Chapitre 3
Je pris le temps de déjeuner avec mes parents avant de bien me couvrir et de me rendre à pied vers le terrain de football, notre point de rendez-vous, puisque la voiture ne pouvait pas rouler sur le verglas. Je fus une des dernières à arriver, les filles jouaient dans la neige en se lançant des boules, le sourire aux lèvres.
-Salut ! lançais-je.
-Salut ! salua Cléa tandis que Lou-Anne me lança une boule de neige
-Hey ! C'est pas gentil ça ! je ripostais rapidement.
-Ce n'était pas le but ! sourit Lou-Anne.
-Ça va mieux toi aujourd'hui ! je lui fis remarquer.
-Yes ! Il neige, ça ne peut qu'aller mieux !
Puis s'ensuivit une énorme bataille de boule de neige qui se finit sans réelles gagnantes. Nous étions toutes couvertes de neige et essoufflées par nos efforts mais nous étions contentes de notre petit jeu. Nous nous assîmes sur et autour d'un banc près du terrain en discutant de tout et de rien.
-Au fait j'ai une nouvelle pour vous ! nous annonça Mercedes.
-Bonne ou mauvaise ? s'inquiéta Louise.
-Les deux ! Ça dépend qui ça concerne ! avoua-t-elle en regardant intensément Agnès. Et bah voilà ! Je...euh...sors avec Peter !
-Hein ! C'est une blague ! nous nous exclamons pendant qu'Agnès déglutit avec difficulté.
Il fallait dire que c'était assez délicat pour les deux jeunes filles. Elles aimaient le même garçon, bien que le béguin d'Agnès soit plus ancien puisqu'elle a commencé à l'aimer vers la quatrième, mais sa timidité l'a toujours empêchée de faire le premier pas.
-Non ! Désolée Agnès !
-Oh c'est rien ! Mieux vaut que se soit toi que moi ! assura la concernée, droite comme un I, je voyais qu'elle retenait ses larmes.
Je m'approchais d'elle et la pris dans mes bras discrètement alors que les autres se réjouissaient de la nouvelle en demandant plus de détails à la concernée. J'avoue que j'avais toujours soutenu Agnès car elle aurait fait une meilleure petite amie que Mercedes selon moi. Je voyais mal Mercedes à se tenir qu'à un seul garçon, elle avait tendance à bien aimer regarder les mecs, et je n'étais pas sûre que son nouveau petit-ami apprécierait. Enfin, j'étais quand même un peu contente pour elle.
- Je dois vous laisser ! J'ai un truc à faire ! Euh, ce n'est pas la peine que vous veniez ! déclara soudainement Juliette avec les joues rouges.
-Quand elle est comme ça, c'est qu'elle nous cache quelque chose ! chuchotais-je à tout le monde sauf elle.
-J'avoue ! En plus, elle a explicitement dit qu'il ne fallait pas la suivre, ça cache quelque chose ; argumenta Irène. On la suit ?
-Ouais ! on s'exclama discrètement.
Ainsi sans la moindre discrétion, nous la suivîmes mais elle devait être complètement absorbée par ce qu'elle allait faire car elle ne nous avait même pas entendues. Elle allait vers l'arrière des vestiaires des garçons, nous nous arrêtâmes contre le mur pour ne pas être dans son visuel jusqu'à ce que l'on voit la raison de son départ, ce qui nous laissa bouche bée tandis que chacune d'entre nous s'exclama en même temps.
-QUOI !?
Nous découvrîmes Juliette qui embrassait fougueusement un garçon sous nos yeux ébahis. Sans vraiment le vouloir, ils entendirent notre exclamation et se séparèrent pour se retourner vers nous. Nous pûmes alors savoir qui était l'heureux élu.
-Oliver ? nous nous exclamons encore une fois ensemble.
-Euh...comment...euh... dit Juliette qui virait au pivoine, toute embarrassée.
-T'inquiète pas ma chérie, c'est pas grave, il fallait bien qu'elles le sachent un jour ! Viens ! la rassura Oliver en lui faisant un léger bisou sur sa joue. Salut les filles ! nous salua-t-il avec désinvolture.
-Salut ! nous répondions encore sous le choc.
