Semaine 4 : le conte

Le tombeau des coquelicots

Il était une fois un petit garçon, qui vivait avec sa grand-mère dans une petite maison, tout près d'un champ de coquelicots.

Il n'y avait rien d'autre que des coquelicots, de l'herbe jaunie par le soleil d'été et des chemins de terre qui menaient loin, très loin, plus loin que les minuscules jambes du petit garçon ne pouvaient le porter.

Ce petit garçon vivait donc avec sa grand-mère, une vieille femme souriante et chaleureuse aux longs cheveux gris.

Elle avait été une jolie femme lorsqu'elle était jeune, mais sa beauté avait fané comme les coquelicots.

Le petit garçon trouvait tout de même sa grand-mère magnifique, en partie car c'était la seule personne qu'il n'ai jamais vu.

La grand-mère était très gentille et ne criait que très rarement sur son petit fils.

À vrai dire, elle n'avait crié qu'une seule fois.

Le petit garçon se rapelerai toujours de ce souvenir.

C'était un soir de printemps, ou peut-être d'été. Il faisait nuit et la fraîcheur était agréable. Le petit garçon et sa grand-mère regardaient les étoiles, et, à un moment, l'enfant avait tendu la main pour cueillir un coquelicot.

Sa grand-mère l'avait brusquement sermonné :

- Ne cueille pas les coquelicots !

Le petit garçon l'avait regardé avec des grands yeux.

- Pourquoi ? Ils sont si beaux...

- C'est vrai. Mais les coquelicots sont des fleurs très fragiles ! Si on les touche, elles meurent.

- Mais... c'est triste. Ça veut dire qu'on ne peut pas en profiter.

- Si, mais tu ne peux pas les cueillir. Quand tu cueille une fleur, tu la tue.

- Mais mamie ! On ne peut pas tuer une fleur ! Si on la met dans de l'eau...

- Elle meurt quand même. L'eau ne fait que retarder l'échéance !

Le petit garçon, étonné par la réaction de sa grand-mère, avait simplement hoché la tête.

La grand-mère se calma et murmura d'une voix plus douce :

- Mon petit. Promets-moi de ne jamais cueillir des coquelicots. Jamais. Tu comprends ?

Le petit garçon avait promis, mais la réction de sa grand-mère n'avait en vérité que renforcé sa curiosité.

Un jour, la grand-mère était partie sur les longs chemins de terre, qui menaient loin, très loin de la petite maison, des champs de coquelicot et du soleil d'été. 

Elle était partie pour la ville.

Elle avait dit qu'elle allait revenir bientôt, avant que le soleil se couche.

Cela voulait dire que, pour la première fois depuis très longtemps, le petit garçon allait être seul.

Il était à la fois terriblement inquiet et extrêmement excité.

Il allait être seul, et n'aurait personne pour lui fixer des limites.

Personne pour lui interdire des choses.

Personne pour l'empêcher de cueillir des coquelicots.

Il découvrait le sens du mot "liberté".

Un si joli mot, qui faisait pourtant parfois un peu peur.

Le petit garçon était donc seul, et tentait de résister à la tentation de cueillir un coquelicot.

Juste pour voir.

Grand-mère n'allait pas lui en vouloir pour un coquelicot en moins, si ?

Le petit garçon était curieux, tellement curieux de savoir de comprendre la réaction de sa grand-mère.

Il se dirigea donc vers les prés abandonnés de toutes cultures depuis des siècles, où poussait uniquement des herbes sauvages jaunies par le manque d'eau, et les coquelicots rouges vifs.

Un si beau rouge...

Il choisit une des fleurs.

Un très beau coquelicot, qui semblait pourtant commencer à faner.

Un peu comme Grand-mère.

Le petit garçon hésita un instant, avant de saisir la fleur entre ses petits doigts, et de casser la tige.

À cause de l'impact, les quatres pétales rouges tombèrent par terre, comme des bouts de papier insignifiants.

