XV. Les Quatre

À l'annonce de la mort de Muguette, stupeur et panique s'emparèrent de l'internat. Philiberte se retrouva piégée dans cette ambiance morbide, elle qui prenait désormais soin de pousser la grosse commode à sous-vêtements de Georgianna devant leur porte avant de s'endormir. Elle se demanda si elle ne voulait pas demander à ses parents de la laisser rentrer à la maison, mais se ravisa en posant le regard sur la mine défaite et suppliante de sa camarade de chambre. Georgianna n'avait pas le choix, elle : sa mère se trouvait sans doute quelque part en Russie avec son nouveau mari, et son père était en voyage d'affaires au fin fond des États-Unis. Selon ses dires, seule sa grand-tante écossaise demeurait au manoir familial, pour nourrir les chats et le majordome, et elle avait absolument exclu être en mesure de s'occuper d'une jeune fille dans la force de la jeunesse en plus, étant déjà suffisamment débordée par la domesticité dans les deux sens du terme.

– On pourrait fuguer, nota Georgianna, qui venait de capter le regard de Philiberte.

– Fuguer ? Pour aller où ? s'étonna la très sérieuse et raisonnable Philiberte.

– Oh, ce ne sont pas les idées qui me manquent. J'aurais tendance à partir au Sud, pour profiter d'un climat plus doux et bronzer à la plage – il paraît que les filles du Sud portent de nouveaux maillots de bain absolument scandaleux ! Je meurs d'envie d'essayer !

Philiberte leva les yeux au plafond, mais reconnut néanmoins que l'idée avait un petit quelque chose d'alléchant. Que n'aurait-elle pas donné pour être en mesure d'échapper à l'ambiance si macabre qui s'était installée à l'internat ? Pour échapper au tueur ? Cela dit, son pragmatisme lui criait qu'elle pouvait bien rêver si cela lui chantait, une fugue demeurait absolument hors de question.

– La police prendrait ça pour un aveu de culpabilité de notre part, si on disparaissait du jour au lendemain. On serait recherchées, vite retrouvées... et finalement accusées. Surtout maintenant que l'on sait que c'est ton véronal qui a tué Muguette – enfin, la première fois en tout cas.

Philiberte se mordit les lèvres, réalisant qu'elle venait d'énoncer une vérité peu agréable. Au lieu de se fâcher, le visage rond de Georgianna se détendit toutefois un peu au milieu de ses incompréhensibles boucles rousses.

– Bah, on pourrait laisser une lettre signée de la main du tueur qui dirait qu'il nous a assassinées et enterrées quelque part dans la forêt ! Ce serait follement amusant, et en plus, ça permettrait de détourner les recherches au mauvais endroit ! Imagine le temps qu'il leur faudrait pour retourner toute la forêt et se rendre compte que la lettre est un faux ! D'ici là, on serait déjà dans le Sud, à profiter du soleil et de la plage !

Philiberte ne prit même pas la peine de lui signaler combien ses idées étaient déplacées et immorales, mais rit tout de même de bon cœur. Georgianna l'irrévérencieuse constituait généralement un remède efficace contre les coups de blues et autres idées noires, même lorsque les tragédies vécues étaient aussi dramatiques que la mort d'une camarade de pension âgée de quinze ans à peine.

Le souvenir de Muguette lui ramena les larmes aux yeux, et elle se laissa tomber à côté de Georgianna sur le lit de cette dernière. Elle s'enfonça dans un nuage de coussins.

– Je ne comprends pas, Gee Gee... murmura-t-elle. Pourquoi elle, et surtout, comment le meurtrier est-il parvenu à l'atteindre à l'hôpital ? C'est tellement injuste, tellement... tellement moche.

– La meurtrière, corrigea tristement Georgianna, persuadée comme elle que la coupable se trouvait parmi elles ; Isabeau et Edmondine venaient de faire une remontée digne de louanges dans la liste des coupables potentielles, mais elles étaient toutes deux si désespérées par la nouvelle du trépas de Muguette que personne n'avait encore eu le cœur de les accuser.

La plantureuse rouquine passa néanmoins un bras autour des épaules de Philiberte, compatissante. C'était une fille plutôt tactile, ce qui avait toujours le don de choquer sa très froide camarade de chambre, laquelle ne se laissait que rarement aller à ce genre de familiarité – si ce n'était dans le cadre très intime de sa famille proche. Elle permit cependant à Georgianna la serrer contre sa poitrine, dans un silence ému mais plein de compassion, de non-dits et de tendresse amicale.

– J'aimerais beaucoup pouvoir t'offrir un soutien moral, dear, lui souffla finalement Georgianna, mais j'ai une morale douteuse. Il va falloir que tu tiennes toute seule encore un moment ! Si notre meurtrière continue à faire tomber les pensionnaires comme des mouches, il ne restera bientôt plus qu'elle et il sera très aisé de déterminer de qui il s'agit.

