Chapitre 18

  Je ris en voyant les trois s'embrouiller pour des broutilles puis je me replongeais dans mes pensées. Stella avait vu quelque chose qui ressemblait à mon cadenas ? Je me demandais ce que ça pouvait être, et si c'était la clef de ce mystère. La voix de maman qui m'appelait me tirait de mes songes. Je descendais voir ce qu'elle me voulait et elle me tendait le téléphone. Je lui lançais un regard interrogateur, et elle insista pour que je prenne le combiné.

-Allo ? j'émis avec prudence.

-Bonjour ma petite fille, c'est ta grand-mère ! répondit une voix chevrotante. Tu vas bien ?

-Bonjour grand-mère, oui, je vais bien et toi ? je lui répondis en un sourire, contente de l'entendre.

   Pendant qu'elle me répondait, je ne pus m'empêcher de faire les cent pas dans la salle à manger, sous le regard désespéré de ma mère car je faisais toujours ça quand j'étais au téléphone.

-Ça va, alors ta mère m'a dit que tu voulais me parler ? commença-t-elle.

-Oui j'ai des questions ! Mais d'abord merci pour le cadenas ! remerciais-je.

-Ça me fait plaisir, il t'était destiné de toutes manières ! répondit grand-mère avec une pointe de nostalgie.

-Comment ça « il m'était destiné » ? continuais-je.

-C'est ton grand-père qui me l'a offert pour notre mariage, et il m'a dit avant de mourir, que je devais te le donner quand le temps sera venu.

-Grand-père ? Le cadenas appartenait à grand-père ? je répétais un peu étonnée.

-Oui, ce cadenas lui était très cher. Il m'a raconté qu'il me le confiait en gage d'amour et qu'il en serait ainsi pour toute notre descendance ; me raconta-t-elle rempli d'amour.

-C'est tellement romantique ! Pourquoi ne pas l'avoir donné à tes enfants si c'était un héritage ? je fis, curieuse.

-Je t'avoue que je l'ignore, mais ton grand-père m'avait formellement interdit de le donner à quiconque autre que toi !

-C'est étrange comme vœu ! je fis doucement.

  Je me disais intérieurement que c'était assez drôle que grand-père puisse savoir qu'il m'était destinée. Je me demandais comment il avait pu le savoir, avait-il lui aussi des fairies ? Je ne pouvais décemment pas demander à ma grand-mère s'il avait des hallucinations quotidiennes, elle m'aurait prise pour une folle, alors j'allais plutôt essayer de savoir l'origine de ce bijou.

-Ton grand-père avait ses mystères, c'est ce qui m'a plu chez lui ! rit ma grand-mère.

-Vous êtes trop mignons ! je fondis en entendant le ton amoureux de ma grand-mère. Dis-moi, est-ce que tu sais d'où il vient ce pendentif ?

-Il m'avait raconté que quand il était petit ; elle commença à me narrer ; il s'était lié d'amitié avec une petite fille. Mais malheureusement, ils devaient se séparer, je t'avouerais que je ne sais plus lequel des deux devait partir ; elle rit face à son trou de mémoire. Enfin, en tout cas, ils avaient décidé qu'en gage d'amitié, ils garderaient pour toujours ce cadenas ainsi que sa clef afin qu'ils puissent se reconnaître s'ils venaient à se revoir ; finit ma grand-mère.

-D'où le fait que tu veuilles que je retrouve la clef ! je répliquai en comprenant.

-Je disais ça pour rire ! rit-elle. En soixante-dix ans de mariage, il ne l'a jamais retrouvée !

-Je la retrouverai quand même ! Tu as bien dit qu'il m'était destiné ! je dis avec détermination. Est-ce qu'il y avait d'autres cadenas ?

-Pas que je sache ! Dis donc tu es bien curieuse, je n'attends vraiment rien de ce cadenas, ne t'embête pas avec ça ! elle m'affirmait, je sentais son amusement dans le ton de sa voix.

