Chapitre 27

   Et comme d'habitude la sonnerie vint gâcher la pause et nous ordonna de retourner travailler. Ce fut en traînant des pieds que je rejoignis ma classe pour une heure de français. Je discutais avec les filles avant que la professeure arrive et nous embarque dans une nouvelle heure de cours. Cette dernière eut le mérite de passer assez rapidement, bien que l'ennui était présent, Cléa et moi nous amusions à créer des suites fantasques aux phrases que madame Clouet ne finissait pas, et croyez-moi, il y en avait beaucoup.

   A l'heure du repas, seules notre classe et celle des Rouges étaient libérées. Pendant que nous rejoignions le self en compagnie de Lou-Anne et Irène, je fis la discussion avec Cléa.

-Alors avec Corentin ? Ça se passe bien ?

-Oui ça va ! On est très complémentaire, bien qu'il y ait des hauts et des bas.

-Tu t'attaches à lui ? je lui souris.

-Il faut croire... murmura en un sourire mon amie.

-C'est mignon ! je m'écriais.

   Je la regardais du coin de l'œil, elle avait un grand sourire béat. J'étais vraiment heureuse que tout allait pour le mieux pour son couple. Elle tournait les yeux vers moi, et sautilla sur place, les étoiles plein les yeux.

-Tu ne sais pas ce qu'il a prévu pour Noël ? elle s'émerveilla.

-Nan mais je vais pas tarder à savoir ; je souriais.

-Il va m'emmener dans un restaurant italien près de chez lui et après on passera la soirée ensemble ! elle s'excita en me prenant les mains.

-Mais et tes parents ? je m'inquiétais.

-Ils partent avec mes petits frères à Disneyland ! Tu imagines, ses parents ne seront pas là, ce sera notre vrai premier rencard rien que tous les deux ! elle s'écria.

-Tu dois vraiment tenir à lui pour avoir refuser Disneyland ; je dis. Attends !? Tu viens de dire quoi ? je m'étonnais.

-Ce sera notre premier tête à tête ! elle répéta enjouée.

   Un tête à tête, seuls chez les parents de Corentin, Noël ? Mon côté maternel reprit le dessus et je ne pus m'empêcher de la couver comme une mère poule.

-Tu n'imagines pas qu'il va simplement vouloir jouer aux cartes ? je la prévins.

-Je sais bien... elle dit et son sourire se fana un peu. On verra bien ce qu'il se passera.

-Tu te sens prête ? je demandais avec inquiétude.

-Je sais pas... elle soupira. Je...

   Elle ne continua pas sa phrase mais à son visage qui se voilait, je compris qu'elle était perdue de ce côté-là, et qu'elle avait peur.

-Ne te mets pas la pression, si tu ne veux pas, tu lui dis clairement et il ne devra rien se passer ! je la rassurais en la prenant dans mes bras.

-Hum... on n'en a jamais vraiment parlé tous les deux, je ne sais pas ce qu'il en pense ; elle avouait.

-C'est normal, c'est un sujet assez gênant à notre âge ; j'expliquai. Mais tu as le choix et il doit le respecter ! Retiens bien ça ! Un non est un non ! je lui dis fermement.

-T'inquiète pas, si je ne veux pas, je ne le laisserais pas faire, mais, c'est le si je veux qui me fait peur... elle expliquait.

   Je lui pris la main et la rapprochais de moi. Je plongeais mes yeux dans les siens pour qu'elle comprenne à quel point je la soutenais.

-Si tu te sens prête et bien fonce, n'aies pas peur, il t'aime, tu l'aimes, tout se passera bien !

-J'espère... elle souffla en baissant les yeux.

-Mais oui, puisque je te le dis ! Mais surtout !! N'oublie pas de te protéger ! Je ne veux pas devenir tata ! je lui dis en riant.

-T'inquiète pas pour ça ! elle rit.

   Quand elle relevait le regard, je sentais qu'elle était soulagée et rassurée, bien qu'une pointe d'inquiétude venait ternir son joli regard bleu. Nous riions avant de rejoindre Irène et Lou-Anne dans le self. Nous passâmes un bon moment autour d'un repas en discutant de Cléa et de son Noël magique, ainsi que de Lou-Anne et son histoire avec le copain de son frère. On taquinait Irène sur son flagrant manque d'entrain envers la conquête des garçons et les filles me charriaient à propos de ma relation « ambigüe » avec Félix. Nous sortîmes du self, alors que le reste de nos amies entraient pour manger.

   Nous nous dirigions vers notre coin où nous déposions nos affaires. J'annonçais aux filles que j'allais au CDI pour rendre un livre. Elles me firent un signe tandis que je partais vers la bibliothèque du lycée. En entrant, j'allais directement mettre mon livre dans la boîte réservée aux retours puis je partis glaner dans les rayons à la recherche de mon prochain roman.

