Le cadeau du désir : Part 13


Part 13/15


"Nous sommes des hommes morts." Marmonna Gustav alors que Georg insérait la clef dans la serrure.


"Nous avons fait ça pour le bien de l'humanité." Essaya de se persuader Andréas.


Georg ouvrit la porte et ils se regardèrent tous, essayant de trouver assez de courage pour y aller. Les GG's se regardèrent et d'un commun accord, décidèrent que c'était avant tout le plan d'Andréas. Ils le poussèrent en avant et celui-ci se munit de courage afin de prendre la tête de la marche. Il aurait définitivement dû prendre le drapeau blanc qu'il avait préparé pour déclarer la paix.


Il regarda une dernière fois Georg et Gustav et ces dernières lui firent signe d'avancer. Andréas rentra dans le salon et il écarquilla de grands yeux. Bill était face à lui, les coudes appuyés sur le dossier du canapé et son corps balançait d'avant en arrière alors que Tom le pilonnait, debout derrière lui.


"Alerte rouge ! Alerte rouge ! Ah ! Tout le monde dehors ! Aaaah mes yeux !"


Georg et Gustav attrapèrent Andréas par les coudes et le firent ressortir de l'appartement en quatrième vitesse.


"Mes yeux ! Mes yeux !" Beugla le platine alors que Georg se prenait un fou rire.


"Je ne pourrai plus jamais les regarder en face." Ricana Gustav.


Andréas avait les mains sur les yeux et feintait l'agonie.


"Mes yeux !"


"On a compris Andy !" Lui parvint la voix de Tom de l'autre côté de la porte. "Laissez-nous trois minutes pour nous rhabiller."


"Oh mes pauvres yeux."


"Arrête de faire semblant." Sourit Gustav. "On sait que tu jubiles en vrai."


Andréas releva la tête et eut un sourire diabolique.


"Le plan a parfaitement marché non ?"


"Je suis sûr que dès demain, ces deux-là agiront l'un avec l'autre comme s'il ne s'était rien passé." Fit remarquer sagement Georg.


"Bill dira la vérité à Julian, ce mec sera mis de côté au moins. C'est déjà un bon départ."


"J'te signale que c'est toi qui a conseillé à Bill de s'installer avec lui." Rappela le plus âgé de la bande.


Tom ouvrit la porte et les toisa tous les trois du regard.


"Entrez, bande de psychopathes."


Il se décala et les laissa rentrer. À peine eurent-ils passés le pas de la porte du salon, que Bill apparut de nulle part et balança un seau d'eau froide sur Georg et Gustav. Tom se pencha et récupéra celui qu'il avait planqué dans un coin, vidant son contenu sur Andréas.


"Vous l'avez mérité !" Balança Bill.


"On vous laisse la joie de tout nettoyer maintenant !"


"Comptez pas sur moi pour oublier ça avant un moment !" L'androgyne enfila sa veste et quitta l'appartement.


Tom ricana devant l'air de chien mouillé d'Andréas.


"Au fait, la capote traîne par terre, j'vous laisse décider qui devra la ramasser. Vous vous doutez bien que grâce à vous, elle n'est pas pleine, mais elle a ramoné un cul de rêve pendant une dizaine de minutes." Il leur fit un clin d'œil et partit à son tour.


"Est-ce qu'on a vraiment mérité ça ?" Demanda bêtement Andréas.


"C'est toi qui t'occupe de la capote !" S'exclamèrent à l'unisson Georg et Gustav en réponse.


*


"J'veux pas."


"Bill... Ça fait deux jours qu'il t'appelle et que tu ne lui donnes pas de nouvelles."


"Étonnant avec celles que j'ai à lui donner." Marmonna Bill.


"Tu n'as pas le droit de lui cacher."


"Je sais Gus, mais tout ça est de votre faute."


"Je ne t'ai en aucun cas forcé à ouvrir les jambes pour Tom !"


"Toi et tes fourbes camarades m'y avaient fortement poussé !"


"J'hallucine, comme si quelqu'un t'avait poussé à lui faire du rentre dedans pendant toutes ces années." Gustav leva les yeux au ciel et Bill ricana. "Tu devrais parler à Tom aussi."