– Tu ne m'aides pas beaucoup là.

Pour toute réponse, Georgianna la serra un peu plus fort dans ses bras et fit claquer un baiser moqueur sur la joue de Philiberte.

***

Le lieutenant Fondement tenait une réunion de crise dans son bureau. Cela s'avérait plutôt complexe, parce que ledit bureau n'avait pas pris de volume depuis le début de l'enquête et que l'on ne pouvait toujours pas ouvrir la porte et la fenêtre en même temps ; y faire tenir quatre personnes tenait dès lors de l'exploit.

– Tour de table ! clama Patrick Fondement dès que l'agent Lande d'Aussac fut parvenue à refermer la porte. Que chacun me résume ce qu'il sait de la situation. On passera ensuite aux suppositions foireuses.

Son regard se promena sur ses différents collaborateurs : Ariane Montaigne, Stéphane Lande d'Aussac et Louis-Gustave Valette. La présence de ce dernier tenait du coup de poker, puisque ses deux sœurs n'étaient pas encore entièrement disculpées des charges qui pesaient contre elles – enfin, officiellement elles n'étaient pas inculpées non plus, mais Patrick demeurait méfiant en ce qui concernait la petite Calixte ; cette gosse avait bien trop d'aplomb, et sans doute pas assez de sens commun.

Le lieutenant Fondement se voyait cependant gagnant sur les deux tableaux : il pourrait d'une part se servir de Louis-Gustave pour obtenir d'éventuelles informations personnelles sur les pensionnaires de Mademoiselle de Touchet, et s'il s'avérait que les jumelles étaient bel et bien moins innocentes qu'elles ne voulaient bien le reconnaître, Patrick aurait au moins tenu à l'œil leur potentiel allié. Bon, concrètement il violait le secret de fonction de manière crasse en n'excluant pas le jeune avocat, mais comme il lui avait fait signer un petit formulaire l'enjoignant au silence et lui interdisant de se servir des connaissances acquises durant sa coopération avec la police pour un procès ultérieur, il s'estimait vaguement tiré d'affaire. Les membres du service de l'ordre vouaient un amour immodéré aux petits formulaires.

– Ariane, tu commences, soupira le lieutenant Fondement en voyant la légiste s'agiter dans son coin de bureau.

La jeune femme se tortilla pour tirer deux dossiers blancs de sa sacoche, qu'elle exhiba fièrement.

– Autopsies, expliqua-t-elle. Enfin, celles de Valmont Desmiers surtout. Je n'ai pas encore pu récupérer le corps de Muguette de Vauchaussade pour effectuer des analyses approfondies.

Le lieutenant Fondement hocha la tête avec satisfaction. Ariane avait dû travailler toute la nuit pour terminer les analyses toxicologiques qu'il lui avait demandé de lancer sur leur premier cadavre. Et une autre nuit blanche l'attendait visiblement si elle voulait mettre une cause certaine sur la mort de la gamine, survenue dans la soirée.

– Bon, comme je vous l'avais expliqué lors de notre première rencontre avec le corps de M. Desmiers, il est mort d'asphyxie. Le talon de la chaussure a crevé le vacuum qui tient les poumons gonflés et il s'est étouffé. Cinq à six minutes d'agonie, vu la bonne constitution physique du patient. En m'appuyant sur la rigidité cadavérique quand nous sommes arrivés, j'estime l'heure du décès aux environs de minuit. Disons qu'on a une fourchette qui va de onze heures du soir à une heure du matin.

– C'est large, maugréa le lieutenant Fondement.

Ariane le fusilla du regard.

– Ne me dis pas comment faire mon travail, le morigéna-t-elle.

Patrick Fondement se retint de lui signaler qu'elle lui suggérait comment faire le sien sur une base relativement fréquente, mais l'idée de se trouver encore dans les temps pour impressionner son chef le retint. Il reprit :

– D'accord, il est mort entre onze heures et une heure du matin. Je ne veux pas donner l'air de m'acharner, Louis-Gustave, mais Calixte a reconnu lui avoir parlé aux alentours de onze heures, ce que confirme la petite Anne-Lucienne. (Il se fit la remarque mentale que ces gamines avaient décidément des prénoms à coucher dehors.) Ce qui fait de Calixte, au choix, la dernière personne à l'avoir vu en vie, ou sa meurtrière.

Serré contre une pile de classeurs aux intitulés exotiques, Louis-Gustave haussa les épaules. À ce stade de l'enquête, il ne pouvait guère que prendre note des affirmations de ses nouveaux collègues. Le temps des suppositions viendrait plus tard.

– Et concernant Muguette de Vauchaussade, vous croyez que la piste de l'empoisonnement est toujours la bonne ? grommela le lieutenant Fondement à l'adresse de sa légiste.

