Scène de crime

"Le crime augmente en raison du plus grand nombre de liens que le coupable a rompus." — Stendhal. 


Néo n'a pas cessé de jouer avec son crayon à papier tout au long du trajet. Laurent a choisi de l'ignorer complètement et de conduire sans une parole à son intention. Il s'avère que le jeune homme renvoie une certaine aura, malgré ses manies et son caractère très renfermé. Au premier abord, il ne donne pas forcément l'impression d'être introverti et de préférer la compagnie de ses propres pensées qu'à celle d'autrui, puisqu'il affiche une assurance et une lueur d'arrogance dans ses yeux, qu'il ne contrôle pas, d'ailleurs. En réalité, il a tout bonnement l'air de tout savoir sur tout, et ceci peut en agacer plus d'un. C'est pourquoi le Capitaine n'a pas engagé le contact pour l'instant. Il ne tient pas à se faire des amis au cours de l'enquête, mais uniquement d'attraper le coupable et de rentrer chez lui pour voir sa fille. 

Ils se dirigent au sud-ouest de Dijon, là où le cadavre de Philippe Bousquet a été retrouvé. Laurent se gare dans la rue adjacente, car la zone est envahie des vans de la presse, plein de fourmis portant micros et caméras sur l'épaule, mais aussi des voitures de la gendarmerie, avec des officiers tout autour de l'espace balisé par des banderoles et des marquages numérotés. Des petits curieux se sont rassemblés derrière tout ce désordre. En sortant de la voiture, Néo se fige face à ce monde, et le Capitaine Tremblay en est coupé dans son élan. Il note tout de suite l'expression de pure gêne sur le visage du jeune homme et bien qu'il en soit irrité au possible, il prend sur lui et demande : 

— Quelque chose ne convient pas au génie de l'équipe ?

Peut-être que Néo entend dans ces mots autant de moqueries qu'il a déjà esquivé par le passé, alors il se force à faire quelques pas en avant. Mais, il ne convainc pas Laurent, ni avec son hochement de tête voulant dire que tout va bien, ni avec son sourire horizontal embarrassé. 

— La foule te dérange, c'est ça ? 

Soulagé que le Capitaine le comprenne sans qu'il ne soit encore obligé d'expliquer que les bruits, les odeurs et cet amas de corps remuant stimulent tous ses sens et le mettent très mal à l'aise, au point qu'il souhaite retourner s'enfermer dans la voiture, Néo détend quelque peu ses épaules mais ne s'approche pas plus. Ils sont au coin des deux rues, pas très loin de la scène de crime, mais il faut franchir une première ronde de passants, une deuxième barrière de journalistes qui leur sauteront probablement dessus et enfin, il faudra se présenter aux gendarmes sur place afin d'accéder à la tranquillité derrière les banderoles. Mais, les piaillements de tous ces gens continueront de lui faire mal à la tête. Il est sensible de l'ouïe et de l'odorat en particulier, et il a opté pour le DSC parmi tous les autres services et départements parce que ce poste devait lui permettre de rester dans des locaux, dans le calme. Il est rarement sorti de cette façon, sur des scènes de crime. Ses collègues s'en chargent d'habitude, mais il n'a pas osé contredire l'ordre du Capitaine Leclair. 

— Ne bouge pas.

Laurent peut compatir avec lui. Il n'aime pas vraiment non plus jouer des coudes et pousser ces masses indiscrètes et dont la présence est totalement inadaptée, inappropriée sur une scène de crime. Il compatit également avec les forces de l'ordre de Dijon qui, sous l'effet populaire et dramatique de l'affaire du Boucher Collectionneur, n'ont pas réussi à gérer l'afflux de la presse et des passants. Alors, il se grandit autant que possible, à l'angle de cette rue, brandissant son badge d'une main et secouant l'autre dans l'espoir d'attirer l'attention d'un gendarme. Par chance, l'un d'eux le remarque et passe sous la banderole en faisant signe à ses coéquipiers. Bientôt, une haie se forme. Ou essaie de se former. Les journalistes en déduisent aussitôt qu'un événement est sur le point de se produire. 

