Chapitre 30

  Comme chaque année, les vacances furent bien remplies. Entre la veillée de Noël, le jour de Noël et le réveillon du Nouvel An, je n'eus pas le temps de m'ennuyer. Et en parallèle je ne vis pas mes congés passer. Durant les deux semaines, j'avais reçu la visite de ma grand-mère, nous avions beaucoup discuté de son cadeau mais rien de ce qu'elle m'avait dit ne pouvait m'aider à comprendre le lien qui m'unissait à Emma. Après quinze jours de pause rythmés par de courtes nuits, je me retrouvais sur le chemin de l'école pour reprendre de bon pied la nouvelle année.

Lundi 4 Janvier

  Quand je retrouvais mes amies, mon sourire s'agrandit. Nous nous étions vues pendant les vacances, notamment lors du Nouvel An mais les journées n'étaient pas pareilles sans elles. Je leur racontais les dernières nouvelles en scrutant les alentours à la recherche d'une personne que je voulais absolument revoir. Alors que mon regard se baladait dans la cour, je vis du mouvement près du portail.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? je demandais.

  Alors que je disais ma phrase, les filles se retournèrent et Edwige arriva en courant.

-Les filles ! C'est... le... nouveau... elle émit à bout de souffle.

-Le nouveau ? répéta Irène. Ah oui, celui de la rumeur d'avant les vacances !

-Donc c'était bel et bien vrai ! confirma Juliette en hochant de la tête.

   Je n'eus pas le plaisir de voir à quoi il ressemblait puisque la sonnerie m'en empêcha. Et notre classe était à l'opposé de celle de Juliette et Agnès, donc je devais me conforter dans l'idée que je ne saurais qu'à la récréation à quoi il ressemble. Dans la queue pour attendre notre professeur, je vis Félix et Emma venir vers moi. Mon regard fut happé par le brun et un sourire s'agrandit sur mes lèvres.

-Salut ! je leur dis.

-Salut ; me répondit simplement la rose.

-Salut ça va ? me sourit le beau brun.

-Je vais bien et vous ?

-Super, bien que je serais bien resté en vacances ; admit-il.

-Pareil, mais bon, on n'a pas trop le choix ; je soupirais. Et toi Emma, ça va ?

-Je me sens pas très bien aujourd'hui mais je pense que ça va passer ! elle répondit avec une moue sur le visage.

-Tu as peut-être chopé un microbe ! je dis légèrement inquiète.

   Madame Noblet arriva avec sa joie et nous invita à entrer dans la classe pour son merveilleux cours sur le Moyen-Age. La matinée passa rapidement, pendant la seconde heure, je discutais avec Cléa pour savoir si elle avait vu son petit-ami pendant les vacances et comment c'était passé son réveillon de Noël. Elle me racontait avec des étoiles dans les yeux le romantisme de son amoureux, ce qui me fit légèrement sourire.

   Lorsque la sonnerie retentit, je me levais et demandais à la classe de rester encore quelques secondes car j'avais une annonce à faire en tant que déléguée. Téo me rejoignit et nous déclarâmes le nouveau plan de classe qu'avait concocté notre professeur principale. Etant donné que nous n'avions pas vie de classe cette semaine, elle nous avait délégué l'annonce du changement, qui en enchantait certain mais d'autre râlait.

   Je désignais à chaque place les nouveaux propriétaires avant de prendre mes affaires pour me diriger comme les autres vers ma nouvelle table. J'avais le plaisir de pouvoir rester à côté de Cléa. Madame Noblet trouvait que les notes de cette dernière s'étaient améliorées à mes côtés et donc avait trouvé bénéfique de me laisser l'aider en restant sa voisine. J'avais également la chance d'avoir Félix près de moi, mais cette fois-ci, il se trouvait sur la table d'en face, dans ma diagonale. Quand il s'installa, il me sourit pour confirmer que cette nouvelle place lui plaisait également. Surtout qu'il avait pour voisin un de ses amis donc rien ne pouvait lui faire détester ce changement. Cléa, par contre, était un peu triste car Corentin était à l'opposé d'elle, les professeurs avaient remarqué qu'il la déconcentrait facilement donc le tenaient à l'écart. Ce que je trouvais sage de leur part.

   Après ce changement, nous pûmes aller en récréation où nous rejoignîmes nos amies. Nous expliquâmes que nous avions changé de place d'où notre retard, cependant nous n'étions pas les seules à avoir été retenues puisque les filles de la seconde rose arrivaient un peu après nous.

-Alors ce nouveau ? demanda directement Louise.

-Il s'appelle Gabriel Oriot, il a notre âge et il a déménagé dans notre région parce que son père a été muté, il a l'air sympa ; dévoila Agnès.

-Mais ce n'est pas le plus important ! s'écria Edwige. Il est méga canon !! elle s'exclama.

-Ouais enfin tu les trouves toujours canons Edwi ! lança Cléa en riant.

-Peut-être mais là, il l'est vraiment, d'ailleurs la preuve, toutes les filles sont dingues de lui ! elle désigna l'attroupement près du préau.

   En effet, une bonne partie des filles superficielles étaient à ses pieds. Il y avait également quelques garçons assez populaires qui cherchaient à devenir son ami. Je me demandais à quoi il ressemblait.

-C'est vrai qu'il est bel homme mais il n'a rien de plus ; expliqua Juliette.

   J'observais la foule dans l'attente de pouvoir percevoir le jeune homme. Quand celle-ci s'écarta pour le laisser passer, je dus admettre qu'elles n'avaient pas tort, c'était un beau jeune homme. Grand, brun et la peau clair, il portait des vêtements assez sombres mais qui lui allaient bien. Toutefois il avait une posture assez hautaine et prétentieuse. Quand je vis ses yeux bleus, je fus assaillie d'un drôle de sentiment qui me crispa.

