Chapitre 21

   Après cette rentrée plutôt tumultueuse, les choses s'étaient un peu calmées pendant les semaines qui ont suivi l'arrivée des nouveaux élèves. Ces derniers s'étaient bien intégrés, surtout Félix qui trainaient souvent avec le groupe de garçon de ma classe. Même Emma s'était faite quelques amies bien que celles-ci avaient encore un peu peur d'elle quand elles voyaient ses réactions face à une fille un peu trop proche de Loukas. Tout le monde avait compris que le blond était la garde chassée de la rose et que c'était réciproque. Bien que ce dernier n'était pas jaloux de tous les garçons qui s'approchaient d'Emma. Cependant la question qui flottait dans l'air était « quand est-ce qu'ils vont comprendre qu'ils s'aiment ? ». D'ailleurs, je fus soulagée de voir que la rose avait enfin compris qu'il ne se passerait rien entre Loukas et moi. Depuis ce constat, notre relation s'était nettement améliorée. Je n'avais plus le droit au regard froid qui tuait sur place.

   Je traînais beaucoup avec eux, je me rapprochais de plus en plus de Félix, et mon corps me faisait comprendre de plus en plus que je ne pouvais pas me passer du beau brun. Ce qui n'échappait pas aux yeux de lynx de mes amies qui me charriaient beaucoup sur le sujet. Toutefois le sujet n'était pas des plus récurrents car il y en avait un beaucoup plus régulier et beaucoup plus intéressant. L'évolution du couple Mercedes et Peter.

   Il y avait beaucoup de hauts et de bas dans leur relation. Enfin, pour être tout à fait honnête, il y avait plus de bas que de hauts. Ils se disputaient souvent à cause de Mercedes qui n'arrivait pas à ranger ses yeux baladeurs et à tenir sa langue. La blanche remettait en cause la confiance de son petit ami, ce qui créait des étincelles dans leur couple. Du côté de Juliette et Oliver, tout roulait pour le mieux du monde tandis que Cléa et Corentin avaient également leurs querelles, mais ils arrivaient toujours à s'en sortir.

Jeudi 17 Décembre

   C'est ainsi que plus d'un mois était passé. Pendant ce dernier, mes fairies m'apprenaient à me rapprocher de mes rêves. En parallèle à cet apprentissage, Emma, Loukas, Félix et moi cherchions l'origine de nos cadenas et de ses mystérieuses fées. En ce matin frais, alors que je franchissais les grilles de mon lycée dans mon jean boyfriend bleu et mon pull crop-top beige, je remis en place mon ras-le-cou noir qui avait tourné en souriant car il ne restait que deux jours avant les vacances de Noël. Je vérifiais l'heure sur ma montre de la même couleur que mon collier et avançais vers mon groupe d'amies. Je les vis dans un état d'excitation qui me laissa perplexe jusqu'à ce qu'Irène me sauta dessus.

-Tu ne sais pas Charli !! Il parait qu'il va y avoir un nouveau dans la C ! s'excita Irène.

-Ah bon ? Comment vous savez ça ? je demandai.

-C'est Laëtitia, qui a entendu ça de Laura, qui a entendu la prof en parlé avec la directrice ; expliqua Juliette.

-Je crois qu'on ne peut pas avoir mieux comme réseau de commérage ! je ris. Comment vous savez que c'est un gars ?

-On ne sait pas mais on espère ! déclara Edwige.

-Peut-être que ce sera ton énième amoureux, Ed ! lança en riant Agnès.

-Oh toi, alors, je vais te faire bouffer ton sac par les trous du nez ! se vengea la concernée.

-Mais oui, bien sûr ! rit l'autre.

-Sinon il arrive quand ? je questionnai.

-A la rentrée ! me répondit Lou-Anne.

-Ok, j'ai hâte de voir à quoi il ou elle ressemble ! je m'excitais à mon tour tandis que la sonnerie retentissait.

