1.
Sheila
Le soleil qui filtrait aux travers des rideaux de ma petite chambre suffirent à me réveiller. Je m'extirpai avec hâte de mon lit et me rendis à la salle de bain afin d'y faire ma toilette. Je revîns sur mes pas peu après et fis mon lit. <<Autant laisser l'appartement en bon état >> me dis-je. Je me vêtis comme à l'accoutumée de façon décontractée d'un simple pantalon en Jean d'une chemise carrelée et d'un sweat et chaussa ma traditionnelle paire de bottines noires et rassembla toutes mes affaires dans ma bandoulière: appareil photo, téléphone, batterie de recharge, brochure touristique accompagnée de la carte de la ville, porte-feuille, mon petit lapin en peluche. Tout y était.
Je fis un peu de rangement puis sortis. La veille encore lorsque j'avais atterri dans cette ville j'avais ressenti une excitation encore plus grande qu'habituellement et là encore cette excitation avait doublé. Vous savez ces fourmillements que vous ressentez dans tout le corps, ce débordement d'énergie, cette joie sans limite. Je suis aux anges !
Une petite odeur épicée caressa mes narines et je me laissai guider jusque là. À deux pas de là je me retrouva face à un vendeur ambulant et passai ma commande. Il me servit de la viande grillée avec de la laitue, tomates et oignons, de la mayonnaise et d'autres épices le tout entre deux épaisses tranches de pain. Je le payai et mordis à pleine dents.
Savoir cuisiner c'est un vice, il y en a qui tuerait pour une viande bien grillée, et moi parmi .
Je marchai jusqu'au niveau d'un banc public et m'y assis juste le temps de finir mon sandwich et me géolocaliser afin de déterminer mon itinéraire de la journée.
Je visitai les alentours de Venise à bord d'une pirogue puis d'un petit bateau. Tout le long je prit des clichés et restais stupéfaite face aux couleurs et la chaleur que dégage cette ville. Un tel paysage ce serait bien d'y retourner pour d'autres raisons qu'un simple voyage-photo. Plus pour une lune de miel ou simplement un voyage en amoureux. Mais il faut vraiment que j'arrête de rêver. L'amour n'existe que dans les romans et les films à l'eau de rose. Avec le nombre d'échec en matière d'amour que j'ai eu à accumuler on pourrait faire douter Shakespeare lui-même sur l'existence de ce sentiment.
Je me reconcentrai un peu plus sur les bribes de paroles de la chanson du pêcheur qui me ramenait sur la rive. Une chanson d'amour, un peu pour s'insurger contre mes pensées et briser mes préjugés stoïques.
Deux jours plus tard je quittai la ville pour rendre visite à une de mes tantes, Every en Havane. Elle a deux enfants Ana et Ado qui sont mes meilleurs amis. Elle est une mère célibataire mais ça ne l'empêche d'avoir réussi l'éducation de ses enfants. Depuis le bas âge je passe mes vacances chez elle et ça peut importe les circonstances. Elle est à présent comme une deuxième mère pour moi.
À peine l'avion atterri que la différence de température se fait ressentir. La chaleur rendait l'air lourde et je me senti, sans effort quelconque, assaillie par une immense fatigue. Je me traînais, mon gros sac au dos et ma bandoulière sur mon épaule gauche, jusqu'à la sortie. S'il y a bien une chose que je retiens de toutes les nombreuses visites que j'ai déjà eu à rendre à ma tante c'est qu'elle n'est jamais et ne sera jamais là à l'aéroport pour me récupérer. Mais par contre elle m'attend toujours à la maison en grande pompe. J'ai plutôt hâte de voir ce qu'elle me réserve cette fois ci. J'ai déjà eu droit aux gâteaux, repas fumants, glaces .. et aujourd'hui? Faites qu'il y ait du chocolat !
J'empruntai un taxi qui me laissa juste où je devais prendre le métro. Le trajet jusqu'à la maison n'est pas chose facile, un taxi, un métro et un bus. C'est laborieux. Je pus me trouver une place assise et décidai d'allumer mon téléphone. Je l'avais laissé éteint depuis la veille quand j'étais rentrée fatiguée d'une visite nocturne de la ville. Là encore c'était un phénomène étourdissant. J'avais littéralement la tête dans les étoiles.
Un tour sur Instagram me permets de constater que Matt mon ex a encore changé de copine. À croire que ce sont des papiers toilettes. Quand je pense juste que sa mère m'avait appelé au nouvel an pour me demander de retourner avec lui, soit disant qu'il aurait perdu ses repères et sa stabilité depuis notre rupture. N'importe quoi. J'enfonçai mes écouteurs dans mes oreilles et la chanson de Drake In my feelings se diffusa. Je bougeais mes jambes au rythme de la chanson m'attirant les regards de certaines personnes. Détendez vous je ne fais pas le manche.
