L'hôpital

    Lucas

    Je n'ai jamais cru au coup de foudre. Ni même a cette fameuse connexion cosmique qui fait en sorte que deux âmes totalement inconnues puissent tomber en amour. Pas plus de la fameuse âme sœur qui changerait a tout jamais nos vies pitoyables. C'était peut-être a cause de toutes ces mauvaises expériences, toutes ces promesses jamais tenues par ces femmes qui me baissaient sous le prétexte que c'était pour mon bien, qu'elles avaient besoin de vivre leur liberté, leur indépendance.
    Je n'y ai pas cru, mais à present, je crois en l'amour.
    Cela faisait à present huit mois que Gaby était une patiente de Smith-Adams. Certes, nous nous étions présentés, mais rien de plus. Depuis près d'une semaine, j'avais peint obsessivement sur les murs nus de ma nouvelle chambre. Je fondais en continu des visages et des paysages parsemés de toutes les couleurs de ma palette. C'était probablement pour évacuer ma rage bouillante. Celle que j'avais acquiers quand mon psychiatre m'avait annoncé que je ne sortirais probablement pas de cet asile avant d'avoir atteint mes trente ans. Je ne pourrais jamais faire ce que j'avais toujours voulu, voyager, pendant des années. Découvrir ce monde qui m'étais inconnu. A cet âge là, il faudra que je travaille obsessivement pour rattraper le temps que j'avais perdu dans cet hôpital. Les patients de mon étage semblaient tous s'améliorer. Ils faisaient tout pour pouvoir enfin sortir, jusqu'à faire des tâches et du bénévolat. Leur ambition me semblait si ridicule comparé a l'abîme de détresse dans lequel je me trouvais a présent. C'était donc pour cela que j'avais peint sur mes murs. Sur mon plafond, j'avais peint un coucher de soleil qui embrasait la colline. J'avais estompé les couleurs, comme une œuvre de Monet. C'était comme si on voyais sa beauté par l'intermédiaire d'un carreau de verre dépoli: parfaitement discernable mais insaisissable. Alors que j'étais toujours forcé à participer a la thérapie de groupe dans la salle dépourvue de couleurs, ma rage découlait dans mes paroles. Gaby me fixait a chaque fois, les yeux embrumés.
Presque une semaine après mon annonce débilitante, environ dix patients avaient finis leur traitement. Nous étions a présent quatre patients. Je me demandais pourquoi Gaby ne s'en allait pas, elle semblait si bien, elle semblait normale. Elle n'avait pas sa place dans un hôpital psychiatrique, avec sa beauté et sa joie de vivre. C'est a ce moment que Dr.Johnson a été engagé. Je ne savais pas a l'époque, mais il était la raison pourquoi Gaby était ici.

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