-Alors comme ça, vous sortez ensemble ! s'indigna Edwige.
-Ça va fais pas ta jalouse ! la réprimanda Agnès en lui donnant un coup de coude.
-Ouais, cool non ? fit Oliver pour tenter de détendre l'atmosphère.
-Ça dépend ; dis-je sonnée.
-Ça veut dire que la Sexy Dress a marché ? s'extasia Mercedes ce qui nous fit rire et détendit aussitôt l'atmosphère.
-C'est quoi ça ? demanda le nouveau petit-ami en regardant bizarrement Juliette.
-Euh...non... elle, elle est pour une surprise dans pas longtemps ; intervint Juliette très mal à l'aise. Rien mon chéri ! répondit-elle à son petit copain.
-Allez fait pas ta timide ! On ne t'en veut pas ! lança Louise.
-Qui en veut pas à qui et pourquoi ? s'incrusta Gaspard.
-Tiens tu es là toi ? s'étonna Lou-Anne.
-Ouais, on voulait quand même venir jouer au foot ! répondit Oliver en montrant tout son groupe d'ami derrière le bâtiment qui arrivait vers nous.
-Et sur tout le groupe fallait que ce soit l'autre qui s'incruste ! railla Cléa.
-Hey, je m'incruste pas ! Et personne est décidé de répondre à mes questions ? se plaignit-il.
-Oliver t'expliquera, puisque... commença Irène.
-Oh salut, Laurine... euh non...Catherine...merde, Clémentine ? me salua-t-il ou essaya-t-il plutôt.
-Charline connard ! marmonnais-je.
Oui c'était de la méchanceté gratuite, mais pas à tort. J'avais un passé assez tumultueux avec ce garçon mais c'était de l'histoire ancienne. En plus, Gaspard avait énormément changé alors je ne pouvais n'être qu'heureuse pour lui. Mais ça m'énervais toujours quand il m'appelait pas par mon prénom, il le faisait toujours à chaque fois que je le voyais. J'étais pratiquement certaine qu'il faisait exprès pour m'embêter mais ça me mettait toujours en rogne.
-QUOI !?
-Charline, allez ouste !! conclut Lou-Anne en le faisant déguerpir.
-Ah oui c'est vrai, j'avais oublié que j'étais venu te chercher Oliver ! expliqua Gaspard.
-OK, j'arrive ! Bisous Juliette ! lança le concerné en lui faisant réellement un baiser sur ses lèvres.
-Merci Lou, un peu plus et c'est mon poing qu'il recevait dans sa gueule, il m'énerve quand il fait ça !
Après cette découverte qui nous surprîmes et qui embarrassa au plus haut point Juliette, nous décidâmes d'aller regarder les garçons tenter de jouer sur le terrain enneigé. Il était certain que nous allions passer de bons moments à rire de leur malheureuse expérience du football revisité en hockey. Les garçons arrivèrent, ils n'étaient même pas habillés en tenue pour faire du foot mis à part le gardien qui avait amené ses gants. En nous voyant sur le bord du terrain, nous leur fîmes un petit signe de la main tandis qu'Oliver envoyait un baiser à Juliette, qui rougit intensément.
-Je regrette pas d'être venue ici, il y a un beau paysage ! s'écria Edwige en dévorant les garçons du regard.
-Ouais c'est vrai ! ajouta Agnès sans voir le sous-entendu.
-Oh! je fis en surprenant Lou-Anne qui était à mes côté. Je crois que nous ne sommes pas les seules à venir admirer le « paysage » ! je fis en mimant les guillemets et en montrant ce que j'avais vu.
-Oh, non pourquoi faut toujours qu'il y ait quelqu'un qui vienne tout gâcher ! désespéra Cléa. En plus, elle quoi !
Une jolie jeune fille aux longs cheveux cendrés approchait avec sa horde d'amies. Il fallait avouer que Joana était jolie, mais au fond, c'était une vraie peste qui n'hésitait pas à te toiser du regard quand tu ne rentrais pas dans ses normes. Nous ne nous entendions pas vraiment, je la connaissais depuis l'école primaire et je ne l'avais jamais aimé, et c'était réciproque. Quand elle et ses amies arrivèrent et se posèrent à l'opposé de nous, nous poussâmes un soupir, dégoutées par leur présence qui entachait cette merveilleuse journée.
