Chapitre 55
Mes amies les fées étaient en train de jouer et de se chamailler autour de moi, ce qui me faisait rire. Elles étaient aussi de bonne humeur. Quand je rentrai, je fus surprise de voir ma grand-mère, installée à la table à manger avec une tasse de chicoré entre les mains.
-Bonjour grand-mère, je ne savais pas que tu venais ! Comment tu vas ? je lui demandais.
-Je ne voulais pas rater ta première fois sur scène ! débita-t-elle en m'embrassant la joue. Je vais bien, et je vois que toi aussi ! me sourit-elle. Alors prête pour ce soir, j'ai vu ta robe, elle est magnifique !
Je m'assis en face d'elle en rougissant face au compliment. J'étais vraiment heureuse qu'elle soit venue de si loin pour me voir.
-Merci, je trouve que je me suis bien débrouillée ; je dis gênée. Prête ? Je sais pas, mais il va falloir que j'aille répéter !
-Je suis sûre que ça va être bien ! J'ai hâte de te voir ! elle me répondit avec ce ton qui rassure.
-J'espère. Je suis trop heureuse que tu puisses venir ! je m'extasiais sur place. Oh d'ailleurs ; je repris sérieusement en m'arrêtant ; j'ai quelque chose à t'annoncer.
-Je t'écoute ; dit-elle calmement.
Maman passait près de la table pour me déposer une tasse de thé. Je la remerciai d'un geste de la tête et elle me sourit avant de retourner dans la cuisine.
-Tu sais, tu m'avais raconté l'histoire du cadenas de grand-père.
-Oui ; me confirma-t-elle les yeux brillants à l'évocation de grand-père.
-Devine quoi, j'ai retrouvé la clef ! je m'exclamais fière.
Un ange passa le temps que ma grand-mère comprenne ce que je lui disais. Quand l'information fut montée au cerveau, elle écarquilla les yeux et ouvrit sa bouche en un O parfait.
-C'est pas vrai, où ? dit-elle choquée.
-Il y a un garçon dans ma classe qui avait une clef, et il s'est avéré qu'elle correspondait à celle de mon cadenas ! je souris. Mais ce n'est pas tout !
-C'est déjà pas mal ! émit-elle faiblement.
-Ce garçon a reçu cette clef de sa grand-mère, Margaux, l'amie de grand-père !
-C'est pas vrai ! dit-elle émue. Tu as retrouvé la fameuse Margaux de mon Emile ! des larmes apparaissaient aux coins de ses yeux.
-Oui grand-mère, cette Margaux-là ; je dis emplie d'émotions à mon tour.
Alors que l'émotion nous étreignait toutes les deux, je me levais pour la prendre dans mes bras. Elle tremblait légèrement tandis que des perles salées dévalaient ses joues. Mais ce n'était pas des larmes de tristesse et son sourire sincère me le prouvait.
-Oh mon Dieu, ma petite-fille ; elle commença d'une voix chevrotante. Tu es la personne la plus incroyable que j'ai jamais rencontré ! Cette Margaux, ton grand-père en parlait sans cesse. Il me racontait comment leur jeunesse s'était passée à deux. Il m'avait même avoué qu'il la considérait comme sa sœur. Et quel déchirement il a ressenti quand elle a dû partir ; elle baissa la tête en signe qu'elle comprenait son sentiment. Il m'avait même tendrement dit que quand il m'avait rencontré, il avait réussi à combler ce trou dans sa poitrine ; me conta-t-elle une main sur le coeur. Ton grand-père serait tellement fier de toi, je te remercie ma chérie. Je vais pouvoir la rencontrer ?
-Oui, je n'aurais qu'à demander à Loukas, je suis certaine qu'elle serait d'accord ; je lui répondis doucement en posant ma tête sur son épaule.
-Ma chérie, tu es la meilleure ; ajouta-t-elle en me serrant plus fort et en pleurant d'émotion. Bon, je ne vais pas te retenir plus, va te préparer !
-Oui ! Merci grand-mère.
Je me levais difficilement, avalais la tasse de thé et montais répéter dans ma chambre. Je mis un survêtement de sport pour pouvoir transpirer confortablement et appuyai sur le bouton pour mettre en route la bande son que j'avais composé. Je commençais par répéter ma chorégraphie, puis me focalisais sur le chant avant de lier les deux. Je ne m'arrêtai que quand je me sentis complètement prête.
Ensuite, après mettre hydrater et éponger le corps, je vérifiais également que ma robe n'avait pas besoin de retouches. En constatant que c'était le cas, je demandais à mes fairies de faire une réunion stratégique pré-scène. A la fin de celle-ci, je soufflais un bon coup, je n'avais jamais été aussi prête de ma vie. Je décidais qu'il était temps pour moi de commencer à me préparer, il me restait environ une heure pour manger et m'habiller.
-Stella ! j'appelais.
-Oui ? me répondit la rousse.
-Ce soir, c'est toi qui décide de comment je m'habille ! je m'exclamais.
-C'est vrai ? demanda-t-elle les yeux brillants. Laisse-moi faire poupée, tu vas être parfaite !
-Haha je n'en doute pas, mais n'en fait pas trop, je ne voudrais pas que ta tenue fasse pâle figure à côté de notre robe !
