Quand le Plaisir S'Invite
Vénus fit de moi une cité de plaisir, Vesta, une cité de remords.
Lyreia se dirigea vers les bains public, cherchant un moment de répit après cette journée éprouvante. Elle voulait se détendre, se perdre dans la chaleur de l'eau et oublier, ne serait-ce que pour un instant, les affaires politiques qui l'avaient amenée jusqu'ici.
Lorsqu'elle arriva aux bains, elle fut étonnée de trouver une femme, seule, dans l'eau. Elle était plus âgée que Lyreia, avec des traits durs et un regard perçant qui semblaient la dévisager sans relâche. Lyreia hésita un instant, se demandant si elle ne devrait pas chercher un autre bain. Mais la femme lui adressa la parole avant qu'elle ne puisse partir.
- Je ne vous ai jamais vue ici auparavant, dit-elle d'une voix claire mais basse.
Lyreia répondit poliment, sentant une pointe d'intrigue à l'intonation de la femme.
- Non, c'est ma première fois. Je cherchais un peu de calme.
La femme sourit, mais il n'y avait rien de chaleureux dans ce sourire.
- Le calme est une denrée rare à Rome, surtout pour ceux qui sont venus y chercher autre chose que des plaisirs mondains. Vous êtes ici pour affaires, je présume.
Lyreia se figea, réalisant soudain qu'elle avait peut-être été suivie ou surveillée. Le Marcus de ce matin ou bien l'autre, Claudio ?
- Oui, des affaires importantes. Mais comment pouvez-vous le savoir ?
La femme se redressa dans l'eau, laissant apparaître un tatouage sur son bras, une sorte de rose, de plusieurs pétales, dont chacune se trouve une lettre voire plusieurs, d'un alphabet que Lyreai ne connait pas.
- Je sais beaucoup de choses, jeune fille. Et je crois que vous et moi avons des intérêts communs.
Lyreia se sentait captivée par ces mots anodins prononcés par la femme. Elle avait beau essayer de résister à cette fascination, elle ne pouvait s'empêcher d'écouter attentivement chaque mot, chaque souffle de cette inconnue. Un étrange vertige s'était emparé d'elle et depuis quelque chose avait changé en son intérieur.
Finalement, cette femme se tut et Lyreia se rendit compte qu'elle avait retenu son souffle pendant qu'elle parlait. Elle la regarda avec insistance, cherchant des réponses dans ses yeux noirs.
- Je suis désolée, je ne devrais pas vous accaparer ainsi. Vous devez avoir beaucoup à faire.
La femme se leva, semblant sur le point de partir. Lyreia réalisa qu'elle ne voulait pas la laisser partir, qu'elle avait besoin de savoir qui elle était et ce qu'elle avait à lui dire.
- Attendez, dit-elle précipitamment. Je ne sais pas qui vous êtes ni ce que vous voulez, mais je sens que je ne dois pas vous laisser partir. Je vous en prie, ne partez pas. Son ton devient implorant, désespéré. Lyreai ne se reconnait pas.
La femme la regarda, son visage impénétrable. Lyreia pensa qu'elle allait refuser, mais finalement elle acquiesça.
- Très bien. Mais pas ici. Suivez-moi.
Elle sortit de la pièce, Lyreia sur ses talons. Elles traversèrent plusieurs couloirs, tournant à droite et à gauche, avant d'arriver à une petite chambre d'où s'échappait une faible lueur. La femme entra et Lyreia la suivit.
À l'intérieur, il y avait une table, quelques chaises et une bougie allumée. La femme s'assit et Lyreia la rejoignit.
- Ici, nous serons tranquilles, dit-elle simplement.
Lyreia attendit, regardant la femme avec impatience. Ses repères commencent à vaciller.
Finalement, elle, l'inconnu prit la parole.
