Chapitre XXVII : L'ennui d'une touffe rose.
Encore un chapitre T^T. Vous me pardonnez maintenant ???
_ Évidemment que je vais bien, rit-il amusé.
_ Tant mieux ! Je m'en serais voulu si tu t'étais fait mal par ma faute, fit pensivement la blonde, un doigt sur ses lèvres closes.
_ Je ne suis pas une poupée de cire non-plus, grogna le rose en se grattant l'arrière de la tête.
Il se leva rapidement, fit une dernière courbette, presque comique, en l'honneur de Lucy avant de s'enfuir à travers les couloirs. La princesse aux cheveux d'or fit la moue un instant, fâchée d'être à nouveau seule confrontée à ses pensées qui s'entrechoquaient. D'après les horloges installées un peu partout, il faisait nuit. Une mélancolie s'empara de la blonde.
À première vue, la vie dans un palais construit à l'intérieur d'une montagne, fantasme atypique d'un architecte, semblait classe. Pourtant, c'était nul à en bailler pendant des heures d'après les états d'âme de Lucy. Ça n'avait rien à voir avec son petit chez-soi qu'elle chérissait de plus en plus à mesure que le temps passait. Là, elle se sentait comme étouffée, c'était horrible, oppressant. Cela faisait quelques semaines qu'elle n'avait pas vu le soleil. Ni le ciel. Ni la moindre verdure. Elle n'avait pas pu sortir prendre l'air comme elle le faisait dans la forêt enchantée qui veillait sur son royaume.
Lucy se souvint alors des bons moments passés avec sa génitrice. Accompagnée par sa mère, elle errait longuement à travers les feuillages des arbres à la recherche d'une plaine ou d'un bord de rivière à peu près abordable. Les deux femmes pouvaient alors s'allonger, oubliant temporairement leurs manières despotiques. Elles profitaient de la vie et se délectaient d'un doux parfum dont seule Mère Nature avait la recette. C'était le bon temps se disait Lucy en son for intérieur. Elle aurait préféré rester chez elle que de venir dans cette ''grotte''.
Évidemment, elle s'était faite des amis. Ce n'était pas un détail négligeable. La blonde raffolait discuter avec Yukino, longtemps, pendant des heures. La blanche lui racontait ses aventures, à elle et à sa sœur, à travers les mers et les océans. Yukino avait un talent certain pour narrer ses bêtises et plaisanteries qu'elle concoctait à sa soeur auparavant.
D'autres fois, Lucy aimait bien discuter avec les frères jumeaux, Sting et Rogue. Il était vrai qu'elle devait attendre, à tour de rôle avant de pouvoir adresser la parole à l'un ou à l'autre. Leur métier ne leur laissait pas assez de temps pour se voir. Lucy les plaignait. Ils étaient pourtant frères. Était-ce normal ?
Finalement, la princesse de Zvisda aimait bien voir Roméo jouer contre Natsu, que ce soit dans des jeux de société, où le rose battait le bleu, que dans des disputes fraternelles, où là, c'était le fils de corsaire qui remportait la partie. La blonde trouvait cela mignon et ça lui rappelait les coups d'oeil admiratifs que Wendy lançait à Roméo.
Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de se dire : ''C'était bien mieux il y a longtemps''. Le souvenir de sa mère accentuait encore plus ses inquiétudes, nées de la toquade de la vie et des hâbleries de la réflexion profonde et paresseuse.
Fatiguée de réfléchir à ce sujet et de le tordre sous tous les angles, Lucy soupira. Elle arrêta d'errer à travers les couloirs et se dirigea vers sa chambre. La blonde éteignit rapidement la bougie qui illuminait sa pièce à vivre, se glissa à travers ses draps puis s'endormit, sans demander son reste.
...
De l'autre côté du manoir géant, Natsu baillait à s'en décrocher la mâchoire. Mirajane l'avait obligé à jouer une partie contre elle en attendant que les soldats de son expédition se réunissent pour pouvoir dîner. Natsu, quant à lui, avait déjà mangé. Il n'avait pas faim et n'attendait que le moment d'aller se coucher pour pouvoir réfléchir posément à qui il était supposé être.
La reine aussi, semblait au bord de l'évanouissement. Les deux joueurs, Mirajane et Natsu, s'empêchaient de dormir, chacun fixant d'un œil hagard le plateau bicolore sur lequel étaient éparpillés dans un ordre bien précis, une multitude de pions.