"Pour ?"


"Que vous mettiez les choses au clair."


"Elles le sont."


"Ah oui, vous en avez parlé ?"


"Pourquoi en parler ? On y était tous les deux, on sait ce qu'il s'est passé."


Gustav soupira.


"J't'héberge pas cette nuit si tu ne règles pas au moins cette histoire avec Julian."


"Si je lui en parle, tu seras obligé de m'héberger pour du long terme."


"Je suis d'accord avec ça."


"En fait, tu veux que je me fasse larguer !"


"Tu le mérites."


"Vous m'avez poussé à faire ça !"


"Va voir Julian."


"Putain !"


Bill se releva d'un coup, fusilla son cousin du regard et partit en claquant la porte.


*


La porte s'ouvrit et l'androgyne se tortilla sur lui-même.


"Salut."


Julian lui lança un regard noir.


"T'es pas mort finalement."


"Heu... Nan ?"


Julian soupira et le laissa rentrer.


"J'espère que tu sais que j'attends tes explications quand même."


Bill grimaça et alla s'asseoir sur son fauteuil préféré. Il le caressa tendrement, sachant qu'il lui faisait ses adieux.


"Je faisais exprès de ne pas prendre tes appels."


"Non, jure ?" Le ton de sa voix était clairement ironique.


"Julian... Je t'aime vraiment bien, j'veux pas que tu penses le contraire. Mais j'ai fait une connerie, une énorme connerie."


Julian s'assit sur le canapé et se massa les tempes.


"Je savais que ça arriverait. Tu n'as jamais été prêt à t'engager avec moi."


"Je pensais l'être. Je voulais vraiment l'être."


Julian se laissa aller en arrière, regardant Bill fixement, le mettant mal à l'aise.


"C'est pour ça que tu pleurais l'autre soir ?"


"Oh... Non." Bill tritura ses doigts. "J'ai merdé il y a deux jours."


"Tu es parti d'ici depuis cinq jours."


"Je sais... Je voulais réfléchir, mais j'ai fait cette connerie entre temps. En quelque sorte, ça m'a permis de trouver les réponses à mes questions."


"Et ?"


"Je ne peux pas profiter de toi alors que je suis amoureux d'un autre." Bill put clairement voir un éclat de douleur passer dans le regard de Julian.


"Tu es amoureux ?"


"Hum... Ouais."


"Tu vas te mettre avec le mec avec qui tu m'as trompé ?"


"C'est plus compliqué que ça. Il n'est pas amoureux de moi."


Julian baissa la tête.


"Je le connais ?"


Bill ne voulait vraiment pas lui mentir mais lui répondre un simple « non » aurait été vraiment plus simple.


"Oui, mais je ne te dirai pas qui c'est. De toute manière, ça n'a pas d'importance."


"Tu me quittes ?"


"Je préférerai que tu me jettes, ce serait plus facile pour moi."


Julian eut un sourire triste.


"On se quitte mutuellement ?"


Bill acquiesça.


*


Bill reboucha son stylo et soupira. Il avait ses derniers partiels à la fin du mois, mais il n'arrivait pas à se concentrer. Il sursauta au bruit de la sonnette et fronça les sourcils. Peut-être Gustav attendait-il quelqu'un ? Cependant, il était actuellement à la douche. Il se leva, étira ses bras au-dessus de sa tête et partit ouvrir.


"Oh..." Il ne s'attendait pas vraiment à ce que ce soit Tom.


Ils ne s'étaient pas vus depuis qu'ils avaient couché ensemble et Bill ne sut pas trop comment se comporter.


"Salut !" Tom sourit et entra à l'intérieur naturellement. "Oh, je te dérange ?"


Bill suivit son regard et grimaça en regardant la table où s'amassaient ses cours.


"Je n'étais pas vraiment productif."


Tom acquiesça et se dirigea vers la cuisine.


"Gus n'est pas là ?"


"Douche."


"Ok. J'me prends un verre d'eau, tu veux quelque chose ?"


