NEUF







































La voix de Sylvain semblait encore résonner dans ses propres oreilles. Jamais il n'avait eu aussi mal au cœur qu'à cet instant précis.





Il se sentait trahi, lui qui avait par le biais d'un baiser, avouer ce qu'il ressentait à Alma. La jeune femme essaya de s'approcher de lui, de lui prendre la main, mais le brun refusa le contact. Le brune baissa le regard sur le sol, elle sentit la main de Pierre sur son épaule comme dernier geste de soutien. Ce dernier partit, laissant les deux amis ensemble, au milieu du garage. Alma réessaya de lui prendre la main et parvint à le faire, elle joua timidement avec les doigts de Sylvain, essayant de rassembler ses pensées et réussit à lui intimer de le suivre dans un endroit plus tranquille.

Le jeune homme avait l'impression de brûler, de n'être que la victime d'un incendie ravageur. Il étouffait sous la chaleur et la fumée, il avait l'impression de fondre, de s'enfoncer dans le sol. Il posa son regard sur Alma et son cœur s'emballa, laissant l'incendie redoubler de force. La brune n'osait pas le regarder dans les yeux et cela le peinait, parce qu'il avait l'impression qu'elle ne le considérait pas, qu'elle le laissait seule face à ses pensées. Sylvain dégagea sa main de celle de la brune et s'éloigna de quelques pas, croisant les bras sur sa poitrine.

« Je n'arrive pas à croire ce que j'ai entendu. Tu m'embrasses et ensuite tu avoues être amoureuse de quelqu'un d'autre. Je ne comprends pas à quel jeu joue Alma.

— Je n'ai jamais dit être amoureuse de quelqu'un d'autre.

— Arrête de mentir. »

Sylvain sentait la pression et la tension, il sentait la colère pulser dans ses veines. Plus il regardait Alma, plus son coeur s'emballait et se brisait. Il se sentait trahis par la jeune femme mais également trahis par ses propres sentiments. Il avait l'impression de se consumer, de n'être qu'une simple cigarette qu'on laissait sur le rebord d'une fenêtre. Son regard se porta sur l'horloge, il devait bientôt partir rouler pour ses essais, mais il voulait d'abord mettre au clair cette affaire, être fixé et ne plus se faire d'idées.

Alma soupira, elle était exténuée, ne pensant pas en arriver là aussi rapidement. Elle ne voulait pas tout avouer à Sylvain, parce qu'elle jugeait que c'était trop tôt, mais c'était sa seule option pour ne pas perdre le brun. Encore une fois, elle s'approcha du jeune homme, lui prenant la main délicatement, ne voulant pas le brusquer mais surtout ne voulant pas se brusquer elle-même. La brune leva enfin le regard vers le brun et cette vision brisa un peu plus le cœur de Sylvain.

Alma était là, face à lui, le visage pâle, les lèvres pincées et les larmes aux yeux.

Sylvain se sentait mal, il était le responsable de son état, pourtant il n'arrivait pas à culpabiliser. Lui aussi souffrait, lui aussi avait envie de pleurer. Il soupira avant de ramener la jeune femme contre lui, il ne pouvait la laisser au bord des larmes sans ne rien faire. Avant d'être la femme dont il était amoureux, il était son meilleur ami. Et si Alma souffrait, alors il souffrait également. Cela avait toujours été comme cela entre eux.

« Je suis désolée de te faire du mal Sylvain, mais je te promets, il n'y a personne d'autre.

— Alors de qui parlais tu avec Pierre ? Tu peux me faire confiance même si cela doit me faire du mal.

— Mais je parlais de toi Sylvain. C'est toi que j'aime, de toi dont je suis amoureuse. Tu pensais vraiment que j'allais t'embrasser et partir avec un autre ? Quand je suis avec toi, j'ai l'impression de brûler, d'être ravagée par un incendie, de n'être qu'un amas de flammes destructrices. J'ai l'impression d'être un brasier hurlant de sentiments. Je pensais juste ressentir notre amitié plus fort que l'ordinaire, parce que je ressens tout trop fort. Pourtant, j'ai su que je t'aimais quand j'ai commencé à penser à toi différemment. J'ai su que je t'aimais quand je t'ai vu venir me voir chaque jour après mon accident. J'ai su que je t'aimais quand tu as tracé chacune de mes cicatrices, me faisait reprendre confiance en moi. »

Le cœur de Sylvain manqua un battement, son corps entier s'embrasa et il se hâta d'embrasser les lèvres d'Alma, comme seul réconfort à sa bêtise de ne pas avoir compris plus tôt.





Et le temps sembla s'arrêter, le monde sembla s'étirer et tout autour de lui ne fut qu'une explosion, un feu d'artifice empli de sentiments amoureux. 

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