30.

Leis

4 mois plus tôt
6h

- HALCÓN !!!! Rugit une voix face à ma maison

Il se passe quoi maintenant là ? Me demandai-je en sortant de mon lit. Je chopai un t-shirt et un bas de jogging à la va-vite et sortis.

Il y avait un énorme grabuge dehors. Personne n'ira ouvrir, vu que j'ai viré, il y a trois jours, tout le monde a l'exception de Jamès. Mais lui n'est pas là ce matin , donc le rageux à l'entrée va devoir prendre son mal en patience.

Je me mouve jusqu'à l'entrée en essayant de calmer la migraine que je sens déjà monter.

- Diogo, qu'est-ce qui te prend de venir chez moi à pareille heure ?

Il s'avança l'air furibond et vînt me saisir par la gorge, ses yeux lançant littéralement des éclairs.

- Espèce de petite merde ! C'est toi qui m'a balancé aux policiers c'est ça hein !
- Si j'étais toi je ferais pas ça , tu sais que je rigoles pas !

Il me lâcha en jurant encore plus fort

- Et c'est quoi cette histoire de police ? Je suis pas une balance et tu le sais très bien !
- Ah ouais t'es pas une balance hein ?

Il faisait de plus en plus de vacarme alors je le tirai jusqu'à l'intérieur.

- Tu te crois où pour venir chez moi foutre de la merde comme ça ? Je te croyais plus civilisé que cela !
- N'essaie même pas d'esquiver le sujet petit merdeux ! Il y a même pas une semaine des putains de flics sont venus saisir une de mes planques, comme par hasard quelques jours après  que toi et moi on ait fait des affaires déclara-t-il en s'approchant de moi

Diogo peut bien me crier dessus, ou bien même me menacer, mais il ne fera rien de plus. Parce que Diogo sait que je suis capable de le couler encore plus.

Il gère la zone Sud et moi la zone Nord c'est un fait, mais pour avoir le contrôle de son territoire, il a fallu que je lui fournisse les investissements et les contacts nécessaires. Alors d'une manière ou une autre il m'est redevable jusqu'à la moelle. Encore qu'il se fait à peine accepter dans le business, et je n'ai pas besoin de dire pourquoi, il a une gueule naturelle de balance.

- Tout doux mon vieux, on a pas fait affaire ensemble. Tu as agis sur mon territoire et c'est tout. Et qu'est-ce que j'y gagnerais à te faire tomber dis moi ? C'est moi qui t'ai fait accéder à ce monde tu t'en souviens ?
- Ouais, ouais je sais ça. Mais je suis dans la merde ! Putain ! J'ai des gros clients qui vont mettre ma tête à prix si je ne leur livre pas des filles ou alors si je ne leur restitue pas leur argent. Mon nom va bientôt faire le tour des médias et si jamais c'est le cas, ils sauront exactement qui je suis, où je me trouve et ...

Il bavarde un peu trop ce con merde ! J'ai plus que ça comme soucis. Mon cerveau essaie d'échafauder un plan rapidement, mais c'est compliqué

- Bon premièrement tu te calmes ok ? Il est encore 6h du mat et j'ai pas encore émergé ! Ton business va pas couler , t'as pigé ? Premièrement on va chercher à renflouer tes caisses et rembourser tes clients, puis tu m'arrêtes ce trafic merde !
- Ce trafic de merde, c'est ce qui me fait brasser des millions de dollars
- Si t'en brasses autant tu peux rembourser tes clients alors mais compte pas sur moi s'il faut que ça continue

Il la ferma enfin et on s'assit pour faire le point. Va savoir dans quelle embrouille je me laisse encore entraîner, tout ça pour deux pupilles brunes.

3 mois plus tôt

Grâce à mes contacts, Diogo a pu reprendre son business en main.

J'ai dû aller clandestinement au Venezuela pour parler avec des fournisseurs pour qu'il ait de quoi repartir. Des hectares de plants de cannabis, et du bon . Il faudrait être con pour ne pas devenir multimillionnaire avec ça . Mais avec lui tout est possible je crois. C'est un homme tellement impulsif et immature.

De toute façon c'est terminé. Maintenant que je suis blanchi à ses yeux, il faudrait que je me reconcentre sur l'essentiel.
Je pris mon téléphone sur la commode et appelai Jamès.

- Je suis de retour, ramène toi
- Bien, j'arrive

Bref et clair.

Je rangeai mon manteau et me déchaussai. Da Silva est vivant ! Je ne sais même plus à quoi rime ma vie maintenant. J'avais la rage au ventre en sortant de taule, car je souhaitais retrouver son meurtrier et me blanchir mais j'ai l'impression de ne plus rien avoir à faire, sinon réorganiser ma vie ?

Je ne sais plus quoi inventer pour faire attendre l'inspecteur Toni. Près de deux mois que je le fais poireauter. J'aimerais bien en finir et me tirer quelque part où personne ne saurait qui je suis et où je n'aurais pas à fuir, parce que remettre ce carnet aux fédéraux revient à me coller tous les ennemis inimaginables au dos. Mais j'ai pas le droit de laisser ça arriver non ? Je dois penser à mon père ! Car si je tombe, lui sera le premier à en pâtir.