Je me levai ravie d'être enfin à mon arrêt. J'enclenchai la descente quand soudain, alors que mon pieds n'avait même pas encore foulé le sol, je me trouvais déjà au sol. Tout le contenu de ma bandoulière était au sol. Sans compter mon épaule qui avait eu un contact trop brusque avec le sol.
- NON mais oh ! Ça ne va pas la tête? Criai-je
Mais à qui? Il n'y avait personne autour de moi. Un autre homme passa en vitesse près de moi, et je me fis bousculer à nouveau.
- C'est quoi votre problème à vous ?
Encore dans le vide
Je rassemblai mes affaires dans ma bandoulière. Mon Powerbank est bon pour la casse maintenant. Je le fourrai tout de même dans ma bandoulière. Nathan aime bien dépanner ces petites choses. Je ramassais encore mes broutilles quand je remarquai un petit carnet à la couverture en cuir d'un rouge luisant. Il y avait en tout et pour toute inscription la lettre H
D'aussi loin que je m'en souvienne je n'en possède pas. Alors à qui appartient-il ? J'hésite à le saisir ou le laisser la et tracer mon chemin. Et si c'était un signe du destin? Et si.. ? Et si...?
Ah et puis on s'en fou ! On verra bien après
Je le pris et le rangeai parmi mes affaires. Je reportai mon attention sur mon téléphone un instant et vit que j'avais pris du retard sur mon programme. Je me relevai, recalai ma bandoulière et me mis en marche.
Toujours les mêmes fleurs à l'avant de la maison. Des lys blancs, des marguerites et des roses blanches au milieu de la verdure et des herbes aromatiques dont je raffole. L'avant de la maison de ma tante à toujours cet air accueillant. En fond son mur peint en bleu ciel donne un air de paysage au bord de la mer avec ce mini jardin. Je poussai le portillon et déposai mon sac face à la porte. Je sonnai sans réponse. Apparemment j'aurais pas mon accueil princier habituel, ou pas d'accueil du tout. Je farfouille dans mon sac pour retrouver un double des clés et le glisse dans la serrure. J'entre, referme la porte derrière moi et arpente les couloirs de la maison pour retrouver ma chambre. Je balance mon sac sur la table et me jette sur le lit. Un bout de papier rose plié attire mon attention: un message de ma tante.
Sheila je serai de retour dans pas longtemps. Je t'ai fait quelques trucs à manger regarde dans le frigidaire.
Bisous
Pas besoin de me le demander 2 fois. Je fonce en cuisine et retire un plat de tarte du frigo. Je peux voir d'autres plats à réchauffer mais je les garde pour plus tard.
Je ne sais même pas à quel moment je me suis endormie. Peut-être est-ce en visionnant un viel épisode de ciné défis extrêmes. Mais ce dont je suis sûre c'est que c'est bel et bien là vielle Mercedes de tante qui m'a réveillée. Elle fit irruption dans le salon. Son expression montrait un brin de colère qui s'effaça un peu lorsqu'elle m'aperçut.
- Shei !!! Dit-elle en me gratifiant d'un câlin
- Tante Every !
- Tu as l'air encore plus ronde dis-donc lança-t-elle d'un air taquin
C'est vrai que dernièrement je m'enrobe beaucoup mais c'est pas ma faute tout de même. Et puis je n'ai jamais été une fanatique de la taille de guêpe.
- Oui mais c'est pas si grave.. et c'est pas près de s'arranger avec tes petites attentions dis-je faisant allusion à ses petits plats
- Si tu les manges c'est que tu les aimes non ?
J'acquiesçai en souriant. Je la débarrassai ensuite de sa veste en tweed et de son sac à main assorti.
Pour l'avoir côtoyé depuis 14 ans déjà je suis prête à mettre ma main au feu qu'elle était sorti pour un rendez-vous professionnel ou pour une cause tout autant importante .
- Tu avais rendez-vous avec le maire ou quoi ?
- Dis pas n'importe quoi .. j'étais au procès de ce malotru de Leis Sanchez dit-elle en râlant
- Ça ne s'est pas passé comme tu le souhaitais c'est ça ?
- Il à été foutu de le gagner ce procès ! Il n' y a plus aucune justice dans ce pays je te le jure
Elle est pas de mauvaise humeur, non, elle est d'humeur massacrante.
- Et c'est qui ce Leis Sanchez ?
- Le chef de la mafia cubaine et l'un des hommes les plus influents dans le pays. Il a tellement d'argent que ç'en est exubérant
Inculte que je suis je sais toujours pas qui c'est. Mais ça je lui dirai pas , elle est suffisamment en colère.
Alors qu'est ce que vous en pensez du premier chapitre? J'ai fait une entrée directe dans le sujet, sans préambule !
J'ai hâte de lire vos commentaires .
xXx Becca
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