Chapitre 26
Vendredi 18 Décembre
Mon réveil me tira du merveilleux monde qu'était mes rêves. Je m'étirais à regret, j'étais vraiment épuisée ces temps-ci. Puis je me souvenais de quel jour nous étions, et un sentiment d'excitation parcourut ma colonne vertébrale. Aujourd'hui, nous étions la veille des vacances de Noël. Je me levais de bonne humeur et descendis manger et me préparer en chantonnant. Je mis la tenue de la veille et me maquillais légèrement avant de me lisser les cheveux, chose qui était rare.
Après avoir galérer pendant un certain moment, je filais dehors après m'être bien couverte. Mes fairies avaient du mal à me suivre et se demandaient d'où provenait toute cette énergie. En entrant dans le car, je croisai le regard de Peter et lui fis un sourire de soutien. Sa journée allait être rude. Je pris mon livre et réussis à m'immerger dans le monde de l'auteur pendant tout le temps du trajet.
A mon arrivée au lycée, je vis que je n'étais pas la seule à être dans un état d'effervescence. L'approche des fêtes de fin d'année émoustillaient tout le monde, même le plus déprimé des êtres humains. Je me dirigeais vers les filles et leur fis la bise, avant d'aller aux toilettes. D'habitude, j'y allais avant de partir, mais à cause de mes cheveux, qui furent d'ailleurs source de compliments ce matin, je n'avais pas eu le temps. Je fus rapide, mais il fallait croire que les cinq minutes qui s'étaient égrainées entre mon entrée et ma sortie étaient suffisantes pour qu'il se passe quelque chose. En sortant, je vis un agglomérat de personne de l'autre côté de la cour, et quand je rejoignis les filles, elles étaient partagées entre l'excitation et la peine.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?
-Ils sont en train de rompre ! dit pragmatiquement Lou-Anne.
-Ça à l'air épique ! s'extasiait Edwige.
-Epique ? je répétais.
-Ouais, il paraît que Mercedes n'a pas apprécié et qu'elle est en train de l'insulter de tous les noms ; grogna Agnès.
-Même quand elle n'est pas là tu le défends ; je souris.
-C'est pas de ma faute ; elle bougonna.
Je ris face à sa bouille si mignonne. Une page se tournait dans l'histoire Peter-Mercedes. Je voyais bien qu'au fond, elle était ravie de cette nouvelle, mais que le désespoir la tenaillait parce que ça n'allait pas changer ses rapports avec Peter. Si seulement elle savait, je souris et l'enlaçai comme pour la protéger. Elle leva des yeux intrigués vers moi puis elle se blottit contre moi. En voyant notre câlin, Lou-Anne ne put s'empêcher de nous rejoindre, suivie rapidement par les autres qui ne se firent pas prier. A la fin, Agnès et moi fûmes écrasées et nous éclatâmes de rire face à notre misérable situation. Nous nous séparâmes par la suite en riant toujours aussi fort. Puis Juliette regarda la pendule et nous annonça d'un air dépité.
-Je crois que la cloche va encore jouer les rabat-joies ! soupira-t-elle juste avant que celle-ci ne retentisse.
Dans un soupir commun, nous nous dirigeâmes vers nos classes quelque peu dépitées. Je tentais de me remonter le moral en me disant que j'avais deux de mes matières préférées, les mathématiques et l'anglais. Mais quand je vis s'éloigner mes amies, je me disais que j'aurais tout de même bien voulu rester rire avec elles.
Je suivis Cléa dans la classe et nous passâmes la majorité de l'heure à bavarder. Dans un but pédagogique au départ car elle ne comprenait pas l'exercice. Puis nous déviâmes, assez rapidement je l'admis, vers des sujets qui n'auraient nullement intéressé notre professeure de mathématiques.
Finalement j'eus plus de plaisir à la seconde heure où je me concentrais corps et âme dans la préparation de mon prochain oral. Je ne vis pas l'heure passée et quand la sonnerie retentit, je soupirais de contentement. Cléa faisait une moue, signe qu'elle s'était ennuyée pendant les deux heures et que la pause la sauvait d'un désespoir certain. Je souris face à cette réaction et sortis de la salle en sa compagnie, Louise nous accompagna dès la sortie de sa classe. Elle semblait très songeuse ce matin et il me paraissait clair que les paroles de la veille l'avaient travaillées toute la nuit sans qu'elle ne trouve de réponses.
