Chapitre III: Nuit de recherche.
Lorsque Skoutchnaya sortit de la chambre, le petit rose secoua la tête pour chasser cette mauvaise pensée. Il allait prouver à sa tante que Cobra l'aimait beaucoup plus qu'elle ne le croyait. Quitte à le coller tout le temps, il y arrivera.
Mais pour l'instant, comme la nuit était tombée, il avait besoin de sommeil. Il était encore très jeune et ne pouvait pas supporter de nuits blanches. Il sauta sur son lit, un meuble bien simple constitué de draps blancs et d'un couvre-lit en laine de chèvre. Il se glissa entre les bouts de tissus conçus pour le réchauffer et cala sa tête sur son cousin. Sa main s'engouffra dans l'espace entre son oreiller et son lit et il tira un bout de papier de ses petits doigts fins. Il commença à observer l'objet, des larmes perlant de ses petits yeux verts-onyx. Il renifla, essayant de faire le moins de bruit possible, tout en regardant la feuille qui représentait un dernier souvenir de son ancienne vie.
Le morceau de papier était une sorte de photo, très ancienne, prise lorsque le jeune rose ne savait pas encore articuler et n'avait pas conscience de son existence. Sur cette photo figurait son frère. Son grand frère qui avait disparu depuis quelques années. Zeref était doté d'une tignasse sombre aux reflets ténébreux, de yeux aux profondes couleurs noires. Sa peau lisse et blanchâtre laissait s'étirer un sourire joyeux. Le grand frère tenait son frangin dans ses bras avec tendresse. Ce jour-là, Zeref avait eut envie de déguiser son frère. Des petites cornes en pierre noire dont les troncs était sculptés de manière belle et précise ornaient la touffe rose de Natsu et Zeref avait badigeonné ses bras de tatouages noires. Il lui avait ensuite mis un long manteau qui lui arrivait jusqu'aux chevilles. Cette journée avait dut être une sorte de fête déguisée.
C'était là le dernier souvenirs dont avait hérité Natsu, dernier représentant encore vivant de la lignée des Dragnirs. Ses parents étaient morts bien avant la prise de la photo, triste sort que voilà. Les semaines qui suvirent servirent au déménagement des Dragnirs chez la famille de Cobra. Les bagages fûrent assez vite faits. Le plus long fut de signer les papiers d'adoption. Sans étonnement, même à cette époque arriérée, tout était pris au sérieux. Des orphelins ne pouvaient être gardés par n'importe qui et n'importe comment. Mais la mère de Cobra, qui à la surpprise de tous, affectionnait particulièrement le jeune Zeref, se débrouilla afin de rendre les choses plus rapides. L'affaire fut bouclée en l'espace de quelques semaines et les deux orphelins avaient à nouveau un toit.
Cobra, lui, semblait se méfier quelques peu de Zeref. Il était encore très jeune à cette époque-là et n'avait encore jamais réussi à déchiffrer les paroles de l'ainé des Dragnirs. En effet, Zeref ne semblait s'exprimer que par des vers ou par des formules scientifiques, mais cela seulement aux yeux de Cobra. Ses parents, en revanche, adorait écouter Zeref parler de ses découvertes et des expériences qu'il comptait mener. On pouvait dire qu'ils était extrênement intérressés par tous ses intêrets pour l'avancée scientifique et la magie. Cobra devait alors rester seul avec un Natsu qui dormait une grande partie de la journée et qui hurlait toute la nuit durant. Il avait donc appris à s'occuper de lui comme il le pouvait mais aussi à l'aimer, tout comme Zeref le faisait.
Mais un matin, alors que tout le monde attendait l'ainé des Dragnirs à la cuisine pour le petit déjeuner, celui-ci ne se présenta guère. Les parents l'attendirent, pensant qu'il faisait, contrairement à son habitude, la grasse matinée. Mais il commençait à se faire tard et l'inquiétude de tout le monde, à part Natsu trop jeune pour comprendre quoi que ce soit, grandissait. Pendant que Cobra donnait ses dernières cuilleries de purée à un Natsu d'humeur joyeuse, Danou décida d'aller vérifier l'état de son neveu.
