À l'internat de Mademoiselle de Touchet, la nouvelle de la survie d'Isabeau et du fait qu'elle avait repris connaissance fut accueillie par des réactions fort diverses. La plus soulagée fut sans doute Georgianna, qui se sentait tout à fait coupable du geste désespéré d'Isabeau, l'ayant plus ou moins provoqué en volant le livret. Philiberte, qui avait trouvé le corps, partagea son soulagement. Les deux jeunes filles s'isolèrent ensemble dans leur chambre dès qu'on les eût mises au courant.
La nouvelle permit également à Calixte et Domitille de se sentir plus légères : si Isabeau vivait, elle serait en mesure d'expliquer ses motivations. Pourquoi elle avait tué Valmont ; la raison qui l'avait poussé à se débarrasser de Muguette – et la manière aussi. Et comment elle s'était procuré cette impossible paire d'escarpins rouges, qu'avait chaussés leur mère le soir de son trépas. Les jumelles ne vouaient en revanche aucune compassion à leur camarade, contrairement à Georgianna et Philiberte, plus aptes à ouvrir leur cœur – et qui avaient également été moins impliquées personnellement dans les événements.
Pour le reste, les quatre pensionnaires restantes s'accordaient sur le fait qu'Isabeau était un monstre, mais ne partageaient évidemment pas les mêmes vues quant au sort qui devrait être le sien. Anne-Lucienne plaidait pour le pardon et le salut de son âme ; Edmondine jurait à qui voulait l'entendre qu'elle ne pourrait plus jamais poser les yeux sur Isabeau sans trembler en son âme et en son cœur, et qu'elle ne lui pardonnerait jamais. En cela, elle était secondée par la jeune et influençable Rose-Céleste, qui s'aventurait en sus à théoriser la folie sanguinaire d'Isabeau en citant Freud ; et finalement, Nazaire s'en fichait pas mal, parce que toute cette animation lui laissait l'occasion de s'éclipser pour aller fumer tranquillement par la fenêtre de sa chambre.
L'effervescence finit toutefois par se dissiper, ne laissant derrière elle qu'une atmosphère franchement morose. Affalée dans son fauteuil, le regard dans le vague, Domitille s'efforçait de ne plus penser. Le goût amer que laissait dans sa jolie bouche cette succession de catastrophes lui donnait envie de vomir. Quel gâchis ! Elle brûlait d'entendre des lèvres d'Isabeau la réponse à la seule question qui lui tenaillait l'esprit : pourquoi ?
À défaut de pouvoir obtenir ce qu'elle souhaitait si ardemment, la jeune fille finit par décider de s'isoler à son tour. Jusqu'alors, elle avait couru une course folle, entraînée par Calixte, dans l'optique de percer à jour l'assassin de l'homme de sa vie. Maintenant que cet assassin était démasqué, et même si ses motivations et le déroulement exact du meurtre de Valmont demeuraient peu clairs, Domitille se sentait vidée. Elle n'avait plus ni but ni raison d'être. Ses pensées flottaient toutes vers Valmont, dans les bras duquel elle aurait tant aimé se réchauffer le cœur, mais qui ne serait plus là pour l'agacer, l'embrasser, l'aimer.
Valmont ne serait plus jamais là.
Le cœur au bord des lèvres, Domitille abandonna Calixte aux débats freudiens qu'elle menait avec Rose-Céleste et quitta le grand salon. Elle évita la bibliothèque comme la peste, de crainte de revoir surgir sous ses yeux l'image impossible d'un Valmont que la vie aurait déserté, maintenant qu'elle réalisait lentement la réalité de son trépas. Elle préféra sortir de l'internat pour s'octroyer une promenade dans le parc.
Les connaissances de Domitille en matière de botanique n'étaient certes pas bien étendues, mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier la beauté du parc qui s'étendait autour de la propriété de Mademoiselle de Touchet. Avant les terribles événements qui avaient ébranlé l'internat, avant que Valmont ne lui brise le cœur en disparaissant sans lui laisser la moindre explication, elle s'y baladait souvent, profitant de la beauté des lieux et de leur incroyable sérénité.
