Chapitre 59

- Charline ! C'est les... fairies... Elles disparaissent... dit il en saccadant pour reprendre sa respiration.

- Quoi ? je m'écriais en me levant brusquement en même temps que Félix, qui semblait aussi choqué que moi.

- Elles disent... recommença-t-il à dire avec un regard fou.

- Où sont-elles ? le coupa Félix avec précipitation.

   Il désigna l'arrière du bâtiment, à la sortie destinée aux concourants. Félix fut plus réactif que moi, il prit les devants et me prit la main pour m'emmener vers le lieu indiqué. Nous courûmes à en perdre haleine. Arrivés devant la sortie, Loukas tenait Emma dans ses bras, elle semblait pleurer sur le torse de ce dernier. Un halo de lumière attira mon regard. Mes fairies se tenaient au milieu en pleine lumière.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? je dis d'une voix tremblante, prenant peu à peu conscience de ce qu'il arrivait.

- Il est temps pour nous de partir ; posa calmement Luna.

- Partir ? Mais où ? je continuai, abasourdie.

- Là d'où on vient ; répondit tout aussi calmement Lou.

- Mais pourquoi ? je gémis.

- C'est très simple !

   Stella se rapprocha de moi, tout comme ses soeurs.

- Nous avons fini notre mission ; continua la rousse.

- Quelle mission ? Vous n'avez rien fini du tout, ça vient de commencer.

- Non, Charline, ça fait déjà trop longtemps qu'on est ici ; posa Luna.

- Nous avons réalisé la prophétie et ton rêve ; informa la brune.

- Et nous n'avons plus lieu d'être ici ; renchérit Stella.

- Mais non, vous êtes mes petites soeurs, vous pouvez pas partir ; je pleurais de désespoir.

- Ne t'inquiète pas, on sera toujours plus ou moins là, mais tu ne nous verras plus c'est tout ; dit Luna d'un ton fataliste.

- C'est tout ? Non mais qu'est ce que tu racontes c'est pas tout, je ne vous verrais plus du tout ! Pourquoi vous devez partir ?? je hurlais.

   Il y eu un blanc, je savais très bien pourquoi elles devaient partir mais je ne voulais pas l'admettre. Je me voyais vivre vieille avec elles, toujours pimpantes et pleine de vitalité. Elles s'approchèrent de moi et me firent un câlin.

- Ne pleure pas, Charli ; souffla Stella.

- Tu t'en remettras, tu es bien entourée ; ajouta Luna.

- Oui mais je suis bien entourée avec vous incluses ; je sanglotais.

- On sait bien, mais on est obligé ; expliqua Luna.

- On t'aime ! déclara Lou.

- On t'aime très fort ! rajoutèrent les deux autres.

- Moi aussi, je vous aime ! je dis émue.

   Elles me firent un bisou et me chuchotèrent à l'oreille.

- Au fait, félicitations ! dit Stella.

- Pour Félix et toi ! compléta la blonde.

- On y a toujours cru ! précisa la dernière.

   Elles se séparèrent de moi et voletèrent vers le halo de lumière. Elles se retournèrent une dernière fois et me firent leurs adieux. Les larmes dévalaient mes joues et c'est seulement quand le froid et l'obscurité de la nuit me saisirent que je me rendis compte que je n'étais pas seule. Félix me prenait par les épaules, ma main toujours dans la sienne qui me serrait fort. Et ses yeux verts fixés sur mes larmes. Je me retournais et enfouis mon visage sur son torse en pleurant toutes les larmes de mon corps. Elles allaient me manquer. Elles étaient devenues très importantes pour moi, comme si je les avais toujours eues à mes côtés en tant que petites sœurs.

   Félix frottait doucement mon dos en me berçant pour me calmer. Mes sanglots ralentissaient petit à petit, puis mes larmes se tarirent. Je profitais de la chaleur et la douceur du corps de mon petit ami pendant quelques instants supplémentaires, avant de me détacher pour le regarder dans les yeux.

- Merci ; je soufflais.

   Il me fit un grand sourire protecteur et essuya la dernière larme qui coulait sur ma joue. Il se rapprocha de mon visage avant de souffler sur mes lèvres.

- Je ferais n'importe quoi pour toi !

   Et il déposa ses lèvres, ce qui fit exploser mille papillons dans mon ventre. Je dévorais tendrement ses deux bouts de chair comme si ma vie en dépendait. Et je crois bien, que c'était le cas à ce moment là. Un clappement de main retentit et fit exploser notre bulle d'intimité. Nous nous séparâmes et fîment volte face vers l'origine du bruit. Gabriel applaudissait en nous fixant avec des yeux pétillants. Loukas et Emma l'accompagnaient et souriaient. Bien que cette dernière avait un sourire triste que je pouvais parfaitement comprendre. Félix me tenait la main, il entremêlait nos doigts.

- Bah je vous félicite ! C'est pas trop tôt ; sourit malicieusement le brun.

- C'est vrai que vous en avez mis du temps ! confirma Loukas.

   Je rougis jusqu'à la plante des pieds. Décidément, tous étaient au courant de mes sentiments. Je fixais le sol, un peu honteuse. Je vis deux pieds se mettre en face de moi. Je relevais la tête et tombais sur deux noisettes. Emma me prit dans ses bras.

- Je suis contente pour toi ma chérie. Et merci pour tout ! elle me chuchota à l'oreille avant de me faire un bisou sur la joue.

- Qu'est ce qu'il se passe ? demanda une voix.

   Je me retournais et vis Louise, qui me regardait avec inquiétude. Je souris pour dissimuler ma tristesse.

-Ça y est. Ils l'ont fait ! dit Gabriel en me fixant.

-J'ai du mal à comprendre ; avoua Cléa.

-NON ? C'est pas vrai ? Enfin ? s'exclama Irène qui avait comprit, Gabriel hocha la tête.

-Vous êtes enfin ensemble ! dit Lou-Anne, choquée.

-Mais c'est GÉNIAL !! s'écria Agnès en me sautant dessus.

Par la suite, toutes mes amies se ruèrent sur moi et mon petit ami. Nous nous tenions toujours la main, et dans leur engouement, je me retrouvais dans ses bras, sous une pile de corps. J'éclatai de rire, et il en fit de même. Ses yeux pétillaient d'un vert tendre, et je ne pus m'empêcher de les contempler avant de l'embrasser avec toute la douceur du monde et tous mes sentiments.

To be continued ...

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