- Je sais qui vous êtes, Lyreia. Je sais ce que vous cherchez. Et je peux vous aider à trouver ce que vous cherchez. Mais il y a un prix à payer.
Lyreia sentit un frisson la parcourir. Elle avait peur de ce que la femme allait lui demander, mais avant qu'elle n'aille le temps de réfléchir à une réplique, ses lèvres bougent d'elle-même .
- Je suis prête à payer n'importe quel prix, dit-elle d'une voix ferme, mais qui lui est étrangère. Elle ne peut plus reculer.
La femme sourit, mais ce sourire ne parvint pas à rassurer Lyreai.
- Nous verrons bien", dit-elle. "Mais pour l'instant, je vais vous raconter une histoire.
Lyréia ferma les yeux et puis...
***
La femme s'approcha de Lyreia et tendit sa main fine et bronzé vers elle. Son regard saisissant fixa le sien, laissant entrevoir une lueur étrangère à elle, venimeuse.
Elle murmura d'une voix à peine audible :
- Je suis Amarante, enchantée de faire votre connaissance. J'ai entendu dire que vous cherchiez à échapper aux tumultes de la journée. Pourquoi ne pas me rejoindre dans mon bain privé ? L'eau y est délicieusement parfumée, et l'atmosphère y est propice à la détente et à la conversation.
Cette réplique semblait fausse, creuse mais lyreai ne comprenait pas pourquoi, c'était une formalité, c'est tout.
Lyreia sentit une étrange attraction pour cette femme, qui dégageait un charme à la fois subtil et puissant. Elle accepta l'invitation sans hésitation, suivant Amarante dans les dédales de ces bains . Tout au long du chemin, elle ne put s'empêcher de remarquer la grâce et la sensualité de ses mouvements, la façon dont ses vêtements laissaient deviner les courbes de son corps parfaitement sculpté. Elle se sentait à la fois attirée et intimidée par cette étrangère. Submerger par des pensées ne sont pas siennes.
Lyreai se sentit subitement prise d'un vertige. Elle était complètement absorbée par l'aura de cette inconnue qui l'observait. Elle avait l'impression d'être dans un autre monde, un monde où le temps s'était arrêté et où seules les deux femmes existaient.
La femme tendit sa main vers elle et Lyreia la prit instinctivement, sentant une étrange énergie s'écouler à travers ses doigts, un picotement étrange, mais agréable. Elle avait l'impression que la femme pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Lyreia se sentait nue, exposée devant elle, mais elle ne pouvait pas détacher son regard de ses yeux hypnotiques.
- Tu es spéciale, Lyreia. Tu as quelque chose que je n'ai jamais vu auparavant , dit la femme avec un sourire doux .
Lyreia se sentit à la fois flattée et effrayée. Elle avait l'impression que la femme connaissait des choses qu'elle-même ignorait sur elle. Et elle voulait en savoir plus.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle avec prudence.
La femme rit doucement. - Je suis juste une voyageuse, Lyreia. Une personne qui a vu beaucoup de choses dans sa vie. Et toi, que recherches-tu ?
Lyreia baissa les yeux, incertaine. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait.
- Je ne sais pas, admit-elle finalement.
La femme lui caressa doucement le bras. « Ne t'en fais pas, Lyreai. Tu trouveras ce que tu cherches. Il suffit d'être ouverte à toutes les possibilités.
Lyreia sentit une chaleur se propager à travers son corps, comme si la femme venait de lui donner un peu de son énergie. Elle sourit timidement. « Merci. »
La femme se leva gracieusement.
- Je dois y aller, Lyreia. Mais nous nous reverrons bientôt.
* * *
Lyreia sentit une bouffée de chaleur la submerger alors que la femme posait ses yeux sur elle. Elle ne pouvait s'empêcher de remarquer la beauté hypnotisante de cette inconnue, sa peau douce et ses lèvres charnues.
- Je sais qui vous êtes, Lyreai. Je sais ce que vous cherchez. Et je peux vous aider à le trouver. Mais il y a un prix à payer.
