Chapitre 40

   Je sursautais en voyant Félix qui arrivait brusquement devant moi. Il était dix heure, et le bruit strident était celui de sonnerie. Je n'en avais visiblement pas fini.

-Charline ! Il faut absolument qu'on parle tous les quatre ; il me bâcla inquiet.

-Oui, je te suis.

   Il m'attrapa par la main sans que je m'y attende, et me tira hors de la pièce en prenant Emma au passage. Il nous amena devant la classe de Loukas où ce dernier se tenait en regarda anxieusement autour de lui. Quand il vit Emma, son visage se ferma pour laisser place à un visage neutre.

-L'heure est critique ; lâcha Félix.

   Il avait un air grave, je remarquai alors, qu'il avait lâché Emma mais pas moi, et cela fit accélérer ma fréquence cardiaque.

-Pourquoi ? je demandai.

-Pourquoi ? il répéta légèrement outré. Regarde autour de toi. Les gens sont comme des robots, le ciel est jaune et la lune violette. En plus, on a tous des mauvais pressentiments ; il me décrit comme si c'était évident.

-Ce n'est rien, vous êtes dans mon rêve ; j'informais calmement.

   Ils me regardaient comme si je venais d'une autre planète. Je n'avais pas de quoi m'inquiéter mais leurs regards m'angoissaient.

-Dans ton... Hein ? s'étonna Loukas. Non, Charline, c'est bel et bien la réalité !

-C'est pas possible ! je dis logiquement.

   Ils avaient l'air très sérieux. Pour les convaincre, je m'étais dit que j'allais utiliser mon don pour leur faire comprendre. D'ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi je n'y avais pas pensé avant.

-Que je me réveille dans la réalité ! je claquai trois fois des doigts avec assurance.

   Alors que je m'attendais à me réveiller en sursaut dans mon lit, rien ne se passa. Je réessayais plusieurs fois, jusqu'à ce que Félix me serrait plus la main. Je croisai son regard émeraude, et la réalité me tomba dessus.

   Mais alors pourquoi tout le monde s'était transformé en robots en une seul nuit, et pourquoi le ciel était comme ça ? Félix se rapprocha de moi pour me soutenir, j'étais complètement tétanisée à présent.

-Mais...qu'est-ce qu'il se passe ? je soufflais.

-On ne sait pas, mais ça ne présage rien de bon ; lança Loukas.

   Alors que je me remettais lentement de ces révélations et que les garçons réfléchissaient. Emma se mit à gigoter. Nous nous stoppions pour la regarder, elle n'avait rien dit depuis le début, et maintenant que je savais que nous n'étions pas dans un rêve, son comportement robotique m'interpella. Une étrange lueur rouge brillait dans ses yeux habituellement noisette. Elle ne se donna pas la peine de nous regarder et fit volte-face pour marcher à l'opposé de notre position.

    Dans un premier temps, je croisais son regard bleu malveillant qui semblait vouloir pénétrer mon âme. Puis le vent souleva ses mèches brunes tandis qu'il posait une main autour de la taille d'Emma qui venait de se poster à ses côtés. Gabriel nous scrutait avec un sourire en coin qui ne me disait rien qui vaille.

   Je ne lui avais jamais fait confiance mais je ne pensais pas qu'il était quelqu'un de méchant. Pourtant il semblerait qu'il soit la cause de cet atmosphère, le lien était facile à faire. Alors qu'il humectait ses lèvres, il sortit un objet doré de sa poche. Il s'agissait de la dernière clef que j'avais vu dans mon rêve, celle avec le trèfle à quatre feuilles dessus.

   Ensuite, il sortit le cadenas d'Emma qui se trouvait sous son top, et inséra la clef. Je voulus l'en empêcher. Comme si je savais qu'il ne fallait pas qu'il soit ouvert mais je me retrouvais figer. Comme si quelqu'un dictait à mon cerveau de ne plus bouger. Je le vis avec horreur tourner la clef en nous regardant droit dans les yeux. Toujours son sourire maléfique aux lèvres.

   Une lumière rose envahit l'espace qui se trouvait autour d'eux. Nous vîmes Emma ouvrir la bouche comme pour crier puis elle tomba dans les pommes. Gabriel fit ce que tous les méchants faisaient quand ils pensaient gagner, il rit, d'un rire atroce et malveillant. Ce fut le déclic pour Loukas, qui réussit à se précipiter vers lui en criant le nom de la rose avec un désespoir profond.

   Cependant son jumeau maléfique disparu dans une lumière rouge avec Emma. Le blond tomba à genoux et hurla de tout son être le nom d'Emma. Nous accourûmes à ses côtés pour le calmer, mais en vain. Il commençait à paniquer, en disant qu'il était coupable, qu'il savait que quelque chose clochait depuis quelques temps mais qu'il n'avait rien fait. Je m'accroupis face à lui.

-STOP LOUKAS ! je criai, ce qui le fit s'arrêter net. Tu n'as pas à t'en vouloir, on avait tous remarqué qu'il se passait quelque chose mais nous ne pensions pas que c'était si grave ! je déclarais en regardant Félix pour qu'il me soutienne, ce qu'il fit en hochant la tête.

-Nous allons la retrouver, ne t'inquiète pas. Où qu'elle soit, on la sauvera ; le rassura ce dernier.

-Mais...comment ? demanda le blond.

-Je ne sais pas, mais nous allons trouver un moyen ! je lui dis d'une voix ferme, puis je me relevais. Récapitulons ; j'annonçais en réfléchissant à toute vitesse ; je crois que nous avons trouvé le cinquième membre de notre groupe ; j'émis avec un rire jaune ; et en même temps, il me semble que c'est lui, notre grande menace.

-Je le crains ; soupira mon acolyte alors que les tremblements qui secouaient Loukas se calmaient. Mais nous n'avons aucunes idées d'où ils peuvent être allés et comment le vaincre.

-Pas totalement ; je réfléchis. La prophétie nous dit que nous vaincrons le mal avec l'amour et l'amitié. Certes, c'est très abstrait, mais cela signifie qu'il faut que l'on reste soudé et que l'on garde espoir.

-Ce serait comme même vachement pratique d'avoir une épée magique qui se nomme Amour, et un bouclier, Amitié ; souffla le brun.

-C'est sûr, mais pour le moment, nous n'avons rien de ça ! je m'exaspérai.

   Nous laissions passer un ange, nous réfléchissions tous activement à ce que nous pouvions faire. Je regardais Loukas qui semblait se calmer.

-C'est désespéré, on ne la reverra jamais ; abandonna Loukas.

-Ne dit pas ça ! je lui ordonnais pour le secouer. Si tu n'y crois pas, alors ce sera vrai, mais si tu veux la revoir, il faut que tu y croies ! Ma grand-mère m'a toujours que les rêves se réalisent que si on y croit dur comme fer ! je m'écris alors qu'il me regardait avec des yeux ronds. Quoi ?

-On dirait un chef d'armée ; me sourit Félix ; on peut dire que tu sais remonter le moral d'une troupe, toi ! me complimenta-t-il.

-Merci ; je rougis. Bon, euh... je m'apprêtais à faire une phrase mais un violent mal de tête me prit. Excusez-moi, je...

-Charli, ton cadenas ! s'ébahit le brun. Il brille !

   Je vis Félix se rapprocher de moi puis je regardais mon collier qui émettait une forte lumière bleu maya, si caractéristique. Plus la lumière s'intensifiait, plus ma migraine prenait de l'ampleur. Je commençais à voir des étoiles autour de moi. Puis je me sentis tomber avant de me retrouver dans le noir complet.

To be continued ...

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