Le petit garçon ne pût s'empêcher d'être un peu déçu. Sa grand-mère avait raison. Les coquelicots ne pouvaient pas être cueillis.

Il prit le tige désormais sans intérêt dans ses mains, prêt à la jeter, puis remarqua un petit visage à l'extrémité de la tige, là où se dressaient fièrement quelques secondes plus tôt quatre pétales rouges vifs.

Le petit garçon, par surprise, lâcha la tige, qui tomba à terre.

Le visage sur la tige se mit alors à parler, d'une voix douce, mais un petit peu amère :

- Bonjour petit. C'est toi qui m'a arraché les ailes, n'est-ce pas ?

- Non ! J'ai... j'ai simplement voulu cueillir ce coquelicot !

- On ne cueille pas les coquelicots, voyons ! Personne ne t'as appris cela ?

- Si. Grand-mère.

- Eh bien tu devrais écouter ta grand-mère, parfois. Maintenant je vais mourir.

Le petit garçon sentit son cœur se serrer. Pourquoi n'avait-il pas écouté sa grand-mère ?

Elle lui avait pourtant parlé de pleins de créatures légendaires... le petit garçon aurait dû se douter qu'il y en avait aussi dans les coquelicots...

- Je suis désolée, madame. Vous êtes une fée, c'est ça ?

- Non monsieur ! répondit la femme, quoi qu'elle soit, blessée dans sa dignité. Je suis un nymphe des coquelicots ! Dans chaque coquelicot, il y a une nymphe, qui attend la fin de la saison, une fois que tous ses pétales sont tombés naturellement, pour faner, et refleurir l'été prochain grâce aux graines semées par le vent.

Le petit garçon écouta l'histoire de la nymphe, fasciné.

- Mais bon... soupira la nymphe, prenant un air de souffrance ultime. J'imagine que je vais mourir seule, à cause d'un gamin trop curieux !

- Je suis désolé, je...

- Tch ! Ne t'excuse pas ! Je comprends, après tout, que les désirs futiles d'un enfant gâté passent avant ma vie ! Après tout, je ne suis qu'une nymphe des coquelicots. Personne ne s'intéresse à mon sort !

Le petit garçon cherchait quoi répondre, quand il vit sa grand-mère derrière lui. Il éclata en sanglots :

- Grand-mère ! Je suis désolé-é-é... je ne voulais pas...

La grand-mère lui tapota gentiment la tête, avant de murmurer :

- Viens, mon petit. Tu peux te faire pardonner. Il suffit de semer les graines de cette nymphe, comme ça, l'année prochaine, elle pourra refleurir. Choisis un bel endroit, ça lui fera plaisir.

Le petit garçon regarda dans le champ, avant de trouver un endroit joli, près d'une pousse de bruyère.

- Comme ça ça sentira bon quand la nymphe fleurira. Et elle est bien abritée, ici !

C'est comme ça que, tous les jours, le petit garçon et sa grand-mère décidèrent de prendre soin de ce champ abandonné, jauni par le soleil d'été, rougit par les coquelicots, et les nymphes qui y vivaient.

En attendant l'été, le champ, qui n'était alors qu'un fouillis d'herbe sèche, de fleurs sauvages et de tiges sans vie de coquelicots, était appelé "le tombeau des coquelicots", qui perdait ce titre dès le premier bourgeon, et devenait alors le plus beau lieu de la terre, le lieu où fleurissent les coquelicots.

*****
Bonsoir !

Enfin carrément bonne nuit, là...

Au moment où j'écris ça, il est 3h30 du matin, et j'ai juste envie de dormir.

(Si vous vous demandez pourquoi le texte est si embrouillé, vous avez votre réponse !)

Mais je me suis motivée pour la Watty's !

Wouhou !

...

Je crois que je vais aller dormir. Ça s'impose.

Bonne nuit !

(Si jamais, ça fait 1187 mots avec le petit texte à la fin)

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