Chapitre 48

   Nous rejoignîmes les filles près des bus. Quand elles me virent, elles vinrent aux nouvelles pour savoir ce qu'il s'était passé à la récréation. Mais quand je leur indiquais que je n'étais pas seule avec Félix, elles furent déçues. Je leur parlais de Gabriel, et Irène nous annonçait qu'elle avait sympathisé un peu avec lui, puisqu'ils étaient voisins de place. Elle avait été surprise de voir qu'il n'était pas aussi superficiel qu'il en avait l'air.

   Quand je m'apprêtai à partir, elles se mirent à parler de la soirée des Talents et plus précisément de Joana, qui allait participer en présentant un de ses ballets. En plus d'être une jolie peste, Joana était une danseuse qui avait remporté quelques concours départementaux sans grande importance. Pourtant cela ne l'empêchait pas de se pavaner en déclarant que personne ne pouvait la dépasser. Et pour cette occasion aussi, elle disait à qui veut l'entendre qu'elle allait être la meilleure.

   Je fis la bise à mes amies en souriant car la façon dont elle parlait de la jeune fille était assez drôle. Puis je montais dans mon bus. Pendant le trajet, je ne cessai de penser à ce concours. J'avais bien envie de participer maintenant que tout était terminé. Mais je ne savais pas vraiment comment. Depuis que j'étais petite, je rêvais de monter sur scène et de faire mon show. Mais ma timidité m'avait toujours restreinte à rester dans les coulisses, ou aller sur scène parmi d'autre, jouant un petit rôle.

-Je pense que pour cette fois-ci, tu pourrais participer ; déclara Luna qui avait encore lu dans mes pensées.

-Pff, je n'y arriverais jamais ; je soupirais.

-Mais si on sera là pour toi ! s'écria la rousse.

-Je n'ai jamais été seule sur scène et que voulez-vous que je fasse ?

-Tu pourrais danser, chanter ! s'exclama la mini-chanteuse. En plus, il faudra bien que tu te lances un jour, si tu veux devenir une star !

-Oui, moi je pourrais écrire ta chanson ! ajouta la blonde.

-Et moi fabriquer ta tenue ! sourit Stella en tapant dans la main de ses sœurs.

-On va te faire un truc génial ! annonça Lou.

-Je sais pas ; je commençais indécise mais face à leur regard digne du chat botté, je cédais. Ok, c'est bon on va le faire !

-OUAIIIS !! crièrent les trois en virevoltant autour de ma tête.

   Pendant tout le reste du trajet, elles planifièrent des esquisses de ce qu'on pourrait faire sans me demander mon avis. Quand nous fûmes arrivées, je rejoignis ma maison, et déjeunai avec mes parents en discutant de tout et de rien. Après avoir débarrassé la table et fait la vaisselle, je montai dans ma chambre pour commencer à élaborer mes plans.

   Tout de suite, nous parvînmes à l'accord qu'il fallait que je créé moi-même ma chanson. Je me mis alors derrière mon synthétiseur avec Luna, pour les paroles, et Lou, pour l'instrumental. J'avais fait du piano quand j'étais plus jeune mais avais arrêté à la fin du collège parce que ça ne me plaisait plus tant que ça. Mais j'aimais jouer de temps en temps quelques chansons. J'avais gardé de bons restes de mes leçons.

   Je survolais les touches noires et blanches dans un premier temps pour trouver une mélodie. Pendant que nous cherchions la base, Stella s'inspirait de ce qu'on disait pour me faire des croquis de tenues.

   Très vite, nous trouvâmes un bon rythme, et quelques paroles. Après une voire deux heures de travail intense, nous avions la partition complète au piano. Il fallait plus que retranscrire avec d'autre instrument, et apposer des paroles. Soixante minutes supplémentaires s'écoulèrent lorsque nous eument toutes les paroles et l'instrumental complet.

   Je me retournais alors vers Stella qui me montrait ce qu'elle avait dessiné. Ses croquis étaient vraiment bons mais je trouvais un certain décalage avec ce que je voulais dire dans la chanson, alors je modifiais un peu ce qu'elle me montrait. Quand j'eus terminé, je demandais son approbation. Stella était enchantée par ce que j'avais ajouté. Je fis alors apparaître un mannequin de couture, et le tissu nécessaire pour ma tenue. Je m'y affairais pendant deux bonnes heures avant de m'arrêter d'épuisement. Elle n'était pas tout à fait terminée mais je n'avais plus les idées claires pour la finir ce soir.

   Je soupirai en m'asseyant sur ma chaise de bureau et regardai le fruit de mon travail, avec mon mètre de couture autour du cou et un porte-épingle au poignet. Soudain on toqua à la porte. Ma mère entra sans même attendre ma réponse, et quand elle vit mon chef-d'œuvre, elle ouvrit grand la bouche, ébahie.

-Ouah, qu'est-ce que c'est ?

-Une robe maman ; je souriais, moqueuse.

-Oui mais... c'est toi qui l'a fait ? demanda-t-elle ahurie.

-Oui, enfin elle n'est pas finie mais bon. Après deux heures de travail j'en peux plus ; je soupirais.

   Je la vis tourner autour de mon œuvre en détaillant les moindres recoins du tissu. Puis elle fit volte face vers moi, posa ses mains sur ses hanches en me regardant d'un air réprobateur.

-Elle est magnifique, mais où as-tu eu tout ce matériel ? Et je voudrais savoir pourquoi tu la faites ?

-J'ai retrouvé ça dans le grenier et une amie m'a donné du tissu ; je mentis à contre cœur. Je voudrais participer à la soirée des Talents ! j'annonçais.

-Pour un défilé ? elle s'étonna.

-Non ! je ris. Je vais chanter, c'est ma tenue.

-Ah c'est pour ça que tu faisais du piano ! s'exclama ma mère. Tu vas tout déchirer ma chérie !

-J'espère... je soufflais.

-Mais oui ; confia-t-elle ; allez viens manger ton goûter ça te fera du bien !

-Hum !

   Je souris et frappai la main de mes fairies qui étaient tout aussi épuisées et heureuses que moi. Je descendis prendre un thé et grignoter deux trois trucs avant d'aller devant la télévision regarder des idioties. Je parlais avec mon père jusqu'à ce que ma mère me demande de l'aider à faire le repas. Je préparais de bon coeur la tourte aux poireaux en discutant de tout et de rien avec mes parents.

   Puis mon frère arriva et il se joignit à nous le temps de son goûter puis nous délaissa pour aller travailler dans sa chambre. Quand le repas fut prêt, je retournai dans ma chambre lire un livre avant de les rejoindre pour manger notre plat, qui en passant était succulent. J'aidais mes parents à débarrasser avant de mettre mon pyjama et d'aller me coucher.

To be continued ...

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