Le parc n'était malheureusement pas si beau en cette fin d'après-midi. Un ciel gris et pesant empêchait les arbustes et les fleurs d'exprimer leur palette de couleurs vives, et un petit vent froid griffait la peau nue de Domitille, qui n'avait pas songé à enfiler de jaquette sur sa robe sage. Qu'importait. Le froid lui gèlerait peut-être le cœur ! Elle ne demandait pas mieux.
D'une manière un peu cruelle, le hasard de ses pas la conduisit jusqu'à l'étang où Valmont et elle avaient échangé ce baiser de réconciliation qui avait scellé leur bonheur. Vidée, tremblant de tous ses membres, Domitille se laissa tomber à l'endroit exact où l'homme qu'elle aimait avait posé ses mains en coupe sur son visage pâle et lui avait arraché ce baiser digne d'un conte de fées. Elle se recroquevilla sur elle-même en sanglotant, éprouvant le besoin de s'apitoyer sur son sort un moment, à l'abri des regards emplis de pitié de ses camarades.
Cela dura un long moment, assez pour que le petit vent glacial gèle jusqu'à la moelle les bras nus de la blonde demoiselle et qu'une obscurité pesante s'installe sur les lieux, transformant le petit étang en un puits sombre suintant le désespoir. Puis, une petite présence arracha Domitille à ses idées noires.
– Ma pauvre, pauvre Domitille ! fit gentiment Edmondine. Je pensais bien que je te retrouverai par ici ; tu dois être gelée.
Elle déposa une veste légère sur les épaules tressaillantes de la jeune fille, qui la remercia d'un regard humide.
– Je réalise seulement qu'il ne reviendra pas, gémit-elle d'une voix entrecoupée de sanglots.
– Je comprends, murmura Edmondine, étrangement lucide, en s'asseyant à côté d'elle.
Elle posa dans l'herbe le livre qu'elle tenait entre les mains pour enlacer son amie de ses deux bras. Domitille repoussa une nouvelle vague de sanglot et se sécha les yeux avec la manche de la veste, à défaut de mieux. Elle releva un regard reconnaissant sur Edmondine.
– Je sais bien que les autres ne comprennent pas, tu sais, murmura-t-elle. Elles me plaignent, elles se montrent gentilles, mais au fond, elles n'ont jamais été amoureuses. Calixte détestait Valmont...
Edmondine la fixait d'un regard presque avide, la bouche entrouverte et la respiration temporairement stoppée.
– Toi tu sais ce que c'est, d'une certaine manière, sourit amèrement Domitille en tendant la main vers le livre à couverture rose criard de sa compagne. Tu comprends que l'on puisse parfois... presque... presque souhaiter de mourir d'amour.
Elle se força à rire de sa déclaration grandiloquente, tandis qu'Edmondine hochait vaguement la tête. Les deux filles se rassirent côte à côte, Domitille jetant un œil au livre qu'elle venait de ramasser.
– Le Kilt du Destin – encore, lut-elle à voix basse.
Elle-même n'avait pas lu ce chef-d'œuvre qui semblait régir la vie d'Edmondine, et c'était sans doute également le cas de toutes les autres filles de l'internat, si ce n'était Muguette peut-être. Sur le coup, elle s'en voulut. Edmondine s'était toujours montré une amie loyale envers elle, la soutenant dans chacune des phases difficiles de sa relation tortueuse avec Valmont. Domitille aurait au moins pu lui rendre la pareille en s'intéressant à ce fichu bouquin qui semblait tant lui tenir à cœur.
– C'est un très bon livre, hésita Edmondine.