Avant qu'ils ne prédisent leur arrivée, le Capitaine Tremblay saisit la manche de la veste légère de Néo et celui-ci se laisse traîner. Il se bouche tant bien que mal les oreilles, mais le brouhaha l'agresse quand même. Les odeurs se mélangent dans ses narines, parfum de mauvaises haleines et de transpirations, flagrances de marque et désodorisants, pestilence sortant de la plaque d'égout à proximité et poubelles qui n'ont pas été ramassées aujourd'hui, ni hier, ni depuis au moins cinq jours. Le jeune profileur ne rouvre les yeux qu'à l'instant où Laurent le relâche. Ils sont derrière les banderoles et la presse devient folle, quémandant des réponses à des interrogations datant d'il y a deux ans. 

— Capitaine Tremblay, Analyste Berlioz, vous avez dû recevoir une accréditation.

Le gendarme ne conteste pas, preuve que la voie est entièrement ouverte à l'ESAC. Laurent ne croit pas que quiconque soit au courant pour leur équipe spéciale, donc il ne se présente pas davantage et s'accroupit face à la scène de crime. Il discerne avec netteté l'endroit où le cadavre a été déposé et sa position a été dessinée à la craie. Tout à fait anormale, et une drôle de manière de coucher un cadavre. On dirait que Bousquet a été jeté comme un sac de riz par terre, à moitié allongé sur le bitume, à moitié étendu sur les poubelles. Qui n'ont par conséquent pas été déplacées, puisqu'elles font partie des éléments de l'enquête maintenant. 

— Parlez-nous du quartier, s'il vous plait, réclame Laurent.

Le gendarme, qui ne leur a pas donné son nom, a souvent patrouillé dans le secteur. Laurent ne pourrait pas trouver meilleur informateur.

— Il s'agit de l'un des quartiers les plus pauvres de Dijon. Loin de son centre culturel, proche d'un axe routier important qui mène à l'autoroute. La rue est plutôt fréquentée, en général.

Le constat de Néo fuse avant qu'il ne puisse se contenir :

— Le Boucher connaît un minimum le secteur. A priori, la scène de crime nous apprend un tas de détails sur la psychologie du tueur. Tout d'abord, ce n'est pas la première fois qu'un cadavre est retrouvé près ou sur des poubelles. Si ce ne sont pas des poubelles, ils sont balancés dans des rues malfamées, sales, des endroits que des sans-abris, des drogués ou des prostituées fréquentent. Ceci vise deux objectifs premiers. Un, le sale et la souillure qui font écho aux messages écrits sur les feuilles de papier ou sur les torses. Le tueur considère ses proies comme des êtres souillés et répugnants qui ne méritent pas mieux que de reposer auprès de ses semblables, autrement dit des déchets. Deux, ce sont des rues où le passage s'arrête peu, hormis quelques heures à peine la nuit. Par extension, le Boucher désire que les cadavres soient repérés rapidement et que la police soit prévenue dans la journée. Ce qui pourrait confirmer qu'il recherche l'attention du public et des forces de l'ordre, mais ce point est encore à discuter. 

Le gendarme referme sa bouche lentement. Il s'apprêtait à mentionner ce passage important et à développer les conclusions initiales des officiers, mais Néo lui a non seulement coupé l'herbe sous le pied, mais il a surtout approfondi bien plus qu'il ne l'aurait fait. Laurent lui lance un regard qui en dit long sur le jeune homme. Celui-ci semblait ne pas écouter leur discussion, les mains toujours sur les oreilles, à cause du bruit constant. Il a entendu et il a renchéri. Le profileur tente de se redresser et de retenir ses grimaces d'inconfort, mais les journalistes s'enhardissent avec l'apparition d'un membre de la brigade criminelle. 

— D'autres commentaires, Monsieur Berlioz ? raille Laurent.