-Je sais mais ça m'intrigue quand même, et j'aime bien résoudre ce genre de mystère ! je la rassurais. Dernière question, comment tu as su que c'était le bon moment.

-Tu vas me prendre pour une folle ! elle s'exclama. J'ai rêvé de ton grand-père la veille de ton anniversaire, et il me rappelait la promesse que je lui avais faite, et je me suis dit qu'il était temps que je te l'offre

-Je ne prends pas du tout pour une folle, je pense que c'est un signe de grand-père ! je dis très sérieusement avant qu'elle n'éclate de rire. C'est pas gentil de se moquer de moi ! je boudais.

-Désolée ma puce, mais je ne m'y attendais pas !

   Grand-mère riait de bon cœur encore une fois avant de poursuivre par une conversation plus banale. Elle me demandait comment se passait l'école et me parlait du temps comme toutes les grand-mères le font. J'étais contente de pouvoir lui parler, ma grand-mère savait toujours trouver les bons mots aux bons moments. Après une demi-heure de discussion, elle m'annonçait qu'elle devait aller préparer le repas, alors je mis un terme à l'appel en la saluant. Je déposais le téléphone sur son socle après avoir raccroché, puis je montais dans ma chambre pour retranscrire sur un papier ce qu'elle venait de me dire.

   Je me promis intérieurement de tout faire pour retrouver cette clef et déceler le mystère de nos cadenas. Peut-être que cette mystérieuse clef m'aidera à comprendre le lien qui nous unit et répondra à toutes les questions que je me pose, mais encore fallait-il que je sache où elle était. Je pris mon ordinateur et cherchais si quelque chose pouvait ressembler à ce qu'ils nous arrivaient. Après tout, internet était une mine d'or d'informations. Cependant après de longues recherches sur multiples sujets référant à ce qu'il se passait dans ma vie, je ne trouvais rien. A chaque fois, je tombais sur des sites de commerce qui proposaient d'acheter des "cadenas de l'amitié" sans me proposer une potentielle légende autour d'un cadenas en particulier.

   Après un profond soupir, je laissai tomber et partis prendre ma douche avant de rejoindre maman et de l'aider à préparer le dîner. Je ne vis pas la soirée passer, à peine, le repas prêt, nous l'avions englouti et je me retrouvais dans mon lit et dans mes pensées.

-Je me demande bien, tout de même, quel est le lien entre nos deux cadenas ; je réfléchis à voix haute.

-Je sais pas, mais en tout cas, ce lien est très spécial ! ajouta Luna.

-Oui tu as certainement raison... j'émis doucement. Posons les choses au clair ! Nous avons deux cadenas, qui certes, ne se ressemblent pas, sauf qu'ils sont la source de votre existence. Notre plus grand point commun, c'est vous, mes fairies ; j'expliquai.

-Tu sais si elle a un don ? demanda Lou.

-Non, je ne crois pas qu'elle en ait un, elle me l'aurait dit quand j'ai parlé du mien.

-Et tu as pensé à ta vision et ce qui est écrit derrière ton cadenas ? questionna Stella.

-Ma vision ne m'apporte rien de plus, mais pour mon cadenas, c'est vrai qu'il est marqué que je dois la protéger, mais je ne comprends pas pourquoi ? Elle semble bien entourée.

-Peut-être qu'un grand mal l'attend ? proposa Luna.

-Un grand mal tu dis ? Rooh, je ne sais pas, c'est tellement compliqué ! je râlai. On verra bien comment ça évolue ; je soupirais avant de me mettre au fond de mon lit. Je vais aller me coucher, la nuit porte conseil comme on dit.

-Sage décision, bonne nuit Charli ! s'exprima Luna tandis que ses "soeurs" me souhaitaient une excellente nuit à leur tour.

   J'éteignis la lumière et laissai les bras de Morphée me bercer pour finir par m'emporter vers un monde d'insouciance.

To be continued...

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