***
À leur plus grand désappointement, le lieutenant Fondement et l'agent Lande d'Aussac ne furent pas autorisés à se rendre auprès d'Isabeau Lignières avant que la soirée ne soit déjà bien avancée. Ils eurent beau demander poliment dans un premier temps, menacer dans un deuxième et supplier finalement, rien n'y fit : le corps médical se montra intraitable, semblant de toute évidence considérer que l'art de guérir venait avant celui d'administrer la justice. La patiente était encore trop faible pour supporter de voir qui que ce soit, arguait le médecin-chef, et rien ne put lui faire changer d'avis.
À défaut, ils mirent la main sur Ariane Montaigne, qui leur apporta au moins quelque chose à se mettre sous la dent : le rapport d'autopsie de la petite Muguette de Vauchaussade, dont elle venait d'obtenir les dernières analyses.
– Ça se confirme, elle a bien été empoisonnée une deuxième fois au véronal, expliqua-t-elle dans un haussement d'épaules un peu déçu – de toute évidence, elle aurait préféré se retrouver face à une énigme scientifique.
Les deux policiers et leur collègue médecin légiste discutèrent un moment les implications d'une telle information, mais ils furent bien obligés de reconnaître qu'il n'y en avait pas vraiment, aussi leur conversation demeura-t-elle plutôt creuse. Isabeau Lignières avait volé le véronal dans la chambre de Georgianna O'Mahony, et par deux fois tenté d'empoisonner la petite Muguette de la sorte. La seconde lui avait réussi. Demeuraient quelques mystères : comment était-elle parvenue à administrer le véronal à la gamine sans que l'autre fille qui était venue lui rendre visite ne s'en rende compte ? Comment avait-elle joué son coup pour que le véronal n'agisse pas aussitôt, mais cinq heures après sa visite ? Et pourquoi, pourquoi avait-elle fait cela ?
Quand enfin les deux policiers furent admis auprès d'Isabeau Lignières, ce fut sous la garde féroce d'une infirmière aux allures de bouledogue, qui leur ouvrit enfin la porte de la chambre, mais pour dix minutes seulement.
– Certes, ma bonne dame, certes, lui asséna Patrick Fondement au passage, parfaitement conscient qu'il ne respecterait pas cette directive.
Il éprouvait un cruel besoin de réponses, réponses que seule pouvait lui fournir leur coupable autodésignée.
– Mademoiselle Lignières, maugréa-t-il en se retrouvant face à la jeune fille, qui arborait un teint tout à fait pâle et maladif – ce qui n'était guère étonnant, en fait.
L'interpellée ne daigna pas lui retourner la salutation, mais elle papillonna des yeux un instant, désorientée.
– Vous me reconnaissez j'imagine, et vous savez pourquoi je suis venu, reprit le lieutenant. Je n'ai pas l'intention de vous déranger longtemps – du moins pas aujourd'hui. Racontez-moi ce qu'il s'est passé et je vous laisserai tranquille.
Isabeau Lignières fit une tentative maladroite pour se redresser sur ses oreillers, et l'agent Lande d'Aussac se sentit obligée de l'aider. La gamine gardait ses yeux rivés sur les bandages qui lui serraient les poignets, comme si elle avait du mal à y croire.
– Je voulais mourir, fit-elle finalement d'une toute petite voix – une voix à fendre le cœur, si elle n'avait pas été celle d'une meurtrière.
– Vous vouliez surtout tuer, asséna le lieutenant Fondement.
La jeune fille cessa enfin de fixer ses poignets mutilés pour lever un regard soudain lucide sur son interlocuteur.
– Non, se défendit-elle d'une traite. Vous vous trompez de coupable.
Le lieutenant Fondement s'apprêtait à lui lancer une pique bien sentie et à lui faire remarquer que l'on avait retrouvé la deuxième des chaussures qui avait servi à commettre le crime, mais l'agent Lande d'Aussac le prit de vitesse, se voulant apaisante.
– Nous ne porterons pas de jugement tant que vous ne nous aurez pas expliqué votre version des faits, souffla-t-elle. Racontez-nous ce qu'il s'est passé, vous voulez bien ?