Lorsque nous fûmes près de notre groupe d'amies, qui pour une fois, n'était pas en ébullition sur les dernières nouvelles, je me mis à l'écart en embarquant Louise.
-Tout va bien ? je lui demandais.
-Ouais ; elle lâchait ; j'ai pas beaucoup dormi.
-Tu as réfléchi ? je devinais.
-Hum ; elle marmonna.
Je voyais qu'elle replongeait dans ses réflexions, elle me faisait un peu de peine. Je savais à quel point s'était compliqué de se comprendre quand on est perdu. Je devais l'aider.
-Tu as le droit de me dire ce qui te travaille !
-Je sais, mais c'est tellement confus dans ma tête que même moi je ne comprends pas.
-Je sais, j'ai déjà vécu ça ! Mais dis-moi plutôt ce dont tu as envie !
-Ce que j'ai envie ? elle réfléchit. Je veux... je veux entendre de sa propre bouche qu'il regrette et qu'il n'est plus le même. Et qu'il s'excuse pour toi, pour que tu puisse passer à autre chose !
-Je suis déjà passée à autre chose ! je lui dis doucement.
-Je sais, mais je veux quand même qu'il s'excuse, c'est la moindre des choses qu'il peut faire après ce qu'il t'a fait ! elle s'indignait.
-Tu n'es pas obligée !
-Non mais je le veux ! Il a beau être tout mignon et me parler comme si de rien n'était, ce qu'il a fait est impardonnable et je veux la preuve qu'il s'est repenti ! Cela peut paraître fou et bête, mais s'il ne le fait pas, cela voudrait dire qu'il n'a pas changé et que donc il n'est pas fait pour moi ! elle débitait sans se laisser du temps pour respirer.
Je la regardais s'énerver en regardant ses pieds. Elle avait les joues rougies par l'agacement que lui procurait ses pensées et Gaspard. Elle était adorable à me défendre mais je savais bien qu'elle ne le faisait pas vraiment pour moi, mais pour qu'elle aussi elle puisse tourner la page. Elle ne voulait plus avoir de doute sur son changement, et seulement lui pouvait lui prouver que j'avais vu juste. Je posais ma main sur sa joue, ce qui l'alerta et elle tourna son regard améthyste vers moi.
-Il ne reste qu'une chose à faire alors ! je lui dis doucement.
-Laquelle ? elle me demanda presque timidement.
-Lui parler...
-Je ne peux pas ; son regard se faisait fuyant.
-Pourquoi ? je la questionnais intriguée.
-Quand il parle avec moi, j'ai l'impression que j'ai toujours été son amie et qu'il n'y a jamais eu cette histoire entre vous deux. Alors je perds facilement le fil quand il me parle ; elle avouait.
-Il te parle comme si tu avais toujours été son amie ? je répétais étonnée. Alors fonce, c'est un signe de son changement ! Ne te laisse pas déconcentrer et garde toujours ton objectif fixé dans ton esprit ! Il faut que tu saches, n'est-ce pas ?
Je fixais son regard violacé pour lui prouver qu'elle pouvait le faire. Elle fit un léger mouvement de la tête pour confirmer mes dires.
-Tu as raison, je ne peux pas me défiler, je dois savoir ! Je lui demanderais ce midi ! elle dit avec une détermination qui me rendit fière. Merci Charli !
-Je n'ai rien fait ! Tu es la seule à avoir pris la décision et à l'assumer ! je lui souris.
Elle hocha la tête et me fit un grand sourire pour me remercier. Je le lui retournai et nous rejoignîmes les filles. Pendant le reste de la récréation, nous papotâmes de tout et de rien, enfin surtout de Peter et Mercedes. Je regardais au loin Félix faire du basket avec les garçons de ma classe. Je ne pouvais qu'avouer que je bavais sur ses muscles qui s'étiraient sous son tee-shirt quand il faisait un lancer. Je dûs détourner le regard à plusieurs reprises, tellement je sentais mes joues chauffer.
To be continued ...
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