Chapitre XX : Jubilation, Yukino.

Respirez ! Un deux.

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La pièce était spacieuse, calme et sereine. Pas pour un être doué de sens. Une pièce crée de toute pièce par la souveraine du palais. Un endroit opprimant, glaçant et effrayant. C'était la chambre de son altesse Mirajane. Le parterre, un plancher en bois de saule pleureur, était couvert par un tapis rouge vermeille, très extravagant, aussi bien par sa couleur attirante que par son prix au marché. Dans un coin, près de la cheminée de la pièce où hurlait un feu puissant, un énorme lit reposait dans toute sa grandeur. Les draps de couleurs crème ne donnaient aucune impression de propreté. Juste la sensation d'ancienneté que projetait cette pièce. Un peu vers le côté de la pièce, visible depuis la porte d'entrée, une bibliothèque. Énorme source de savoir poussiéreuse et misérablement vieille, le meuble semblait au bout de sa vie, soutenant encore et toujours le poids d'une centaine de livres plus gros les uns que les autres.

De l'autre côté de la pièce, une jeune femme tapait son bureau du bout d'un objet long et fin qui semblait être l'ancêtre du stylo. Chaque tapement signifiait un problème qu'elle devait contrer. Les gens avaient raison lorsqu'ils disaient que la plupart des dirigeants avaient les cheveux blancs à partir de quelques années de service avec entre les mains, les rennes du pays. Sauf que dans le cas de sa majesté, c'était inné. Le destin peut-être. Dans le cas contraire, le royaume ferait une belle faillite. Mirajane avait abandonné son côté plein de charme et d'élégance pour laisser place à son visage rusé et stratégique. Des lunettes sur le bout du nez, les cheveux attachés par un ruban noir, la jeune femme réfléchissait à s'en faire bouillir le cerveau. Deux mèches rebelles n'en faisaient qu'à leur tête sur son front, se balançant de droite à gauche à mesure des mouvements de leur propriétaire qui n'en avait rien à faire.

Soudainement, Mirajane se redressa, rejetant sa tête en arrière sans arrêter de taper du stylo sur la table à un rythme régulièrement clair. Elle poussa un soupir, grommelant quelques mots dans les airs :

_ Ce royaume aurait été voué à la destruction si l'ancien roi était resté aux rennes du palais. Ils ont de la chance, ces idiots de m'avoir comme reine. C'est bien grâce à moi si le pays est encore debout et peut se prétendre un des pays les plus riches du continent.

_ Aucune modestie..., murmura une voix féminine dans la pénombre.

Clignant rapidement des yeux, la blanche cru un instant que c'était sa voix intérieure qui se plaignait encore de l'importance voluptueuse que Mirajane clamait à son adresse. Mais rapidement, elle se rendit compte que la voix n'avait aucun rapport avec sa conscience à part sur le côté énervant. La porte entrouverte de la pièce s'ouvrit complètement et la reine vit avec surprise, Natsu, une couverture sur les épaules. La moitié trainait sur le sol tapissé à cause de la petite taille de l'enfant. Il avançait doucement, les yeux à moitié fermés par le sommeil. Le stylo que Mirajane tenait à la main accéléra les tapements sur la table, marquant la présence du problème numéro 1 de sa majesté. Natsu regarda un moment la blanche, les yeux vides de toute expression. Seule une fatigue incroyable imprégnait ses iris. Ensuite il s'installa sur le lit de la blanche, sans une once d'hésitation et sembla carrément s'endormir sur place.

_ Natsu ? Ta voix a mué en celle d'une vieille femme aigrie ou quelque chose dans ce genre t'es arrivé ?

_ Sympa, reprit la même voix féminine dont la propriétaire avança, sortant de l'angle mort de la reine.

_ Yukino...

_ Alors comme ça, j'ai la voix d'une vieille femme aigrie.

_ Tu en as aussi le caractère, vieille cruche des mers.

Mirajane laissa sa tête retomber sur son bras accoudé sur le bureau. Son stylo n'arrêtait pas de tapoter le bureau. La blanche énumérait ses problèmes. Le rythme quasiment saccadé des tapotements agaçait Yukino qui s'avança vers la reine et lui arracha le stylo des mains. Elle le reposa brutalement sur la table en bois de façon à rester hors de portée de sa majesté. Juste après, elle tira une chaise et s'installa toute à son aise dessus.