Isabeau Lignières hocha lentement la tête, un peu pathétique, un peu triste. Elle avait l'air de s'en ficher royalement, ce qui laissa penser au lieutenant Fondement qu'elle dirait la vérité.
– Tout a commencé quand Valmont a perdu ce pari... murmura Isabeau. C'était une idée d'Adélaïd, évidemment ; de ce que j'en ai entendu, Valmont devait essayer de rejoindre la chambre de Domitille sans se faire prendre, et s'il n'y arrivait pas...
Elle porta les mains à son propre crâne rasé, sur lequel demeuraient des mèches éparses qu'elle n'avait pas bien coupées. On devinait le contour de son tatouage familial, les trois têtes d'aigles tranchées.
– Évidemment, Valmont s'est fait prendre, et il a dû se raser la tête. C'est à ce moment-là qu'il a remarqué le tatouage. Il a dû avoir la frousse de sa vie. Alors il l'a caché de son mieux et a quitté l'internat. Il n'a rien dit à ses parents, beaucoup trop suspicieux, et a recherché la signification des symboles tout seul. Les trois aigles à la tête tranchée ; la famille Lignières. C'est comme ça qu'il m'a contactée pour la première fois, en cachette toujours. Il refusait même de voir Domitille, pourtant l'amour de sa vie... C'est vous dire s'il était secoué.
Elle marqua une pause, l'air un peu ému pour le coup. Son visage paraissait toujours lointain, détaché de cette réalité qu'elle racontait – ou inventait, allez savoir.
– Il ne nous a pas fallu longtemps pour faire le lien entre la prise d'otage de l'opéra et l'enrichissement soudain des Desmiers ; entre la disparition de mon frère Vladimir et l'apparition soudaine de Valmont. Cela l'a mis dans une colère folle. Il a décidé qu'il voulait faire plonger ses parents... enfin, ses parents adoptifs, j'imagine. C'est à ce moment-là que je lui ai parlé de cette unique relique que mon père conservait chez nous. De la chaussure à talon de Louise Valette, qui était décorée d'un rubis sur la boucle. Quand il m'a avoué ce qui était réellement arrivé à ma mère, mon père m'avait montré la chaussure.
Elle se redressa un peu et écarta les bras avec emphases.
– Les preneurs d'otages les avaient aussi emmenées, vois-tu, imita Isabeau d'une grosse voix. À cause des rubis sur la boucle. Mais ils ont en perdu une en s'enfuyant par les coulisses. C'est moi qui l'ai ramassée.
Isabeau laissa échapper un rire sans joie.
– Mon père avait oublié cette fichue chaussure ; il la laissait traîner dans un coin. C'est moi qui l'ai récupérée ; parce que si on pouvait mettre la main sur l'autre, un jour, il serait possible de faire payer les Desmiers pour leurs crimes !
Elle se faisait venimeuse lorsqu'elle parlait du couple très probablement responsable de la mort de sa mère et de la disparition de son frère. Puis soudain, elle se calma, comme vidée.
– Valmont pensait avoir retrouvé l'autre chaussure. Il m'a écrit qu'il passerait à l'internat pour que nous puissions les comparer, et que si elles correspondaient, nous tiendrions enfin notre revanche. Je ne sais pas vraiment ce que lui s'imaginait, mais moi... je pensais qu'on pourrait les faire chanter, leur soutirer de l'argent en échange de notre silence. Si on s'était adressés à la police, Papa aurait aussi été ennuyé. Je ne voulais pas ça.
Elle haussa les épaules, fatiguée.
– Mais ça importe peu, n'est-ce pas ? Parce que Valmont est mort ce soir-là.
– Vous l'avez tué, résuma le lieutenant Fondement. Pour protéger votre père, j'imagine ? Faire chanter les Desmiers ne suffisait pas à satisfaire Valmont ?
Isabeau le foudroya du regard, dans un dernier regain de vigueur.
