~17~ Activité d'escalade

Hey! Pardon du retard... la semaine dernière, j'étais à fond dans Mo Dao Zu Shi qui a pris tout mon temps libre habituellement consacré à l'écriture. Promis, je me rattrape cette semaine >~<.

~JOUR #18: Reiner~

Trois jours se sont écoulés depuis que j'ai accepté le « jeu » imposé par Bertholdt et pour l'instant il me refuse toutes tentatives de rapprochement. Bien qu'il m'intéresse et que nous soyons théoriquement en fréquentation, je colle davantage Jean afin d'assouvir mes besoins affectifs et essayer de convaincre le séduisant brun d'également profiter de mon corps. Malheureusement, le garçon que je désire reste aussi glacial qu'un iceberg, impossible à influencer. Mon meilleur ami a finalement dû m'ordonner de moins agir comme une sangsue puisque ces échanges physiques répétitifs déplaisent à Marco qui ressent de la jalousie à cette vue. Mon plan a lamentablement échoué.

Afin de gagner des points dans le cœur du ravissant Bertholdt, je le traite comme un roi.

Chaque jour, je vais moi-même chercher le plateau contenant son petit déjeuner que j'offre au garçon avec galanterie. Lorsqu'il veut s'assoir quelque part, je lui tire une chaise, j'ouvre la porte sur son passage et je fais tout pour devenir un véritable gentleman à ses yeux. Une fois, j'ai même chassé tous les gens de la douche pour laisser la place au prince pudique. Bertholdt ne m'a jamais rien demandé de tout ça, mais c'est le meilleur moyen pour qu'il m'offre le privilège de câliner son corps appétissant. J'ai besoin de contacts physiques!

-Alors, comment ça avance avec Bertholdt? chuchote Jean alors que nos attendons l'autobus censé nous amener dans un centre d'escalade, tu m'as dit qu'il t'a pardonné, mais vous ne semblez pas particulièrement proches.

-C'est mort de chez mort. Je fais preuve d'une patience que j'ignorais posséder avec les gars! Hier soir, Berthy m'a dit que mes chances d'un jour sortir avec lui sont montés à cinq sur dix. Avant, elles étaient à un, donc c'est une bonne avancée.

-Il te donne vraiment des notes ?!

-Yep. Chaque geste qui lui plait fait augmenter mon résultat et si quelque chose l'agace chez moi, je descends l'échelle. Ce gars est un monstre caché sous un visage d'ange. C'est moi qui te le dis.

-Hum... Bonne chance, Reirei.

Il tapote mon dos d'un geste compatissant, un sourire moqueur sur ses fines lèvres alors que l'autobus se stationne devant notre groupe de campeurs. Les gens commencent à y monter, puis je laisse Sa Majesté passer devant moi avant de le suivre jusqu'au centre du véhicule long où nous nous assoyons. Les bancs ne sont pas larges, ce qui permet à nos cuisses de se frôler. Depuis quand suis-je prude au point d'être excité par si peu? Ce garçon va me rendre fou.

-POUSSEZ-VOUS, hurle Eren en montant à bord de l'autobus, NE ME DITES PAS QUE VOUS MANQUEZ DE POLITESSE AU POINT DE REFUSER DE DONNER PRIORITÉ À UN JEUNE HOMME BLESSÉ?

-Eren, je n'ai pas besoin d'un traitement particulier, réplique timidement Floch.

Le roux monte à bord de l'autobus en sautillant sur une seule jambe, ses béquilles portées par son meilleur ami qui force des filles à quitter un banc à l'avant afin que Floch puisse s'y assoir sans devoir aller plus loin. Il y a trois jours, ce dernier a dû aller à l'hôpital en pleine nuit après s'être mystérieusement blessé après le couvre-feu. S'il croyait au début sa visite aux urgences inutiles, sa cheville est finalement cassée, le forçant à restreindre ses activités au camp. Depuis, Eren concentre toutes ses forces à le protéger, oubliant de lancer ses habituels commentaires homophobes. En fait, seuls les regards dégoutés qu'il envoie à Jean et Marco trahissent ses pensées. Que leur reproche-t-il cette fois?

-Tu as déjà fait de l'escalade avant? me demande soudainement Bertholdt en regardant par la fenêtre, moi, j'ai déjà voulu essayer, mais ma mère disait que c'était trop dangereux.

-Une seule fois. C'est la première fois que ce camp organise cette sortie. Ta mère a l'air du genre mère poule, je me trompe?