Yukino était une femme plutôt âgée. Elle vivait dans le château avant même que Mirajane ne soit venue détrôner l'ancien roi. Assez petite de taille, elle avait néanmoins voyagé autour du monde sur toutes les mers qui aient pu exister. Ses cheveux étaient coiffés en deux courtes couettes et elle les couvrait d'un foulard rayé de noir et de blanc. Une cicatrice marquait sa lèvre vers le côté gauche. Yukino ne portait aucune prothèse en bois, elle était même fière d'avoir survécu à ses années de voyage sans grandes blessures.

_ Tu es toujours aussi courtoise à ce que je vois, répliqua hargneusement Yukino.

_ Pauvre enfant égarée. Tu veux un bisou pour me faire pardonner ?

_ Non.

_ Tu préfères peut-être un câlin d'amour ?

_ Je ne suis pas venue pour parler de tes préférences étranges. Pouah !

_ Allez crache le morceau petit trésor marin, ironisa à nouveau la reine, un sourire méchant aux lèvres.

_ Natsu ne veut pas guérir peu importe les potions que j'utilise. Un rhume ne devrait pas durer aussi longtemps normalement. Maintenant ça dure depuis qu'il est sorti en surface.

_ Un rhume ?

_ Oui un rhume. Tu as sûrement dû en avoir dans ta vie je pense.

_ C'est évident. Je suis humaine, fit Mirajane, non sans froncer des sourcils.

_ Il faut que tu prennes son cas un peu plus au sérieux. Tu dis que c'est ton disciple mais la seule chose que tu fais avec lui, c'est jouer aux échecs.

_ Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à jouer aux échecs. Si tu as traîné Natsu jusqu'ici pour me parler de la façon dont je l'éduque, tu peux le ramener se reposer dans sa chambre maintenant, asséna furieusement sa majesté.

_ Ehh ! Tu vas te calmer maintenant ! Ce n'est pas en essayant de le battre à des jeux qu'il reçoit une éducation. Tu ne lui as jamais demandé s'il savait lire ou écrire. T'imagines s'il ne sait même pas compter ?, et Yukino tapa du poing sur la table, serrant ses doigts jusqu'à les rendre blancs marbre.

Mirajane serra les dents. La femme devant elle avait raison. Elle devait prendre l'enfant qui dormait à côté un peu plus au sérieux. Elle n'y avait jamais pensé. Habituellement, elle se débarrassait de tout sérieux devant les gens qui ne la connaissaient pas énormément. On la prenait pour une demeurée et on lui fichait la peine jusqu'au jour des regrets. C'était pour ainsi dire la devise qu'elle s'était toujours adressée à elle-même. Sauf que de temps en temps, sa détermination se fissurait et elle avait du mal à solidifier le tout une nouvelle fois. Ce jour-là, sa volonté allait bientôt partir en miette. Et Yukino n'aidait pas vraiment à aider le scénario. La reine serra ses lèvres un moment avant de dire, dans un murmure honteux.

_ J'y réfléchirais. Tu as autre chose à dire ?

_ Je pense que tu te souviens de Wendy.

_ Oui, l'esprit du vent à mes services que j'ai envoyé il y a des années espionner la princesse de l'autre royaume et tatati et tatata. Tu lui avais donné une potion d'amnésie qui l'obligerait néanmoins à ne jamais quitter la blonde du regard. Qu'est-ce qu'il y a ?

_ Pendant qu'elle mangeait dans ma cuisine, je lui ai donné une autre potion à sens inverse. Elle se souvient de tout maintenant, sourit Yukino.

_ C'est une bonne nouvelle, ça au moins. Où est la princesse blonde maintenant ?

_ En train de bavarder avec la petite bleue je pense. En tout cas, elles étaient en train de partager un autre repas quand j'ai décidé de te ramener Natsu pour que tu l'examines.

_ Hum...pas de problème. Tu as autre chose à rajouter ?

_ Non, je pars profiter du temps qui me reste jusqu'à la prochaine relève de garde pour discuter avec Sting. Ah ! Je te prierais de lui donner un congé de temps en temps.

_ Je fais ce que je pense être nécessaire !

_ Ouais...on a bien vu ce que tu as fait avec le petit rose.

_ Sors d'ici vieux poulpe ! Je suis occupée.

_ À la prochaine...



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J'ai une heure de cours le samedi ...

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