Lyreai ne pouvait pas se détourner du regard d'Amarante. Elle pouvait sentir la tension en elle et dans l'air alors que la femme s'approchait lentement d'elle, presque comme une danse.
-Je suis prête à payer n'importe quel prix, murmura Lyreai, captivée par l'intensité de la femme et impatiente.
Lyreai parle, mais elle n'est pas maître de ses mots.
La femme sourit alors, d'un sourire qui exprimait un mélange de malice et de séduction.
-Nous verrons bien, dit-elle d'une voix légèrement rauque. Mais pour l'instant, je vais vous raconter une histoire.
Lyreia était complètement envoûtée par elle alors que celle-ci commençait à raconter son histoire. Les mots semblaient caresser les oreilles de Lyreia, son ton de voix et les pauses délibérées ajoutaient à l'atmosphère une intensité qui coupait le souffle.
La femme parlait d'un temps oublié, d'un pouvoir magique qui avait été perdu depuis longtemps. Lyreai ne pouvait s'empêcher de penser que cette histoire était plus qu'une simple fiction pour cette femme.
- Et maintenant, Lyreai, dit Amarante, brisant le charme de son histoire. Le prix que vous devez payer est le suivant...
La femme se pencha légèrement en avant, fixant intensément Lyreia d'un regard presque satanique, ses iris noirs semblent se délatter de plus en plus.
Lyreai ferma les yeux sans pouvoir les rouvrir.
"votre âme "
c'était une mélodie, pas une réalité, ce mot s'est évanoui avant de s'ancrer en elle, et puis tout va recommencer comme à chaque fois.
***
- Autrefois, il y avait une déesse nommée Eurydice. Elle était belle, intelligente et puissante, mais elle était malheureuse. Elle était piégée dans une vie qu'elle ne voulait pas et ne pouvait pas s'échapper.
Lyreia écoutait avec attention, captivée par l'histoire ou bien par Amarante.
- Eurydice avait tout ce qu'elle voulait - le pouvoir, l'argent, la beauté. Mais elle avait aussi une soif insatiable de quelque chose de plus. Elle voulait quelque chose qui ne pouvait pas être acheté avec de l'or ou de l'argent.
Lyreia sentit un frisson parcourir son corps alors que Amarante s'approchait encore plus près d'elle.
- Elle voulait une liberté qui n'est donnée à une simple mortelle. Elle voulait franchir des limites invisible pour les autres.
Amarante s'arrêta, ses yeux toujours et infiniment accrochés sur ceux de Lyreia.
- Et toi, Lyreia, qu'est-ce que tu veux vraiment ? Qu'est-ce qui te rendrait vraiment heureuse ?
Lyreia réfléchit un instant, cherchant la réponse à cette question.
- Je ne sais pas, dit-elle finalement. Je veux juste être être libre. Faute de trouver une autre réponse, après tout elle ne cherche rien vraiment.
La femme sourit de nouveau, cette fois-ci avec une touche de tendresse.
- Alors laisse-moi t'aider à trouver cette cette liberté. Mais rappelle-toi, tout a un prix.
Lyreia hocha la tête, alors même qu'elle n'avait pas de raison pour le faire.
- Je suis prête à payer le prix, murmura-t-elle avec un goût familier.
Amarante sourit de nouveau, mais cette fois-ci, Lyreai avait l'impression qu'il y avait quelque chose de plus sinistre dans son regard.
- Bien. Nous allons commencer tout de suite.
Lyreia sentit la main de la femme se poser sur sa joue, la caressant doucement. Elle ne pouvait résister, sa confiance, son être lui échappaient.
- Vous êtes une femme fascinante, dit-elle finalement, essayant de briser le silence pesant.
Amarante sourit de nouveau, attendrie .
- Vous aussi, Lyreai. Vous avez quelque chose de spécial en vous, quelque chose qui m'appartiens.