Ils jouaient depuis une belle demi-heure et le match était bien clair sur un point. Aucun des deux ne semblait encore prendre l'avantage. Mirajane paraissait avoir cerné les tactiques de jeu du rose tandis que celui-ci était bien trop dans un autre monde pour pouvoir se concentrer. Il venait tout de même de se rappeler 400 ans de sa vie.
_ On peut continuer une autre fois ?, bougonna Natsu avant de pencher sa tête en arrière, exténué.
_ Pas question !, ordonna Mirajane.
_ Je suis fatiguééé..., se plaignit le rose. J'en ai juste marre de jouer à la même chose. Et puis de toute façon, je n'aime pas les échecs.
_ Tu préfères la guillotine ou l'épreuve du feu ?
Natsu prit un moment. Réfléchissant à comment aborder le sujet afin de répondre le plus naturellement possible, le rose ferma les yeux.
_ Tant qu'à choisir, je dirais l'épreuve du feu en espérant qu'il pleuve, fit Natsu en esquissant un sourire qui en disait long sur sa pensée.
Mirajane releva finalement la tête et pandicula un instant, craquant ses os au niveau des omoplates et du cou. Ensuite, elle commença à fixer Natsu d'un regard intense, essayant de pénétrer le fin fond de ses pensées. Natsu en eut un frisson. Heureusement que la télépathie n'était pas le point fort de la blanche, se dit le rose.
_ Je n'aime pas les sous-entendus, clama Mirajane.
_ Ce n'est pas comme si tu n'en faisais jamais, soupira le garçon.
_ Qu'est-ce que tu insinuais ?
_ Que s'il fallait choisir entre une mort imminente et la possibilité de survivre, je choisirais d'avoir une chance de vivre sans le moindre doute.
_ C'est ce que je ferais moi aussi, se réjouit la despote blanche, changeant directement de sujet.
Natsu poussa un soupir de soulagement. Heureusement pour lui, Mirajane avait un caractère pas possible. Toujours en train de sauter du coq à l'âne, elle ne tenait jamais en place, surtout devant Natsu. La nature malicieuse récemment ( totalement ) retrouvée de ce dernier était certes prédominante dans son caractère, il n'aimait pas tellement mentir pour autant. C'était désagréable. Il avait cette constante impression qu'il ne pourrait jamais revenir en arrière s'il détournait la vérité de sa cible. En somme, c'était comme si la nature le punissait de donner une fausse image de la réalité. Une sorte de malédiction qui n'affectait que ses sensations.
Mirajane commença alors à ranger les pions de son jeu à l'intérieur d'une boîte en bois d'ébène. Natsu la fixa d'un air étonné. C'était pourtant elle qui avait insisté qu'il fallait continuer la partie... Mirajane n'était pas connue pour arrêter de jouer lorsqu'elle commençait. A contrario, tout le monde savait à quel point c'était une femme forte et compétitive dans tous les domaines.
La blanche fit signe au rose d'un coup de tête d'avoir l'amabilité de regarder derrière lui. Lorsque Natsu se retourna, il aperçut une jolie petite foule entrer dans l'énorme salle à manger qui reposait à l'intérieur du château. Tous les soldats étaient à présent rassemblés. Un boucan incroyable prenait place, à tel point que les oreilles du garçon aux cheveux roses gémirent.
_ Je peux y aller alors ?, demanda Natsu, innocemment.
_ Tu n'aimes pas les soirées arrosées ?
_ Je n'y ai jamais participé à vrai dire. Mais à en voir l'état de Rogue à chaque fois qu'il fait l'effort de parler, je n'en ai pas tellement envie.
Mirajane ricana tout doucement avant de d'ordonner à Natsu de ficher le camp avant qu'elle ne change d'avis. Ni d'une ni de deux, le rose s'enfuit en quatrième vitesse vers sa chambre. Il arriva à l'endroit où il passait la majorité de ses nuits, totalement essoufflé. Adossé contre le mur de sa porte, il put enfin respirer tranquillement, loin d'inconnus qu'il n'avait aucune envie de voir. Être le centre de l'attention n'avait jamais été une de ses passions. Si Mirajane avait insisté pour continuer sa partie, tout le monde se serait rassemblé autour des deux joueurs et Natsu en aurait eu les oreilles qui sifflent.
_ J'aimerai bien sortir d'ici un de ces jours, murmura le rose.
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