Et lorsque Cobra commença à effacer les restes de purée sur les joues de Natsu, un hurlement se fit entendre. Skoutchnaya bondit de sa chaise et courru rejoindre son mari. Quelques minutes plus tard, elle commença à hurler à son tour. Effrayé par tout ce vacarme, Cobra prit Natsu dans ses bras et se dirigea en vitesse vers la chambre de Zeref. Mais alors qu'il allait en franchir le seuil, sa mère, les yeux rougis par les larmes, lui referma la porte au nez. Cobra commença à tambouriner à la porte d'une main, l'autre étant prise à soutenir Natsu, mais on ne sembla même pas l'entendre.
Les jours qui suivirent, l'accès à la chambre de Zeref fut interdit, la mère avait été catégorique là-dessus. Elle avait expliqué à Cobra, alors que Natsu dormait à poings fermés, que le grand frère de ce dernier était mort. La stupeur qui s'était lue sur le visage du pauvre Cobra avait été indescriptible à ce moment-là. Il n'avait pas été capable de regarder Natsu en face pendant toute la journée, conscient du crime que la mort avait commis.
Mais ça, Natsu ne s'en rappelait pas. Il était vrai que la jeune touffe rose clamait haut et fort que son frère était en voyage, mais au fond de lui, il savait bien que quelque chose n'allait pas dans cette absence prolongée. Quelques années plus tard, comme les parents de Cobra ne voulaient pas répondre à ses questions, il avait décidé de mener sa propre enquête.
Alors que toute la famille dormait, Natsu s'était extirpé de son lit, évitant de faire le moindre bruit suspect. C'était un soir d'hiver, aussi, quand Natsu ne fut plus sous la garde chaleureuse de sa couverture, il commença à frissonner. La buée ne sortait pas encore de sa bouche mais il était vrai qu'il faisait très froid. Natsu dû se résigner à supporter cette température trop basse tout en se frictionnant les bras. Il avançait donc, pied nus dans sa chambre à la recherche d'une lampe à huile et de sa réserve. Heureusement que des rayons lunaires traversaient la fenêtre de sa chambre, sinon Natsu aurait été bien mal à essayer quoi que ce soit. Il avait empreinté la réserve d'huile à son cousin quelques semaines plus tôt, lorsque celui-ci lui avait appris à s'en servir correctement. Si sa tante avait été au courant, elle l'aurait sûrement fortement grondé mais les deux garçons avaient réussi à tenir cela sous silence.
Notre touffe rose se dirigea vers son lit et attrapa son oreiller. N'ayant pas de coton à portée de main, il fit un trou dans son cousin et en extirpa un bout. Il commença ensuite à frotter ses mains l'une contre l'autre, le bout de coton entre les deux jusqu'à avoir une sorte de fil en coton. Natsu trempa ce bout de fil cotonneux dans sa réserve d'huile tout en en remplissons la lampe à moitié. Il colla ensuite le fil huileux dans la bouche de la lampe de sorte à ce qu'un bout reste en l'air. Finalement, il sortit une allumette d'un de ses tiroirs et la gratta contre un meuble. Une flamme naquit du frottement brusque. Natsu approcha le petit feu de la lampe et le bout de coton s'enflamma, la lampe pouvait à présent éclairer son chemin.
Natsu était assez fier de son coup. Pendant son apprentissage avec Cooba, il s'était brûlé à plusieurs reprises les doigts. Il se voyait à chaque obligé de porter des gants afin de masquer ses brûlures à sa tante et à son oncle. La mère de Cobra n'était peut-être pas une incarnation de la bonté et de la douceur, néanmoins, si quelqu'un se rendait compte que le frère de Zeref était malade par sa faute ou à cause de son manque d'attention, elle allait avoir des problèmes.
Natsu attrapa la lampe à huile qui éclairait assez faiblement, de sorte à ce qu'il n'avait pas besoin de cacher la lumière produite, et s'approcha de la porte de sa chambre. Heureusement, celle-ci ne fit pas de bruit en s'ouvrant puis en se refermant. L'ancienne chambre de Zeref était à l'autre bout de la maison, Natsu devait faire très attention à ne faire aucun bruit. A chaque contact de son pied avec le sol, Natsu frissonnait. Tout son corps était tendu, la moindre erreur lui serait fatale. Natsu avançait, à une lenteur non négligeable. Il était peut-être encore jeune mais il n'appréciait guère les punitions.