— En fait, oui. L'emplacement de cette rue ne manque pas de précision. En plus de sa forte fréquentation et des personnes qui vivent ici, majoritairement un quartier pauvre, nous ne pouvons pas ignorer qu'elle se situe à côté de cet axe routier mentionné par Monsieur l'officier.

Le gendarme acquiesce, l'incitant silencieusement à poursuivre. Néo parvient à faire fi du vacarme pour s'accroupir à droite du Capitaine, et il désigne la silhouette tracée à la craie.

— La position nous parle particulièrement. Notre homme a l'habitude à présent d'enlever ses victimes et de les déposer dans ce genre de rue. Pourtant, tous les cadavres sont recroquevillés, sur le flanc dans la plupart des cas et comme désarticulé. Soit le Boucher les traite réellement à la manière de vulgaires déchets et les balance là. Prenez note que j'ai déjà utilisé le terme balancer, parce que c'est la sensation que nous avons en observant la disposition des corps. 

— Ou bien ? 

Néo hésite une dizaine de secondes, tourne avec précaution sur lui-même, en quête d'un détail qu'il aurait loupé.

— Y aurait-il des marques de dérapage, d'accélération brutale de voiture, Officier ? 

Le gendarme lui pointe instantanément des traces de roues à moins de quinze mètres d'eux, enfouies sous les chaussures de la foule. La mine, à la fois contrariée et offensée, pourrait provoquer le rire, dans d'autres circonstances. Quoi que, Laurent en ricane, tandis que le jeune homme s'efforce de maintenir un ton aimable en s'adressant à l'officier.

— Ces marques appartiennent au véhicule de notre suspect. Elles doivent être protégées et analysées. 

Façon efficace de faire tressaillir le gendarme qui fait volte-face pour consulter ses collègues et écarter tout le monde de ces traces. Laurent ne ravale pas son rictus amusé quand Néo commence à pester à voix basse.

— Tu penses que le Boucher jette les cadavres ici et part à toute vitesse, gagne l'autoroute et disparaît.

— Mieux que ça. Non, pire que ça, corrige-t-il. Je pense que le Boucher assoit ses victimes sur le siège passager avant, freine au lieu qu'il aura sélectionné et ouvre sa portière, fait tomber le cadavre, referme et repart en trombe vers sa prochaine victime. C'est une oeuvre méticuleuse et prudente. Un rituel qu'il a perfectionné avec le temps pour gagner des secondes, des minutes précieuses. De la sorte, même s'il y a des caméras dans le coin, il n'aura jamais montré son visage et il peut toujours changer ses plaques d'immatriculation. Nous devons déterminer comment il les enlève.

Laurent s'accorde avec tout ce que déballe le jeune homme. Il se relève souplement et va à l'encontre des gendarmes, ceux qui ne sont pas occupés à se débattre avec les gens tout autour de la scène de crime, à les menacer ou à les repousser pour dégager un accès clair aux traces de roues, et les interroge :

— Y a-t-il des caméras de surveillance dans les parages ? Vous dites que le quartier n'est pas des plus sécurisés.

Le gendarme lui renvoie un soupir, pour toute réponse. Il s'attend sûrement à ce que Laurent s'en frustre, mais, au contraire, il en tire une nouvelle déduction et affirme à Néo :

— Notre gars a probablement profité des quelques jours de séquestration pour effectuer un repérage minutieux de la ville. Il doit opter pour un quartier, et ensuite pour une rue, et le tout correspondant à ses critères de fréquentation et de surveillance. Pas de caméras directes. Il paraît qu'un analyste information travaille avec nous.

Et au gendarme, il ajoute :

— Je veux toutes les caméras du quartier et des axes intéressantes, dont tous les visuels que vous aurez qui conduisent de ce quartier à l'autoroute. Faites le tour des particuliers, les supérettes ouvertes tard la nuit ou tôt le matin. Faites un appel à témoin. Tenez. C'est l'adresse mail à laquelle vous redirigerez toutes vos trouvailles. Cela va sans dire que votre coopération est obligatoire.

— Bien sûr. À ce propos, nous avons été avertis de votre arrivée, donc notre chef a fait venir notre témoin principal ici pour que vous le questionniez. 