   J'accompagnais Cléa et Louise jusqu'à nos classes. Cette dernière semblait être d'humeur maussade ce matin. Cléa s'excusait en s'éloignant pour aller rejoindre son petit ami qui venait d'arriver. J'en profitais pour soutirer des informations à mon amie.

-Tout va bien ? Tu as l'air d'humeur massacrante ce matin ? je lui demandais doucement pour ne pas la brusquer.

-Ça va, ne t'inquiète pas ; elle mentit avant de continuer en voyant qu'elle ne trompait personne. J'ai rêvé de toi cette nuit ! soupira-t-elle.

-Et c'est ça qui te met dans cet état ! Je ne savais pas que je plombais le moral ! je tentais de la faire rire mais devant mon échec je continuais. Qu'est-ce que je faisais ?

-Tu... tu sortais avec Gaspard.

-Ah ; je lâchai sans savoir quoi répondre ; au moins, on sait une chose, tu ne fais pas de rêve prémonitoire ! je ris nerveusement en pensant aux moments douloureux que ça me rappelait.

-Je suis désolée, je n'aurais pas dû t'en parler ; s'excusa-t-elle.

-Pourquoi ? Ça va, c'est du passé maintenant ; je fus surprise de la sincérité dans ma voix, ce qui me troubla. Dis-moi plutôt ce qui t'attriste...

   Je n'eus pas le temps de savoir que Cléa m'attrapa au passage pour me dire que la prof était là. Je lui en ai voulu sur le moment, surtout quand j'ai vu Louise se renfermer lorsque j'ai tourné le regard vers elle avant de partir. Mais ce n'était pas sa faute, je n'aurais pas eu le temps de lui tirer les vers du nez de toute façon. Je soupirai et rejoignis ma place et le cours commença. Je n'arrivais pas à le suivre, mes pensées étaient tournées vers mon amie et notre début de discussion qui semblait m'avoir autant perturbé qu'elle. Je ne m'étais pas rendue compte jusqu'ici que je n'avais plus vraiment mal quand je repensais à ce qu'il s'était passé il y a cinq ans.

   Je venais d'entrer en sixième quand je l'ai rencontré. Je n'étais pas vraiment dépaysée par mon environnement car la majorité des personnes de mon école primaire avait fait le même choix de collège que moi. Cependant, il y avait quand même beaucoup de nouvelles têtes. J'étais devenue très vite l'amie de toutes les filles. Enfin, celles avec qui j'avais des affinités ce qui concernait quand même la majorité. Je continuais de fréquenter les garçons mais j'étais un peu plus distante avec eux car il y en avait un qui m'intimidait plus que les autres, et il était l'ami de tous les garçons. C'était Gaspard.

   J'ai commencé à le regarder, à m'imaginer une vie à ses côtés en vraie fan girl. Il avait tout pour plaire. Il était beau, charmant, il s'entendait avec tout le monde, et il était gentil. Dès que j'osais lui parler, il me répondait chaleureusement et me faisait de grands sourires. J'étais complètement amoureuse de lui. Et mes amies le savaient, en même temps, il suffisait voir l'état dans lequel j'étais quand il me regardait, me parlait ou me touchait pour le comprendre.

   Un jour, encouragée par mes amies, je décidais de me lancer. Il fallait que je lui dise. Seulement je ne savais pas comment faire, je n'avais pas l'habitude d'être intimidée par des garçons. Alors je lui écrivis une lettre. Chaque mot que je transcrivais sur la feuille à carreaux puait l'amour niais, et quand j'apposais mon nom à la fin de ma tirade et de la fatidique question pour savoir si mes sentiments étaient réciproques. Une douce angoisse me prit au ventre. Je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin, alors je demandais à une de mes amies d'aller lui donner pendant la récréation.

   J'avais très peur. Je ne savais pas comment il allait réagir et je ne savais pas ce que je ferais si ce n'était pas réciproque mais j'étais fière de m'être lancée. Je me rappelais parfaitement la douleur qui suivit ce léger moment de béatitude dans l'attente de la réponse. 

To be continued...

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