Epilogue : Poka

Ne vous attendez pas à de la romance de pro >-<. Lumi-san ne sait vraiment pas écrire là-dessus.  Sinon, Poka !


_ Pourquoi est-ce qu'on est en prison tu disais déjà ? demanda Natsu sans pouvoir s'empêcher de bailler après l'affreuse nuit passée.

Sa camarade réajusta une de ses mèches blondes puis tenta de nettoyer, d'un coup de main nerveux, ses vêtements remplis de poussière, en piteux état. Le sol de pierre n'était définitivement pas fait pour dormir, surtout en période hivernale. Il fallait bien se rendre à l'évidence ! Natsu et Lucy n'avaient pas de chance quand il s'agissait de trouver leur chemin vers le château de Mirajane. Après trois ans, la mémoire de la princesse s'était légèrement effacée et Natsu ne connaissait tout simplement pas le chemin à prendre.

_ Je pense que tu n'aurais pas dû caresser le chat au pelage noir. Si j'ai raison, on est dans le pays le plus superstitieux de Fiore et tu es, d'après le peuple, maudit pour quelques années.

_ Moi, je dirais que j'ai eu de la chance. Aucune auberge ne voulait de nous et personne n'a voulu nous héberger. Si je ne m'étais pas fait emprisonner, on aurait dormi sous la pluie.

Lucy ne put empêcher un sourire affectif de traverser son visage encore ensommeillé. Elle passa ses mains dans les cheveux de son amant et le décoiffa avec amusement. Après trois ans de vie côte à côte, elle s'était habituée à Natsu et imaginait difficilement une aventure en son absence. En leur faveur, sa mère qui avait réussi à convaincre son mari de laisser son enfant enquêter sur Zeref avec Natsu. Leur mission à présent accomplie, ils étaient rentrés à Zvisda mais souhaitaient rendre visite à Mirajane. Ainsi avait commencé une nouvelle odyssée.

_ Evidemment. Et moi, j'ai la chance inouïe de voyager avec l'homme le plus chanceux au monde.

Natsu ricana avant de se redresser tout en s'étirant, le corps douloureux.

_ Ils sont bien gentils de nous enfermer derrière des barreaux de fer.

La princesse blonde fit de même avant de tourner sur elle-même et d'examiner leur cellule.

_ Ça va être du gâteau. Évitons juste de nous faire voir. Je ne veux pas engranger la panique dans la capitale entière.

Natsu hocha la tête, un sourire au visage, puis s'avança vers les barreaux de fer qui le séparaient de la liberté.

_ Pas de problème.

Sous ses fins doigts, le métal fondait à vue d'œil. Rapidement, une ouverture assez large pour laisser passer un adulte de petite taille apparut. Lucy se fraya un chemin la première et n'attendit pas que son compagnon la rejoigne pour remonter les escaliers de la prison tout en rabattant sur sa tête un capuchon gris. Ses vêtements s'assombrirent sous l'effet magique prodigué par le chapeau et elle courba le dos. Feignant de boiter, elle jouait parfaitement son rôle.

Derrière elle, Natsu sortit son écharpe qui faisait à présent office de turban. Ses traits de visage se lissèrent et sa taille se réduit de plusieurs centimètres. Ses yeux virèrent au marron et sa marque spirituelle disparut derrière une profonde cicatrice. L'écharpe laissée par Zeref à Pissoc était réellement efficace.

Le couple avait à présent l'air d'une vielle domestique et de son petit-fils. Leur apparence était point par point semblable à celle de la mère et du fils du garde qui les avait mis derrière les barreaux. Encore heureux que Lucy et Natsu aient pu les voir avant de se laisser enfermer.

Arrivant enfin à l'air libre, le duo eut la bonne fortune de ne croiser personne. Le premier coq n'avait pas encore chanté et la ville dormait profondément. Mais, ne ralentissant pas la cadence pour autant la princesse et l'esprit se mirent à la recherche de la grande muraille qui délimitait la capitale. Evidemment, avec leur sens de l'orientation défaillant, ils ne firent pas mille pas qu'ils étaient perdus à nouveau.

Au détour d'une route, Lucy se redressa, se dévêtit de son capuchon avant de le remettre, empruntant à présent ses traits à ceux d'une vingtenaire aux cheveux noirs et au corps squelettique. Remarquant l'air interrogatif de Natsu, elle déclara :

_ Si on va encore marcher pendant longtemps, je préfère ne pas avoir le dos courbé.

Son interlocuteur haussa les épaules d'un air indifférent tout en resserrant son turban improvisé.

_ Il va bien falloir demander notre chemin à quelqu'un, renchérit Natsu.