"Non, c'est bon, merci."


Bill s'assit sur le canapé et Tom le rejoignit.


"Andy m'a dit que Julian t'a mis dehors..."


"Pas vraiment. On a décidé que je devais partir, c'est tout."


"Tu sais où tu vas aller ?"


"Ici en attendant que je me retrouve un appart'. Gus ne veut cependant pas que je cherche maintenant, il dit que je dois rester concentré sur mes partiels."


"Il a plutôt raison."


Bill haussa les épaules.


"Je ne me sens plus trop à l'aise ici, maintenant qu'il y a toutes mes affaires, j'ai l'impression de bouffer tout l'espace."


"Gus savait à quoi s'attendre en te proposant de venir."


"Va jeter un œil à sa penderie et on en reparle. Elle est sur le point d'exploser alors que presque tous mes vêtements sont encore dans des cartons."


Tom rit.


"Tu as toujours eu trop d'habits."


"J'avais une armoire entière chez Julian."


Bill grimaça et Tom se pencha pour poser son verre vide sur la table basse.


"Je suis quand même désolé, c'est un peu de ma faute tout ça."


Bill le regarda longuement et la bouche de Tom eut une grimace de gêne face à cette inspection.


"Je suis un gros moustique et tu es le feu." Lâcha l'androgyne.


Bill se mit à rire alors que les sourcils de Tom se soulevaient vers le haut.


"Quoi ?"


"Avant qu'on ne déménage ici, on était dans une région où il y avait beaucoup de moustiques. Quand on mangeait sur la terrasse l'été, on allumait toujours des bougies. Je n'ai jamais compris pourquoi ces stupides insectes étaient attirés par le feu au point d'aller se brûler vifs à chaque fois."


Tom acquiesça.


"Si je suis le feu et toi un moustique, ça veut dire que tu es attiré par moi au point de venir constamment te brûler ?"


Bill soupira.


"Ouais, un affreux gros moustique."


"Si j'accepte le rôle du méchant feu." Tom caressa la joue de Bill du bout des doigts. "Tu dois jouer celui d'un beau papillon. Ça agit comme les moustiques non ?"


Bill sourit, mais il se sentit rougir un peu également. C'était plus que du flirt, Tom essayait de le charmer. C'était tellement agréable. Bill écarquilla les yeux alors qu'une paire de lèvres se posait délicatement contre les siennes. Il ne l'avait pas vu venir, mais ferma immédiatement les yeux pour en profiter. La main de Tom se glissa dans son cou et le contact entre leurs bouches se fit plus franc.


Tom sentit un souffle chaud s'écraser contre sa peau et il sourit. Il bougea lentement ses lèvres contre celles de Bill et fut heureux d'avoir des caresses en retour. Leurs langues s'enlacèrent calmement et Tom se pencha un peu plus sur Bill. Ils se retrouvèrent quasiment allongés et le tressé ne put s'empêcher de passer ses doigts sous le tee-shirt de Bill, touchant doucement son ventre.


"Oh non, non et non ! Il est hors de question que vous baptisiez tous les canapés !"


Ils sursautèrent et regardèrent Gustav comme s'il était un marcien. De quoi se mêlait-il celui-là ?


"Pardon." Marmonna Bill, conscient qu'il abusait déjà de son hospitalité.


"Tom, retire-toi de sur mon cousin, il est trop jeune pour être débauché !"


Tom ricana délibérément, pensant à quel point Bill pouvait ne pas être débauché quand il enfonçait son sexe jusqu'au plus profond de sa gorge.


"Bien bien."


Il s'éloigna et attrapa son verre, allant le poser dans le lave vaisselle.


"Tu n'étais venu que pour lui faire des câlins ?" Demanda Gustav en le rejoignant dans la cuisine.


"Hum non, à la base pour voir comment il allait. J'ai appris pour sa rupture."


"Rupture qui t'arrange."


Tom le regarda froidement.


"C'est la dernière fois que je me confie à Andréas."


Gustav resta bouche bée alors que Tom disparaissait de l'appartement tel un coup de vent.



A suivre...

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