Le petit rose arriva enfin dans la chambre de son grand frère. Il prit soin de refermer la porte et commença son enquête. La plupart des tiroirs était remplis de paperasses couvertes de formules scientifiques reliées à l'augmentation de magie, au développement des corps magiques, à la création de résistance chez des animaux... Natsu avait envie de baisser les bras. Il n'arrivait jamais déchiffrer tous ces symboles inscrits sur ces papiers, trop jeune pour avoir appris à lire. Il avait beau approcher la lampe de la feuille, il augmentait plus ses chances de brûler le morceau de papier que ses chances de pouvoir lire un mot sur ce dernier. Finalement, le rosé poussa un long soupir avant de s'attaquer à un dernier tiroir. Le meuble grinça quelques peu alors que Natsu le tirait mais rien de bien grave.
Natsu y jeta un coup d'œil, ayant auparavant approché la lampe du tiroir. Un seul morceau de papier y reposait, bien petit comparé à la paperasse que Natsu avait vu avant. L'enfant curieux glissa sa main et attrapa la photo. Lorsqu'il vit son contenu, il resta figé un instant. Ses petites doigts tremblaient, faisait bouger la lumière produite par la lampe. Des ombres dansaient devant et derrière Natsu mais celui-ci ne tenait plus compte de rien. Il posa la lampe par terre, s'assit à même le sol et commença à admirer la photo en la tenant de ses deux comme s'il avait peur qu'elle ne s'échappe.
Un oiseau chanta au loin sa tristesse du moment pendant que le vent jouait sa musique glaciale de la saison. Des branches d'arbres s'entrechoquaient et des brindilles sèches se brisaient et atterrissaient au sol. Mais Natsu ne tenait plus compte de rien à part de la photo entre ses doigts. Quelques larmes coulaient de ses yeux et s'écrasaient sur ses vêtements. Il avait la preuve que son frère avait existé, il avait la preuve que son frère l'aimait. Ce petit bonheur ne suffisait pas à Natsu. Il avait envie de voir son frère en chair et en os, il avait envie de le serrer dans ses bras, il avait envie d'être aimé par plus de personnes. Cobra était d'une gentillesse incroyable avec lui mais Natsu était égoïste, ou plutôt, il se sentait égoïste. Il voulait l'amour de la personne la plus proche de lui, celle qui partageait le même sang que lui. Il voulait Zeref.
Natsu retourna le morceau de papier et vit une inscription à l'arrière. 9 lettres étaient inscrites. 9 lettres étaient gravées. Natsu commença à trembler de plus belle. Quels étaient ces mots ? Quelle était leur signification ? Natsu était tout excité mais gardait tout de même un peu de raison. S'il montrait la photo à Cooba, ce dernier lui poserait énormément de question. Natsu faisait confiance à son cousin mais il préférait à ce moment-là garder son trésor pour lui-même. Il allait devoir la jouer finement. De la même manière avec laquelle il était rentré dans la chambre de son grand frère, il sortit le plus rapidement et silencieusement possible. Le rose marcha en direction de sa chambre à une vitesse hallucinante et y rentra, prenant soin de refermer à nouveau la porte derrière lui.
Natsu se saisit d'un crayon qui trainait sur une des tables, après avoir servi à un coloriage, et commença, avec le plus de délicatesse et de précision possible, à retracer les mêmes symboles qui étaient écrits sur l'arrière de la photo. Il prit son temps, précautionneusement, et lorsqu'il eut terminé, sortit de sa chambre comme un fou et couru vers celle de Cooba.
_ Cooba ! Cooba ! Réveille-toi !, s'exclama Natsu.
_ Hein ? Quoi ?, sursauta le pauvre cousin.
_ Cooba ! Cooba !
_ Calme-toi Natsu !
Cobra bailla longuement avant de continuer.
_ Qu'est-ce qui t'amène à cette heure si tardive ?
_ Cooba ! Est-ce que tu peux lire ce qu'il y a ici ? Est-ce que tu peux faire parler les lettres ?
Cobra leva un sourcil en prenant la feuille que lui tendait Natsu.
_ Je ne vois rien. Il fait trop noir, grogna Cobra.
_ Viens à côté de la fenêtre Cooba ! Fais vite s'il te plait !
Natsu semblait être sur le point de faire une crise. Ses yeux déjà rougis donnaient l'impression que de nouvelles larmes allaient jaillir à tout moment. Inquiet, Cobra s'approcha de la fenêtre donnant sur la lune et essaya de déchiffrer le mélange de lettres qui lui apparaissaient.
_ C'est très mal écrit et c'est à peine lisible, grommela-t-il.
_ S'il te plait Cooba. Fais de ton mieux, insista le rosé.
_ Je vois. Il est écrit : Projet END.
...
🖍🖍🖍
Un flash-back dans un flash-back. je suis désespérante.
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