Celle-ci hocha la tête d'un air dubitatif.

– J'ai eu le médecin-chef de l'hôpital de la Très Noble Charité de Sainte Ursule La Gentille au téléphone, et vu les symptômes qu'il m'a décrits, c'est ce qui semble le plus probable. Mais je ne vois pas comment... La gamine a survécu à la tentative d'empoisonnement de l'internat, et les médecins la pensaient tirée d'affaire. Pour que tout colle, il aurait fallu que notre meurtrier parvienne à lui administrer le poison – vraisemblablement une forte dose de véronal une deuxième fois. Et en fin de soirée, vu l'heure à laquelle elle a rendu son dernier soupir.

La pensée qui traversa la tête du lieutenant Fondement à cet instant-là fut que si la petite Calixte Valette était allée lui rendre visite avant son trépas, il tenait sa coupable. L'agent Lande d'Aussac dut lire dans ses pensées, car elle expliqua :

– J'ai appelé l'hôpital pour obtenir la liste des visiteurs. Outre la famille, il y a bien eu deux filles de l'internat de Touchet. Mais ça ne colle pas avec les informations que le médecin-chef a données à Ariane : il était trop tôt pour qu'elles soient les empoisonneuses !

Voyant que le lieutenant Fondement n'entendait pas lâcher l'affaire pour autant, elle marqua une pause, le temps de tirer son calepin de la poche de sa veste, engendrant un suspens dont son supérieur profita pour observer les réactions de Louis-Gustave. S'il s'avérait que sa sœur cadette s'était rendue au chevet de leur deuxième victime, il serait bien obligé de reconnaître qu'elle était moins innocente que prévu. Les deux noms que lut l'agent Lande d'Aussac constituèrent cependant une cruelle déception :

– Il s'agissait d'Isabeau Lignières et d'Edmondine Dampierre.

– Pas de Calixte ? demanda Ariane sur un ton déçu – elle avait eu les mêmes soupçons que le lieutenant.

– Pas de Calixte, confirma Stéphane Lande d'Aussac. J'ai confirmé la chose avec Mademoiselle de Touchet, qui m'a assuré que les autres pensionnaires n'avaient pas quitté l'internat. Elle m'a toutefois avoué à mi-voix qu'Anne-Lucienne de la Jarretière avait préparé des biscuits secs à l'intention de la victime, emmenés par les deux autres. Et vu qu'on a affaire à un empoisonnement...

Patrick Fondement et Louis-Gustave Valette lâchèrent tous deux un soupir, le premier pour exprimer sa déception, le second son soulagement. Le lieutenant observa la feuille rosâtre qu'il avait posée devant lui avant le début de leur réunion, sur laquelle se déployait l'écriture élégante de Mademoiselle de Touchet. La vieille demoiselle avait consenti à lui faire une liste de ses pensionnaires, que Patrick Fondement complétait régulièrement de ses commentaires :

Anne-Lucienne de la Jarretièrea déclaré avoir vu C.V. entrer dans la bibliothèque aux alentours de 11h ; a envoyé des biscuits à M.d.V

Calixte Valettea reconnu avoir rencontré V.D. aux alentours de 11h, se serait fait passer pour sa sœur et aurait mis un terme à leur relation

Domitille Valetteex (?) petite amie de V.D.

Edmondine Dampierrea rendu visite à M.d.V. avant sa mort

Georgianna O'Mahonypossède du véronal, ainsi qu'une indécente collection de lingerie

Isabeau Lignièresa rendu visite à M.d.V. avant sa mort

Muguette de Vauchaussadecadavre no 2

Nazaire Abaquesne de Barrau – enfant illégitime du directeur d'une grande maison de couture ; pourrait être la propriétaire de l'escarpin qui a servi d'arme du crime (info de l'agent Lande d'Aussac)

Philiberte d'Hennezelemmerdeuse

Rose-Céleste de Castellane-Esparronpartageait la chambre de M.d.V.

Plus bas venaient les noms des différents garçons de l'internat d'en face, parmi lesquels avait vécu Valmont Desmiers – jusqu'au mois précédent du moins. Mais ils n'étaient que deux à avoir retenu l'attention du lieutenant Fondement :

Valmont Desmierscadavre no 1 ; décès entre 11h du soir et 1h du matin

Adélaïd Lande d'Aussacmeilleur ami de V.D. ; frère cadet de l'agent Lande d'Aussac

Tout cela n'avançait malheureusement pas l'enquête. Le nombre de suspects demeurait beaucoup trop haut. Enfin, trois personnes s'illustraient désormais, mais pas assez pour justifier une arrestation : Calixte Valette pour le premier meurtre, puis Isabeau Lignières et Edmondine Dampierre pour le second. Et pas de corrélation entre les deux. Le cas d'Anne-Lucienne de la Jarretière titillait étrangement l'esprit du lieutenant Fondement. Si un mobile manquait encore, elle avait néanmoins disposé des occasions lors des deux meurtres. Témoin potentiel de l'altercation entre Valmont et Calixte, elle avait très bien pu se glisser dans la bibliothèque après le départ de la jeune femme. Tout comme elle avait pu empoisonner la nourriture de Muguette. Trop évident ?