Je traversai le hall à nouveau pour aller ouvrir au nouvel arrivant.

- Bonjour bébé ! S'extasia une voix suraiguë
- Qu'est-ce que tu fous là José ?
- Mais dis moi au moins bonjour bébé ! Tu nous a fait partir de la maison depuis plusieurs semaines, alors j'ai pensé que tu devais te sentir un peu seul maintenant, et que je pourrais venir te tenir compagnie ?
- Non , tu penses mal. Je n'ai besoin de rien, merci ! Répondis-je le moins amèrement possible

La seule femme que je désire voir, doit sûrement me détester, ou bien même m'avoir oublié. Je n'en sais trop rien.

La poupée blonde face à moi esquissa une moue désabusée. Quelle grande comédienne, on aurait vraiment pû croire qu'elle était réellement sur le point de pleurer

- Leis mi amor, pourquoi es-tu devenu si méchant avec moi ? Tu m'avais promis de...
- Écoute moi bien José, dis-je en faisant un pas vers elle et elle recula, tu as perdu le droit de m'appeler mi amor , le jour où tu t'es dit que moi Halcón, je n'étais qu'un baisé entiendes ? Soufflai-je exaspéré

Son expression changea soudainement du tout au tout. Elle afficha une mine indifférente un moment puis se ressaisi. Elle se comportait exactement comme un bandit pris en plein délit.
Dieu que cette prison m'a épargné de m'encombrer d'une telle plaie. Qu moins cela

- Si tu parles du fait que je ne sois pas venu en prison bébé, je te l'ai dit que c'était impossible. Tu n'avais droit à aucune visite dit-elle en dodelinant de la tête , ces petites mimiques que je lui trouvait auparavant mignonnes me répugnent
- Non non petite péronnelle, les visites conjugales , elles étaient permises. Et quand bien même, tu aurais pû soudoyer n'importe lequel des gardiens. Mais non, derrière une barrière de bétons et de fers je ne t'apportais plus rien, je n'avais plus aucune utilité. ( En parlant mon ton ne faisait que croître et c'est ainsi que je m'avançais vers elle, au climax de ma rage ), épargne moi de tes singeries à présent , si tu ne veux pas en pâtir, elles ne sont pas du tout à mon goût et tu sais que je ne plaisante pas hein ?

Elle ne répondit pas, les lèvres plissées et le front perlant d'une goutte de sueur. Elle commence enfin à se rappeler de qui je peux bien être quand on me cherche.

- J'espère que tu m'as bien compris cette fois, alors dégage de chez moi ! Criai-je presque
- On peut trouver une solution bébé, j'en suis sûre dit-elle en essayant de me toucher

Et ce fut d'instinct, par réflexe même que mon poing se dirigea vers son visage. Pas assez rapidement néanmoins, puisqu'une main venait de s'en saisir

- Yo ! Calme toi mec ! On frappe pas sur les femmes ! Entendis-je Jamès dire

J'écrirai bruyamment et une fois mon calme repris , je les laissai là en demandant bien à Jamès de la faire dégager de chez moi.

J'avais la veine frontale qui battait extrêmement fort, j'étais calme oui , mais pas apaisé. J'en avais marre d'être entouré de personnes fausses, du moins à quelques exceptions près. Je ne fais que de plus en plus mesurer l'importance de mon petit tour en prison. Tout ce qu'il m'arrive je pense bien que c'est ma réponse à ma prière : seigneur délivre moi du mal.

Ça prendra fin, je le sais .

Jamès rentra en claquant la porte.

- Vas y te gêne pas, tu peux aussi l'arracher lui dis-je mi figue mi raisin
- T'inquiète pas c'est le but me répondit-il en m'octroyant un clin d'œil

C'était vraiment la belle époque avant, lorsque nous avions nos discussions insouciantes et légères. Lorsque nous parlions sur le ton de la plaisanterie en faisant abstraction de tout ce qui nous entourait, exactement comme maintenant. J'ai eu soudain l'impression d'avoir retrouvé un frère.

- Tu comptes me regarder comme ça encore longtemps, ça devient flippant pendejo

Je ris , pour la deuxième fois depuis ma sortie de prison. La première fois était grâce à Sheila, mi delissima Sheila.

- Ferme la tu veux ? T'as ramené à manger j'espère ?
- Non pourquoi ?
- T'es con ou tu fais exprès ? Qui vient un matin , à 8h chez des gens sans apporter a manger ?
- José ?

Je ris encore une fois, il a toujours le mot pour rire ce taré.

- T'es pas normal madre de dios !
- Oui mais bref, à 8h un homme normal devrait avoir pris le petit déjeuner, donc de nous deux c'est toi le moins normal
- Ok ! Si ça peut te faire dormir la nuit de te dire ça ..
- Bref , viens je te paie un petit déjeuner, on a beaucoup à se dire

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