Depuis quelque temps, Sylvain avait l'impression de prendre feu aux côtés d'Alma.

Le brun s'était inquiété à l'appel de son amie. Ni une, ni deux, il s'était précipité à bord de sa voiture pour rejoindre l'appartement de la brune. Quand il était arrivé et qu'il avait vu Alma en larme, il avait sentit son coeur se serrer dans sa poitrine, et cela lui avait fait mal. Sylvain avait alors forcé l'étreinte, enfermant la brune dans ses bras. Et depuis ce moment, ils ne s'étaient pas lâchés, le jeune homme refusant de laisser Alma seule. Il avait peur qu'elle disparaisse, alors la tenir contre lui était un moyen sûr pour ne pas qu'elle parte. Même si au fond de lui, il savait pertinemment qu'elle ne partirait pas.

Sylvain avait compris la cause de ses pleurs. Il avait vu les regards, il avait écouté les remarques, il avait sentit la tension, il avait essayé d'agir, mais à chaque fois, Alma lui disait qu'elle ne s'en formalisait pas, qu'elle s'en fichait éperdument. Il savait très bien que non, il avait bien compris que quoi qu'elle dise, elle pensait le plus souvent l'inverse. Depuis son accident, Alma n'était plus la même. Son apparence physique avait évidemment changé, mais c'était surtout son mental et son moral qui avaient été touchés.

« Je suis désolée de t'avoir fait déplacer pour un rien.

— Quand ça te concerne, ce n'est pas rien Alma. »

La jeune femme leva les yeux vers lui, plongeant son regard dans le sien. Sylvain se perdit instantanément dans sa seule iris bleue, il aurait voulu observer ce désormais regard unique toute sa vie. Sans qu'il ne s'en aperçoive, son regard dévia sur les lèvres de la jeune femme, il était attiré par elle.

Et encore une fois, il sentit une douce chaleur se propageait en lui.

Alma était si proche, et en même temps, une vie entière les séparait. Sylvain ne savait comment agir, il ne savait pas s'il devait tenter sa chance, ou simplement ne rien faire de peur de froisser la brune. Il avait peur, il se l'avouait, il était terrifié, pourtant à cet instant précis, il n'aurait pas voulu être ailleurs.

Alma observait calmement le visage de l'homme qu'elle aimait, elle rougit quand elle s'aperçut que le regard de l'homme était dirigé sur ses lèvres. Se pourrait-il que lui aussi désire l'embrasser ? Le coeur de la jeune femme loupa un batement, et sembla prendre feu, elle ne put contenir l'incendie, laissant son coeur, son corps, son esprit en proie aux flammes dévastatrices. La brune s'approcha un peu plus, voulant profiter de cette proximité pour sentir le corps de Sylvain contre le sien, pour humer son odeur, pour profiter de l'instant.

Là, à ce moment précis, il lui sembla être la plus belle femme du monde. Couvée par ce regard tendre et fougueux, ce regard passionnel et passionné, Alma se sentait bien, confiante, elle se trouvait attirante.

« Tu es belle. »

Et la voix de Sylvain le lui confirma.

« Je hais ces cicatrices.

— Pourtant, je trouve qu'elles te donnent un charme fou. »

La main de Sylvain se posa sur chaque figure de Lichtenberg, ses doigts traçant chaque ligne, chaque cicatrice avec une si grande douceur, que le corps entier d'Alma s'embrasa. De longs frissons la parcoururent, elle ne put s'empêcher de soupirer de bien-être, faisant comprendre à Sylvain que ce qu'il lui faisait lui procurait une sensation de bonheur.

« Ces cicatrices me rappellent simplement à quel point tu es un orage Alma. Douce mais dangereuse.

— Je ne vois pas de danger, seulement des tentations. »

Sylvain stoppa tout mouvement avant de replonger son regard dans celui de la brune, il s'aperçut soudainement de leur proximité plus que réduite et se mit à rougir sous la gêne. Alma lui sourit, elle posa ses mains sur le torse du jeune homme et s'approcha davantage, ne laissant presque aucun espace entre leurs corps. Ils hésitaient, tout simplement parce qu'ils avaient peur. Mais cette peur se transforma en désir et Alma rompt les derniers millimètres en déposant ses lèvres sur celles du brun, l'embrassant timidement. La sensation fut telle que la jeune femme sentit l'intégralité de son corps s'affaissait sous le plaisir.

Cela faisait si longtemps qu'elle le désirait, elle ne savait plus vraiment où donner de la tête. Son cœur tapait dans sa poitrine, ses mains étaient devenues moites, ses oreilles sifflaient, sa respiration se bloqua. Elle passa ses mains autour de la nuque de Sylvain, intensifiant le baiser et rapprochant encore plus leurs corps enivrés.

Et à cet instant précis, l'incendie qu'était Alma se transforma en un immense brasier, brûlant tout sur son passage.