Lucy sourit avant de s'abaisser et d'embrasser le garçon sur le nez.

_ Tu es chou sous cette forme !

_ Parce que d'habitude je fais peur ? ricana Natsu, quelques rougeurs sur les joues.

La blonde ne répondit pas, et sortit pour la énième fois une carte de sa poche. Par-dessus son épaule, son esprit favoris suivait son raisonnement et, ensembles, ils en arrivèrent à la même conclusion : Ils étaient bel et bien perdus. Lâchant chacun un soupire lassé, ils s'assirent à même le sol, fatigués.

_ Et si c'était la boussole de Zeref qui ne marchait plus ? proposa Natsu tout en secouant l'objet en question.

_ Si c'est le cas, on est mal barrés, affirma Lucy. Arrête ! Tu vas la casser.

Elle n'eut pas le temps de reprendre la boussole que, maladroitement, elle glissa des mains de son compagnon et tomba par terre, s'ouvrant brusquement en deux. Une fumée pourpre dansa autour tandis qu'un visage sans corps apparaissait au-dessus de l'artefact qui s'était révélé magique. Tandis que les deux voyageurs reculaient, effrayés, le visage prononça ses premiers mots depuis des siècles, d'une voix désarticulée :

_ Une destination en tête ?

Comme Natsu et Lucy semblaient avoir avalé leur langue, la question de la boussole demeura sans réponse pendant un long moment. Et ce, jusqu'à ce que Lucy s'adresse à son amant :

_ Tu penses que...

_ Oui je crois bien...

_ Comment s'appelait son pays déjà ?

_ Ablaka ! On veut aller au pays d'Ablaka, s'imposa Natsu.

Le visage de fumée composé se reforma soudainement en une flèche éclairée. Le couple sourit à en faire pâlir la joie. Natsu s'empara de la boussole, Lucy rangea sa carte et ils ne perdirent pas plus de temps. Tous les artefacts de Zeref étaient extrêmement utiles. S'en était déroutant des fois.

Lorsqu'ils passèrent enfin les frontières de la ville, ils sautèrent d'euphorie. Ils retrouvèrent leurs traits d'apparence habituels et s'enlacèrent, emportés par un élan d'allégresse fou.

_ Ça fera bientôt un an que l'on cherche son pays. On va enfin pouvoir arriver à la bonne destination, s'exclama la blonde.

_ Et puis, ça faisait trop bizarre de te voir en vieille grand-mère, renchérit Natsu.

_ Tu es peut-être chou en enfant, mais comme ça, tu es juste comme il faut ! siffla Lucy.

Se rendant compte des paroles de sa congénère, le rose écarquilla légèrement les yeux avant de sourire affectueusement. Il s'habituait à peine à ses compliments trop grandiloquents à son goût et avait encore un peu de mal à s'avouer tout ce qu'il ressentait malgré le fait qu'il se soit déjà déclaré à elle par le passé. Il l'embrassa puis l'enlaça à nouveau.

Si, à première vue, Lucy ne semblait aucunement affectée, dans son for intérieur, son cœur battait la chamade. Maintenant, Natsu la dépassait d'une tête et elle devait se mettre sur la pointe des pieds afin d'être en mesure de lui arriver au menton.

Dans la main du rose, la boussole vibra puis émit une légère sonnerie.

Le couple se sépara et Natsu sourit :

_ Je crois qu'on va devoir se remettre à marcher.

_ La journée va être longue.

_ Tu es prête ?

_ Toujours ! On y va ?

Ils sourirent puis se remirent en route, main dans la main. Aux yeux de tous, ils auraient l'air d'un couple comme d'un autre. Savaient-ils seulement quelle histoire renfermait leur passé ? Seule une personne pouvait le dire.

Oui, en effet, car Zeref se réveilla en sursaut, le front plein de sueur.

Il cligna des yeux, encore tout étourdi.

Mais malgré tous ses efforts, il n'arrivait pas à effacer un sourire maladivement sincère.

La maison de Skoutchnaya était bien silencieuse en cette nuit d'Avril.

Mais Zeref découvrait enfin le moyen de soigner la maladie de son petit frère et de le rendre heureux.

Ça allait être compliqué, on allait le prendre pour le méchant de l'histoire.

Mais au final, y accordait-il de l'importance ? Ce ne serait pas ennuyeux au final.

Sa propre maladie, jamais guérie, toujours refoulée, l'empêchait de penser à autre chose qu'à son frère.

Qu'à cela ne tienne ! Pourquoi pas après tout ?

Le bruissement du temps sifflotait dans sa tête tandis que son plan de vie et de mort se construisait dans sa tête, guidant le destin du garçon vers la perpétuité de la lignée Dragneel.

Poka !

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