Lyreai ne sut pas comment répondre à cela, mais elle sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine sans raison, ces mots sans importances pourquoi résonnent-ils en elle comme ça ?
- Je vais vous aider à découvrir ce qui se cache en vous, dit-elle d'une voix douce, mélodieuse. Mais vous devez me promettre de suivre mes instructions à la lettre. Cela ne sera pas facile, mais je vous assure que cela en vaudra la peine.
Lyreia hocha la tête, ne sachant pas quoi dire d'autre ou bien incapable de faire autrement.
La femme se rapprocha encore d'elle et prit son visage entre ses mains. Elle plongea son regard acéré dans celui de Lyreai et approcha ses lèvres des siennes.
Un frisson parcourut le corps de Lyreai alors que la femme effleurait doucement ses lèvres avec les siennes à mainte reprise, puis glissait sa langue entre les lèvres de Lyreai pour approfondir le baiser. Le temps sembla s'arrêter tandis que les deux femmes s'embrassaient, leurs corps se pressant l'un contre l'autre.
Enfin, Amarante recula légèrement, laissant Lyreai haletante et les joues rougies.
Lyreai avait perdu le contrôle d'elle même.
"Et si tu veux me suivre, tu dois accepter que je sois celle qui te guidera." ces mots semblent venir de loin, transporter vers Lyreai via des chemins inconnus et elle leurs céda de la place.
Elle hocha la tête en signe d'acceptation, de résignation.
- Je vous suis", dit-elle. "Où que vous alliez, je vous suivrai."
Un autre baiser doux mais passionné s'en suivit, comme si un feu intense brûlait entre elles. Lyreia se sentit submergée par une vague d'émotions qu'elle ne pouvait pas décrire. Elle avait l'impression que le temps s'était arrêté et ne se rappelait même pas à quoi il servait.
Quand elles se séparèrent enfin, Lyreai se retrouva à bout de souffle, ses yeux plongés dans ceux d'Amarante.
- Maintenant, tu es prête, déclara Amarante d'une voix paisible. Prête pour ce que vous cherchez. Mais n'oubliez pas, il y a toujours un prix à payer.
Lyreia hocha la tête, incapable de parler.
La femme se leva, prête à partir.
Je te verrai bientôt, dit-elle avant de disparaître dans l'obscurité.
Lyreai resta là, seule avec ses pensées, essayant de comprendre ce qui venait de se passer.
Elle ferma les yeux, tout ceci est étrange, elle ne comprends pas bien ce qui est entrain de se passer, un rêve ?
les scènes se rejouent, une après l'autre, en désordre, le bain, la chambre, le baiser, l'histoire ou bien dans l'autre sens. Elle ne sait plus, le corps de la femme, ses mains, puis l'histoire, après la chambre.
Les souvenirs se bousculent dans l'esprit de Lyreai, confus et désordonnés. Elle n'aurait jamais pensé être capable d'une telle passion, d'une telle intimité avec une femme. C'est comme si elle avait été envoûtée.
Elle ferme les yeux et plonge dans l'eau chaude du bain, essayant de se calmer, de mettre de l'ordre dans ses pensées. Mais même l'eau ne parvient pas à apaiser son esprit enfiévré. Les images continuent de défiler, comme un film qui se repasse en boucle, et Lyreai se sent de plus en plus troublée.
Elle se surprend à penser à Amarante, à ses courbes, à ses gestes, à ses sourires mystérieux. Elle ne comprend pas pourquoi elle est autant attirée par elle, mais elle ne peut pas nier l'intensité de ses sentiments.
Elle ne sait pas comment gérer cette nouvelle part d'elle-même.
<<Lyreia, je t'ai enfin trouvée. Je suis celle que tu cherchais, la voix des ombres. >>
Ce n'est qu'un murmure.
La danse va bientôt commencer.
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