-En même temps, c'est normal qu'elle soit là, elle vient voir son copain ! dis-je avec des arrières pensées.
-Ouais mais qui aurait pensé que la reine du lycée salissent ses chaussures Louboutin pour venir voir son copain puer la transpiration ! ironisa Irène.
-Personne mais elle est là et c'est un fait ! compléta Louise.
-J'ai qu'une envie c'est qu'elle se prenne un ballon. En plus, elle est juste à côté du but donc elle est parfaitement dans le viseur ! rêva Cléa.
-Ce serait drôle mais bon, Estéban va la « protéger » tel son garde du corps ! rit Edwige.
-Tel son gardien de but tu veux dire ! je rectifiais ce qui fit rire les autres. Vous avez remarqué qu'il ne lui a même pas adressé un regard ? je fis remarquer.
-Oliver m'a dit qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre eux en ce moment ! dit calmement Juliette.
-Quoi ? Je suis désolée les filles, mais je n'arrive pas à la plaindre ; s'excusa faussement Edwige.
-Tant de méchanceté ! rigola Agnès.
-Mais depuis quand tu es avec Oliver, Ju' ? je questionnai.
-Euh... depuis un mois, je crois... chuchota-t-elle.
-Depuis tout ce temps et tu ne nous as rien dit ! s'exclama Lou-Anne.
-Euh...désolée...
-Regardez les filles le ballon arrive sur Estéban !! s'excita Cléa.
-Peut-être que ton vœu va se réaliser ! rit Edwige.
Le fait que Edwige parle de vœu me rappela que je pouvais accomplir ce souhait, mais je n'étais pas au point d'utiliser mon nouveau pouvoir dans un dessein aussi mauvais alors je m'abstins. Le joueur qui avait la balle n'était autre que Corentin, je comprenais un peu mieux pourquoi Cléa était toute excitée à l'idée de voir ce match, il y avait son fameux Corentin.
Il avançait avec peine sur le terrain pour ne pas glisser, et quand il arriva en face du but, alors qu'il s'apprêtait à mettre la balle dans la cage adverse. Son pied gauche dérapa et il tira dans un mauvais angle, tout droit vers, devinez quoi, tout droit vers Joana. Nous regardions le ballon avec un mélange d'excitation de savoir ce qu'il allait se passer et d'effroi de le voir arriver sur elle. Au grand dépit de Cléa, Joana se décala avec rapidité afin de pouvoir l'éviter. Mais c'était sans compter la plaque de verglas qu'il y avait au sol et qui la fit chuter dans la flaque de neige à moitié fondue et mêlée à de la boue juste à côté d'elle.
Elle tomba sur ses fesses, les vêtements complètement maculés de boue, nous étions restées ébahies devant cette scène avant que Cléa n'explose de rire en entendant les garçons rire de la malchance de Joana. Nous nous mîmes toutes à rire avant de la voir se relever furibonde, en nous jetant des regards noirs à nous et aux joueurs. Estéban aussi riait de la situation, ce qui la rendit encore plus en colère, ce dernier s'arrêta net en voyant son regard. Elle s'approcha de lui et se disputa avec lui pour aucunes raisons valables, puis il a dû finir par lui dire quelque chose qui lui a déplu parce qu'elle l'a giflé et elle est partie avec sa horde d'amies qui ne savaient plus où se mettre.
Estéban se retourna vers ses amis et leva les pouces avec un immense sourire. Nous le regardions sans vraiment comprendre quand Gaspard lui cria de l'autre bout du terrain.
-Félicitation mon gars ! Tu vas pouvoir aller chasser de la minette !!
Je restais sur le cul et regardais mes amies un peu dépassée par ce qu'il venait de se produire sous nos yeux. Cléa avait des étoiles à la place des yeux.
-Je vais jouer au loto ce soir, j'aurais peut-être de la chance, tous mes rêves secrets se réalisent ! s'exclama-t-elle.
-Tu rêvais secrètement qu'Estéban se fasse plaquer ? Je croyais que t'étais en kiffe sur Corentin ! remarqua Louise.
-Ca n'a aucun rapport avec lui, mes rêves se portaient que sur Joana ! répliqua la jeune fille.
