Quand la Nuit S'Empare de Nous I


Car les rêves se fanent comme les roses au soleil.



Lyreai ouvrit les yeux, surprise de se retrouver dans une chambre inconnue. Elle se frotta les tempes, essayant de se rappeler comment elle avait atterri là. Sa tête lui faisait mal, comme si quelqu'un y avait planté un marteau. Elle essaya de se rappeler ce qui s'était passé la nuit précédente, mais tout était flou, comme si elle avait été sous l'emprise d'une substance étrange.

Soudain, une image lui vint en tête. Des ombres mouvantes, qui semblaient s'agiter autour d'elle, lui murmurant des choses incompréhensibles dans une langue inconnue. Elle se souvint avoir essayé de les chasser, mais ils étaient revenus, plus insistants que jamais.

Elle se redressa, essayant de se calmer, mais la migraine la fit vaciller. Elle s'assit sur le bord du lit, la tête entre les mains, essayant de comprendre ce qui lui était arrivé.

Les ombres revinrent, plus sombres que jamais, semblant se matérialiser autour d'elle. Elle se sentit enveloppée par leur présence, comme si elles la maintenaient captive.

Les murmures devinrent plus intenses, presque insupportables, comme si quelque chose essayait de la forcer à les écouter. Elle se mit à trembler, prise d'une peur panique.

Puis, soudain, les ombres se dissipèrent. Lyreai µse retrouva seule dans la chambre, les draps froissés autour d'elle.

D'ésolav. Arthus. Gáin. Lirë. Kalië.

Les mots tournoyaient dans sa tête. Certains étaient familiers, d'autres n'évoque rien. Elle essayait de les comprendre, de les assembler, mais ils demeuraient comme les fragments dispersés d'un vase brisé, impossible à recoller. Elle ne savait pas si elle rêvait ou si c'était réel. Tout lui semblait flou, confus.

Lyreai sortit de l'auberge où elle s'est réveillée et se dirigea vers un petit marché pour acheter quelque chose à se mettre sous la dent. Elle se sentait un peu mieux, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à cette nuit étrange et à ses conséquences. Elle avait embrassé une femme, une inconnue, et avait eu l'impression d'être sous son emprise.

Elle secoua la tête pour chasser ces pensées et se concentra sur son bout de pain. Elle était ici pour une raison, elle devait trouver quelque chose. Mais quoi ? Elle ne se souvenait plus exactement, elle se rappelle d'une mission, mission de haute importance, mais elle ne sait plus si elle l'avait déjà accomplie ou pas.

Où devait-elle aller maintenant ?

La ville de Rome est en pleine effervescence, avec ses nombreux temples, ses marchés, ses théâtres et ses arènes. Les rues sont remplies de gens de toutes les classes sociales, des riches patriciens aux esclaves pauvres.

Lyreai se promenait dans les rues animées de Rome, s'attardant devant les étals des marchands, écoutant les musiciens de rue et admirant les sculptures. Elle avait décidé de passer quelques jours à Rome pour explorer la ville, mais au fond d'elle, Lyreai avait l'impression que quelque chose la retenait dans cette cité.

Elle se dirigeait vers le Forum romain, un des endroits les plus célèbres de la ville, lorsque ses yeux croisèrent ceux d'un homme qui marchait en sens inverse. Il la fixa un moment avant de sourire et de s'approcher d'elle.

"Bonjour, je suis Claudio", dit-il en se rapprochant plus d'elle, sourire aux lèvres, dans ses mains un panier de fruits.

Lyreai lui rend un sourire interrogateur . Elle se souvenait de lui, bien sûr, mais n'était pas sûre qu'il se rappelle d'elle, de combien de jours datent leurs rencontre ?

c'était hier , quelques heures, une nuit, mais pour elle s'en est d'une vie, des mois et pourquoi pas des années. Lyreai a perdu le sens du temps.

- Je suis Lyreai, dit-elle. Nous nous sommes déjà croisés, il me semble, en compagnie d'un certain Marcus. Cela remonte à un certain temps, je pense.

- Oui, je m'en souviens, lui répond Claudio en souriant, bien que cette fois-ci son sourire semble un peu forcé, mais Lyreia ne semble pas s'en apercevoir.

- Que fais-tu encore ici à Rome ?