-C'est vrai tu as raison, je vais y aller soft alors ! elle me sourit en s'affairant.
Après cette brève discussion, je vis pour la première fois Stella se concentrer et devenir sérieuse. Quand il s'agissait de vêtement et de mode, notre petite styliste était plus que sérieuse. Elle me désigna un pantalon cigarette noir avec des rayures verticales blanches, dont j'avais complètement oublié l'existence. Ensuite, elle hésita longtemps entre une petite chemise blanche avec des volants et un top sans manches cintré en dessus de la poitrine avec la partie supérieur en dentelle. Finalement, elle choisit ce dernier avec une veste de costume ébène.
Tandis qu'elle réfléchissait à ma coiffure, mon maquillage et mes accessoires, j'enfilais ma tenue. Je fis face à mon reflet, et fus satisfaite du résultat. Stella savait vraiment bien accorder les vêtements. Elle m'ordonna de me faire un chignon assez compliqué pour que je ne perde pas de temps à vouloir le faire avant ma prestation. Je me maquillais simplement, un peu de mascara, un fin trait de fard à paupière comme liner, un peu de blush et un rouge à lèvres rouge brillant. Enfin, je prévoyais de le mettre puisque j'allais manger juste après donc il serait parti. Je trouvais que je n'avais pas spécialement besoin de bijoux, je regardais Stella qui me le confirmait. Par la suite, je me mis face à elle pour qu'elle puisse admirer son chef d'œuvre.
-C'est parfait ; sourit-elle fière ; il ne manque plus que la paire d'escarpins noirs et tu seras magnifique !
-Ouah, tu es trop belle Charli ! s'ébahit Lou, les yeux emplis d'étoiles.
-Je n'ai jamais vu plus belle ; souffla Luna.
-Et encore, elle sera juste éblouissante dans sa robe. Là ce n'est rien en comparaison ! affirma la rousse.
-Je me demande si...
Je ne pus finir ma phrase à voix haute, mes pommettes rougirent et je fus embarrassée d'avoir penser à ça.
-Je suis certaine que tu lui plairas ! s'exclama Luna en faisant un sourire en coin.
-Hey c'est nul, on ne sait pas ce qu'elle a pensé nous ! râla Lou.
-Elle a pensé : "Je me demande si ça plairait à Félix ? Est-ce qu'il me trouvera sexy ?" ; répéta la blonde.
-Mais c'est pas gentil de lire dans mes pensées ! je m'indignais.
-C'est pas de ma faute, tu penses trop fort ; bouda l'écrivaine.
-Elle a raison, tu lui plairas, même plus que ça ! confirma la styliste.
-Hum, même plus que ça, s'il n'était pas déjà amoureux de toi, il le sera immédiatement en te voyant ! continua la chanteuse en me faisant rougir.
-Mais ce n'est pas le cas, puisqu'il est déjà amoureux de toi ! lança Luna.
Je rougissais furieusement alors qu'elles me charriaient. Elles étaient sincères, elles pensaient vraiment qu'il allait craquer pour moi en me voyant dans cette robe.
-Rooh mais taisez-vous, je ne sais plus où me mettre !! je criais.
-A qui tu parles Charli ? demanda une voix derrière la porte, qui semblait être celle de mon père.
-A personne papa ! répondis-je encore plus mal à l'aise.
-Tu es vraiment bizarre ; rit-il. Bon quand tu auras fini ta discussion avec toi-même, tu viendras manger parce que le carrosse de Cendrillon va bientôt décoller !
-Papa, un carrosse, ça ne vole pas ; je dis en ouvrant la porte ; et puis, je ne suis pas Cendrillon !
-Peut-être pas, mais tu es aussi belle qu'elle ! avoua-t-il en me reluquant.
-Roooh tais-toi, tu me fais rougir toi aussi ! je lançais en m'enfuyant.
-Un simple "merci" m'aurait suffit ; rit-il de nouveau. Hey pourquoi "moi aussi" ?
-Laisse tomber ! je rigolais à mon tour, suivi par mes fairies.
Je rejoignis le reste de ma famille à table, tandis que mon père cherchait encore qui pouvait bien être les autres personnes que j'incluais dans "toi aussi". Nous mangeâmes dans la bonne humeur et l'heure du départ arriva vite. Je mis ma robe dans une housse que je plaçais délicatement dans la voiture. Par la suite, je pris un sac où je mis mes affaires essentielles plus ma clef USB qui contenait mon fond musical. Je mis mes escarpins sous l'œil désapprobateur de ma mère qui pensait que j'allais me casser une cheville, mais je fis mine de ne rien voir. Puis nous montâmes dans mon carrosse pour aller à mon bal. Je ris en entendant papa faire la même métaphore que je venais d'émettre mentalement.
En y pensant cette métaphore s'appliquait plutôt bien à mon cas. Avec les épreuves que j'avais passé ces derniers jours, cela ne m'étonnerait même pas de voir des souris devenir des chevaux. Mon père me regarda encore bizarrement en me voyant rire toute seule, il devait sûrement juger s'il devait m'interner ou non. Je haussais les épaules en guise de réponse à sa question muette. Puis il me sourit en retournant son attention sur la route.
To be continued ...
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