– Parlons un peu des armes du crime ! se reprit Patrick Fondement. Il est inutile de s'exprimer sur le meurtre de Muguette tant que l'on n'est pas certain que c'est bel et bien le véronal qui l'a tuée. Mais pour notre cadavre dans la bibliothèque, c'est une autre histoire. Vous avez pu me retracer l'histoire de l'escarpin qui lui a ôté la vie, agent Lande d'Aussac ?

La jeune femme hocha la tête, sans pour autant y mettre un enthousiasme particulier.

– Disons que j'ai surtout pu déterminer à qui il n'appartenait pas, à défaut de savoir d'où il provient... Commençons par le plus simple : la femme qui portait ces chaussures avait vraiment de tout petits pieds. J'ai profité de notre dernière visite à l'internat pour vérifier les tailles des chaussures de ces demoiselles. Il s'est avéré que nous avions trois Cendrillons potentielles : Nazaire Abaquesne de Barrau, la métisse, ainsi que les jumelles Valette.

Louis-Gustave marqua son désappointement en laissant tomber sa tête contre l'étagère de classeurs, ce qui fit grand bruit, mais cela ne suffit pas à désarçonner l'agent Lande d'Aussac. Avec son efficacité coutumière, elle poursuivit :

– Évidemment, il est impossible d'accuser ces demoiselles de quoi que ce soit, étant donné qu'elles ont toutes nié être les propriétaires de notre arme du crime, et qu'on n'a pas non plus retrouvé l'autre chaussure dans leurs affaires.

– Il aurait été facile de s'en débarrasser, fit remarquer Ariane, qui jouait toujours les enquêtrices dès qu'on lui en laissait l'occasion. En l'attachant au chat par exemple !

Stéphane Lande d'Aussac ne put répondre que par un haussement d'épaules impuissant, ne souhaitant vraisemblablement pas perdre de temps à expliquer pourquoi cela n'aurait pas fonctionné ; son supérieur lui en fut reconnaissant.

– Il y a néanmoins quelque chose d'intéressant à tirer de cette chaussure, reprit-elle. J'ai parcouru les magasins de tous les cordonniers de la ville, et pas un seul n'a reconnu le modèle. Ils ont toutefois été unanimes sur un point : cet escarpin n'est pas de ceux que l'on peut acheter dans n'importe quelle boutique. C'est du sur mesure.

Elle tira l'escarpin de la boîte des pièces à conviction, histoire d'illustrer son propos.

– Le talon a été renforcé, expliqua-t-elle. Il s'agissait peut-être de la chaussure d'une danseuse, ou de quelqu'un qui s'en servait de manière très... exigeante, dirons-nous. De plus, en regardant bien le dessus, on constate que quelque chose devait y être cousu et a été retiré ; une décoration, une boucle, je ne sais pas. Et puis...

L'agent Lande d'Aussac hésita à poursuivre, visiblement pas entièrement convaincue de ce qu'elle s'apprêtait à dire.

– Cela va vous paraître idiot... Mais disons que ma mère m'a surprise alors que je faisais ma tournée des cordonniers, et elle s'est aussitôt outrée que j'ose me promener avec un pareil escarpin. Complètement démodé, a-t-elle dit. Cet escarpin a au moins quinze ans de retard sur la mode. Ce qui m'a fait penser... Eh bien, la chaussure n'est peut-être pas passée de mode ; elle est peut-être juste ancienne.

Un silence franchement dubitatif accueillit sa réflexion.

– Donc si je récapitule, nous avons affaire à un meurtre impliquant le fils d'un riche industriel, retrouvé mort sur une peau d'ours, dans la bibliothèque d'un internat pour jeunes filles de bonne famille plutôt conservateur. Nu. Et tué avec une chaussure à talon que notre meurtrier a gardée bien précieusement ces quinze dernières années, juste pour pouvoir descendre quelqu'un avec. Bien. Tout à fait normal et habituel. Je ne vois vraiment pas ce qu'il y aurait à redire.

S'il jouait la carte de l'ironie mordante, le lieutenant Fondement n'était toutefois pas aussi défaitiste qu'il voulait bien le laisser paraître. Son regard de prédateur ne lâchait plus Louis-Gustave. Depuis que l'agent Lande d'Aussac avait dévoilé l'escarpin, le jeune avocat avait pâli – une pâleur mortelle, secouée de sueurs froides et de cauchemars anciens. Il savait quelque chose.

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