noir et encadrés d'épais et longs cils. Cette femme c'est le charme à l'état pur.
- Quel intérêt ! Et si on en revenait à ton travail
- Ça n'a rien d'orthodoxe et je ne ...
Elle écarquilla grand les yeux puis s'écria:
- Mais c'est ça je me disais bien que j'avais bien entendu ce nom quelque part ! Tu es ce Leis Sanchez, le chef de la mafia cubaine, celui qui a été libéré il y a quelques temps
À l'entendre je me rembrunit. J'aurais souhaité qu'elle apprenne d'abord à me connaître avant qu'elle ne découvre cette facette là de ma vie.
- Oui c'est bien moi râlai-je exaspéré
- Alors pourquoi ils t'ont mis en prison parce que pour être patron d'une mafia il faudrait très certainement avoir des réseaux solides pour s'éviter la prison non ?
Je la dévisage assez étonné de sa réaction. Beaucoup d'autres auraient prit la poudre d'escampette.
- Sauf si tu te fais piéger par ton réseau et ça m'a valu quatre ans de prison
- Oui mais pour quel délit ?
- Le meurtre d'un ami et le pire c'est que je ne l'ai pas commis
Elle acquiesça avant de me dire
- Si tu savais combien ma tante te déteste
- Elle n'est pas la seule d'ailleurs. Mais j'aimerais repartir à zéro
Je nous libéra sur son regard interloqué
- Nous avons attéri
- Déjà ? Mais je n'ai rien senti
- Tu me diras merci plus tard viens on y va
Nous sortîmes de l'engin l'un après l'autre. Et sans un mot nous cheminions vers une voiture qui nous y attendait.
- C'était vraiment sympa pour le vol mais ça s'arrête là, je fais mon chemin et vous le votre dit ma belle une fois arrivés à la voiture
Je me contentais de lui sourire en lui ouvrant la portière.
- Mais c'est pas vrai tu n'en fais qu'à ta tête ! Dit-elle en se frappant le front à l'aide de sa main
- On ne va pas passer notre vie ici
- Mais alors c'est la dernière fois je ne veux plus rien de toi
- Ça tu n'en es pas sûre
Elle fit une grimace trop mignonne à la fois fâchée et amusée. Je grimpai dans la voiture après elle.
- Tu me donnes ton adresse par toi même ou tu préfères que j'enquête encore sur ta vie ?
- Tu m'étonne ! Je pensais que tu l'avais déjà !
- Si mais ça aurait été plus facile si tu me le disais par toi même
Elle ne parla plus du reste du trajet. La voiture se gara face à une maison peinte en orange pâle.
- On a inversé les rôles tu ne crois pas ? Dis-je faisant référence à son silence
- Moi au moins j'ai une bonne raison de me taire ! Je déteste qu'on se mette à fouiner dans ma vie
- Il fallait que je te retrouve mais à présent j'espère tout savoir par toi même
- Non je ne veux plus que tu m'approche
Elle dit cela en pressant sa main sur la poignée pour ouvrir la portière. Je fus plus rapide et lui saisi le poignet.
- Tiens
Je lui tendais une carte sur laquelle était inscrite mes coordonnées.
- Que suis-je censée faire de ça ?
- Me donner de tes nouvelles
Elle ne dit rien et se contenta de sortir en me lançant un au-revoir. Le chauffeur se chargea de sortir sa valise et sans un dernier regard pour moi je la vis s'éloigner de moi dans une démarche endiablée. Cette femme est d'un naturel déroutant. Lorsqu'encore on était dans l'avion et qu'elle s'est mise à se lécher le doigt mon sang n'a fait qu'un tour. Il faudrait que désormais j'évite de me retrouver dans de pareilles situations sinon je ne saurais répondre de moi, et encore moins de mes actes. Mais le fait est que je ne peux me résoudre à la laisser partir.
Le chauffeur remonta et le bruit de claquement de portière me ramena à la réalité. À présent je dois me rendre dans mon garage pour récupérer ce fichu carnet et enfin espérer à une vie meilleure. Peut-être un travail décent, une épouse aimante et que sais-je encore ?
Sur le chemin je me dis qu'il faudrait que j'aille rendre visite à mon père. Ça va faire quatre ans qu'il doit se lasser d'attendre ma visite mais je n'y manquerai cette fois pour rien au monde. S'il n'y avait qu'une seule personne en qui je pourrais avoir confiance sur cette terre c'est bien lui.
- Monsieur nous sommes arrivés
- Merci attendez moi dans la voiture je ne mettrais pas long
Je pris les clés du garage et sortit. Je fis le tour de la maison pour m'y rendre. Chacun de mes pas me rapprochait de mon objectif. Lorsque je saisi le cadena pour y insérer la clé je pus constater avec stupeur qu'il était cassé.
Je poussai la porte du garage précipitamment tout en me hâtant de courir jusqu'à la vielle Rolls Royce de mon père. J'ouvre la portière côté passager et abaisse la boîte à gants et fouille mais rien. Il a disparu ! Le carnet n'est pas là. Ça sent pas bon ça ! Qu'est ce que je fais ??
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