-Elle l'est. Quand j'étais jeune, je n'avais pas le droit de dormir chez des amis ou de participer à des activités dangereuses. Elle a même hésité à m'envoyer dans ce camp. C'est mon... quelqu'un de proche à ma famille qui l'a convaincu.

J'avais raison, il n'est pas un sans histoire, ayant une raison quelconque pour être ici. Est-ce à cause de sa mère surprotectrice? J'aimerais le questionner, mais un moment viendra où il aura lui-même envie de me raconter le récit de sa vie. C'est ce qui nous est tous arrivé, même si Floch a été le plus réticent. Ce garçon prenait toujours sa douche seul avec Eren qui empêchait les autres de rentrer par respect pour le roux complexé par les cicatrices sur son dos. Comme personne ne se doutait de la gravité de son passé, nous avons cru qu'il était seulement difforme sous ses vêtements ou anxieux.

Afin de lui prouver que nous n'accordons aucun jugement envers son apparence, Jean a eu l'idée d'organiser une journée « ridicule » secrète. Sans inclure Floch dans la confidence, nous avons emprunté des costumes dans la réserve du camp et des jupes à certaines filles qui ont accepté de nous aider. Maquillés et vêtus de manière grotesque, nous avons passé la journée dans cet accoutrement sous le regard confus du garçon visé. En comprenant notre soutien, il a fondu en larmes et a eu le courage de nous révéler la vérité sur son passé d'enfant martyr, nous laissant tous bouche bée.

Ça, personne n'aurait pu le prédire.

-Moi, c'est de mon père que je suis proche, avouai-je, parfois j'ai l'impression qu'il est même mon ami. Quand j'ai des problèmes, je me réfère à lui et il sait comment me conseiller. Même quand j'ai fait mon coming-out en tant qu'homosexuel, il n'a pas bronché et il s'est contenté de me féliciter. En fait, quand j'y pense, mon ancien petit ami m'accompagnait et je l'ai tout simplement présenté comme mon mec.

-Quand je l'ai dit, ma mère s'est mise à pleurer. Elle était triste de savoir son unique enfant différent, même si je suis certain qu'elle s'en doutait depuis longtemps. Quand j'étais jeune et que je regardais Scooby Doo, je disais que je marierais un jour Fred, que c'était mon futur amoureux. Bien sûr, je ne savais pas que ce n'était « pas normal ». Ma mère m'a ensuite empêché de regarder cette émission, disant que c'était une mauvaise influence pour moi. Elle a toujours essayé de me convaincre que j'étais amoureux de ma meilleure amie, Annie, qu'un jour l'on se marierait. Je savais que c'était faux. Quand j'ai amené Porco à la maison pour la première fois, elle s'est tout de même forcée à l'apprécier et elle a fini par tout accepter.

-Porco, c'est ton ex ?

-Oui.

Bertholdt baisse les yeux, laissant apercevoir son nez aquilin. A-t-il déjà été brisé pour posséder une telle forme ? J'ai envie de le questionner, mais je profite du moment pour simplement l'écouter. S'il me le permettait, mes bras l'entoureraient avec force afin de lui témoigner mon soutien. À sa place, je n'aurais pas supporté être à ce point couvé par une mère stricte.

Plus le brun parle, plus j'ai le sentiment de ne pas réellement le connaitre. Son passé est un mystère qu'il me livre à petit feu, faisant lentement tomber les briques qui l'entourent solidement. Il veut me laisser une ouverture, je le sens. Avant que je puisse tenter un rapprochement risqué, la main de Bertholdt se glisse doucement sur la mienne alors qu'il tourne les yeux vers la fenêtre pour admirer le paysage. Un sourire idiot se grave sur mes lèvres et je serre doucement ses doigts, profitant de ce rare moment affectif.

L'autobus entre dans le stationnement d'une bâtisse rectangulaire dont les hauts murs sont d'un gris pâle moderne. Les immenses fenêtres laissent apercevoir la salle d'escalade intérieure vers laquelle nous nous dirigeons en groupe, guidée par Erwin et Hansi qui viennent aussi pour la première fois. Malheureusement, je dois lâcher la main de Bertholdt pour quitter le véhicule.

Après avoir franchi la large porte automatique du centre d'escalade, un homme de taille moyenne dans la trentaine d'années vient à notre rencontre. Souriant d'un air bienveillant, le visage de l'employé est obstrué par une courte barbe et un foulard enroulé sur sa tête cache la moitié de ses cheveux clairs. Il discute quelques instants avec les responsables du camp avant de se retourner joyeusement en notre direction :

-Salut, les jeunes. Je suis Dieter Ness, votre responsable pour la journée. Avant de commencer, pour votre sécurité, je vais vous expliquer les règles de bases.