Le gendarme fait un mouvement de menton vers un homme recourbé sur lui-même ; il se gratte les avant-bras dans une posture évidente de mal-être et ne cache pas son envie de décamper. En prenant congé de l'officier, Néo se joint au Capitaine pour aller discuter avec ce témoin. Il ralentit néanmoins leur rythme et lui glisse, lisant les gribouillis sur son carnet de note :

— Je trouve ça fascinant et déroutant que le Boucher accomplisse tant d'horreurs en si peu de temps et avec tous ces moyens mis en place pour garder son anonymat, tout en jouant avec les autorités. Je comprends qu'en quelques jours il puisse étudier la ville de fond en comble à la recherche de l'endroit parfait, d'après ses critères pour larguer sa victime, et faire passer ses idées d'ébauches à réalités. Ce que je ne comprends pas, cependant, c'est son timing. Hormis une large pause entre ses trois premières victimes et sa quatrième, de plusieurs mois, il n'a pas diminué la cadence une seule seconde. Comme si les trois premiers étaient des tests pour vérifier qu'il pouvait y arriver, qu'il en était capable, et qu'il avait perfectionné sa technique pendant ces mois de silence. Vous imaginez, Capitaine ? Plus de sept cadavres en deux mois et demi. Il est bien trop prolifique et imprévisible. Si nous ne l'attrapons pas, il pourrait devenir l'un des tueurs en série les plus meurtriers et créatifs de notre ère moderne.

— Créatif ? répète Laurent en relevant la touche d'admiration dans les yeux du jeune homme. 

— Eh bien, nous ne pouvons nier qu'il a prouvé un comportement des plus inventifs pour perdre les forces de l'ordre. Par exemple, la victimologie n'est pas suffisamment caractérisée pour confirmer le sexe du tueur. Pour ce que nous en savons, ce pourrait être une femme, ou un homme, ou un homme gay, ou un homme bisexuel, l'âge est impossible à évaluer, même si nous pouvons éliminer les moins de vingt ans et les plus de soixante ans. Le mobile est un peu moins flou que le reste, mais tout de même... Trancher la gorge autorise un rapprochement physique avec ses victimes, mais le meurtre en soi refuse les tortures aux victimes, mais, d'un autre côté, nous ne pouvons ignorer le motif sexuel dans les pénétrations post-mortem. 

— Et pourquoi le Boucher ne serait-il tout simplement pas excité par les morts ? 

— Un nécrophile ? s'exclame Néo, avec un air sombre. Pas du tout. C'est plutôt l'opposé. Le tueur est possédé par un dégoût profond des victimes. Il les déteste. Au point de vouloir se venger ? Ou de délivrer un message ? Ou il serait embarqué dans une illusion maladive ? Aucune idée. Je suis pratiquement sûr à cent pourcents que la victimologie nous ouvrira les portes vers le secret du Boucher. Comprendre ses motivations reviendra à comprendre son oeuvre. 

Laurent opine du chef avec vigueur. Le jeune homme a énoncé un fait banal en criminologie. Ce qui le pousse à regretter d'être sur cette scène de crime et non à fouiller dans la vie de Philippe Bousquet, auprès de la famille. Il espère que le psychiatre et la jeune brune seront en mesure d'en tirer le maximum de ces témoignages, car ils apparaissent cruciaux à leur enquête. Le témoin, prenant conscience de leur approche, se tend d'autant plus. C'est qu'ils portent des habits différents des officiers en uniforme autour d'eux. Le Capitaine Tremblay s'est habillé d'un costume sobre de bureau, seulement pour s'octroyer du crédit et de la prestance, ayant envisagé qu'il devrait se frayer un chemin entre les forces de l'ordre déjà présente. Et Néo arbore constamment cette aura qui a déjà été évoquée, et son regard, s'il est lui-même mal à l'aise dans la majorité des situations sociales, lui confère un pouvoir sur autrui puisqu'il paraît les sonder de bout en bout, et tout savoir d'une âme en une observation rapide. Leur homme, se triturant les poils de son poignet droit, recouvert d'une chemise ample grise, de grosses bottines et d'un pantalon tombant, évite avec soin de croiser leurs regards. 

