Alma était un brasier inarrêtable, les flammes la consumer, l'incendie brûlait tout sur son passage.

Elle avait passé la nuit à repenser à ce baiser échangé avec Sylvain. Il avait été timide au départ, puis il s'était intensifié et enfin il s'était terminé. La brune avait aimé ce contact doux et enivrant, jamais elle n'avait connu une si pure sensation. Elle redoutait cependant l'après, qu'adviendrait-il de leur amitié ? Elle n'avait pas pensé à cela la veille quand elle avait embrassé le jeune homme. Cependant, elle n'était pas la seule à blâmer vu que Sylvain ne l'avait pas repoussé et qu'il était lui aussi consentant à faire tomber leurs barrières. La jeune femme soupira avant d'ouvrir les yeux et de tomber sur le visage de son ami proche d'elle. Elle sourit avant de l'observer sans sommation, elle le trouvait beau, c'était indéniable, et Alma n'aurait pas voulu être ailleurs.

Elle déposa sa main sur la mâchoire de Sylvain, traçant les traits de son visage, passant de sa bouche à ses yeux en s'attardant sur son nez. Puis ses doigts plongèrent dans la chevelure de l'homme, elle caressa tendrement ses mèches brunes, profitant de la douceur de ces dernières. Elle entendit Sylvain soufflait du nez sous ce qu'elle pensait être le plaisir de se faire réveiller de cette manière. Elle sourit avant d'apercevoir les yeux du brun papillonner.

« Je veux me réveiller comme ça tous les matins. »

La voix rauque de Sylvain fit gonfler le cœur d'Alma sous les sentiments, elle sourit un peu plus avant de plonger son regard dans celui du brun. Ils s'observèrent longuement ne sachant pas vraiment quoi faire. Ils étaient gênés, devaient ils s'embrasser ? Ou faire comme si de rien n'était ? Alma brisa la gêne en se levant, laissant la couverture s'échouer un peu plus loin sur le lit, elle remit correctement son haut de pyjama avant de se diriger vers sa salle de bain. En entrant dans cette dernière, elle tomba directement sur son reflet, sur les marques de Lichtenberg qui comblaient le côté droit de son visage.

La veille, Sylvain avait tracé chacune de ses cicatrices avec douceur qu'elle avait apprécié les avoir. Elle repensait à l'intégralité de la soirée, ils avaient longuement échangé sur leurs vies respectives, le brun avait comblé le vide qu'Alma ressentait depuis longtemps. Et ils s'étaient embrassés, cette pensée la hantait. Elle ne faisait que repenser à ce contact entre eux. La scène tournait en boucle dans son esprit. Il ne s'était rien passé d'autre, ils avaient été se coucher, se serrant dans les bras l'un de l'autre.

Et voilà que ce matin, ils agissaient comme deux vulgaires inconnus.

Alma soupira, la situation avait à peine changé qu'elle la pesait déjà. Elle ne savait comment agir, elle ne savait quoi faire désormais, elle avait peur que Sylvain regrette ce qu'il s'était passé. La jeune femme soupira une nouvelle fois et se passa un rapide coup d'eau froide sur le visage. Elle se sécha avec sa serviette et sortit avant de se diriger vers la cuisine et de se faire un thé ainsi qu'un café pour son ami. Alma ouvrit la fenêtre et alluma une cigarette avant d'observer le brun débarquer dans la pièce. Ce dernier la remercia en prenant sa tasse et il vint s'asseoir à côté d'elle.

Alma sentit la main de Sylvain se déposer sur sa cuisse dénudée. La jeune femme se tendit avant de se détendre doucement et de fermer les yeux, profitant de la sensation de la paume du brun contre sa peau. Elle finit sa cigarette, expirant la fumée par la fenêtre, laissant le mégot gésir dans le cendrier. Elle vit le regard de Sylvain sur elle, alors elle se retourna vers le brun et lui sourit.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

— Rien, je te trouve belle c'est tout. »

Alma rougit ne sachant quoi répondre, elle sourit un peu plus avant de s'approcher et de le questionner du regard pour l'embrasser. Ce fut Sylvain qui brisa les quelques centimètres entre eux, en posant ses lèvres sur celles de la brune. Alma aimait toujours autant cette sensation, elle avait l'impression de brûler de l'intérieur, mais surtout elle avait l'impression de tout ravagé sur son passage, de n'être qu'un brasier dévastateur. L'autre sensation qu'elle ressentait, c'est celle de son ventre se tordant sous les sentiments, comme si des millions de papillons s'élançaient en elle. Jamais elle n'avait ressentit telles émotions. Le baiser se finit, Alma et Sylvain collèrent leurs fronts l'un contre l'autre.

« Qu'est-ce qu'il va se passer désormais ? »