   Je prenais de temps en temps des livres et lisais leurs résumés sans trouver la perle rare. Je me promenais dans les allées, puis je vis au loin, sur une table, une tête blonde accompagnée d'une tête rose. Je souris en pensant qu'Emma et Loukas étaient encore ensemble. Sincèrement, je m'étonnais toujours de voir qu'ils n'étaient toujours pas plus qu'amis au vu de leurs flagrants sentiments. Mais ce n'est pas moi qui allait me mêler de leur histoire alors qu'Emma venait tout juste de comprendre que je n'étais pas sa rivale, et qu'elle n'avait pas à être jalouse.

   Les deux amis étaient concentré sur un livre, je ne les dérangeais pas et continuais ma quête. Je pris encore quelques ouvrages avant de tomber sur roman d'espionnage dont la couverture me plaisait bien. Je lus la quatrième de couverture, et convaincue, je me dirigeais vers la documentaliste pour l'emprunter.

   A mon retour dans mon groupe d'amies, les dernières filles qui manquaient à l'appel arrivèrent en même temps que moi. Pendant un moment, nous discutions de tout et de rien comme nous savions bien le faire. J'étais en pleine conversation avec Edwige et Juliette quand Irène nous coupa.

-Bah dis-donc, on a le droit au cortège complet aujourd'hui !

   Je suivis la direction de son regard et vis une escouade de garçons marcher vers nous. Bien entendu, il s'agissait de Corentin et d'Oliver mais accompagné des amis de ce dernier. Je compris tout en suite en croisant le regard de Peter qu'il allait nous faire son discours. Arrivé à nos côtés, les deux petits amis rejoignirent leurs copines tandis que Peter se mis face à nous. Gaspard, Louis et Estéban, ses amis, se mêlèrent à notre groupe. Toutes les filles fixaient Peter en se demandant se qu'il faisait, Agnès rougissait et n'osait pas lever les yeux vers lui par timidité.

-Je voulais vous parler ! dit-il clair et fort pour que toutes l'entendent. Je voulais vous remercier ! Vraiment merci beaucoup, vous m'avez ouvert les yeux sur la vraie nature de Mercedes. Sans vous, je ne l'aurais sûrement jamais remarqué.

-Ça c'est sûr mais pourquoi nous remercier, on n'a rien fait ! se méfia Lou-Anne.

   Il me jeta un bref regard pour avoir mon accord de poursuivre, ce que je lui donnais en hochant rapidement de la tête.

-En fait si, vous avez fait bien plus que vous ne le pensez. Je vais être honnête avec vous, je me doutais que Mercedes n'était pas sincère avec moi, donc je l'ai espionné, et j'ai tout entendu de votre dispute d'hier ; il avoua.

-Tu l'espionnais ; répétait, hébétée, Juliette.

-Tu as... tu as tout entendu ? demanda doucement Agnès en devenant aussi rouge qu'une pivoine.

-Oui, tout. D'ailleurs Agnès, je tenais à m'excuser sincèrement pour ses propos, et je voulais te remercier pour m'avoir défendu alors qu'on ne se connait pas ! il plongea son regard dans le sien.

-Que tu crois, elle te connait, elle ! rit Edwige en lui donnant un coup de coude dans les hanches.

-Ça va pas de dire des choses comme ça, tu l'embarrasses ! râla Louise bien qu'elle avait un sourire en coin.

-Ce n'est pas à toi de t'excuser Peter ! je lui répondis de nouveau.

-Je sais ; il me sourit ; mais je tenais quand même à le faire.

-Tu es impossible ; je soupirais.

-Du coup, grâce à cette histoire, j'ai décidé d'apprendre à vous connaître parce que vous semblez être des filles bien...

-Hey, on est des filles bien ! la coupa Lou-Anne.

-Oui, je n'en doute pas ; il rit. Enfin, je voudrais surtout te connaître toi, Agnès, tu m'as défendue, et ce que j'ai vu m'a plu alors je voudrais faire plus ample connaissance.

   A ce moment-là, Agnès avait les yeux écarquillés et la bouche entrouverte. Nous avions officiellement perdu notre petite Agnès.

-Mon Dieu, si tu voulais l'achever, et bien tu as réussi ! Bravo ! grogna Edwige en secouant son amie.

   Tout le monde rit, puis des groupes se forment, je vois Juliette, Oliver et Estéban discuter, tandis que Lou-Anne et Louis avait un débat avec pour spectatrices, Irène, Cléa et Corentin. Puis Peter charriait Agnès, en compagnie de Gaspard et Edwige. Louise et moi étions les seules un peu à l'écart du groupe. Pour ma part, c'était parce que je n'avais pas eu le temps de réagir. Mais pour mon amie rousse, elle fixait Gaspard en se demandant sûrement comment aller lui parler.

-Je pense que c'est le bon moment pour avoir une discussion ! je la poussai.

-Je pense aussi ; elle me répondit doucement. J'ai peur.

-Ça va bien se passer, t'inquiète pas ! je la rassurais en la prenant dans mes bras.

-Tu veux bien rester pas très loin à écouter au cas où ça dégénère ? elle me supplia.

-Si tu veux, mais il n'y a aucunes raisons que ça dégénère ! je lui répondis.

To be continued ...

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