— Capitaine Tremblay, nous aimerions vous poser quelques questions.

Impossible qu'un homme pareil ait pu commettre des meurtres en série et même s'il feignait son attitude inconfortable, le Boucher se trouve déjà sur la route, voire à sa prochaine ville de massacre, donc Laurent dégaine la carte du gentil flic.

— Ne stressez pas. Nous savons que vous n'avez rien à voir avec ce meurtre. Racontez-nous ce qu'il s'est passé.

L'homme s'en prend à sa manche et plus précisément au bouton.

— Il était cinq heures du matin, un peu moins. Je rentrais de...d'une soirée, à pieds.

Ni le Capitaine, ni le profileur ne se trompent à propos de ce non-dit. Il avait à coup sûr fumé ou bu, ou les deux, au cours d'une soirée, et était rentré en voiture. Mais, ils ne commentent pas.

— En traversant la rue pour aller à mon immeuble, j'ai aperçu une forme étrange au sol. Je me suis penché au-dessus et j'ai allumé la lampe torche de mon portable. En voyant que c'était un homme mort, j'ai appelé la police.

À ses doutes quant à l'emploi de certains mots et son accent très prononcé, leur témoin vient de l'Europe de l'Ouest. Peu importe.

— Avez-vous touché le cadavre ? s'enquiert Néo.

L'homme secoue vivement la tête, les yeux écarquillés. Bingo.

— Êtes-vous entré en contact d'une quelconque façon avec le cadavre, Monsieur ? 

À nouveau, ce hochement de tête virulent. Laurent ne prend pas autant de pincettes et exige de savoir :

— Avez-vous volé quoi que ce soit au cadavre ?

Cette fois, il hésite une fraction de seconde pour dire non. Trop tard. Laurent tend la main sans formuler de requête, mais son expression tordue et colérique persuade le témoin d'y poser trois billets de vingt euros. Tout ce cirque pour soixante euros ? Le Capitaine réprime de justesse un juron ennuyé et veut s'assurer :

— C'est tout ? Donnez-nous tout ce que vous avez pris. Sinon, si j'apprends que vous avez menti, je ferai en sorte que...

Laurent n'a pas le loisir de terminer sa menace que le témoin lève les deux mains au ciel, comme s'il priait un dieu de valider ses paroles, et il jure de n'avoir volé que ces soixante euros. Bon. Au gendarme qui patiente tranquillement derrière eux, Néo suggère fortement :

— Je suppose que vous comptiez le faire, mais renseignez-vous auprès de tous les membres du quartier et de la rue. Je souhaiterais une liste complète de l'heure à laquelle chaque personne a regagné son immeuble pour, logiquement, établir un intervalle entre le dernier individu qui s'est trouvé ici même et qui aurait dû voir le cadavre en marchant sur ce trottoir, et notre témoin qui l'a découvert. Et bien entendu, si quelqu'un a entendu du bruit, notamment l'accélération de la voiture qui aurait pu attirer l'attention ou réveiller. Surtout qu'il fait chaud ces derniers jours, peut-être que l'on aurait dormi avec les fenêtres ouvertes et que l'on aurait surpris un son inhabituel, un comportement suspect. De plus, comme nous l'avons convenu, le suspect a effectué ses repérages. Ainsi, informez-vous sur une éventuelle voiture qui aurait parcouru le quartier à plusieurs reprises, un individu à l'attitude bizarre... Tous ces détails-là. Envoyez tout au mail que vous a transmis le Capitaine.

Le gendarme les salue et se prépare à exaucer la moindre de ces demandes. Néo songe à cet instant que, outre le dépôt sordide des cadavres, il aura fallu un lieu isolé pour y enfermer ses victimes, les tuer, puis les mutiler. Et il se rappelle que ce quartier se situe aussi près d'une autoroute que de la nature. 



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