L'homme commence à expliquer le règlement avec entrain, visiblement passionné par son travail. Contrairement aux employés de parcs d'attractions qui semblent au bord de la dépression lorsqu'ils s'occupent d'un manège, voir quelqu'un d'aussi énergique est rafraichissant. Je n'ai jamais compris pourquoi des gens qui travaillent au public se forcent si peu pour servir les clients. En tant qu'entraineur dans un gym dans ma vie de tous les jours, jamais je ne montrerais aux autres ma mauvaise humeur. C'est la moindre des choses et ainsi, les personnes que j'entraine me témoignent du respect.

Une fois son monologue achevé, Dieter nous entraine dans la pièce spacieuse où sont rangés les harnais de sécurité. Il nous explique rapidement comment l'enfiler, puis nous essayons de le copier. Comme je peine à serrer les ganses correctement autour de mon corps musclé, Bertholdt m'aide de ses longs doigts agiles.

Le groupe doit ensuite suivre l'employé jusqu'à l'immense salle où se trouvent les murs d'escalade qui se rendent jusqu'au haut plafond. Tous de tailles différentes, les murs sont parfois voutés ou ils forment des bosses pour les plus expérimentés qui tentent de ressentir des sensations fortes. Monsieur Ness s'arrête près d'une paroi moins haute et droite servant pour les amateurs de notre calibre.

-Toi et toi, venez en avant, ordonne l'homme en pointant Eren et Livai, vous aller être les premiers ! Donc toi, tu vas grimper pendant que lui va retenir ton poids depuis le sol. Je vais tout vous apprendre, soyez sans crainte.

Eren déglutit en comprenant que Livai sera responsable de sa sécurité. Il tourne doucement la tête vers le petit ténébreux dont les lèvres sont relevées dans un rictus effrayant, puis il blanchit.

-Vous voulez-dire, que c'est lui qui va m'empêcher de tomber ? souffle Eren avec effroi.

-Oui, répond fièrement Dieter, l'escalade est un vrai travail d'équipe.

-Il va tout faire pour me laisser tomber ! Changez-moi de partenaire !

Son regard est effrayé, démontrant son manque de confiance envers le nain qu'il n'a jamais cessé d'humilier depuis un an. C'est la première fois que je vois Eren dans un tel état. En cet instant, il doit regretter les blagues douteuses qu'il lance chaque jour à Livai et maudire le karma qui se retourne contre lui. Alors que l'employé ne sait pas comment réagir, Erwin s'avance vers Eren :

-Voyons Eren, je suis persuadé que tu n'as rien à craindre. Pas vrai, Livai ?

Le ton de sa voix reflète le doute, ce que Eren ne manque pas de remarquer, paniquant davantage. Sur ses béquilles, Floch avance pour défendre son meilleur ami, mais Dieter l'interrompt en choisissant de nous laisser faire nos équipes. C'est le seul moyen d'éviter un horrible drame.

Avec Bertholdt comme coéquipier, je passe une fantastique journée à escalader et redescendre certains murs. Curieusement, le beau brun est meilleur que tout le monde, devenant le premier du groupe à atteindre un haut sommet. Depuis le début de ce camp, c'est la première fois que ce garçon parait à ce point s'amuser. Le large sourire sur ses lèvres reflète le plaisir que lui procure cette activité. Il est encore plus beau lorsque ses yeux brillent.

Le soleil commence à se coucher et nous devons malheureusement retourner dans l'autobus pour le trajet jusqu'au camp. Bien que je sois habitué à m'entrainer, mes bras sont douloureux après avoir supporté mon poids une journée entière. Comment Bertholdt a-t-il fait pour supporter cet effort une journée entière alors qu'il est svelte comme une planche à pain ? Une fois dans notre banc, ses yeux ferment d'un geste adorable, laissant enfin paraitre sa fatigue. Réalisant que je fixe sa main libre avec envie, le garçon me l'agrippe et laisse tomber sa tête sur mon épaule. Ce comportement soudain fait accélérer les battements de mon cœur.

-Je suis épuisé, souffle-t-il.

-Alors, dors. Je vais te réveiller en arrivant, si tu veux ?

Bertholdt marque une pause, restant immobile un instant. Lorsqu'il décide d'ouvrir à nouveau la bouche, la fatigue rend sa voix faible :

-Tes chances viennent de monter à sept sur dix.

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