-Encore mieux ! fit Lou-Anne en levant les yeux au ciel.
Nous rîmes puis le match reprit et nos encouragements également, les garçons étaient super motivés et Estéban encore plus après ce qui venait de se passer. Les filles n'arrêtaient pas de les flatter et de baver sur leurs dos mais la fin de la confrontation arriva bien vite, se terminant avec un match nul et avec des hommes transpirants complètement morts d'avoir jouer sur un sol complètement glacé. Nous les laissâmes à leurs occupations pour aller boire un chocolat chaud chez Edwige qui n'habitait pas loin avant de rentrer chacune chez soi.
-Coucou, ma chérie ! me salua maman lorsque je franchissais la porte de la buanderie pour enlever mes vêtements trempés.
-Salut ! je lui répondis rapidement en ôtant mes chaussures.
-Tu as passé une bonne après-midi ? demanda papa tandis que j'allais me réchauffer devant la cheminé.
-Ouais c'était sympa, on a regardé les garçons tenter de faire du foot ! répondis-je.
-Du foot ? De ce temps là ! dit mon frère surpris.
-Ouais, c'était pas facile mais ils se sont bien débrouillés, et vous avez fait quoi, vous ? soupirais-je.
-J'étais chez Elyne, me répondit Antonin.
-Ah ok ; je dis sans plus, mon frère avait l'habitude d'aller chez notre voisine qui était sa meilleure amie. Et vous ?
-Rien de spécial, on s'est promené et on a pris des tas de photos pour immortaliser l'instant ! On n'est passé chez ta grande sœur ! expliqua maman.
-Ah d'accord, et tu appelles ça « rien de spécial ».
-Bah c'est pas vraiment quelque chose d'incroyable ! la défendit mon père.
-Si vous voulez ; je souris. Je vais prendre un bain ! j'annonçais.
Je partis dans la salle de bain et mis l'eau à couler dans la baignoire tandis que j'enlevais mes vêtements froids et mouillés. J'attendis quelques minutes avant d'arrêter l'eau et de me faufiler dans la chaleur agréable du liquide. Je me prélassais jusqu'à ce que l'eau soit froide et que ce ne soit plus agréable. Je pris un énorme pyjama molletonné, bien chaud et partis trainer dans ma chambre en attendant l'heure du repas.
Je préparais mes affaires pour le lendemain tout en pensant à ce que j'avais comme cours. La rentrée était pour ce lundi, j'allais retrouver ma classe, la seconde verte. J'étais dans la même classe que Cléa, ce qui me rassurait car je détestais ne connaître personne dans une classe, bien que la plupart des gens de mon collège côtoyaient également ce lycée. J'étais également la déléguée de classe avec Téo, un garçon qui ne prenait pas forcément son rôle au sérieux mais qui était tout de même agréable.
Pendant que je préparais mon sac, papa me prévint que le repas était prêt. Je descendis prendre mon dîner avant de retourner dans ma chambre pour me coucher en me remémorant les péripéties de la journée. Nous avions appris l'existence de deux nouveaux couples dans notre groupe d'amies. J'avais hâte de voir comment se comporterait Mercedes en présence de Peter et de voir si elle serait capable de changer pour lui. J'étais également très heureuse pour Juliette, elle avait trouvé le parfait garçon, j'espérais que tout se passerait bien pour elle, elle le méritait.
Alors que le sommeil m'attirait de plus en plus, je me disais que c'était vraiment cool de pouvoir passer des journées comme celle que je venais de passer avec mes amies. Je pouvais être moi-même et je me sentais bien avec elles. Je me promis juste avant que Morphée ne vienne me chercher, de toujours rester fidèle à moi-même et de ne jamais changer pour quelqu'un.
To be continued...
~ Chose promise chose due. Aujourd'hui je vous poste un chapitre. Qu'en avez-vous pensé ?
J'espère ne pas vous avoir perdu avec les différents personnages d'autant que la semaine prochaine j'en introduit encore d'autres. Mais ne vous inquiétez pas ceux de ce chapitre sont secondaires et s'il y a confusion dans les chapitre à venir je ferai un petit recap !
Bonne journée à vous et à la semaine prochaine ! ❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top