Lyreai ne désirant pas lui raconter sa vie et surtout lui avouer qu'elle même ne sait pas vraiment ce qu'elle fait ici, elle lui expliqua donc qu'elle était là pour visiter la ville et en apprendre davantage sur la culture romaine.

- Je peux t'aider à découvrir les meilleurs endroits de la ville si tu veux, dit Claudio, le regard séducteur. "Et pourquoi ne pas venir à une soirée chez moi ce soir ? ça sera amusant, je te le promets."

Lyreai hésitait à accepter l'invitation de Claudio. Elle ne le connaissait pas vraiment. Elle se demandait pourquoi il lui proposait une soirée aussi spontanément. Elle avait besoin de plus d'informations avant de se décider. Car après tout elle ne connait personne ici, pourquoi d'ailleurs ?

Mais pour une jeune fille qui fait ses premiers pas dans l'âge adulte, rien n'est plus flatteur, rien n'est plus délicieux pour l'âme qu'un regard intéressé et séduisant de la part d'un homme que l'on pourrait qualifier de beauté divine. Lyreai n'en avait croisé que peu de cette espèce, mais jamais d'aussi beaux.

- Claudio, je ne sais pas si c'est une bonne idée, répond-elle enfin, même si elle ne désire qu'une chose, accepter. Je ne vous connais pas assez bien pour accepter une invitation à une soirée. Pourquoi voulez-vous que j'y aille ?

Elle est un peu méfiante vis-à-vis de lui, seulement ce n'est pas pour les bonnes raisons.

Claudio sourit et leva une de ses mains en signe de paix.

- Je comprends votre méfiance, Lyreai, je ne demande rien en échange. Je te propose juste l'occasion de passer un bon moment . Et j'aime entendre les histoires des gens. Et si je peux aider en même temps, c'est encore mieux. Déclara-t-il en finissant sa phrase par un clin d'oeil.

Lyreia réfléchit un instant. Elle se demandait si elle pouvait faire confiance à Claudio, mais en réalité, elle était fascinée, voire charmée par son regard azuré. Un regard qui, dès leur première rencontre, avait fait monter le feu jusqu'à ses joues et qui désormais troublait sa raison.

- Faites-moi d'abord visiter le forum !, répond-elle en souriant, essayant de se montrer joviale et enjoué . Et peut-être que je considérerai votre invitation. rajoutat-elle en un clin d'oeil avant de prendre les devants.

Claudio éclata d'un rire léger, doux et tout en souriant il lui répond.

- C'est un marché conclu, Lyreai.

L'espace d'un instant, Lyreai eut comme une prise de conscience. Elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas dans son attitude à elle, son comportement, sa manière d'être et d'agir, mais cette impression se dissipa rapidement.

- Tu veux bien accepter cette pomme de ma part ? demanda Claudio à Lyreai, ils ont flâné dans les rues pendant quelques heures, avant de se reposer dans un jardin peu fréquenter.

Il prit place à ses côtés sur l'herbe fraîche, enveloppé dans une toge romaine. Ses yeux azur reflétaient la sérénité du ciel, ses cheveux blancs bouclés encadraient un visage tanné par le soleil. Les poils fins de ses bras semblaient frémir à chaque brise légère. L'air ambiant portait le parfum boisé de sa présence.

D'un geste soudain, Lyreai tourna la tête vers lui, et, que ce fût par hasard ou par volonté, leurs lèvres se rencontrèrent. Si, au départ, Claudio sembla surpris, l'instant d'après, il répondit à son baiser avec plus de ferveur. Puis, à bout de souffle, ils se séparèrent, Claudio arborant un sourire éclatant, Lyreai rougit, sa timidité fleurit comme une rose.

Claudio l'attira alors contre lui, l'incitant à reposer sa tête sur son torse, la prenant dans ses bras. Observés de loin, ils semblaient être des amants de longue date, mais en réalité, ils n'étaient que deux étrangers qui s'étaient rencontrés quelques heures plus tôt.

Lyreai sembla tout oublier, non pas de sa propre volonté, mais une brume épaisse envahit sa mémoire, effaçant tous ses beaux discours sur son appartenance aux Sylvestres et sa répugnance envers les hommes. Si on lui avait présenté une épée à ce moment-là, elle aurait juré qu'elle ne la brandirait jamais.

- Alors, Lyreia, qu'en pensez-vous ? Vous venez à ma soirée ?

Lyreia ne peut que acquiescer .

- oui, je viendrai.


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