-Tout va bien Charli ? me demanda Lou-Anne.

-Oui, oui, ça va ; je tentais de la rassurer.

   Je ne comprenais pas d'où venait ce pressentiment mais il n'augurait rien de bon. Alors que je l'épiais sans discrétion, il dût sentir le poids de mon regard sur lui car il se retourna et croisa mes yeux saphir. Quand nos regards se croisèrent, un énorme frisson me traversa l'échine. Ce garçon était le portrait craché de Loukas, il y avait quelque chose dans son regard qui me dérangeait.

   Je ne pus le soutenir et le laissa dévier sur le groupe de Loukas, Emma et Félix qui n'était pas loin. Emma me regardait en fronçant les sourcils comme me demandant silencieusement si tout allait bien. Je fus assez surprise de voir qu'elle avait ressenti mon malaise. Mais je me doutais que ce n'était qu'une coïncidence. Puis je la vis se raidir et me regarder avec détresse, comme si elle appelait à l'aide. Ne comprenant pas, je regardais autour et vis ledit Gabriel qui fixait mon amie avant de détourner les yeux. Je soufflais pour évacuer la tension que je ressentais avant de lancer.

-Faites attention, je ne le sens pas ce mec, il est louche ! je dis en me fiant à mon pressentiment.

-Mais qu'est-ce que tu racontes, tu ne le connais pas ! me dit Louise.

-Je sais, mais j'ai un mauvais pressentiment ! je dis.

-Ça y est Charline la parano le retour ! rit Juliette en me taquinant.

-De toutes façons, on ne risque pas d'être ses amies au vu des personnes qu'il côtoie ; lâcha Irène amèrement.

-Tu n'as pas tort ; soupira Agnès.

-Vous ne trouvez pas qu'il ressemble à Loukas ? je demandais.

-Non, pas vraiment ! répondit Cléa.

-De toutes façons Charli, tu sais très bien que tu n'es pas physionomiste ! me lança Irène.

-C'est clair, tu trouves quand même que notre président des élèves ressemble à l'acteur qui joue le jeune professeur Xavier des X-Men ! se moqua ma meilleure amie.

-Doit-on préciser que tu es la seule à voir la ressemblance ! ajoute Louise en riant.

-Rooh, ça va... je boudais.

   Par la suite, nous changeâmes de sujet et discutâmes pendant les quelques minutes de pause qu'il nous restait. Nous retournâmes en cours à la sonnerie, et la journée se déroula comme d'habitude. Après cette rentrée tout ce qu'il y avait de plus banal, plusieurs semaines passèrent sans évènements digne d'être contés.

   Mon pressentiment avait été très présent pendant la première semaine puis il s'était peu à peu atténué. Gabriel n'avait rien de méchant visiblement, il traînait avec les populaires et n'avait jamais cherché à s'approcher de moi ou de mes amis. Il s'était simplement attiré la haine d'Irène qui avait trouvé inacceptable sa façon hautaine de la traiter quand elle avait dû aller lui demander quelque chose. Sinon à part elle et moi, tout le monde était en adoration devant lui.

   Du côté amour, les filles se portaient assez bien. Mise à part Cléa qui faisait un break avec Corentin car ils s'étaient passé quelque chose qu'elle refusait de nous dire. Nous pensions toutes que son couple battait de l'aile depuis un moment et qu'ils avaient fait ce break pour faire le point chacun de leur côté. Sinon, Oliver et Juliette avait fêté leur trois mois de couple, Gaspard et Louise avait officialisé leur relation une semaine après la rentrée, à la plus grande joie des filles. Nous recevions souvent la visite de Peter qui venait discuter avec nous, mais surtout avec Agnès. Lou-Anne, quant à elle, n'arrêtait pas de me parler du fameux copain de son frère. Je pensais sérieusement qu'elle commençait à avoir des sentiments pour lui, mais elle ne voulait pas l'admettre.

   De mon côté, je tombais de plus en plus sous le charme de Félix mais je n'arrivais pas à faire le pas, alors j'attendais. Quoi ? Aucune idée, mais j'attendais. Nous n'avions également pas avancé du côté de mon probable lien avec Emma. Nous commencions même à douter de son existence mais mes fairies s'accordaient à dire que ce ne pouvait pas être une coïncidence. Alors je continuais de chercher mais j'étais moins active qu'avant.

Jeudi 18 Février

   Je venais de rentrer du lycée et j'étais complètement épuisée. Pourtant la journée n'avait pas vraiment été différente des autres, mais ma fatigue était grande. Je rentrais et mangeais une pomme. Maman réussit à me tenir éveillée pendant un bon quart d'heure en me racontant les commérages de notre quartier, puis je montais dans ma chambre pour m'avachir dans mon lit. Je n'avais pas la foi de me mettre à travailler alors je surfais sur mon ordinateur jusqu'à l'heure du repas.

   Après une bonne demi-heure à voguer sur le net, je m'étais perdue dans les fins fonds de Youtube mais mon père m'appela pour aller dîner. Le repas se fit silencieux pour ma part. Je n'avais pas assez d'énergie pour tenir la conversation. C'était d'ailleurs la principale raison qui a fait que, dès la fin du repas, je suis partie mettre mon pyjama et m'enrouler dans ma couette. Sans surprise, je m'endormis presque instantanément après avoir souhaité une bonne nuit à mes fairies.

To be continued ...

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