L'écriture est plutôt banale. Le carnet a été acheté à un vide-grenier.

Le jour où j'ai acheté ce livre, était un jour comme les autres. J'étais à un vide-grenier. C'était un petit carnet que j'avais d'abord pensé vide. Vous savez, un petit carnet avec une couverture en cuir teintée avec un beau rouge, mais qui, additionné à la couleur du cuir, donnait à la couleur un air triste.

C'était les propriétaires du stand d'à côté qui géraient celui-ci aussi, peut-être le vendeur d'origine avait dû s'en éloigner un moment. Je l'avais donc pris pour l'acheter et en faire un carnet de poèmes, mais je me suis vite rendu compte qu'il y avait des écritures.

Sur la première page, une belle écriture expliquait le fonctionnement du carnet. Il fallait y écrire son histoire, comme on le voulait, puis le laisser passer à quelqu'un d'autre, volontairement ou non.

Je décidais de l'acheter puis m'en allait. Au moment où je repassais devant le stand, j'entendis un garçon, d'environ seize ans, demander « Et... Vous ne sauriez pas qui l'a acheté par hasard ? ». Il demandait ça aux personnes qui m'avaient vendu le livre. La femme me pointa du doigt, le regard du jeune homme suivit, et il me sourit, l'air de dire, « à toi de continuer ».

Alors j'ai lu le carnet, personne n'y a fait référence, alors moi je le fais. Je me souviens, quand j'ai commencé à lire, je me suis dit « oh c'est trop lourd, je n'arriverais jamais à les porter tout seul » tous ces secrets, toutes ces histoires.

Alors j'ai compris le but de ce carnet, il servait à partager nos secrets avec les autres, pour ne pas les porter seuls, pas comme Nicolas, qui était le premier écrivain de ce carnet, et qui avait sûrement rédigé la phrase d'introduction.

J'écris donc ici, pour que ceux qui ne comprennent pas le but de ce carnet le comprennent.

Je vais le passer à quelqu'un d'autre, je ne sais comment... Peut-être en le posant sur un banc et en laissant quelqu'un le trouver...

Ah, au fait, comme tout le monde à dit son nom, je le dis aussi. Je suis Alex.