Chapitre 6

Chapitre 6.

— Parle...

L'elfe baissa la tête.

— Hum ?

— Continue..., murmura difficilement le souverain.

Legolas comprit tout de suite ce que lui demandait Aragorn. Ce dernier souhaitait qu'il continue de parler de sorte à ce qu'il ne s'endorme pas. Une des mains de l'elfe se déplaça sur la poitrine de l'homme et resta immobile durant quelques secondes.

— Je pourrais te parler – bien que je ne possède rien à dire –, mais tu peux aussi fermer les yeux, Aragorn : je crois qu'il n'y a plus de risques. Ton rythme cardiaque s'est rétabli et je surveillerai ton état. Au moindre écart, je te réveillerai.

Aragorn parut en accord avec le plan. Ses lourdes paupières tombèrent presque aussitôt. Il rêva à des choses étranges. Si cela était des rêves... Les visions assaillaient souvent le cœur d'un homme quand il était plongé dans la souffrance et le mal, affaiblit au plus bas de ses forces, comme si la vie se faisait un malin plaisir à jouer de lui.

Elrond se tenait devant lui, les sourcils froncés et un air agacé sur le visage.

— Tu es sûr de ton choix ?

L'image tourna, se déforma et il fut soudainement dans la salle du trône elfique. Legolas parlait à son père, Thranduil.

— Il y a une autre solution, père. Du sang elfique coule dans ses veines... Pensez aux vieilles légendes de notre peuple... tout n'est pas perdu.

— Alors, telle est ta décision ? Un Edain...

— Pas n'importe lequel.

— En effet. Je n'en attendais pas moins de mon fils, même si j'aurais préféré que tu choisisses un Elfe, or le cœur a ses raisons que la raison n'a pas... Tu as ma bénédiction. Désormais, c'est à Elrond que tu dois parler. Son choix sera décisif. Il a le don de voyance, alors il saura...

Legolas hocha la tête, puis il tourna la tête :

— Aragorn ! Aragorn !

La voix sortit brusquement le guerrier de ses rêveries. Il ouvrit les yeux d'un seul coup pour se retrouver face au regard inquiet que Legolas posait sur lui ; deux superbes iris bleues.

— Aragorn, souffla-t-il, tout va bien ? Tu t'agitais beaucoup et tu es couvert de sueur.

Le souverain prit quelques secondes pour reprendre son souffle.

— Rien, murmura-t-il, un rêve...

Oui, ce n'était qu'un rêve.

Legolas haussa un sourcil, mais ne le relança pas sur le sujet.

— Tu crois pouvoir marcher ? demanda-t-il à la place. Gimli chevaucherait avec toi et tiendrait les rênes. Je prendrais l'autre cheval. Je t'ai soigné comme j'ai pu avec la magie des elfes – tes capacités de guérisseurs ont aidé la régénération – mais il faudrait du matériel médical... Nous devons atteindre la cité la plus proche.

— Oui...

Il n'allait pas se faire porter comme une demoiselle en détresse. Même s'il n'était pas en état de tenir sur ses jambes, son ego le lui permettrait. Legolas lui tendit ses vêtements, puis il détourna pudiquement le regard pour le laisser s'habiller.

— Je croyais... que nous avions dépasser ce stade... d'intimité, se moqua difficilement le souverain, la voix rauque.

Malgré la douleur, il enfila pantalon, chemise en lin et bottes de cuir, grimaçant un peu quand les vêtements lui demandaient de se courber ou frottaient contre ses blessures. Legolas avait dû couper les tissus à la dague pour le dévêtir une première fois, alors il fit des nœuds pour se couvrir un minimum.

Au même moment, Gimli revint dans la caverne sans se soucier d'intimité ou de pudeur.

— Depuis quand détournons-nous le regard d'un autre homme ? les nargua-t-il de son ton bourru. Croyez-vous être le seul à détenir ce truc entre les jambes ?

Aragorn trouva la force de sourire de toutes ses dents.

— Je doute... que ce que Legolas et moi possédons entre les jambes soit... aussi petit que ce que tu as.

Dans sa fièvre, son corps nu contre celui de l'elfe, il avait peut-être senti la protubérance de son ami contre ses fesses et pouvait peut-être affirmer qu'elle était de grandeur tout à fait raisonnable.

Le nain s'insurgea du haut de ses trois pommes :

— La taille ne fait pas tout !

— J'en suis certain, tenta de le rassurer Aragorn dans son ego, mais... tu es celui à avoir amené le sujet, maintenant... retourne-toi et laisse Legolas se vêtir.

L'elfe le remercia d'un signe de tête et, en rechignant, Gimli accepta de se tourner. Délicatement, le blond se releva en s'assurant que son roi puisse s'appuyer contre la paroi de la grotte et que la transition de son torse à la roche soit douce. Cela ne lui prit ensuite que quelques secondes pour remettre sa tunique.

Aragorn avait été très tenté de jeter un coup d'œil derrière son épaule pour avoir, ne serait-ce qu'un aperçu, du corps de son ami, de cette peau blanche qui semblait presque trop parfaite pour être réelle. La curiosité était dévorante, mais il résista. Pour le respect de cette longue amitié et pour préserver cette sorte de « magie » qui entourait l'elfe, il ne regarda pas.

Une fois habillé, Legolas leur fit signe que c'était bon et ils purent se retourner. L'elfe offrit son bras à Aragorn qui le saisit pour s'aider à se mettre debout. La douleur était vive dans son torse. En s'appuyant sur son frère d'arme, il fut capable de marcher jusqu'à la sortie de la caverne où le fils de Thranduil le fit se hisser sur une monture, Gimli derrière lui pour tenir les rennes et l'empêcher de tomber.

Legolas prit le second cheval et ils se mirent en route. Avec un peu d'effort, ils pourraient atteindre le Rohan d'ici la nuit et Aragorn pourrait avoir des soins médicaux de meilleure qualité.

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