– Vous ne comprenez donc rien ? l'accusa-t-elle. Je venais de retrouver le frère qui m'avait manqué toute ma vie. J'aurais tout donné pour qu'il vive. Alors non, je ne l'ai pas tué.
En face d'elle, le lieutenant Fondement s'efforça de ne pas prendre l'air trop dubitatif face à cette affirmation. Pour lui, l'affaire était quasiment résolue.
– Valmont et moi avions convenu que je laisserais la porte de la bibliothèque ouverte pour qu'il puisse s'y cacher. Je l'ai fait, en début de soirée, comme il me l'avait demandé. Nous ne devions cependant pas nous rencontrer avant que l'internat ne soit endormi. J'ai compris qu'il souhaitait profiter de ce laps de temps pour revoir Domitille, et je ne m'en suis pas mêlée. Je me suis simplement rendue au rendez-vous à l'heure convenue, en plein milieu de la nuit, avec le double de la chaussure. Et je l'ai trouvé mort. Ironiquement, l'autre escarpin, celui qui devait nous permettre de reprendre le dessus sur les Desmiers... On s'en était servi pour le tuer. Comme vous pouvez vous en douter, je n'ai pas eu le cœur de l'arracher à sa poitrine encore chaude.
Nouvelle pause. Elle voyait bien que son auditoire ne la croyait qu'à moitié, mais s'en fichait au final, ne souhaitant qu'une seule chose : raconter son histoire jusqu'au bout, s'en débarrasser, puis qu'on la laisse en paix avec son chagrin.
– J'ai paniqué, avoua-t-elle d'une petite voix. Je ne voulais pas que l'on pense que j'étais responsable, mais tous les indices pointaient vers moi. Je n'avais pas l'intention de dissimuler l'escarpin, mais je pouvais au moins faire mon possible pour qu'on ne remarque pas trop les tatouages sur son crâne – un mois était passé depuis qu'il avait perdu le pari, et ses cheveux avaient un peu repoussé. Alors je l'ai déshabillé. Je l'ai installé nu sur la peau d'ours, devant la cheminée, pour que la mise en scène soit si frappante que l'on ne remarque pas l'évidence : le tatouage qui menait aux Lignières.
Elle retomba presque aussitôt dans un mutisme buté, et le bouledogue qui lui servait de garde malade en vint presque aux mains avec les deux policiers pour les mettre à la porte. Une fois dehors, le lieutenant Fondement échangea un regard interrogateur avec l'agent Lande d'Aussac.
– Qu'en pensez-vous ? la questionna-t-il.
La jeune femme se mordilla les lèvres sans trop savoir que répondre.
– Ça se tient, répondit-elle après un temps de réflexion.
Son supérieur lâcha un énorme soupir et se laissa retomber contre un mur, visiblement démoralisé. Si Calixte Valette était aussi innocente que l'affirmait son frère et si Isabeau Lignières disait vrai, cela signifiait qu'entre le moment où la première s'était fait passer pour Domitille et avait signifié à Valmont la fin de leur relation, et celui où la seconde avait trouvé le corps, une troisième jeune fille avait été impliquée. Ça commençait à faire pas mal de monde...
– Moi aussi j'ai envie de la croire, même si c'est l'histoire la plus invraisemblable qu'il m'ait été donné d'entendre, avoua toutefois le lieutenant Fondement. Alors qui ? Qui a tué Valmont Desmiers ?
En face d'eux, assise tranquillement sur un banc, son superbe rapport d'autopsie entre les mains, Ariane Montaigne les fixa comme deux ahuris.
– Ben, pour votre Valmont je sais pas, grommela-t-elle. Mais pour Muguette... Si ce n'est pas Isabeau, il ne reste que deux coupables potentielles, non ? Comment s'appellent-elles déjà ? Anne-Lucienne et Célestine...
– Edmondine, la corrigea l'agent Lande d'Aussac d'une voix blanche. Edmondine Dampierre.
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